L'Obscurial
Chapitre 5 : Une valise plus grande à l'intérieur
527 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 20/04/2020 15:00
NORBERT
Nous étions tous les deux exténués et donc bien incapables de commencer nos recherches mais je ne me sentais pas non plus la force d'essayer d'aller trouver les sœurs Goldstein. Nous décidâmes donc d'un commun accord de nous arrêter dans le premier hôtel pour y passer la nuit. New York est la ville idéale pour ça, les rues regorgent d’hôtels plus ou moins luxueux.
Nous devions nous faire discrets nous avons donc opté pour un petit hôtel d'une rue secondaire. Tout y semblait relativement crasseux et les murs même dégageaient une odeur désagréable. Mais cela n'avait pas grande importance puisque nous allions dormir dans mon laboratoire.
En effet à peine la porte de notre chambre fut-elle fermée à clé derrière nous que je déposais ma valise à terre et l'ouvrais soigneusement. Je laissais Audrey descendre avant de la rejoindre dès qu'elle eut atteint le bas de l'escalier.
Voir tout mon fatras habituel me fit me sentir tout de suite mieux. Audrey aussi avait retrouvé le sourire qu'elle n'avait qu'ici. Au loin nous entendions déjà les Diricos qui s’agitaient à notre arrivée. A peine avais-je ôté mon manteau pour l’accrocher au mur qu'Audrey avait déjà disparu.
Je la retrouvais déjà bien affairée à nourrir le Moke. Victime d'un trafic pour les particularités de sa peau, il avait fallut à Audrey deux mois pour gagner sa confiance et pour qu'il arrête de disparaître à notre vue. Je la laissais pour aller voir les Botrucs.
Nous faisions notre tournée habituelle, prenant des nouvelles de chacun donnant à manger à tous. J'allais notamment vérifier la santé de notre femelle Eruptif et de la famille Grapcorne. Quant à Audrey je la retrouvais en compagnie du Demiguise qui était suspendu à son bras pendant qu'elle grattait le ventre de notre Niffleur préféré avec son autre main.
Après notre tournée et avec notre voyage, nous étions totalement éreintés. J'avais ôté les divers carnets qui traînaient sur le grand lit qui se résumait à une armature de bois simple couverte d'un matelas. J'étais déjà couché lorsque Audrey arriva. Je l'entendis prendre une douche rapide avant de venir me rejoindre. Alors qu'habituellement elle se collait tout contre moi, elle se plaça presque en bordure toute de lit. Je me retournais pour lui en demander la raison quand le vieux Croup qui dormait normalement sur la poche chaude de la corne de l'Eruptif grimpa sur le lit et vint se rouler en boule entre nous.
Je ne soupirais même pas en entendant le gros chien terrier commencer à ronfler ni en sentant sa queue fourchue se poser un peu partout sur mon visage à mesure qu'il rêvait. Il ne fallut pas longtemps à Audrey pour s'endormir aussi. Je restais seul éveillé dans la chambre et tout autour de nous les animaux diurnes se taisent alors que ceux préférant la nuit commençaient seulement à s'éveiller, à grogner, craquer, renâcler.
Je m'endormis au son de cette douce mélodie, la mélodie de toute ma vie.