Life is Strange : Le Gardien du Temps

Chapitre 15 : Traquenard

1469 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 24/02/2017 19:01

Comment avais-je pu en arriver là ?


Alors que j'étais sous la douche, appréhendant la soirée au cinéma de ce soir avec Warren, j'avais cru entendre des petits rires et des chuchotements. Pourtant lorsque j'avais ouvert le rideau de douche, je n'avais vu personne. J'étais donc sortie sereine de la salle de bain et ce, sans imaginer une seule seconde ce qui allait s'abattre sur moi.

Assises sur mon lit, se tenaient innocemment Dana, Juliet, Taylor et Kate.

« Bon sang, ma chambre est devenue un hôtel ou quoi ? »


« Salut Max, on ne te dérange pas ? » Demanda Kate qui semblait mal à l'aise, à l'inverse de ses camarades qui me souriaient à pleines dents.

Je n'eu même pas le temps de répondre quoique ce soit que Juliet bondit littéralement du lit et m'enserra les épaules :

« Nous avons une très bonne nouvelle pour toi Max. »

« Nous allons te rendre un immense service », minauda Taylor.


C'est avec un très mauvais pressentiment que je tentais de croiser le regard de Kate, mais celle-ci se déroba, joignit les deux mains comme pour implorer mon pardon et marmonna à toute vitesse :

« Désolé Max ! Je veillerais à ce qu'elles n'en fassent pas trop, promis ! »

« Mais de quoi est-ce que tu...HAAAAA ! Juliet !! »


Cette dernière tentait d'enlever mon haut sans mon consentement pendant que ses deux complices m'empêchaient de me débattre..

« Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ?! » tentais-je dire, la tête coincée sous mon t-shirt.

« Ce soir c'est le grand soir Max ! »

« Quoi ? »

Je reçu un coup de coude en pleine tête qui m'empêcha d'en dire plus. Alors que les filles s'attaquaient à mon pantalon, Juliet s'exclama :

« Oups ! Arrête de bouger un peu, tu veux ? C'est pour ton bien qu'on se donne tout ce mal. »

« Mais j'ai rien demandé ! »

Taylor intervint :

« Et c'est justement le problème. Comment te dire... tu es aussi bien fagotée que les petites vieilles qui trainent toute la journée au parc. Juliet a laissé entendre qu'elle avait besoin de mes talents afin te fringuer correctement pour une occasion particulière et me voilà ! »

Alors que je coulais un regard noir en direction d'une Juliet penaude, Taylor émit un bruit de désapprobation devant la vue de mes sous-vêtements.

« Ne t'inquiète pas. Elle ne m'a pas dit pourquoi. »

Puis elle ajouta :

« Même si je crois savoir... Bon allez c'est pas tout, enlève moi tout ça. On a une tonne de fringue a essayer ! »

Et pendant près de deux heures elles me firent essayer ce qui me sembla être des centaines de vêtements, et ce, au mépris total de toute pudeur que j'aurais pu avoir. « Si j'en avais jamais eu, elle aurait de toute manière disparue ! »

J'eu beau râler, pleurnicher, supplier, menacer, elles ne cédèrent pas. Seule Kate semblait avoir un semblant de compassion pour moi et les empêchèrent de me faire essayer tout et n'importe quoi : je faillis m'évanouir quand Juliet voulu me faire essayer un bustier couleur carmin.


Après un autre quart d'heure de marchandages, nous tombâmes finalement d'accord pour un t-shirt blanc, cintré sous la poitrine et évasé, avec un jean tout simple. Les filles avaient râlées lorsque j'avais refusé de mettre une robe afin de garder mon jean, mais j'avais tenue bon.

Lorsque je fis remarquer que je risquais d'attraper froid sans veste, ce fut l'ouverture d'un nouveau débat pour savoir ce que j'allais devoir porter. Kate coupa court à toute discussion en me donnant ma veste en jean, ce dont je lui serai éternellement grée.

Lorsqu'elles passèrent à la partie maquillage, je n'eu pas mon mot à dire, elles se vengèrent de ne pas avoir eu gain de cause pour la robe. Heureusement elles n'en firent pas trop : un baume à lèvres discret et un peu de fard à joue rosé sur mes joues, pour compenser ma pâleur naturelle qui s'était accru avec mon manque de sommeil de ces dernières semaines.

« C'est pas le Pérou mais ça fera l'affaire », évalua Taylor, critique.

« Merci », ironisais-je.


Si je détestais cette séance « d'habillage forcée », je ne pouvais m'empêcher de sourire à l'idée que, j'avais été intégrée malgré moi et sans que je le remarque, parmi mes camarades. J'avais plus été en contact avec eux cette dernière semaine que depuis mon arrivée à Blackwell. Même Taylor dont nos rapports était plus distants que ceux que j'avais avec Juliet ou Kate, était venue aider. À sa façon...

Lorsqu'elles eurent finies de m'examiner sous toutes les coutures, elles partirent en m'arrachant la promesse, de leur raconter la soirée. Kate (« Cette infâme traitresse ! »), la dernière à quitter ma chambre, s'en alla avec une petite grimace en guise d'excuses.


Scrutant l'horloge pendant le reste de l'après-midi, je jouais de ma guitare, sans réelle passion, mais sereine. Les heures défilèrent lentement et calmement. Ce moment de détente apaisa la tension qui m'habitait depuis que cette journée avait commencée. Lorsque l'heure du rendez-vous approcha, je m'armais d'une paire de Doc Martens noire, de ma sacoche dans laquelle mon appareil photo, inutilisé, siégeait toujours. Juste au cas où.

Nous avions convenus avec Warren de se donner rendez-vous vers 18h sur le parking de l'école, même si la séance n'était qu'à 21h nous avions au moins une heure de route et nous préférions arriver en avance pour avoir de bonnes places. À peine arrivée sur place, une voiture m'éclaboussa lorsqu'elle démarra juste devant moi.

« C'est pas vrai ! »

Sans prendre le temps de réfléchir, je remontais le temps afin d'éviter ce léger accident. Je n'avais pas besoin d'une raison supplémentaire de stresser. Ni de me faire assassiner par Juliet pour avoir sali son t-shirt. Au moins le parking était maintenant désert.


Stressée à l'idée de la soirée, même si j'ignorais pourquoi, j'étais bêtement entrain d'attendre, assise sur l'un des parpaings près de la voiture de Warren.

Alors que j'essayais de refouler les multiples sentiments contradictoires qui m'assaillaient à l'idée de passer un rendez-vous avec Warren, je ressentis la même impression que lorsque j'étais dans la ruelle près du Two Whales. Mais cette fois-ci l'impression était beaucoup plus prononcée ; j'étais sûre d'être surveillée. Les picotements qui parcouraient ma peau se transformèrent en véritables frissons. Alors que je me levais pour fuir au plus vite cet endroit menaçant, je reçu de plein fouet une sensation d'oppression si forte que je peinais à respirer. La gorge obstruée, j'étais complètement paralysée. À l'affût, je fouillais anxieusement le parking des yeux. Je ne voyais rien de louche mais les moindres petits bruits me paraissaient suspect. Le crissement de pneu d'une voiture au loin, le souffle du vent, le chant des insectes, chaque son m'apparaissait comme un ennemi potentiel. La peur emplissait tout mon être.

« Hey Max ! »

Je sursautai. La sensation du danger qui m'assiégeait s'évanouit aussi vite qu'elle était apparue. Je me retournai :

« Warren ? »

« Je ne savais pas que la ponctualité faisait partie de tes qualités Max. Tout va bien ? On dirait que tu as vue un fantôme », ajouta-t-il les yeux plissés.

Alors que je reprenais mes esprits, libérée de mon angoisse, je remarquai que j'étais en nage. Mais qu'est-ce qui s'était passé ? Avais-je imaginé toute la scène ? Le chagrin et le manque de sommeil m'avait-ils fait perdre définitivement la tête ?

Remettant ces questions à plus tard, je détaillais Warren du regard. Lui non plus n'avait pas l'air en grande forme ; si les griffures dont j'étais responsable commençaient à cicatriser, ses yeux portaient de profondes cernes et son teint blafard rivalisait presque avec le mien.

Je dis la seule chose qui me passa à travers la tête :

« Tu as une tête à faire peur Warren »

« Woah Max, quel délicatesse ! », pensais-je, mortifiée d'avoir sortie une pareille bêtise. Je tentais de balbutier une répartie, mais il m'excusa d'un petit geste de la main :

« Ne t'inquiète pas, tu n'es pas la première. Je dois vraiment ressembler à un zombie. »

« Tu es tombé malade ? »

« Ça ou trop de nuits consacrées à Warcraft, souria-t-il. Mais ne t'inquiète pas, je tiendrais toute la soirée ! »

Il appuya ses dires en me montrant un énorme thermos à l'arrière de sa voiture.

Ouvrant la portière, il demanda :

« Prête à passer une nuit de peur et de folie ? »

« Et comment ! »


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