Life is Strange: Between World (Arc Stormbreaker) SAISON 3

Chapitre 3 : Episode #03: Blanc

1820 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/08/2018 22:06

Chloé fut réveillée par un bruit dans la cuisine. Elle se leva lentement, en évitant de réveiller Kaleb qui n'avait rien entendu. Silencieusement, elle se dirigea vers la pièce à manger où elle vit Rachel en train de ramasser des morceaux de verre brisé. La jeune femme si mit à genou et aida son amie :

- « Oh ! C'est toi Chloé, tu m'as fait peur. Je suis désolée, j'étais dans mes pensés et il m'a échappé des mains.

- On s'en fout, c'est pas comme si c'était mon seul verre. » Un silence pesant régnait, chaque jeune femme réalisait son déjeuner de son côté. Rachel se prépara un pancake à la pomme et Chloé un bol de lait d'amande avec des flocons d'avoine. Rachel le remarqua :

- « Tu fais gaffe à ta ligne toi maintenant ? » dit-elle en souriant.

- « C'est ce que Kaleb se fait le matin alors j'ai voulu tester. » répondit Chloé en levant les épaules. Elles s'installèrent à table et se turent à nouveau jusqu'à ce Chloé se décide à dire quelque chose :

- « Rach...

- Hum ?

- Tu dois en parler. Je sais que c'est tout frais mais faut vraiment qu'on en discute.

- Laisse, t'inquiète pas.

- Si, je m'inquiète justement ! » Chloé frappa du poing.

- « J'ai pas l'intention de laisser ma meilleure amie vivre ça toute seule.

- Je comprends vraiment pas pourquoi tu t'énerves. Hier j'avais du mal mais avec le sommeil je vais mieux. Tout va bien, vraiment Chloé.

La jeune femme souffla, agacée. Elle se leva de sa chaise et déposa son assiette dans l'évier. Elle partit:- « Je vais me doucher.

- Ok ! » Chloé s'en alla. Hooch, pantouflard, rejoignit Rachel. Elle lui donna le reste de son repas et lui caressa la tête : - « Toi au moins tu dis rien. » Quelques secondes plus tard, Kaleb arriva, les cheveux ébouriffés et les yeux à moitié ouverts.

- « Salut Kaleb.

- Yo. » Il récupéra la brique de lait dans le frigo puis s'éclipsa, Hooch suivit son maître. Rachel ne comprit pas très bien la réaction de son frère, pas de question, pas de baiser, pas de main sur l'épaule, rien. Elle se rendit donc dans le salon. Kaleb était allongé sur le sofa avec son chien affalé sur le ventre, ils regardaient la télé.

- « Deux véritables cadavres ambulants » blagua Rachel.

- « C'est dimanche, je profite. » La jeune femme se sentait mal à l'aise face au comportement froid de son fraternel. Elle s'assit dans le fauteuil à côté du sofa et éteignit la télévision :

- « Hé rallume c'était mon épisode préféré !

- Tu regarderas après. Pourquoi t'es comme ça ?

- Comme quoi ?

- Si froid. Tu dis rien, tu me poses pas de question, que dalle !

- Bah, t'as pas dit à Chloé que tout allait bien ?

- Si mais... Si, je l'ai dit.

- Alors tout va bien. Je peux rallumer la télé ? » Il y eu une pause, Rachel reprit :

- « Tu le fais exprès hein ? » Il se redressa et plongea son regard dans celui de Rachel.

- « Évidemment que je le fais exprès Rach. Je sais que ça ne va pas mais tu n'as pas envie d'en parler, alors pourquoi je t'y forcerais ?

- Pour ton enquête ?

- Je t'ai dit hier que Chloé et toi comptiez bien plus que n'importe quoi d'autre.

- J'ai menti hier.

- Quoi ?

- Je n'étais pas dans ma chambre. J'étais dans la cuisine quand il est entré.

- Continue.

- Il s'est jeté sur moi puis ma mère l'a frappé. Elle m'a dit de m'enfuir alors je me suis enfermée dans ma chambre et je l'ai laissée seule là en bas... Kaleb, c'est à cause de moi qu'elle est morte. Si j'étais restée je...

- Tu serais morte toi aussi. Rach, tu as bien fait ok ? T'as pas à t'en vouloir.

- Peut-être...

- Pas de peut-être, j'ai raison. C'est tout.

- Ok...

- Dis-le.

- Tu as raison !

- Il faut que j'aille au poste. Je prends Hooch avec moi aujourd'hui, passe une bonne journée avec Chloé, dis lui que je l'aime. A plus tard frangine. » Il embrassa Rachel sur le front puis disparut.

La jeune femme était impressionnée, au plus le temps passait, au plus elle avait l'impression d'être la cadette des deux. Kaleb lui paraissait si mature et déterminé, il semblait garder la tête froide avec tout ce qui se passait. Toujours seule dans son fauteuil, elle préférait laisser l'écran éteint et profiter du calme dont elle avait tant besoin. Seul le bruit du déluge à l'extérieur résonnait, la nature se déchaînait à nouveau, encore plus qu'hier, comme si Arcadia Bay vivait au rythme de ses habitants. Un fébrile courant d'air frais s'échappait par un trou de la fenêtre brisée laissant danser les longs cheveux de Rachel. Désemparée, elle fixait le plafond. Les images de la veille hantaient constamment son esprit et rapidement, quelques larmes glissèrent le long de ses pommettes. Elle essayait de se convaincre que Kaleb avait raison, qu'elle n'aurait pas pu la sauver mais rien n'y fait, elle se sentait coupable de la mort de sa mère. C'est alors qu'elle entendit Chloé sortir de la salle de bain. Elle serra alors les paupières pour sécher les quelques goûtes d'eau qui flottaient sous ses yeux. Habillée de deux simples serviettes, l'une sur les cheveux, l'autre comme vêtement, Chloé émergea du couloir :

- « Ca va ?

- Hum.

- Où est Kal ?

- Il est au poste.

- Encore ?

- C'est pas comme si ma mère venait de mourir. » Chloé se pinça les lèvres et écarquilla les yeux.

- « Je vais aller m'habiller moi, j'arrive.

- Chloé attends ! » Elle se leva.

- « Heu, ouais ?

- On va à la décharge aujourd'hui ?

- Avec ce temps !

- J'ai besoin de passer du temps avec ma meilleure amie. » Chloé remarqua les yeux de Rachel noyés dans les sanglots. Son visage s'adoucit alors et d'une voix apaisante, elle accepta :

- « No problemo Rach. J'enfile mes fringues et on y va !

- Merci... »

Emmitouflées sous d'épaisses écharpes, de gros bonnets et de chauds manteaux, Chloé et Rachel marchaient sous la neige jusqu'à la décharge. Elle prirent le chemin habituel, par les rails. Ceux-ci étaient glacés et très glissants alors elles avançaient chacune d'un côté. Les arbres, communément habillés de sublimes feuilles verdoyantes s'étaient mis à nus, recouverts d'une importante couche de neige. Le blizzard mordant soufflait sur l'ensemble de la ville dont les rues étaient inanimées. Les deux femmes cheminaient en silence, chacune perdue dans leur pensés respectives. Chloé grelottait, frigorifiée. Rachel quant à elle s’avérait plus résistante au froid, la température ne la dérangeait pas plus que ça. Lassée de ce mutisme ambiant, Chloé fit le premier pas vers son amie :

- « Prends ma main.

- C'est pas un peu casse-gueule de faire ça maintenant ?

- Depuis quand t'as peur de te vautrer toi ?

- Hum, pas faux. » Rachel s'exécuta en souriant.

Ensemble, elle marchaient en équilibre sur les rails jusqu'à leur point de chute. Une fois à la décharge, elles s'assirent une vieille carcasse de laquelle elles avaient retiré la neige au préalable. Dans un décor brumal, les deux acolytes se collèrent l'une à l'autre pour se réchauffer, surtout Chloé. En fixant l'horizon, elles discutaient de choses et d'autres:

- « Ca se passe bien avec Kaleb ?

- Kal ? Ouais, il est adorable. Quoiqu'un peu impulsif par moment » dit Chloé en levant les yeux au ciel.

- « C'est tout lui. Mais à part ça, tout va bien ?

- Ca va vraiment bien ouais. Il est beaucoup pris par le boulot en ce moment avec toute cette histoire mais c'est juste une question de temps... J'espère. » La jeune femme semblait attristée.

- « Tu lui as dit ?

- Non, mes peines de cœur sont loin d'être aussi importantes que son affaire.

- Tu as encore tellement de choses à apprendre sur lui. » répondit Rachel en esquissant un sourire.

- « Pourquoi tu dis ça ?

- Hier, il m'a dit que pour lui, rien ne comptait plus que nous deux.

- Vraiment ?

- Hum. Alors s'il y a un problème, parle-lui. Je suis certaine qu'il t'écoutera, il est comme ça.

- J'essaierai. » Chloé avait l'air gênée.

- C'est drôle comme tu es tout une autre quand on parle de lui.

- Ah bon ?

- D'habitude, tu es énergique, impulsive comme Kaleb, combattante. Et dès qu'il arrive, tu t’adoucis.

- Tu trouves ?

- Carrément!Je dis pas ça comme un reproche, c'est juste amusant de constater l'emprise qu'il a sur toi. Je trouve ça mignon.

- Gnié. » Elle rougissait puis changea de sujet, comme si de rien n'était :

- « Et toi? Tu gères ?

- J'essaie de pas trop y penser.

- Normal. Tu veux toujours pas en parler ?

- Pas trop.

- Je comprends. Si t'as besoin je suis là Rach. » Elle prit la main de son amie dans la sienne.

- « Merci Chloé... Je suis heureuse de te connaître.

- Moi aussi. » Les deux amis s'enlacèrent quelques secondes. Une fois dénouées, elles admirèrent le lointain de plus belle. Les rafales frigides ne cessaient de croître, plus le temps passait, plus la météo se dégradait. Au loin, on entendait des éclairs rugir comme des lions affamés. Au-delà de la mer, le ciel se grimait de pourpre. Chloé et Rachel admiraient le spectacle, éblouies par ces couleurs si particulières. Tout était bien quand soudain, un bruit sourd vint mettre fin à la représentation. Quelques instants après avoir repris ses esprits, Chloé aperçut Rachel au sol sous laquelle une flaque de sang se révélait.

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