Bell de Bilgewater

Chapitre 64 : Partie 4 - Chapitre 28

4166 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/01/2023 17:59

           Chapitre 28

 

 - Ileae, ILEAE !

         Bell courait au milieu des zauniens, cherchant son amie qu’elle espérait trouver au centre du carrefour. De loin, elle finit par apercevoir la vastaya, qui aidait à transporter des blesses.

 - Oh tu n’as rien, soupira Bell en se précipitant sur elle pour l’enlacer.

         Ileae s’accroupit, pour être à la hauteur de son amie, lui rendant avec joie son étreinte.

 - Tu t’inquiétais pour moi ?

 - Évidemment, gémit la yordle. Ils t’ont tiré dessus.

 - Mais on a réussi ! On a fait avancer le front, nous n’avons plus qu’à nous infiltrer dans leur laboratoire et on est bon !

         La yordle planta son regard dans celui de son amie, regardant ses grands yeux jeunes emplis de fierté. Nahia les rejoint, vérifiant comme une mère si ses enfants n’avaient aucune blessure.

 - Cheffe, on a un autre souci.

         La soldate se planta devant le groupe, accompagnée de Klem. Elles indiqua au trio de la suivre, et les guida plus loin dans la rue qui s’enfonçait dans cette partie du district. Petit à petit, un mur se dessina au travers du Gris. Un gigantesque mur, haut d’une dizaine de mètres. Ainsi qu’une porte tout aussi haute.

 - Il n’y a pas de gardes ? Chuchota Ileae.

 - Non, répondit Klem. L’essentiel de leurs forces était concentré sur le pont, plus simple à défendre.

 - Il semblerait qu’ils aient eu un peu plus de préparation que prévu.

         Ils observèrent le mur, et la grande porte d’acier. La soldate envoya des éclaireurs trouver d’autres points d’entrées, hélas seules trois autres portes identiques existaient. De plus, le temps jouait contre eux. Les Ratels voyant leur défaite dans ce secteur arriver, avaient très certainement dû appeler du renfort. Il fallait préparer de quoi défendre le terrain récemment conquis.

 - On va s’occuper de consolider nos positions, lança la soldate, vous trouvez un moyen d’entrer. Dépêchez-vous avant que d’autres ne rappliquent.

 - Je crois que j’ai une idée, dit Bell.

         Elle s’approcha de l’imposante porte en acier. Cette dernière surplombait les environs, dominant la jeune fille d’au moins une quinzaine de fois sa taille.

         Sous le regard curieux de ses compagnons, elle s’approcha, doucement. Elle posa ses petites mains sur le métal froid, et se concentra.

Je les vois. Je les vois.

         Dans ses pensées, la yordle visualisait ses flux, tournoyant autour d’elle. Elle avait besoin plus que jamais de pouvoir, de puissance. Elle fit appel à toutes ses réserves, emmagasina autour d’elle une quantité de magie qu’elle n’avait jamais connu. D’autres volutes émergèrent de ses anneaux, se joignant à une dance colorée qu’elle seule pouvait voir.

         Obéissant à sa volonté, les ondes colorées plongèrent en elle, avec force. Elle sentit tout son être vibrer, sentant une force inhabituelle l’habiter. Elle murmura.

Détruis.

         Sur la porte d’acier, des traces lumineuse se dessinèrent comme si la foudre en avait frappé la surface depuis ses minuscules mains. Les éclairs illuminèrent la rue, forçant ses amis à plisser les yeux, et dans un bruit assourdissant et une lumière bleutée, la porte explosa.

 

         En quelques minutes, de nombreux rebelles rejoignirent la rive Ratel. Ils observèrent les rues, cherchant à déterminer à quels endroits placer leurs défenses. D’autres les rejoignirent, armés de barres de fer, prêts à déchausser les pavés et dresser les barricades.

         La soldate remercia Nahia pour l’aide apportée, malgré le fait que tous savaient qu’elles avaient autant besoin de passer de ce côté. Elle insista pour que deux de ses hommes les accompagne, et les épaule dans leur tâche. Ileae, Bell et Klem récupérèrent leurs équipements, et suivirent la cheffe, qui s’enfonçait dans le district.

         Comme partout en Zaun, la pénombre régnait, accentuée par un Gris épais. Heureusement, leurs respirateurs n’eurent aucun mal à filtrer l’air, tant qu’elles avaient de quoi les recharger.

         De faibles lumières éclairaient les rues, quasi désertes. Le quartier, pris d’assaut, s’était vu vidé de toute vie, les habitants se cachaient dans les bâtiments, priant pour échapper à la guerre.

         Leurs renseignements leur avaient indiqué un bâtiment, discrets mais relativement grand dans le fond du district. Après plusieurs minutes de recherche, sans rencontrer aucune résistance, le groupe finit par tomber sur un autre mur d’enceinte, le même qu’elles avaient traversé.

 - On se serait planté ? paniqua Ileae.

 - J’en doute, marmonna Klem.

         La zaunienne s’avança près du mur. Ce dernier, presque lisse, ne posa cependant aucun problème à la femme qui parvint à grimper avec élégance en haut. De quelques gestes silencieux, elle indiqua qu’elle avait repéré quelque chose.

 - Des gardes, très peu, comprit Nahia. C’est ici. Pas possible de rentrer par ici. Suivez-moi.

         La cheffe les guida vers un bâtiment, qu’elle avait repéré quelques minutes auparavant. Elle s’approcha, dégaina son arme et tira sur la serrure. Bell médusée hésita avant de suivre la yordle dans l’immeuble qu’elle venait de forcer, mais finit par s’y engager.

         Nahia grimpa quelques étages, et força la porte d’un appartement. Une famille s’y trouvait, ils hurlèrent et se réfugièrent dans une autre pièce, criant des mots dans un dialecte zaunien. Nahia dialogua avec eux, laissant le groupe s’installer face à leur objectif.

 - La fenêtre Ileae, dit-elle à l’intéressée.

 - Ces gens, ils sont affolés, remarqua Klem tout bas.

 - En effet, ils disent qu’un mal rôde dans les rues depuis plusieurs jours. Ils nous supplient d’être discrets.

 - Qui sait ce que les Ratels leurs ont fait.

 - Ils ont mentionné le gang, comme protecteurs.

 - Ils sont aveugles, soupira Klem.

 - Je n’en suis pas si sûre, marmonna la cheffe.

         La vastaya, suivie des deux zauniens, défirent son paquetage. Ils en sortirent un trépied, similaire à celui utilisé lors de leur infiltration dans le laboratoire de Krenn. La scientifique déplia des pieds qu’elle vissa au sol, mais cette fois, l’engin était surmonté d’une sorte d’arbalète.

         Un projectile avec la corde, comprit Bell, ingénieux. Normal venant de mon Ileae.

         La yordle observa dehors. En effet, elle vit un grand bâtiment, plutôt ordinaire pour Zaun. Quoiqu’un peu plus grand. Acier, verre, pierre, baignant dans un Gris épais, caché derrière des murs, et gardé par quelques patrouilles. Le lieu semblait avoir fait l’objet d’affrontements, les jardins étaient saccagés, et certains murs percés de trous béants.

         Ileae arma l’arbalète, et plaça un carreau gros comme sa cuisse dessus, relié à une corde. Ils ouvrirent la fenêtre, et elle tira. Le projectile vint se ficher dans la façade de leur objectif avec force. Ileae tendit la corde métallique, tout était prêt.

 - On va devoir se débrouiller pour sortir, dit-elle en donnant à chacun une poignée pour s’accrocher à la tyrolienne.

         Un a un, les membres du groupes glissèrent en silence lorsque l’opportunité d’un passage discret s’offrait à eux. Ils atterrirent dans la propriété, cherchant maintenant à pénétrer.

         Klem repéra une fenêtre menant à une pièce inoccupée. Ileae, déchargée de son gros paquetage, sortit un petit outil qu’elle utilisa pour découper l’ouverture, sans faire de bruits.

         Elle pense vraiment à tout, pensa Bell en souriant.

         Son amie dut l’aider à passer, du fait de sa petite taille elle atteignait tout juste le rebord en sautant.

         Ils étaient dedans.

 

***

 

 

         Sans un mot, le groupe se mit en marche, leur salle étant vide, ils partirent à la recherche d’appareils à saboter. Leurs renseignements avaient indiqué cet endroit comme étant un des laboratoires Ratels, outre le sabotage ils espéraient trouver des éléments leur permettant de dénoncer les actions du gang auprès d’autres, pour les convaincre de se joindre à eux.

         Nahia avait aussi évoqué l’idée de capturer plus de pontes, ce qui d’une part porterait un coup à leur chaine de commandement, mais donnerait lieu à des procès.

         Au détour d’un couloir, ils tombèrent nez à nez avec une patrouille de garde. Le groupe réagit aussi vite que possible, dégainant leurs armes et tirant une salve de décharges incapacitantes. Malheureusement, deux d’entre eux réussirent à s’enfuir.

         Une sirène retentit.

 - On se sépare, lâcha Nahia, par deux. Klem avec Bell, Ileae avec moi. Vous deux ensemble, dit-elle aux zauniens les accompagnant. On se retrouve au point de départ dans une heure. Utilisez vos appareils pour appeler à l’aide.       

         Bell sortit de sa poche un petit objet au bout d’une ficelle ; qu’elle passa autour de son cou. C’était le même que lors de leur incursion chez Krenn, un petit tube avec un bouton, permettant de communiquer en morse avec les autres.

         Tous acquiescèrent, et se séparèrent en duos. Klem avançait à vive allure, agile et gracieuse.

         Une patrouille courut vers elles, fonçant dans leur direction armés de bâtons électriques, une arme que Bell ne connaissait que trop bien.

         Elle s’agenouilla, arma et épaula son arme, avant de tirer. Une salve dévastatrice atteint ses assaillants, qui tombèrent au sol inconscients. Une légère vapeur rouge se dégagea de l’arme lorsqu’elle arma le mécanisme.

         Klem reprit sa marche, et déboucha devant une grande porte, indiquant l’entrée d’un atelier. Elle tenta de l’ouvrir, mais peina.

 - Elle est barricadée, lâcha-t-elle.

         Elle recula, dégaina son fusil, et resta appuyé sur la détente. Après un instant, elle relâcha son doigt, et une énorme impulsion fit exploser un des battants de la porte en bois, ouvrant le passage. La zaunienne pénétra, fusil à l’épaule.

         Caché derrière le second battant, un homme d’une improbable carrure empoigna son fusil, et l’envoya au loin, avant de se placer face à elle.

         Il voulait en découdre.

         La zaunienne décrocha un bâton de combat de son attirail, et fonça sur l’homme bien plus imposant qu’elle. Elle esquiva sans aucun mal les coups de poings, et assena de puissants coups qui firent plier le géant. Elle esquiva une tentative désespérée du combattant, et l’assomma d’un coup sec.

         Plusieurs autres zauniens se trouvaient dans la pièce, des scientifiques et artisans probablement capturés, regardant les femmes avec horreur. Bell leur indiqua la porte, les priant de fuir. Ils bredouillèrent quelques mots, incompréhensibles.

         La jeune fille avait plus l’impression de faire face à des victimes en danger en train de se cacher, plutôt qu’à des travailleurs. L’expression du combattant que Klem avait assommé lui revint en mémoire. Durant leur court affrontement, il ne semblait pas serein, ni même inquiet.

         Plutôt terrifié.

         Je fais si peur que ça ? se demanda-t-elle.

         Elle insista auprès des artisans pour qu’ils fuient, tentant de leur faire comprendre qu’elle ne leur voulait aucun mal. Leurs regards suppliaient, mais ils finirent par se résigner, et sortir précipitamment de la salle. Klem de son côté, armait de petits explosifs sur les grandes machines, puis, pour économiser des charges, tira dans les plus petites pour les mettre hors circuit.

BAM. BAM. BAM.

         Le bruit des coups de feu firent sursauter Bell. Or, les fusils d’Ileae ne produisaient pas un tel son. Bell passa sa tête dans le couloir, et son visage se décomposa.

         Sur le sol gisaient les scientifiques Ratels gisaient au sol, dans une mare de sang.

         Une troupe de zauniens, masqués et équipés de cuirasses, fixèrent la jeune fille. Ils arboraient un insigne en forme de petit animal, le fameux ratel. Bell ne pouvait même pas voir leurs yeux, elle se sentit soudain minuscule face aux hommes qui lui faisaient face. Elle rentra rapidement sa tête, et à son expression, Klem comprit la situation.

         Semblables aux pacifieurs piltoviens dans leur apparence, mais à la réputation quasi semblables aux hommes d’Holly, les Ratels avaient leurs propres unités de combattants armés et entraînés. Souvent désignés gardes du corps, ou envoyés sur les missions les plus sensibles : la Garde Chemtech.

         Que font-ils ici… réfléchit Klem. Quelque chose ne tourne pas rond.

         Elle sortit de sa poche le petit tube, et cliqueta frénétiquement pour avertir les autres de la présence de la Garde. Bell l’aida à renverser quelques tables, et se prépara à faire feu.

         L’un d’eux passa par l’embrasure de la porte, une lourde armure bardée de tuyaux luisant. Il reçut immédiatement une décharge rouge sang, et vola dans le couloir, surprenant ses compagnons. Après quelques mots dans un dialecte inconnu de Bell, d’autres pénétrèrent, équipés de grands boucliers en acier.

         Les deux femmes tentèrent de tirer autant de salve que possible, mais malgré de puissantes décharges, l’ennemi progressait. Des balles traversèrent leur barricade de fortune, manquant de toucher Bell.

         Klem fouilla dans sa sacoche, sortit deux dagues, et un objet cylindrique, avant de désigner du menton la Garde qui s’approchait en criblant leur table de balles.

Une grenade fumigène, comprit Bell.

         La zaunienne réajusta son respirateur, tendant sa dague à la jeune fille, qui se mit elle aussi en position.

         C’est eux, ou nous.

         Klem lança l’objet, qui explosa, remplissant la pièce d’une fumée noirâtre et épaisse. Sans attendre, les deux sortirent de leur cachette. La zaunienne opta pour un contournement, se fondant dans le nuage tel un serpent mortel, invisible, tandis que Bell se concentra et utilisa son Pas.

         La jeune fille se matérialisa aux côtés d’un des guerriers. Elle repéra une faille dans a cuirasse de sa jambe, et y enfonça sa lame. Un liquide rouge teinta la lame, et l’homme voulu frapper, mais la jeune fille n’était déjà plus là.

         Elle enchaîna les téléportations, blessant plusieurs d’entre eux. Une demi-douzaine souffrait de blessures plus ou moins légères, l’autre était aux prises avec Klem, déchaînée. La femme s’était accaparée un des fusils de l’ennemi, se servant autant de l’arme pour trancher avec la baïonnette, qu’en tirant sur ceux qui s’éloignaient.

         Dans une chorégraphie macabre, elle abattit deux d’entre eux, et en mis trois hors de combat, jouant avec ces colosses comme une danseuse au milieu d’un bal.

         Bell de son côté commençait à fatiguer, à force de puiser dans ses ressources. Alors qu’elle pensait pouvoir conserver son effet de surprise, une main la cueillit.

         Un des gardes avait deviné où elle attaquerait, et frappa un grand coup. L’impact fit voler la jeune fille contre le mur, une douleur intense irradia l’entièreté de son corps.

         Le monde l’entourant sembla tournoyer autour d’elle, elle n’entendait plus rien. Elle vit Klem lui faire signe d’aller vers la porte, sans plus réfléchir elle se releva, et fit mine de préparer une attaque.

         Elle disparut, se matérialisant dans le couloir. Une explosion retentir derrière elle. La zaunienne se trouvait déjà à ses côtés.

         Utiliser les explosifs pour couvrir notre fuite, parvint à deviner Bell sonnée, malin.

 - Bell ? ça va ?

         La voix de son amie lui parut lointaine, et les murs ne cessaient de danser autour d’elle. Son amie la força à la suivre, souhaitant mettre le plus de distance entre elles et la Garde.

         De loin, le bruit caractéristique des décharges de leurs armes percèrent au travers du tumulte des combats.

         Pour un simple laboratoire c’est un peu trop bien gardé, analysa Klem.

         Elle guida la yordle le temps qu’elle reprenne ses esprits, les Ratels se faisant de plus en plus rares. Elles continuèrent à déposer des petites charges de sabotage un peu partout.

 - La Garde Chemtech je suppose, souffla Bell. Ils sont coriaces.

 - Exact.

 - Ils sont un peu moins maintenant. Tu crois qu’il y en a d’autres ?

 - Aux dernières nouvelles ils étaient une cinquantaine, dit Klem pensive.

 - Et merde.

 - Comme tu dis.

         Partout dans le complexe, le duo croisa des traces de lutte, leurs camarades avaient dû rencontrer une sacrée opposition. Le petit appareil de communication de Bell vibra, à l’unisson avec celui de Klem, dans un rythme précis, délivrant un message.

         Centre aile droite, entrée laboratoire protégée. Besoin aide.

 - Ils ont trouvé quelque chose, dit la zaunienne, allons-y.

 

         Les deux femmes parcoururent les couloirs d’un pas vif, mettant de côté leur objectif de sabotage. Si leurs alliés avaient pris la peine de demander de l’aide, ils devaient avoir besoin de support au plus vite.

         Elles évitèrent quelques patrouilles de Ratels, qui devaient certainement être à leur recherche. Parmi eux, elles purent identifier d’autres membres de la Garde, imposants.

         À mesure qu’elles approchaient de l’aile opposée du bâtiment, elles constatèrent la présence de marques d’affrontement. De nombreux affrontements. Les meubles étaient pour la plupart brisés, quelques traces de sang subsistaient çà et là, et des sillons apparaissaient dans certains murs.

 - C’est pas normal, lâcha Klem. Il n’y a plus personne.

 - Nahia et Ileae ont peut-être eu affaire à la Garde.

 - C’est certain, mais tout ça ne colle pas de toute manière.

         Leur couloir, à l’étage, déboucha sur une salle gigantesque en forme d’arc de cercle, à l’arrière de l’édifice. Comme les autres, elle était ravagée. Klem tira rapidement la yordle au sol, lui faisant signe de ne pas faire de bruit. Elles se trouvaient sur une sorte de promontoire qui faisait le tour de la salle, et menait à d’autres couloirs.

         Bell acquiesça, et s’avança vers le bord jeta discrètement un regard en contrebas. De nombreuses petites barricades de fortune avaient été placées, et abritaient des hommes qui semblaient attendre. Après quelques secondes, Klem se releva brusquement, Bell manqua de lâcher un cri de surprise en la voyant sauter en bas.

         La jeune fille la suivit, en épaulant son arme, prête à faire feu. Aucun des Ratels ne réagit. Elle regarda plus attentivement, tandis que sa camarade approchait du mur central.

         Ils étaient tous inconscients.

 - Cette fois ce sont les nôtres, lança-t-elle . On les suit de peu, je dirais une dizaine de minutes.

 - Exact, lui répondit Klem. Moi ce qui m’intrigue c’est ça.

         Bell se tourna vers le pan droit de la salle. Le mur n’était pas bordé d’une passerelle, comme celle par laquelle elles étaient arrivées. En revanche, ce grand mur était serti d’une énorme porte.

         Une énorme ouverture, haute et large d’une dizaine de mètres, surplombait tout. Les battants en semblaient larges de deux, composées d’acier plein, armés de mécanismes et de barres de verrouillage aussi épais que Bell. Une porte pareille pourrait résister à tout ce qu’elles pouvaient imaginer. Un détail les dérangeait.

         Elle était éventrée.

 

***

 

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