Life is Strange : Le Gardien du Temps

J'avais passée une très bonne soirée hier soir, sans ressentir le moindre poids de culpabilité sur mes épaules. Certes j'étais loin d'être en pleine forme, il me faudrait du temps pour cela, mais je me sentais mieux que je ne l'avais était depuis longtemps. Décidant de profiter au maximum de ma grasse matinée, je m'étirai de mon lit. Mon portable vibra, j'avais reçu un message de Dana :

« Salut Max ! Passe me voir quand tu auras le temps, j'aurai besoin d'un peu d'aide pour organiser la soirée, vu que nous reprenons les cours dans 2 jours... »

Je soupirai. J'avais oublié ce détail. Seulement deux jours avant la reprise des cours. Et je n'avais toujours pas appelé mes parents. Avec un grognement je décidai de me préparer. 

« Adieu à ma grasse matinée ! », pensais-je désappointée.

Je commençais par appeler mes parents. Ma mère répondit à la seconde sonnerie, tel un fauve prêt à qui guettait sa proie. Après les (nombreux) reproches de ne pas les avoir contactés plus tôt, elle aborda le sujet de mon retour à Seattle. Menaces, cajoleries, minauderies, supplications, marchandages, re-menaces, j'eu le droit à tout de la part de ma mère afin que je revienne à Seattle. Maman, plus forte que toutes les tragédiennes grecques réunies... Je ne cédais pas le moindre pouce de terrain et refusais catégoriquement tout les arguments qu'elle avançait. Au bout d'une demi-heure, excédée, elle consentit enfin à me passer Papa.

Celui-ci connaissant ma mère me promis d'arriver à la calmer et à la faire changer d'avis sur mon retour à l'unique condition de les appeler plus souvent. Ce que j'acceptais. Nous discutâmes un moment et je m'apprêtais à raccrocher lorsque que je sentis qu'il voulait aborder un sujet délicat :

« Ma chérie, je voudrais juste que nous discutions de quelque chose avant que tu ne raccroches... »

« Je t'écoute Papa », j'étais sur mes gardes me préparant au pire, tout en ne voyant pas de quoi il pouvait bien vouloir me parler.

« C'est à propos du procès ... »

Je restai coi. Après l'arrestation de Nathan j'avais du signer une déposition, dans laquelle je confirmais avoir été témoin du meurtre. Je n'avais que de vagues souvenirs de cette déposition, mon esprit était à ce moment là totalement embrumé par la perte de mon amie.

« Tu ne le sais peut-être pas mais certains procès peuvent prendre du temps. Et il semblerait que les Prescott disposent de très bon avocats pour les défendre »

« Où veux-tu en venir Papa ? », je craignais le pire et je priais pour qu'il ne prononce pas les mots fatidiques. En vain.

« Si Nathan ne se déclare pas lui-même coupable ou que sa famille et lui ne trouve pas d'arrangements avec le procureur, tu devras peut-être devoir passer à la barre... »

Mon cœur se glaça. Ce n'était pas possible, je n'étais pas prête. Cela ne pouvait pas m'arriver maintenant, alors que je commençais tout juste à essayer de reprendre ma vie en main.

« Bien sûr nous n'en sommes pas encore là, je voulais juste t'avertir des possibilités ma chérie », tenta de me rassurer mon père.

Mais lui comme moi savions tout les deux que c'était plus que probable.

« Merci de m'avoir prévenue Papa »

« Tu es ma fille et je t'aime Maxine. Courage. Et ne t'inquiète pas pour ta mère, je m'en occupe »

Il raccrocha sur ces dernières paroles me laissant seule avec mes pensées. Avant que je ne commence à réfléchir aux conséquences sur ma santé mentale que pourrait avoir une confrontation avec Nathan Prescott devant un tribunal, je décidai d'aller voir Dana.

Je n'eu pas besoin de toquer à sa porte puisque cette dernière était grande ouverte

« Entre Max ! », me fit Dana avec un geste de la main. Sa chambre était entièrement remplie de cartons contenant de multiples décorations : guirlandes électriques multicolore, boude disco, des kits de néon flexibles et bien d'autres objets que je peinais à identifier. Dana s'investissait toujours énormément dans les évènements laquelle elle participait.

Je remarquai alors avec un sourire que je n'étais pas la seule à être toujours en pyjama.

À ma plus grande joie, n'étant pas d'humeur très joyeuse et communicative après le coup de fil avec mes parents, Dana monopolisa presque intégralement la discussion. Elle avait prévue d'organiser ce qui semblait être la plus grande fête que l'académie de Blackwell n'avait jamais connue. Je m'étonnais que le proviseur ait donné aussi facilement son accord, ce que je lui fis remarquer :

« Oh ca ? Je croyais moi aussi qu'il ne verrait pas ça d'un très bon œil, mais lorsque je lui ai dit que c'était une bonne occasion de ressouder les liens entre les élèves, il a finalement accepté. Ça et le fait que cette soirée soit organisée en la mémoire d'une ancienne élève qui a été tuée ici même »

A ces mots je laisser tomber immédiatement l'une des guirlande électriques prévues pour la soirée que Dana m'avait demandé de vérifier. 

« Une soirée commémorative pour Chloe ? »

« Oui d'ailleurs à ce propos, c'est pour ça que je t'ai fais venir ce matin. On ne peut pas dire que Chloe était du genre très...social. Peu de gens la connaissaient vraiment bien. Mais, vu que c'était ton amie, tu pourrais peut-être m'aider à en savoir plus sur elle... »

« Bien sur ! Qu'as-tu besoin de savoir ? », dis-je réellement heureuse de savoir que cette soirée était en l'honneur de mon amie.

« Et bien arrête moi si tu penses que c'est une mauvaise idée mais on pourrait peut-être récolter des fonds en son nom et les reverser à une organisation qui agit contre le harcèlement scolaire ou quelque chose dans le genre, qu'en penses tu ? »

Ce fut plus fort que moi. J'hurlais de rire en tenant les côtes devant le regard interloqué de Dana. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour voir la tête de Chloe si elle entendait ça ! Chloe Pricefield, récoltant de l'argent contre le harcèlement scolaire. Elle serait plutôt du genre à piquer la caisse pour payer ses dettes ! Je tentais de l'imaginer récoltant ses fonds et je repartis dans une crise de fou rire incontrôlable. 

« Heu...tu es sûre que tout va bien Max ? »

Avant que Dana ne commence (si ce n'était pas déjà le cas) à douter de ma santé mentale et lorsque je réussie à reprendre mon souffle, je me mis à lui parler de mon amie. 

« Alors c'était une sorte de punk-truande ? », demanda Dana 

« Hum oui, un peu. Elle faisait face à de graves problèmes depuis la mort de son père et la disparition de Rachel. En raison de toutes les mauvaises expériences qu'elle avait accumulées au fil des années, elle est devenue pessimiste et pleine de ressentiments pour la vie, convaincue que personne ne se souciait d'elle et qu'elle ne pouvait avoir confiance en personne. Mais c'était aussi quelqu'un sur qui on pouvait compter en cas de problème. C'était une amie formidable tu sais. Elle était audacieuse, franche et n'hésitait pas à prendre des risques. Je l'admirais beaucoup. J'aurais voulue avoir son courage »

« Elle te manque beaucoup », me dis Dana

« Oui, tout les jours. Je n'aurais pas du couper contact avec elle après mon départ... En tout cas ton idée me plaît ! Cela lui aurait bien fait rire »

Nous partîmes sur cette idée et continuâmes pendant quelques heures à organiser la soirée tout en parlant de Chloe. Dana était entrain de rire lorsque je lui racontais une énième anecdote sur Chloe lorsque nous fûmes interrompues par Alyssa qui toqua à la porte :

« On vous entends jusqu'à l'autre bout du couloir. Pas que ca me dérange mais bon »

Lorsqu'elle vit mes mains empêtrées dans de multiples guirlandes, elle ajouta :

« Je peux vous aider ? »

« Bien sûr, plus on est de fous, plus on rit! »

Alyssa s'avança en souriant et trébucha sur l'un des cartons de Dana. Paniquant lorsqu'elle se mit à tomber, je ne pu m'empêcher d'essayer de retourner en arrière. Ce fut comme un réflexe, je tendis le bras et le temps s'inversa.

Des explosions lumineuses envahirent mes pupilles et de nouveau le monde tourbillonna tel un vortex autour de moi.

Je me retrouvais dans l'endroit mystérieux de mes rêves. Sauf que cette fois-ci, l'étrange silhouette ne se tenait pas derrière la chaise mais assis dessus. 

Des voix sortant de nulle part et partout à la fois s'exclamaient en reproche à ma présence :

« Tu n'es pas sensée recommencer à utiliser ton pouvoir petite ignorante ! N'as tu décidemment rien compris ?! »