Life is Strange : Le Gardien du Temps
J'étais assaillie par des chuchotements de voix dont j'ignorais la provenance. On aurait qu'elles provenaient de centaines de personnes. Le mystérieux inconnu leva sa main droite et toutes les voix finirent par s'éteindre. Je pu alors le regarder plus en détails.
Je m'étais totalement trompée. J'avais pensée qu'il s'agissait d'un homme car lors de ma première visite je n'avais pu que deviner que les contours de sa silhouette cachée dans les ténèbres. Il n'avait rien d'humain. Certes, il en possédait la silhouette : un corps, avec une tête, deux bras et deux jambes mais là s'arrêta la ressemblance avec un humain. Il n'y avait qu'un corps vaguement dessiné : pas de visages, ni de cheveux ou de quelconques pilosités. L'inconnu était une ombre vivante. L'air semblait vibrer autour de lui et son corps était constamment soumis à de perpétuels tremblements. Je ne savais pas comment le définir autrement. C'était comme regarder une image brouillée sur une vielle télévision un soir d'orage. Je dois dire que lorsque je remarquais qu'il ne possédait pas de bouche, d'yeux, de nez ou encore de cheveux je connue un instant de panique. « Mais qu'est-ce que c 'était que cette chose ? »
Je n'avais pu retenir un petit cri à sa vision. Ma main plaquée sur ma bouche avait tentée en vain de retenir un glapissement. C'était a chose la plus effrayante que j'avais jamais vue. Même la tornade qui menaçait Arcadia Bay m'avait moins effrayée, c'était un phénomène naturel, certes rare et dangereux, mais cela existait. Alors que cette chose...On aurait dit une ombre vivante.
L'Ombre toujours assisse sur l'unique chaise de la pièce s'adressa à moi (pouvait-on dire le mot « s'adresser à » alors que la chose n'avait pas de bouche pour parler ?)
« Il est temps pour nous d'avoir une petite discussion, Maxine Caulfield »
« Qui êtes vous ? Et qu'est-ce que je fais là d'abord ? », je n'arrivais pas à contrôler ma voix qui montait dans les aiguës.
« C'est moi qui pose les questions ici, pas toi, répliqua l'Ombre d'une voix si grave qu'elle ne pouvait être naturelle. Qu'est-ce qui t'as pris de jouer avec le temps ? N'as tu pas compris les conséquences de tes actes ? »
J'étais effrayée, confuse et perdue mais je sentais le sang me monter à la tête. Je n'avais même pas fait exprès de remonter dans le temps !
« Comment osez-vous ? Je n'ai même pas fait exprès ! J'ai bien retenu la leçon sur les dangers de jouer avec le temps, mais ce n'est pas comme si j'avais reçu un manuel d'utilisation ! Ou même une notice tiens, du genre « Attention Danger ! ». J'ai du me débrouiller pratiquement seule avec des pouvoirs que je peux à peine comprendre et dont j'ignore totalement l'origine ! Ma meilleure amie est morte et je ne sais même pas pourquoi », hurlais-je de plus en plus fort au fur et à mesure que la colère grimpait en moi.
Ma respiration était saccadée, énervée je n'avais pas fait l'effort de respirer pendant que je lui hurlais dessus. J'étais sur mes gardes prêtes à recevoir d'autres reproches, mais l'Ombre ne dis rien. Je me demandais un instant si je n'avais fait une connerie. Après tout j'avais là à faire à quelque chose de « surnaturel », peut-être qu'elle allait me tuer rien pour lui avoir parler sur ce ton ? Ou pire...
J'eue ma réponse très rapidement. L'Ombre se leva, j'eue un léger recul, et se mit à faire lentement les cent pas autour de la chaise.
« Je vois. Peut-être que je pourrais te donner en effet quelques explications »
J'avais envie de continuer à hurler et à déverser toute ma rage mais sa réponse m'avait coupée net dans ma colère. Ça et le fait qu'il ne m'avait pas sauté dessus pour me dévorer toute crue, ce à quoi nous prépare en général les films d'horreur lorsqu'on rencontre une chose aussi étrange que l'Ombre.
« La question est de savoir par où commencer », murmura pensivement la chose.
« Par le début si c'est pas trop demandé », grognais-je.
Soit elle ne m'avait pas entendue, soit elle décida de m'ignorer. Ce qui dans les deux cas ne m'aida pas à me calmer.
« Bien. Je suis le Gardien du Temps », m'annonça-t-elle comme si cette phrase allait m'ouvrir les portes de la compréhension et du savoir.
« Hum... »
« Oui, c'est peut-être un peu vague, j'en conviens. Mon but est préserver la continuité du temps et de le protéger contre les divers fluctuations et anomalies »
C'était un début. Mais ca ne m'avançait pas beaucoup. Je n'en étais que plus confuse. Un gardien du temps ? Et il faisait quoi exactement ?
« Si vous êtes une sorte de protecteur du Temps, pourquoi je ne vous vois que maintenant ? Pourquoi pas dès la première fois où j'ai utilisée mon pouvoir ? D'où vient-il d'ailleurs ? Et où-suis je ? »
« Si nous ne nous rencontrons que maintenant Enfant, c'est parce qu'auparavant j'étais plongée dans un profond sommeil. Dès que tu as fait utilisation de ton « pouvoir » comme tu dis, j'ai commencé à me réveiller, mais cela a pris du temps, beaucoup de temps... Lorsque je fus finalement totalement éveillé, il était déjà trop tard. Quand à savoir où nous sommes, si ta question porte sur le lieu même alors elle est inexacte. Nous ne sommes nulle part à proprement parler, nous dérivons à travers le temps. En ce qui concerne l'origine de ton don Enfant, je ne suis pas sûr moi-même de connaître la réponse »
Je n'avais quasiment rien compris à son explication. Du coréen ou du russe auraient eu le même effet. Nous dérivions dans l'espace-temps ? Qu'est ce que cela voulait dire ? Nous devions forcement être quelque part ! Je m'apprêtais à demander plus d'explications mais il m'interrompit en levant la main :
« J'ai parfaitement conscience que cela ne doit pas beaucoup t'éclairer, Enfant. Mais c'est tout ce que je te dirais »
J'en avais par dessus la tête de ses divagations à la mords moi le nœud et de ses « Enfant ». Cette chose allait parler, qu'elle le veuille ou non. Parole de Max !
« Alors je vais recommencer à utiliser mon pouvoir encore et encore jusqu'à ce que vous me fournissiez des réponses ! Je ne m'arrêterais pas avant d'avoir découvert toute la vérité »
L'Ombre me fixa. Il me semblait qu'elle avait grandie depuis le début de notre conversation mais je n'en étais pas sûre.
« C'est une menace ? » dit-elle froidement.
« Oh que oui ! »
Le silence régna. J'étais prête à aller jusqu'au bout. Je ne laisserais pas la mort de Chloe sans réponse.
« Très bien, fit-elle à contrecœur. Je vais tout te raconter Enfant. Mais sache que tout savoir implique son lot de souffrances... »