Exploration
Une lumière, une lueur éclatante qui me faisait mal au crâne. Le son de quelqu'un qui écrivait sur un carnet, un de ces sons simples que je ne pensais plus jamais entendre. J'ouvris les yeux pour me retrouver dans une pièce aux airs étrangers, et au décor assez minimaliste. Les autres se trouvaient également ici, et étaient tous déjà réveillés. Seulement quatre personnes. Il n'y avait donc pas tout le groupe, cela était déjà un soulagement. Soudain la sensation d'une douleur au crâne revient brutalement, et je ne pus retenir une grimace. Oh flûte, j'avais dû prendre un sacré coup. En y regardant de plus près, je vis également que chacun de nous était accroché à son lit par une chaîne en fer, et un bandage semblait avoir été appliqué sur ma tête, pour autant que je puisse en juger au toucher.
- Ça va bien Shigure ? Me demanda Hayako qui se trouvait à côté de moi.
- J'ai connu des jours meilleurs, et vous ça va? On est où, là? Je répondis.
- Dans un de leurs villages on suppose, on n'en sait pas beaucoup plus. On a pu parler un peu avec la garde, mais on n'a pas pu apprendre grand-chose.
Je remarqua alors la personne drapée d'une tunique rouge qui se trouvait assis sur une chaise, occupée à griffonner sur un carnet depuis tout à l'heure. La femme dit respectueusement que
maintenant que tout le monde était réveillé, elle allait pouvoir nous expliquer la situation plus en détail.
- Bien, tout d'abord sachez chers étrangers que je m’appelle Ayumi, chargée de l'infirmerie de mon état. Vous vous trouvez ainsi actuellement, ainsi que je l'ai dit à vos camarades, sur une île appelée l'île de la Rose, qui doit bien compter une cinquantaine d'individus environ. Mais tout d'abord, avant d'aller plus loin dans mes explications, permettez-moi de vous poser une question. Quelles sont donc vos relations avec l'empire, et qu'êtes vous venu chercher ici?
Après une petite explication, à propos de la Baleine de Glaise, nos attentions d'exploration principalement, et le fait que nous avions déjà eu à nous battre avec l'empire, elle accepta enfin de répondre aux différentes explications que nous lui demandions.
- Très bien. Je vais donc considérer pour l'instant que vos dires sont vrais, et que vous n'essayez pas de me duper, quand bien même je n'ai encore jamais entendu parler d'un tel vaisseau. Nous essayeront bien évidement de vérifier vos paroles par la suite. Hum... Très bien. Donc déjà par où commencer. Déjà notre île se trouve donc être peuplée par des rebelles à l'empire. D'où ma petite question. Nous sommes d'anciens soldats, qui avons décidés de quitter nos fonctions après notre dernière bataille durant laquelle nombre d'entre nous ont perdu la vie. Actuellement, vos autres camarades sont retournés sain et sauf sur leur île, nos soldats les ayants pour ainsi dire forcés à partir à l'aide de la manière forte, afin qu'ils ne puissent décider de venir vous chercher. L'on suppose que une contre-attaque, ou une action de pourparler devrait bientôt arriver, mais raisonnablement aucune de ces actions ne sera décidées à notre avis avant une durée de deux jours. Et cela à cause du temps de préparation, pour préparer de tels missions. Bref, voila donc notre choix. Il a été décidé de vous garder sur cette île pendant 48h, le temps de récolter des informations sur nous, et de décider de la marche à suivre. En attendant considérez vous comme nos invités. Nous serons ravis de vous présenter notre île, ainsi que nos coutumes, bien que vous ne soyez peut-être pas très à même d'apprécier l'hospitalité d'anciens soldats. Pour le reste, vous disposerez une liberté relative sur l'île afin de pouvoir vous rendre compte par vous-même de nos intentions sommes toutes pacifiques, de notre mode de vie, et rendre compte de cela de retour dans votre île, dans le cas où une conduite pacifique serait envisagée. Chacun d'entre vous restera accompagné d'un guide, qui pourra répondre à vos questions. Oh, et bien évidemment, ne tentez pas de faire quoi que ce soit de fantaisiste. Soyez certains que nous regretterions d'avoir à abîmer de si jolis frimousses, elle nous dit en nous faisant un petit clin d'oeil malicieux.
Quelque temps plus tard, 3 "guides" rejoignirent l'infirmerie, et nous pûmes enfin nous dégourdir un peu les jambes, malgré le fait d'être accompagné de nouveaux compagnons indésirables. Hum... La plupart portaient des cottes de mailles, ou diverses armes, tandis que nous étions bien évidemment désarmés. La confiance régnait je vois. Il serait cependant cynique de ma part de me plaindre, puisque nous nous en sortions à bon compte finalement, moi qui croyais qu'ils allaient nous achever. Une nouvelle journée démarrait.
***
La nuit, la liberté. Je m'étais réveillé en pleine nuit à cause d'un cauchemar, avant de m'apercevoir que Lycos s'était enfuie, ses menottes ouvertes, et que les miennes semblaient avoir subit le même traitement. Était ce à cause de Lycos? Posséderait-elle des compétences de crochetage, ou était ce du fait de sa magie? La garde-malade étant endormie d'un sommeil profond, je décida qu'il ne ferait guère de mal de sortir rapidement avant de revenir. Décidant que Lycos pourrait peut-être avoir intentionnellement, décidé de me libérer pour que je la rejoigne, ou alors s'être retrouvée en danger, je me décida d'essayer de la pister. Je regarda aussi au passage les menottes de mes autres camarades. Toutes bien fermées, avec chacun d'entre eux qui dormaient comme des souches. Hum...
Après avoir retrouvé des traces de pas suspectes au abord du campement, et suivi celles-ci jusqu'à la falaise, je trouva enfin celle que je cherchais. Le vent semblait ici se déchaîner violemment, et faisait trembler mes vêtements, tout en me frigorifiant. Cette nuit n'était décidément pas très clémente pour une petite escapade. Soudain Lycos se retourna.
- Ah enfin te voici enfin Chakuro, je t'attendais. Elle me dit avec un petit sourire en coin, qui apparaissait inquiétant au milieu de cette nuit sans lune.
- Hum... désolé de te décevoir, mais tu te trompes de personne. Je lui répondis.
- ...
Après avoir résolu le petit quiproquo, comme quoi elle avait pensé ôter les chaînes à son ami Chakuro, mais avait dû se tromper à cause de la pénombre dans l'infirmerie, elle décida cependant qu'elle n'avait pas plus de temps pour tergiverser. Il ne restait après tout plus que 24h, avant que les habitants de l'île ne décident de notre sort. Comme je pouvais le voir depuis la falaise, l'île était actuellement en train de se déplacer, ce qui voulait dire que l'on était a bord d'une île vaisseau dirigée par un Noûs, comme la baleine de Glaise, ou les vaisseaux de l'empire.
Et tout cela lui posait une question. De quoi le Noûs pouvait-il bien se nourrir ? Les vaisseaux de l'Empire se nourrissait des sentiments des passagers qui avaient été bénis par la marque par le vaisseau, notre vaisseau précédent se nourrissait de la vie des marqués... Cependant nos guides avaient montré bien trop d'émotions lors de leurs visites du jour pour que celui-ci soit un vaisseau habituel de l'empire. Quant au fait de se nourrir de la vie des marqués... dur à dire. Ce n'était pas quelque chose qui se voyait. Bref, cette question la taraudait, et elle voulait savoir si j'avais remarqué quoi que ce soit d'inhabituel. Cependant je ne pus pas la renseigner d'avantage.
Juste avant de rentrer, elle m'apprit juste qu'elle pouvait encore utiliser son Saimia sur ce vaisseau après avoir quitté la Baleine de Glaise durant 24h, signe qu'elle recevait la bénédiction de notre nouvelle embarcation. Et elle me dit de vérifier si je ne pourrais pas maintenant l'utiliser également par hasard. Je lui dis cependant ne pas savoir comment utiliser du Saimia. Hum... Elle semblait déçue. Chakuro aurait sûrement été plus utile. Enfin bref, autant rentrer à l"infirmerie. Je pris donc avec elle le chemin du retour, en me disant que l'on avait bien la une future petite miss capitaine. Ah, la la. Quel besoin de se démener autant, alors que notre sort serait tout de façon décidé dans 24h, que nous l'acceptions ou non.