L'Obscurial
AUDREY
Lorsque j'avais quitté le lit, Norbert dormait encore profondément au son du doux ronflement de Pectorius, notre Croup. Il était légèrement avant 7 heures. Je sortis dans l'intention de nous acheter quelque chose pour le petit-déjeuner.
New-York, qui m'avait paru impressionnante de nuit, l'était d'une toute autre manière le jour. Alors que durant la nuit elle semblait chasser les ténèbres et se placer comme un rempart dans la nuit, le jour elle s'élevait au plus haut comme le bourgeon d'une fleur si longtemps comprimée que lorsqu'il éclot il déploie dans tous les sens sa beauté. Les rues semblaient respirer le nouvel air du jour et je pus me mélanger à la foule sans problème.
Les gens n'étaient certes pas différents de ceux d'hier mais ce matin ils sentaient bons et étaient encore parfaitement coiffés. Peu de têtes étaient tournées vers le ciel car à l'image de Norbert la plupart des touristes dormaient encore à cette heure matinale.
Ne cherchant rien de particulier je me laissais guider par la foule et emporter le long des rues. Au coin d'une avenue, sans que rien ne la différencie des autres la vue s'ouvrit sur l'océan. Je marchais donc en direction du front-de-mer. Il était étrange de constater que malgré leur ressemblance intrinsèque tous les horizons étaient différents, serait-ce la couleur de l'eau ou du ciel ou alors une atmosphère, une ambiance de la ville qui changeait jusqu'à la perception de son océan.
Mais je dus abandonner cette vision très plaisante car bientôt Norbert se réveillerait et il me trouverait partie ce qui, à coup sûr, le ferait s'inquiéter inutilement. Dans n'importe quelle autre ville certains passants m'observaient toujours étrangement lorsque je me baladais toute seule sûrement à cause de mon jeune âge mais ici personne ne faisait attention à moi comme si à New-York tout était normal ou alors rien n'était anormal.
Je m'engageais dans une avenue différente de celle par laquelle j'étais arrivée puis je tournais à droite à la seconde intersection et là je vis une pâtisserie. Malgré l'heure il y avait déjà quelques personnes à faire la queue. Je m'approchais et vis quelques choses de très étranges. Les pâtisseries de ce magasin avait des formes que je reconnaissais bien, des formes d'animaux magiques, parmi eux je reconnus un Demiguise et un Niffleur. Intriguée j'entrais dans la boutique après tout s'il y avait la queue c'est que cela devait être bon.
Une jeune femme blonde tenait la caisse. Elle souriait de toutes ses dents aux clients et ne semblait d'ailleurs pas pouvoir s'arrêter. Dans les cuisines, on voyait un homme fort, brun avec une moustache. Il jetait de temps en temps un regard plein de complicité à sa caissière. Lorsque vint mon tour je lui fis remarquer que le chef avait une imagination étonnante. Comme je m'en étais douté elle comprit mon sous-entendu et me demanda si je m'y connaissait aussi en « pâtisserie ». Nous nous sourîmes d'un air entendu et je lui pris un Demiguise et deux Niffleurs.
Je ne mis pas longtemps à rejoindre notre hôtel. Norbert venait juste de se lever. Je lui racontais mon histoire de pâtisserie. Je le surpris un instant à sourire vaguement mais lorsque je lui en demandais la raison il me répondit que ce n'était rien alors nous mangeâmes ensemble nos animaux magiques plein de sucre avant de commencer notre journée.