Bell de Bilgewater
Chapitre 10
Quelques rayons lumineux parvenaient à passer au travers les rideaux, aussi étonnant que cela puisse paraitre au fond d’une cavité cachée plusieurs centaines de mètres sous Piltover.
Une dure journée s’annonçait pour les jeunes filles, qui se préparèrent dans un silence sérieux. Elles appréhendaient un peu, mais pour l’une comme pour l’autre, leur désir de sortir leurs camarades des griffes des Ratels.
Bell avait pu dégoter quelques protections de cuir, qu’elle enfila par-dessus ses vêtements. Elles ne la protègeraient pas des armes les plus dangereuses, mais pourraient l’aider contres certaines lames et armes de jet.
Ileae l’imita, et ajouta à sa tenue quelques gadgets fabriqués. Que ferait Klem ? se demanda-t-elle en hésitant. Finalement, elle finit par les fixer, elle ne saurait pas dans quelles situations elle pourrait se retrouver. Tous les moyens sont bons, se dit-elle pour se rassurer, je ne dois pas me reposer dessus.
Elle suivit la yordle, qui lui sourit avant de sortir, elles étaient prêtes à tout affronter.
Ensemble.
Dehors une petite agitation inhabituelle régnait. Beaucoup avaient choisi de se lever pour venir encourager leurs camarades, l’inquiétude mêlée à une certaine détermination se lisait sur les visages. Ileae constata la présence de quelques inconnus au sein du groupe qui les attendait avec la cheffe.
Ces hommes et femmes, étaient de ceux qui avaient choisis de remonter en Zaun après avoir été aidés par la Décharge. Ils arboraient eux aussi le tatouage de leur groupe, de fines branches nouées autour de rouages et pointes, entourant un vortex central. Malgré leur remontée, ils étaient prêts à apporter leur aide à leurs comparses.
- Jeunes filles, salua Nahia. Nous allons bientôt partir.
- On ne nous a pas expliqué les détails… hasarda la vastaya.
- Pas de problème, l’interrompit Nahia, vous serez avec Klem et moi on vous expliquera en chemin. Pour le moment je vais lancer les autres groupes.
Nahia ne laissa pas le temps aux jeunes filles de protester, elle fonça au travers de la petite foule. Afin de parler à tous, elle se hissa sur un tas de caisses posé non loin.
Du fait de son espèce, la cheffe était petite, Bell ne la dépassant que de quelques centimètres. Cette dernière pris le temps de l’observer, une petite yordle, musclée, au pelage blanc comme neige. Blanc… je l’étais aussi avant… se dit-elle en se remémorant les expériences dans la clinique du professeur Krenn. La cheffe en revanche avait les cheveux noir de jais, et des yeux émeraudes. Elle avait cru deviner qu’elle était sensiblement âgée de plusieurs siècles, pourtant paraissait jeune, et savait s’imposer.
- Camarades ! cria-t-elle pour calmer le silence. Aujourd’hui marque un grand tournant dans l’histoire de notre groupe. Nous avons passé des décennies cachés ici, à maintes reprises affrontés des crises majeures. Cependant, la situation actuelle nous a mené vers une impasse.
Nahia marqua une pause, et promena son regard sur ses amis, confrères et consœurs. Elle aussi lisait l’inquiétude sur les visages, mais décelait la même détermination que Bell.
- Les Ratels ont étendu un contrôle rarement vu sur Zaun, et s’opposent à Piltover. Ils ont raison, ce qu’ils revendiquent, nous le revendiquons. Ce qu’ils désirent, nous le désirons.
Quelques voix glissèrent dans la foule, des approbations, des questions, des chuchotements.
- Cependant, dans leur combat, ils négligent une chose. Ou plutôt devrais-je dire, ils la piétinent. Par leurs actions, ils se tournent contre Zaun, contre nos frères et sœurs. Nous devrions rester neutres, et cachés. Cependant, il est hors de question de laisser nos camarades être asservis, torturés et réduits en esclavage. Les Ratels se sont frottés à une force qui les dépasse de loin. LA NOTRE !
Bell profita du discours de la cheffe pour observer ses camarades. Malgré leur retrait, et le rejet subit auparavant, ils restaient zauniens avant tout. Le ressentiment envers la jumelle radieuse, et les piltoviens, n’avait quitté leurs cœurs.
Elle en profita pour tenter de percevoir les flux de ces individus, ce qu’elle n’avait pas tenté depuis son évasion. Non sans mal, elle finit par apercevoir des flux colorés émaner des zauniens, ondulant autour d’eux. Ce qu’elle constata en revanche, c’étaient de légères vibrations qui semblaient les animer.
- BLESSER L’UN DES NOTRES C’EST NOUS BLESSER TOUS !
Des cris furent scandés par la foule, accompagnant la forte de voix de la petite cheffe.
- POUR NOS FRERES ET SŒURS !
À mesure que la cheffe déroulait son discours, l’inquiétude sur le visage des membres avait disparue, ne laissant qu’une détermination teintée de colère, exprimée par des cris.
Bell constata autre chose. Les flux qui parcouraient le corps de ces gens, semblaient vibrer plus ardemment. Ils s’agitaient, leurs couleurs variaient. À quoi réagissent-ils ? se demanda Bell.
- Tu crois qu’on peut avoir une influence sur les flux...? chuchota-t-elle à Ileae.
- Euh… quoi ?
- Non rien… se ravisa-t-elle. Question étrange.
- AVONS-NOUS DÉJÀ ABANDONNÉ L’UN DES NOTRES ? hurla Nahia.
- JAMAIS ! crièrent de nombreuses voix en réponse.
- ALORS ALLONS BOTTER LE TRAIN DE CES REVOLUTIONAIRES AU RABAIS !
- OUAIS ! cria la foule, le poing levé.
- NOUS ALLONS RÉCUPÉRER NOS CAMARADES.
- OUAIS !!!
La foule en liesse, commença à scander le nom de la yordle, levant les poings en rythme. Elle sait parler aux gens, pensa Bell au cœur de l’effervescence.
Avant que Nahia n’indiquent aux jeunes filles de la suivre, elle se concentra une dernière fois les flux des zauniens. Agités, colorés et vibrants, ils semblaient plus qu’actifs. Peu d’entre eux sont capables de magie pourtant. Pourquoi suis-je la seule à les observer…?
***
Une vingtaine de personnes au total composait leur contingent, répartie en différents groupes. La plupart empruntèrent l’élévateur avant Bell et son groupe, ayant reçu leurs instructions au préalable.
L’atmosphère en Zaun était lourde, l’air était pesant malgré les respirateurs qu’elles avaient sur le visage, et le gris flottait autour d’eux. Au moins nous profiterons d’une certaine discrétion, se dit la yordle en suivant ses camarades.
Deux autres zauniens les accompagnaient, tandis que les différents groupes montés auparavant avaient déjà quitté les lieux.
- Je pense qu’il est temps de vous en dire un peu plus, finit par dire Nahia.
- Vous savez où seraient retenus les captifs ? demanda Bell.
- J’ai pu rassembler les informations nécessaires durant la nuit, intervint Klem. Nous savons qu’ils ont emmené des prisonniers dans un complexe du district Energia, on espère que nos camarades s’y trouvent.
- Comment on va procéder ?
- Notre groupe va pénétrer l’enceinte, expliqua la cheffe. Nous trouverons les prisonniers, les exfiltreront, et reviendrons à la Décharge. Les autres groupes nous aideront en cas de problème, diversions, ou combat, ils aviseront.
- Ça semble simple comme ça… soupira la jeune fille.
- C’est la théorie, après nous ne sommes sûrs de rien, pas même de ce qui nous attend à l’intérieur.
Bell lança un regard inquiet à son amie vastaya. Cette dernière ne semblait pas du tout partager les pensées de son amie, au contraire, la yordle décela dans ses yeux une détermination qu’elle n’avait vu qu’une fois auparavant. Notre fuite des laboratoires de Krenn… elle avait ce même regard…
Le district dans lequel elles émergèrent était assez calme, pas mal d’habitations, mais une majorité de bâtiments destinés à l’artisanat, et à l’usinage. Quelques zauniens masqués allaient et venaient, fendant eux aussi les volutes de Gris matinales. Certains quartiers avaient été nommés en fonction de la dominante industrielle du lieux, ou de leur fonction globale, ici de nombreuses usines appartenaient à des gangs spécialisés dans les énergies, la production de machines et systèmes exploitant la technochimie zaunienne.
Une bourrasque d’air vint chasser le brouillard autour du groupe, caressant la fourrure rose du visage de Bell. Nous approchons d’une ravine, comprit-elle. À l’odeur iodée, elle devina que cette dernière devait donner près de la mer des gardiens à l’est. Peut-être même la mer intérieure séparant le continent nord, Valoran, du continent Sud de Shurima.
En approchant du bord, le groupe put découvrir l’édifice dont Nahia leur avait parlé auparavant. L’aspect, autant que sa position, étonna Bell.
Leur objectif ressemblait à une sorte d’usine, littéralement posé contre un des pans de la ravine, au-dessus d’un vide total. Il n’était relié au sol que le groupe foulait que par deux très longues passerelles, surveillées par quelques gardes, et de nombreux tuyaux en contrebas.
- Des Ratels, souffla Klem. En petit nombre.
- On les neutralise pour pénétrer ? demanda Ileae.
- Surtout pas, au moindre souci nous perdrions l’effet de surprise.
Bell observa longuement. Si les deux passerelles étaient inutilisables, ils devraient trouver un autre moyen de s’introduire dans l’édifice. Accroché à la paroi comme un champignon, ce dernier les toisait. Il semblait composé de bâtiments collés les uns aux autres, posés au fur et à mesure, et alimentés par les énormes tuyaux suspendus au-dessus du vide.
- Voilà notre opportunité, lança Klem. Suivez-moi.
Elle s’approcha du bord, regarda rapidement le vide, et le chemin qu’elle comptait emprunter, avant de se tourner et de faire signe aux autres que la voie était praticable. Elle grimpa sur le muret, et dans son agilité habituelle, elle commença à désescalade la paroi, doucement.
Le reste du groupe suivit le mouvement, chacun à un rythme différent. Bell était habituée de l’escalade, légèrement plus que Nahia et les deux autres zauniens de la Décharge, qui malgré leur assurance étaient loin des prouesses de Klem. Ileae quant à elle mettait à profit ses exercices avec cette dernière, descendant vite et avec une agilité que Bell n’avait pas encore pu observer. Elle vit son amie parcourir avec grâce la distance qui les séparait des tuyaux, et atterrir légèrement sur ses pieds.
Tous parvinrent sans encombre jusqu’audits tuyaux, qui tremblaient légèrement sous leur poids. Malgré cela, ils savaient que le plus dur restait à venir, pour cause, il fallait maintenant grimper jusqu’au complexe des Ratels. Fort heureusement pour eux, la pente était douce, leur passerelle de fortune semblait supporter les visiteurs sans souci, et posséder de bonnes prises.
Sur le chemin, Bell constata que certaines portions du tuyaux étaient pourvues de vitres, laissant à la yordle le loisir d’observer le contenu. Un liquide vert vif, lumineux, semblait parcourir lentement la ligne.
- C’est la base du pouvoir des barons de la chimie, lança Ileae juste devant la yordle. Énormément de technologie l’utilisent comme moyen d’alimentation.
- Ça a l’air dangereux, répondit Bell, pensive.
- C’est visqueux, toxique, à ne surtout pas inhaler ou ingérer ! Et c’est légèrement corrosif aussi.
Une expression de dégoût apparut sur le visage de la yordle, elle avait pu voir divers appareils en utiliser, notamment des modifications corporelles et des respirateurs.
- Ils ont l’air d’avoir besoin de quantité phénoménales… souffla la vastaya. Je me demande ce qu’ils fabriquent là-bas.
Bell répondit par un haussement d’épaule. Dans le fond, elle avait surtout envie de retrouver un sol sur lequel marcher, qui ne soit ni toxique ni explosif.
Le groupe finit par parvenir à la base de l’enrochement sur lequel l’édifice était construit. Parmi les différentes conduites, une semblait être plus large, et bien moins entretenue. À la grande surprise de la jeune fille, Klem sortit une lame de son bras, dont le fil brillait d’une couleur violette. Elle donna quatre coups dans l’acier, découpant un cadre qui tomba dans le vide sous leurs pieds. Un gaz verdâtre s’échappa de la conduite.
- Aération, lança la zaunienne. On pénètre.
Sur ces mots, elle entra dans la conduite, suivie par le reste du groupe.
***
Une fois avoir pénétré le bâtiment, le groupe déboucha dans une série de couloirs techniques, sombres et étroits. De nombreux réseaux parcouraient les murs, dans un assemblage de câbles et tuyaux attachés ensemble.
Nahia divisa le groupe en deux, pour augmenter leurs chances de trouver leur objectif. Elle irait avec Ileae et un des deux zauniens d’un côté, et devraient se retrouver à leur point d’entrée pour évacuer.
Chacun s’était vu recevoir un petit appareil cylindrique, avec dessus un simple bouton. Lorsqu’un membre appuyait sur le sien, la séquence était transmise aux autres sous la forme de légères vibrations accompagnées d’un bruit très difficilement discernable pour qui n’y faisait pas spécifiquement attention. Par ce biais, chaque membre pourrait être tenu au courant, et prévenir les autres, en morse.
Dans un silence absolu, le trio composé de la jeune yordle, de Klem et du second zaunien commença à parcourir les couloirs. La plupart leur semblèrent tout à fait identiques, ils prirent le temps de fouiller les différentes pièces qu’ils trouvèrent sur le chemin, qui se révélèrent n’être que de simples locaux techniques, sans vie.
Les choses changèrent à mesure qu’ils traversaient les étages. Les couloirs et locaux sombres laissèrent place à des salles pleines de machines. En pénétrant dans l’une d’elles qu’ils tombèrent nez à nez avec un groupe de Ratels.
Aussi surpris les uns que les autres, c’est Klem qui réagit la première, rapidement suivie par leur camarade. Elle s’élança sur ses cibles, qui tentèrent de se saisir d’objets divers pour se défendre. Elle ne leur laissa pas le temps de se préparer, de concert avec un de leurs alliés elle les mis hors de combat.
- On doit les ligoter et les cacher, lança Klem à la yordle. Sinon ils alerteraient le reste du complexe.
Bell acquiesça, et chercha de quoi lier les membres inconscients des Ratels. Une fois fait, ils cachèrent leurs cibles dans un des locaux techniques, espérant trouver leurs cibles avant leur réveil.
Ils se remirent en marche, désormais plus prudents. Ils évitèrent de nombreux scientifiques travaillant ici, ainsi que quelques gardes armés qui patrouillaient.
- Ces lieux ressemblent-ils à l’endroit où vous étiez retenues ? demanda la zaunienne à Bell.
- En quelque sorte… mais la structure globale du complexe est totalement différente, inconnue pour moi.
Klem acquiesça, elle compterait sur le sens de l’orientation de la navigatrice pour mémoriser les lieux, même si elle avait espéré qu’elle remarque une similitude entre ce lieu et la clinique du professeur Krenn.
Bell quant à elle se sentait mal à l’aide, les salles qu’elles traversaient ressemblaient pour certaines aux installation de Krenn, et faisaient ressurgir en elle des souvenirs indésirables. Elle put discrètement observer des ateliers dans lesquels des hommes s’affairaient sur ce qui semblait être des modifications corporelles dont seraient équipés leurs hommes.
Après plusieurs dizaines de minutes de fouilles, de zauniens assommés et cachés dans divers endroits du complexe, le trio finit par trouver une aile du bâtiment solidement gardée.
- Tu crois qu’ils sont là-bas ? souffla la jeune yordle.
- S’ils gardent des captifs ici, c’est certain.
Un groupe de quatre zauniens se trouvaient au bout d’un couloir, discutant distraitement. Bell savait qu’ils ne pourraient pas approcher sans être remarqués, et le temps de parcourir la distance, ils auraient probablement eu le temps d’envoyer l’un des leurs alerter tout le monde.
- J’ai une idée, dit la yordle tout bas. Je vais faire diversion, tant qu’ils seront concentrés sur moi, vous devrez me rejoindre au plus vite.
Sa proposition fut accueillie par un air interrogateur sur le visage de ses compagnons, mais Klem acquiesça, et se plaça en position.
Bell se concentra, elle n’avait pas tenté d’utiliser ses pouvoirs depuis son évasion, une inquiétude mêlée à de l’excitation lui tordaient le ventre. Elle se plaça au centre du couloir sans un bruit, se prépara à courir, et concentra ses pensées sur un point.
Est-ce que j’en suis encore capable ? Et si leurs expériences m’empêchaient de me téléporter ? Est-ce que je suis capable de neutraliser ces hommes ?
Elle secoua la tête, essayant de faire taire ces questions qui lui taraudaient l’esprit. Elle s’élança, rapide. Un éclair violet et une série d’étincelles plus tard, elle apparut de l’autre côté du groupe de gardes. Ces derniers furent totalement pris par surprise, mais Bell leur laissa le temps de se placer.
Croyant avoir l’avantage, trois d’entre eux se saisirent d’armes, tandis que le dernier s’élança dans le couloir pour donner l’alerte.
Dans la direction de Klem.
- Attends une seconde, dit l’un des gardes, c’est la fille du signalement ?
- Tu crois ? demanda son compagnon.
Le troisième zaunien en profita pour s’élancer sur la jeune fille. Il était équipé de modifications aux bras, et lançait des coups puissants et rapides. Afin d’éviter d’être blessée, Bell évita les coups plutôt que de les parer, elle savait la puissance que développaient ces appareils.
Les deux autres tentèrent de l’encercler, mais la jeune fille réagit dans la seconde. Elle porta un violent coup de poing dans le ventre de son adversaire, avant de s’élancer vers l’un de ses adversaires.
Elle esquiva d’un pas agile le coup qu’il tenta de porter. Son raté laissa une ouverture monumentale dans sa garde, dans laquelle Bell s’engouffra. Elle assena un coup violet au thorax de l’homme, qui s’écroula.
Ils sont largement moins expérimentés que les hommes de Krenn, se dit-elle , se replaçant au milieu du couloir.
Un bruit parvint du bout du couloir. Les gardes, croyant pouvoir affronter leur seule ennemie voyaient leur camarade parti avertir les autres gardes s’effondrer au sol. Klem s’attela à ligoter le pauvre tandis que le combattant de la Décharge qui les accompagnait s’élança pour aider la yordle.
Bell profita de cette distraction pour s’élancer vers un autre de ses adversaires. Ce dernier avait plusieurs modifications, qu’elle devait éviter. Il n’eut pas le temps de se concentrer sur elle, que la jeune fille avait déjà atteint son flanc, et frappait.
Un coup dans la jambe, un autre dans la mâchoire, et l’homme s’effondra au sol, inconscient. Le dernier fut rapidement neutralisé.
- Se dresser face à quatre opposants et les distraire, c’est très audacieux, commenta un de leurs compagnons.
- Un plan efficace, ajouta Klem. Impressionnant.
Bell rougit un peu, gênée par le compliment. Elle savait qu’elle avait auparavant réussi à tenir tête à un commando des soldats d’élite du gang. Dans les rues de Piltover, ils avaient bien failli la capturer une première fois, mais elle avait chèrement vendu sa fourrure.
Ils ligotèrent les gardes, avant de pénétrer la porte les séparant d’une nouvelle aile du bâtiment.
L’endroit qui s’ouvrait au trio était une grande salle, dont tout le pourtour était composé de grandes grilles d’acier, donnant sur deux étages.
- Il doit y avoir presque une centaine de personnes, souffla Bell.
- On aura pas assez de masques pour tout le monde… s’inquiéta la jeune fille.
- Nous sommes là pour nos camarades, les autres de débrouilleront.
- Comment ? dit Bell déconcertée.
- Trouver les nôtre sera dur, lança la femme. Récupérez les gardes on va les enfermer pour qu’ils restent tranquille.
Bel repéra les clefs d’une cellule, tandis que leur camarade trainait les corps inconscients dans la salle. Elle s’arrêta devant Klem, les mains sur les hanches.
- Nous les aiderons à sortir.
Klem s’arrêta, levant un sourcil en regardant la minuscule yordle qui lui barrait le passage.
- Ils ne sont pas des nôtres.
- Et alors ? s’offusqua Bell. C’est pas une raison pour les laisser ici. Qui sait ce que les Ratels leur feront ? Ou leur ont déjà fait ?
Klem soupira. Comprenant qu’ils n’étaient pas des gardes, les prisonniers s’étaient approchés des grilles et regardaient en silence le trio. Leurs yeux suppliaient, ils étaient pour certains blessés, la plupart assoiffés et affamés.
- Très bien, nous pouvons encore profiter de l’effet de surprise. Bell, fonce chercher les autres ils doivent nous aider à les faire s’évader. Il faut que les autres groupes se préparent, il est fort probable que nous soyons découverts.
Bell acquiesça, laissant Klem et leur camarade commencer à s’adresser aux prisonniers.
***