Entre les mondes
– Je ne comprends pas comment tu as pu tomber dans le panneau, tempêta Coira.
– Quel panneau? protesta Luke.
Ses retrouvailles avec la jeune fille ne ressemblaient pas à ce qu’il avait imaginé. La veille, elle lui avait montré sa chambre et l’avait quitté froidement, sans même un bonne nuit. Et depuis le petit-déjeuner royal de ce matin, amené par des serviteurs dans une salle plus modeste du château, ils n’arrêtaient pas de se disputer. La raison était très précise: Silyen.
– Enfin Luke, pour l’amour du ciel, comment peux-tu continuer à vouloir rester avec lui après tout ce qu’il t’a fait? Dois-je te rappeler que c’est à cause de lui que tu t’es retrouvé chez Crovan? Il n’a ensuite jamais cherché à t’aider, s’entêta Coira, les yeux flamboyants.
Tous deux parcouraient les jardins du château, devant l’un des remparts. Des salades de belle taille y poussaient, tout comme des haricots et de l’oseille, entre autres légumes connus de Luke. Chaque portion de jardin était soigneusement délimitée par des barrières de joncs tressés et une senteur riche montait de la terre. Il remarqua qu’avec le soleil, sa chemise commençait à coller à sa peau.
– Mais il a aussi fait des choses bien, répondit-il à Coira. Il a libéré tous les Esclaves du domaine et sans lui, le régime des Egaux serait là.
Les yeux toujours aussi furibonds, Coira regarda Luke:
– Si tu crois qu’il a fait tout ça par grandeur d’âme, tu te trompes. Il est comme le reste des Egaux: il n’agit que par intérêt personnel.
– Quel intérêt personnel y aurait-il à libérer ses esclaves?
– Créer le chaos peut-être? Et pour le régime des Egaux, c’est une coïncidence: d’après ce qu’il a raconté hier soir, il a été tué et c’est sa mort qui a vidé la Grande-Bretagne de son Don avant qu’il ne ressuscite. Il savait que ça allait se passer comme ça grâce à mon père.
Cette chemise était plus que collante, elle devenait vraiment poisseuse. Et ce soleil qui tapait! Luke poussa un grognement énervé, peut-être parce que Coira n’avait pas entièrement tort. Mais il avait d’autres munitions en réserve.
– Il est en train de changer.
La jeune fille leva les yeux au ciel.
– C’est parce qu’il t’a donné un pendentif? Je l’ai vu, hier soir.
– Je ne parle pas de ça…
– Alors de quoi parles-tu?
– Il me traite comme un égal et il m’a dit certaine choses. Je ne peux pas t’en dire plus mais il faut que tu me croies, répondit Luke en s’empourprant.
– Les Egaux savent caresser dans le sens du poil quand ils le veulent… A moins qu’il n’utilise son pouvoir de persuasion sur toi.
– Mais enfin Coira! explosa Luke. Tu as toujours voulu protéger les autres, voir leur bons côtés, pourquoi tu ne lui donnes pas une chance?
Cette fois, la jeune fille s’arrêta et mit les poings sur ses hanches. Sa bouche ne formait plus qu’une mince ligne droite.
– Faux! J’ai aussi vu le mal chez les autres, dois-je te rappeler que j’ai vécu durant des années avec Julian et Blake? Et je ne peux pas te voir manipulé par un Egal sans rien faire.
Elle tourna les talons et marcha à grands pas offensés vers le château. Luke lâcha un juron et la suivit en courant. Il la rattrapa alors qu’elle traversait les douves, bousculant au passage un serviteur qui apportait de la paille à l’intérieur du château. Il se plaça devant la jeune fille de manière à lui barrer le passage.
– Arrêtons de nous disputer, tu veux bien? Je suis venu ici pour retrouver une amie, pas une moralisatrice.
Coira soupira. Elle passa une main dans ses cheveux, qui lui arrivaient maintenant aux épaules. Le jeune homme connaissait bien ce geste, pour l’avoir souvent observé lorsqu’il était le prisonnier de Crovan. Cela voulait dire que Coira réfléchissait.
– Tu dois promettre d’écouter mes arguments au moins.
Elle était toujours aussi obstinée.
Luke n’eut d’autre choix que de capituler.
La jeune fille avait quelques tâches à faire et proposa à Luke de flâner dans les murs du château. Ils se retrouvèrent pour le dîner, dans la salle principale. D’appétissants morceaux de poulet en sauce trônaient dans un grand plat, accompagnés d’une tarte aux herbes et de poisson grillé farci au safran et à la poudre d’amande.
Luke regarda Coira, qui semblait s’être calmée. Elle portait une robe violette resserrée à la taille par une ceinture en cuir et avait relevé ses cheveux dans une coiffure élégante, avec de multiples tresses. Luke la trouva très jolie, encore plus que lorsqu’elle arborait son éternelle robe noire dans le manoir de Crovan. Tout en mangeant, ils bavardèrent de la vie dans le monde du Roi Merveilleux, qui plaisait énormément à la jeune fille. Elle avait grandit dans un château, elle n’était donc pas trop dépaysée mais elle avoua devoir encore s’habituer à ne plus avoir constamment peur. Evidemment, elle était plus que ravie d’avoir pu retrouver son père.
– Il sait tant de choses. Il me raconte des souvenirs sur ma mère, raconta Coira, avec un sourire que Luke ne lui avait jamais vu.
Il se réjouit pour elle.
Mais elle se rembrunit soudain:
– Mais assez parlé de moi. J’ai bien réfléchi depuis toute à l’heure et je pense que tu devrais vraiment te méfier de ce Jardine.
Ah non, pas encore. Pas juste au moment où la soirée devenait agréable.
Mais Coira leva les mains pour stopper la protestation qu’elle sentait venir.
– Tu as promis de m’écouter, dit-elle.
Luke se força à expirer, reposa son épaisse tranche de tourte aux poires et croisa les bras, regardant droit devant lui.
– Je suis jamais sortie d’ Eilean Dòchais et je connais peu de choses des Egaux, mais s’il y a une chose dont je suis certaine, c’est qu’ils ont toujours méprisé les roturiers. Il n’y a que quelques rares exceptions, comme l’héritier qui a essayé de te sauver ou cette Midsummer. Mais Silyen reste un Jardine. Il a été élevé par un psychopathe et n’a lui-même pas l’air très sain d’esprit. Non, laisse-moi finir! dit la jeune femme en voyant Luke ouvrir brusquement la bouche. Je te répète qu’il a laissé Crovan te torturer. Et lorsque vous êtes revenus, rappelle-toi, il a laissé Chien tuer tous ces hommes… Il m’a dit que c’était de ma faute. Quelle personne dirait une chose pareille à part un psychopathe? Je t’ai observé à ce moment-là, tu n’avais pas l’air de le porter dans ton coeur non plus. Et est-ce qu’il était venu pour moi? Non, il voulait juste essayer de retrouver mon père. C’est la seule raison pour laquelle il t’a permis de retourner à Eilean Dòchais. Alors essaie de me comprendre: tu es soudain de retour et tu laisse ce… cet assassin te toucher…
– ARRÊTE!
Luke n’avait pas eu l’intention de crier.
Il fut surpris par sa propre colère.
L’idée que Silyen soit en train de le manipuler était intolérable.
Coira avait l’air aussi étonnée que lui, elle resta interdite.
Luke respira profondément pour tenter de se calmer.
– Très bien, lâcha la jeune fille. J’espère que tu redeviendras un jour toi même. Et qu’à ce moment-là, tu te rendras compte de ce qui se passe.
Elle se leva, bien droite, lèvres serrées et s’en alla.
Dans son lit, Luke se tourna et se retourna toute la nuit. Les doutes qu’il avait rangés au fond de son esprit luttaient pour ressortir, ranimés par les phrases de Coira. La jeune fille avait raison sur un point. Il avait beaucoup changé depuis leur dernière rencontre, et à sa place, il aurait aussi essayé de la mettre en garde. Mais elle n’avait pas vécu tout ce qu’ils avaient traversé avec Silyen. Des petits bouts de phrases tournaient en boucle dans sa tête:
« Je ne te forcerai jamais à faire quoi que ce soit. »
« Ce mode de vie me satisfaisait entièrement. Il n’y a jamais eu… personne. Et puis tu es arrivé à Kyneston… Je ne te ferai jamais de mal, Luke. »
« Comment peux-tu m’accuser de te manipuler? Je ne me servirai jamais du Don à des fins pareilles. Je t’ai déjà dit que je condamnais les pratiques honteuses de Père et de Crovan.»
Silyen avait-il été sincère? Ou lui mentait-il depuis le début? A quel point pouvait-il lui faire confiance?
Une autre phrase remonta à la surface:
« Sur la plage à Farr Carr, avant que je te renvoie chez Griff, tu as dit que tu tenais à moi. Etais-tu sincère? »
Luke avait répondu à Sil qu’il n’avait pas l’habitude de mentir. Il frissonna malgré l’épaisse couverture qui le couvrait. Pensait-il vraiment ce qu’il avait dit? Il se remémora le moment où il avait vu l’Egal pour la première fois. Il avait pensé être en présence d’un être surnaturel, un monstre, avec ses yeux aussi noir que deux gouffres. Après le meurtre de Zelton, l’Egal l’avait ausculté froidement et l’avait laissé sans regret dans les griffes de Crovan, tout comme lorsqu’il était venu à Eilan Dòchais. S’il avait vraiment tenu à lui, il n’aurait jamais laissé faire ça non? Ou alors, comme Luke l’avait pensé plusieurs mois auparavant, l’Egal s’était dit qu’il serait de toute façon inculpé, quoi qu’il en dise… Et puis il y avait encore l’histoire de Far Carr et de la mort de Stephen Hadley, que Luke n’avait pas encore totalement digérée. La rancoeur revint.
Le jeune homme écarta brusquement ses couvertures, ouvrit le rideau qui masquait la fenêtre. Les légumes du potager scintillaient à la lumière des étoiles et cette vue le réconforta étrangement. Il se passa la main plusieurs fois dans les cheveux.
Il porta la main à son cou et la referma autour du pendentif que Sil lui avait offert. Un cadeau vide de sens? Fermant les yeux, le jeune homme se força à penser à d’autres moments: Silyen et lui parlant de glaces et de jeux vidéos, l’Egal se serrant contre lui dans son lit, ses lèvres sur les siennes dans le salon de Far Carr, puis l’inquiétude dans ses yeux lorsqu’il s’était réveillé après leur excursion dans le monde noir. Un regard sincère, se souvint Luke. A force de côtoyer des Egaux, il savait désormais déceler le mensonge et la tromperie. Silyen avait de nombreux défauts, à commencer par la manipulation, comme l’avait souligné Coira, mais Luke ne se souvenait pas de l’avoir entendu mentir. Lorsqu’il lui avait posé des questions, soit l’Egal lui avait répondu avec franchise, soit il avait préféré ne pas répondre du tout. Il repensa à ses caresses brûlantes. Quels que soient ses doutes, il n’arrivait pas à envisager la simple idée de ne plus jamais revoir Silyen. L’Egal avait déclenché quelque chose en lui… quelque chose d’indescriptible. Luke avait l’impression d’être à l’orée d’un monde qu’il ne faisait que commencer à explorer.
Il referma doucement les rideaux et retourna dans son lit, tenta de trouver le sommeil.
Les choses s’améliorèrent par la suite. Luke et Coira enterrèrent provisoirement la hache de guerre, évitant de parler de Silyen et restant sur des thèmes sans danger, ce qui restait compliqué car ils n’avaient quasiment aucun bon souvenir à évoquer d’ Eilean Dòchais. Coira entreprit alors de montrer à Luke ce qu’elle faisait au château, en commençant par les cuisines, où elle donnait un coup de main aux domestiques, ayant probablement voulu garder ses anciennes habitudes. Le jeune homme devint donc spécialiste de découpe de carottes et appris à apprêter convenablement une viande. Il tenta même de confectionner un pain de seigle, un jour, ce qui se solda par un cuisant échec car il faillit perdre une dent en mordant dans sa préparation. Renouant avec ses propres rituels de Kyneston, il aida à couper du bois tous les jours, ce qui fut fort apprécié par le personnel du domaine, qui l’admirent volontiers dans leur groupe. Il en apprit ainsi davantage sur les lieux: les gens qui travaillaient là avaient choisir de le faire librement, d’une part parce qu’ils étaient nourris et logés, d’autre part parce que le Roi Merveilleux ne les punissaient jamais. Car dans d’autres domaines proches de celui-là, de véritable tyrans régnaient et opprimaient leurs gens, leur réclamant des impôts soit-disant pour les protéger contre les autres seigneurs de guerre.
– Heureusement, notre seigneur possède des pouvoirs qui protègent le château et ses alentours. Cela fait dix ans que je vis là avec ma femme et nos deux enfants et nous n’avons jamais été inquiétés, lui dit Ben, un des domestiques, avec un grand sourire.
Luke lui sourit faiblement en retour.
Ce monde lui rappelait quand même un peu trop le sien, avant la disparition du Don. Il se demanda si Coira était aussi révoltée que lui et lui posa la question un soir, alors qu’ils s’étaient assis tous les deux devant le feu, les pieds tendus vers les flammes pour les réchauffer.
– Bien sûr que je trouve cela injuste mais je ne peux rien changer pour l’instant et je dois respecter les choix de mon père. Si lui-même a décidé de laisser les choses ainsi, c’est qu’il a une bonne raison. En plus, sans Don, que veux-tu que je fasse? lâcha la jeune fille en regardant devant elle.
Elle avait raison bien sûr. Cela renvoya Luke à sa propre impuissance, lorsqu’il avait fomenté la grève générale à Millmoor et il pensa à Doc Jackson. Son coeur se serra instantanément.
– Qu’est-ce qu’il y a? demanda Coira à qui rien n’échappait.
Luke hésita à répondre. Puis il se jeta à l’eau.
– Parfois, mon ancienne vie et même Millmoor me manquent. J’avais l’impression de participer à quelque chose de plus grand. Doc Jackson était encore vivant… Il m’a appris tellement de chose. Il me manque tellement…
– Parle-moi de lui, dit doucement Coira.
Alors Luke évoqua l’homme dont il se souvenait, oubliant le sentiment de trahison qu’il avait ressenti quand il avait découvert que le Doc n’était autre que Meylir Tresco, un Egal. Il lui raconta sa bonté, de sa détermination à faire justice et à donner leur chance aux roturiers. Il évoqua aussi les fous rires du Club, par exemple lorsque Renie avait glissé une pièce de métal dans le sac à dos d’Oz, qui l’avait trimballée pendant une semaine sans s’en rendre compte. Puis il parla de ses mission secrètes, de la fois où il avait failli être découvert par une de ses anciennes connaissance, et du succès de la grève.
Il y eut un long silence. Ce n’était pas un de ces blancs inconfortables mais une de ces pauses où l’on profite de méditer.
Finalement, Coira posa brièvement sa main sur celle de Luke.
– Je suis sûre que Doc Jackson était quelqu’un de bien. Tant que tu honores sa mémoire, son souvenir vivra à travers toi.
Luke lui lança un regard reconnaissant.
Puis il sentit soudain sa gorge se serrer.
– Luke? demanda la jeune femme, voyant qu’il détournait la tête.
– Il n’y a pas que Doc Jackson qui me manque, bredouilla le jeune homme. Je… J’ai aussi perdu mon père.
Lorsqu’il avait raconté leurs aventures, Silyen avait eu la délicatesse de ne pas mentionner la mort de Stephen Hadley mais le fait que son père soit parti pour de bon continuait à serrer la gorge de Luke, comme s’il du barbelé le déchirait de l’intérieur.
– Oh je suis désolée. Comment est-ce arrivé? Enfin, si tu veux en parler, bien sûr.
– Non c’est bon, laissa échapper Luke.
Il ne savait pas comment cela était possible mais il réalisa que se confier à Coira était si naturel que sa douleur s’en trouva un peu allégée. Une aura de bienveillance et de compréhension se dégageait de la jeune femme alors qu’elle l’écoutait et ses yeux n’exprimaient aucune pitié, juste de la sollicitude. Lorsqu’il eût fini, Luke sentit un grand poids se dégager de ses épaules. Il posa à son tour une main sur celle de Coira.
La jeune femme tressaillit mais ne bougea pas. Elle semblait hésiter à dire quelque chose.
– Mon père rentre demain, finit-elle par déclarer.
Oh.
Les jours étaient passés si vite que Luke réalisa que les deux mois devaient quasiment être écoulés.
Soudain mal à l’aise, il chercha à dire quelque chose mais ne trouva rien à part un:
– Ok.
Coira lui jeta un coup d’oeil furtif puis tourna à nouveau son regard vers le feu.
– Tu n’es pas obligé de partir, tu sais? Tu sembles te plaire ici et je suis sûre que mon père serait heureux de t’accueillir parmi nous. Tu y trouverais ton compte. Bien sûr, tu seras libre d’aller rendre visite à ta famille et à tes amis quand tu voudras, je m’en assurerai.
Luke réfléchit à la proposition. Il tenta vraiment d’y réfléchir.
Il retira doucement sa main.
– Tu sais que je ne peux pas accepter.
Un silence puis Coira repris la parole d’un ton incertain, comme si les mots avaient du mal à sortir:
– Laisse-moi t’expliquer quelque chose… J’ai eu la peur de ma vie lorsque je suis passée à travers la Dernière Porte. Quand je me suis aperçue que j’étais encore vivante et que je me trouvais dans un monde inconnu, j’ai eu l’espoir absurde que tu me trouverais et que tu viendrais me sauver, comme tu l’avais fait à Eilean Dòchais. Mais c’est mon père qui est venu. Et puis quand je t’ai vu arriver ci et que tu as dit que tu voulais t’assurer que j’allais bien, j’espérais…
Luke avait la gorge si sèche qu’il avait l’impression d’avoir avalé du papier de verre. Il restait tétanisé, comme si une catastrophe majeure menaçait de se produire.
Coira semblait rassembler le courage de continuer. Elle tourna à nouveau les yeux sur lui et le fixa jusqu’à ce qu’il la regarde à son tour. Luke sentit son souffle s’accélérer. Il y avait une telle intensité dans ce regard… Et un éclat qu’il n’était pas sûr de vouloir interpréter.
En réalité, il avait peur de comprendre.
Quand ils étaient prisonniers en Ecosse, ils s’étaient soutenus pour survivre - enfin, c’était plutôt Coira qui l’avait aidé. Il avait admiré sa ténacité, son courage, sa bienveillance, sa manière de protéger les autres. Elle, en revanche… Elle l’avait tenu à distance. Et puis tout s’était emballé. Ils avaient été séparés et ne s’étaient jamais vraiment retrouvés. Certes, Luke n’avait d’abord eu qu’une idée en tête: voler à son secours, mais lorsqu’il le lui avait avoué, à Eilean Dòchais, elle n’avait eu aucune réaction.
- Luke…, murmura Coira en se penchant vers lui, les joues soudain roses.