Life is Strange : Le Gardien du Temps
Puisque j'étais de retour dans ma chambre, sous prétexte que je ne me sentais pas très bien, je profitai de mon temps libre pour faire quelques recherches. Je n'espérais pas réellement trouver des réponses à mes questions mais j'avais besoin de me vider l'esprit quelques minutes.
Comme prévu, je ne trouvais pas grand-chose sur les légendes indiennes d'Arcadia Bay ou du moins, rien de très pertinent en rapport à ce que m'avait dit Pharos. En revanche je découvris que « Pharos » venait du latin et signifiait « phare ». Là où tout avait commencé... N'était-ce qu'une blague de mauvais goût de la part de l'Ombre est-ce que cela signifiait plus ? Et si cela n'était le cas n'était-ce pas là le signe que cette entité était définitivement malveillante et sadique ?
Désespérée de trouver un jour des réponses à mes questions, je soupirais et m'allongeais sur mon lit.
Complètement amorphe, je me rendis compte que depuis la mort de Chloe ma vie était sans dessus-dessous. Je ne consacrais plus aucun temps à mes études, à la photo qui était pourtant ma passion, à mes proches ou encore à moi-même. Je passais tout mon temps à m'apitoyer sur moi-même, à m'interroger sur le sens de la mort de Chloe, sur mes pouvoirs et leurs origines, mais au fond, quelle importance cela pouvait-il avoir ? Chloe était morte et je ne pouvais pas changer son destin. Nathan Prescott n'irait peut-être pas en prison si je ne le confrontais pas au tribunal, chose dont je me sentais incapable. Mes questions ne trouvaient pas de réponses et le brouillard qui envahissait mon quotidien ne faisait que s'épaissir.
Je ne pouvais peut-être plus rien faire pour ma meilleure amie, son meurtrier ou même mes propres doutes, mais peut-être que je pouvais reprendre ma vie en main. « Quelle blague ! » ne pouvais-je m'empêcher de penser. J'avais beau avoir décidée de passer à autre chose, d'avancer tant que je ne serais pas capable de lâcher prise sur tout cela, je ne pourrais pas avancer et je continuerais à sombrer, de plus en plus profondément dans la dépression.
Perdue dans mes néfastes pensées, je sursautai lorsque l'on frappa à ma porte. J'avais oublié que les filles devaient venir me chercher pour m'emmener déjeuner.
Lorsqu'elles avaient proposées le Two Whales pour le repas, j'avais connu un moment d'angoisse ; je n'avais pas revu Joyce depuis l'enterrement de Chloe et je ne me sentais pas à même de croiser son regard, sachant que j'avais sacrifié la vie de sa fille et même de son mari dans une réalité parallèle... Mais mon anxiété disparue lorsque je me rappelais que Joyce et David avaient décidé de quitter la ville quelques temps, le temps de se remettre de la mort de leur fille.
Kate, Juliet et moi étions assise sur l'une des banquettes du restaurant, une serveuse s'approcha de nous pour prendre nos commandes, mais Juliet intervint pour dire que nous attendions encore quelqu'un. À ma plus grande honte ma première pensée fut pour Warren, mais Kate dû lire sur mon visage car elle dit :
- « Warren ne pouvait pas venir, il ne se sent pas bien.
- J'espère qu'il n'est pas tombé malade, me contentais-je de répondre. »
Je me surpris à être un peu déçue à l'idée que notre rendez-vous (« Non Max, c'est juste une sortie entre amis ! ») puisse tomber à l'eau. J'étais finalement plutôt contente de cette sortie.
Mon étonnement redoubla lorsque je vis que c'était Hayden Jones qui nous rejoignait. Alors que ce dernier s'installait avec nous, je haussais un sourcil en direction de Kate, mais elle semblait tout aussi perplexe que moi. Dana vit notre trouble et expliqua :
- « Hayden s'est gentiment proposé pour la logistique de notre petite fête samedi soir. Et tant qu'à engager des gens, autant engager les meilleurs ! N'est-ce pas Hayden ?
- Ça tu l'as dis ! Écoutez j'ai quelques petites idées qui pourraient améliorer le... »
Agressive, je lui coupai la parole :
- « Nous sommes toujours d'accord que cet évènement est organisé en l'honneur de Chloe ? Qu'il ne s'agit pas d'une énième soirée élitiste du Vortex club ?
- Calmos Mad Max, répondit ce dernier les mains en l'air, l'air de dire 'Détends moi mon pote !' Juliet a était très claire sur le sujet, tu n'as pas à t'inquiéter. »
Plutôt dubitative et sur les nerfs je me contentai de répondre :
- « Du moment que nous sommes d'accord ... »
Je n'avais d'ordinaire aucun problème avec Hayden. Si nous n'étions pas amis, il était pourtant quelqu'un que j'appréciais. Mais l'idée que la fête en l'honneur de Chloe puisse être corrompue par l'esprit du Vortex Club me donnait la nausée. Même si Hayden était sincère, je ne pouvais m'empêcher de douter de ses intentions.
Je respirais un bon coup et tentai de me calmer
« Il faut vraiment que tu apprennes à te détendre Max et au plus vite, sinon on va finir par te prendre pour une hystérique, si ce n'est pas déjà le cas ».
Notre repas ne s'éternisa pas ; Hayden nous proposa juste quelques idées et conseils puis nous lui promîmes de revenir vers lui dans la semaine, une fois que nous aurions réfléchi à ses propositions.
Alors que nous sortions du restaurant, mue par une impulsion soudaine, je décidai de rendre visite à la sans abri derrière la ruelle du restaurant.
Mais l'endroit était désert.
« Elle n'est pas là, elle à du trouver un autre endroit où aller. J'aurais bien aimé lui... ».
Je remarquais alors quelque chose d'étrange sur le sol. Je me penchai pour confirmer ce que j'avais cru voir ; il y avait de petites traces de sang sur le sol. Un frisson me parcouru le dos et j'eu l'impression d'être observée. J'entendis un bruit un peu plus loin dans la ruelle, comme si quelqu'un avait shooté dans une canette de soda.
Quelque peu anxieuse, je m'avançais vers ce que je croyais être l'origine du bruit : l'arrière de la benne à ordures. Je tentais de me rassurer en pensant que si j'étais un personnage de film d'horreur, c'est à ce moment là que le tueur en série devrait me sauter dessus.
« Hilarant Max, hilarant, vraiment ».
Tentée de faire demi-tour, je me forçais à me diriger le plus discrètement possible, tel le Ninja de Blackwell, vers le dépotoir. Alors que mon cœur battait la chamade, je me penchai au dessus de l'objet du délit. C'est alors que je vis... absolument rien. Pas le moindre pet de lapin. L'endroit était vide.
« Et dans quelques secondes un chat va débouler d'une poubelle et tu vas sursauter. Tssss, reprends toi ma grande, tu vaux mieux que ça ! On n'est pas dans un film ! » .
Pas peu fière de mon courage mais frappée par ma stupidité, je sentis mes épaules se relaxer. Je rejoignis les autres qui m'attendaient devant le restaurant, sans arriver à me départir de l'étrange impression d'être espionné ...