Bell de Bilgewater

Chapitre 39 : Partie 4 - Chapitre 3

4270 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/01/2023 17:21

           Chapitre 3

 

- Il va falloir faire mieux si vous voulez quitter Zaun. Dit une voix derrière.

         Immédiatement, Ileae sauta sur ses pieds, en direction de l’intrus. Une femme se tenait debout, face aux jeunes filles, les regardant simplement.

 - Tu… tu es une assistante du professeur Krenn… souffla Ileae. On se laissera pas capturer à nouveau.

 - Était, rectifia-t-elle. Je suis Klem. Si j’avais voulu vous capturer je ne vous aurais pas laissé le choix.

 - Qu’est-ce que tu nous veux..?

         La zaunienne se plaça au centre de la plateforme, et s’assit. Elle dégageait une certaine aura, dans ses poses et ses mouvements. Chaque geste qu’elle faisait était étrangement fluide, doux, et elle semblait emplie d’assurance.

         Bell fut une nouvelle fois interpelée par la lourdeur des modifications qu’arborait Klem. Une bonne partie de la tête et du visage, et un bras du même côté, étaient remplacé par des machines, il était probable qu’il s’agisse d’une seule grande modification. Celle-ci devait parcourir plus encore le corps de la zaunienne, attestant certainement d’une grave blessure.

 - Je suis ici pour vous aider, dit-elle simplement. La situation à évoluée depuis votre capture, vous aurez besoin d’aide. Je connais Zaun mieux que nombre d’habitants, et peux vous emmener en lieu sûr.

 - Ma sœur te connaissait, et elle n’avait pas confiance en toi.

 - C’était partagé, siffla la zaunienne... Et où est-elle maintenant ?

         Ileae tiqua sous la remarque. Elle-même avait du mal à concevoir que sa propre sœur les ai livrées au professeur.

 - Tu étais là aussi, continua Klem en plongeant son regard dans celui de Bell. Te souviens-tu de ce qu’il s’est passé ?

         La yordle avait encore en mémoire le moment de sa capture, le visage horrifié de Vira, en larmes, s’excusant. Klem qui essayait de l’emmener hors du complexe, les hommes de main du professeur qui s’approchaient d’elle.

         Ileae regardait tour à tour son amie et la zaunienne, sans comprendre. Elle n’a aucune idée de ce qu’il s’est passé, pensa Bell.

 - Elle a tenté de m’aider, expliqua cette dernière. Elle a voulu me faire sortir avant que nos geôliers me tombent dessus. Je pense qu’on peut lui faire confiance.

 - Je n’ai aucune envie de suivre une inconnue.

 - Mes consignes ne concernent qu’une yordle, lança Klem. Restes là si ça te chante.

         La zaunienne était encore assise, faisant face aux jeunes filles dans le plus grand calme. Ileae, en voyant Bell se détendre, finit par l’imiter à contrecœur.

 - On vous suit, dit Bell, mais vous nous devrez quelques explications en chemin.

 - Accordé. Mettons nous en route, quelqu’un est impatient de vous rencontrer. Mais avant cela j’ai quelque chose à vous montrer.

 

         Sur ces mots, Klem se leva en invitant les jeunes filles à la suivre. Bell et Ileae emboîtèrent le pas de la zaunienne de retour vers le bâtiment en ruine par lequel elles étaient venues. Leur nouveau guide les devançait avec une certaine aisance, descendant agilement les tuyaux et obstacles qui les menèrent en bas.

         Avant de ressortir dans la rue, Klem leur tendit deux fines capes de tissu qu’elles durent enfiler. Pour le moment, elles étaient vêtues de tissus rapiécés de la clinique du professeur Krenn, mais cela passerait inaperçu dans les rues de Zaun. En revanche, il fut certain que leur physique atypique soit la cause de troubles si elles venaient à croiser un des hommes de main.

         Klem s’engagea dans la rue, les deux jeunes encapuchonnées à sa suite. Contrairement à ces dernières, elle ne semblait pas inquiète, et marchait d’un pas serein.

         À dire vrai, sa démarche retint l’attention de la yordle. Klem respirait l’élégance, mais était radicalement différente de Vira. La grande sœur d’Ileae était certes élégante, côtoyant la fine fleur de Piltover, mais elle ne semblait pas être du même acabit que Klem. La démarche de la zaunienne était fluide, elle l’avait remarqué lors de leur désescalade peu avant, chacun de ses mouvements était aisé, gracieux, et calculé.

         Ileae l’avait aussi remarqué, et cela l’inquiétait plus encore. Elle ressentait encore plus ce que Klem dégageait, sachant que son assurance pourrait cacher des aptitudes dangereuses.

 - Tu as remarqué..? Glissa-t-elle à son amie.

 - Oui, répondit discrètement la yordle. Si elle combat aussi bien qu’elle ne se déplace, elle doit être redoutable.

 - Si elle tente de s’opposer à nous…

 - Si elle avait voulu nous capturer, elle aurait pu le faire bien avant, souffla Bell.

         Elles n’eurent pas le temps de plus discuter quelles furent interrompues par un signe du bras de la zaunienne, leur indiquant de se cacher derrière des tuyaux verticaux.

         Non loin d’elles, une barricade était dressée au milieu de la rue. Une douzaine d’hommes arborant des modifications et des respirateurs. Ils discutaient avec quelques passants, avant de les faire passer de l’autre côté.

 - Des hommes de Krenn ? Interrogea Bell.

 - Pas vraiment, répondit la zaunienne. Ce sont les membres d’un gang.

 - Dans ce cas on devrait pouvoir passer !

Klem laissa un petit rire lui échapper.

 - Ces hommes sont membres d’un gang, les Ratels du Puisard. Ils ne sont pas exactement à la solde du professeur mais travaillent avec lui.

 - Les ratels sont à notre recherche ? Dit Ileae en paniquant.

 - Je vois que tu les connais. Je pense que c’est le cas, cependant d’autres choses sont arrivées pendant vos semaines de captivité.

         Klem prit le chemin opposé à la barricade, retournant vers le centre du district. Les jeunes filles se lancèrent à sa suite, en regardant avec inquiétude la barricade.

 - Qu’y avait-il derrière ? Demanda Ileae.

 - Piltover. Enfin un accès vers la surface.

 - Il existe de nombreux autres accès, il suffira d’en trouver un plus loin.

         Sur le chemin, elles croisèrent nombre de patrouilles du gang, arrêtant les passants et soulevant leurs capuches pour vérifier leur identité. Il est évident qu’ils nous cherchent, conclut Bell, nous devons regagner Piltover au plus vite. Klem faisait tout son possible pour contourner les miliciens, malheureusement, tous les points de sortie potentiels étaient gardés, par des groupes lourdement armes.

 - Les Ratels se sont soulevés contre Piltover, ils ont pris le contrôle de nombreux districts zauniens, et des accès vers la ville.

 - Comment peut-on remonter alors !? Paniqua Bell.

 - On ne peut pas, répondit simplement Klem. Et même si vous y parveniez-vous seriez bloqués dans la Zaun de surface, les ponts entre les hauts quartiers et la périphérie de Piltover sont sous blocus.

         Ileae était sur le point de s’écrouler, les nouvelles étaient de pire en pire, elles n’avaient aucune certitude de pouvoir remonter. Elle connaissait le nom des Ratels, et la perspective de rester coincée dans les Tréfonds lui donnait des frissons.

 - Y-a-t-il eu des affrontements entre le gang et les Pacifieurs de Piltover ? Demanda la yordle.

 - Quelques-uns, admit Klem. Les piltos n’arrivent pas à passer, les ratels sont bien préparés.

 - Donc pour l’instant, nous sommes coincées, notre seule chance est d’attendre de constater une brèche dans leur blocus.

 - Exact.

 - C’est pour ça que tu disais vouloir nous conduire en lieux sûr, conclut Ileae.

         La zaunienne acquiesça de nouveau, d’un signe de la tête. Les deux jeunes filles se concertèrent du regard, et quelques fractions de secondes leur suffirent pour s’accorder.

 - Très bien. On s’en remet à toi.

         Klem acquiesça, avec cette fois un sourire sur le visage, du moins, ce que pouvait afficher son visage à moitié fait de mécanismes zauniens.

 

***

 

         Suivant leur guide, Bell et Ileae arpentèrent les rues des Tréfonds, voguant dans les volutes de Gris. Il était clair que Klem savait où elle allait, son pas était plus rapide, elle évitait sans mal les patrouilles, et n’hésitait pas une seconde avant de s’engager dans des passages étranges.

         Elles traversèrent plusieurs districts, souvent liés par une série de tunnels. Ceux conçus pour le transport de personnes étaient tous gardés, ainsi elles durent emprunter à plusieurs reprises des galeries désaffectées, ou utilisées pour des marchandises.

         Tout au long du chemin, elles continuèrent d’assister à des scènes de vies de Zaun. Des marchés aux étals regorgeant de denrées et objets inconnus, aux échoppes proposant les services et produits d’artisans des Tréfonds, gadgets tatouages modifications nourriture, Bell put avoir un aperçu de la richesse d’en bas.

 - Tu fais partie d’un gang ? Finit par demander Ileae.

 - C’est un peu plus compliqué que ça, dit Klem. Je t’en parlerai une autre fois, nous arrivons bientôt.

         Un soupir de soulagement accueillit la nouvelle. La journée, enfin ce que les jeunes filles pensaient être une journée, avait été riche en émotions, et elles rêvaient de retrouver un lit décent pour la première fois depuis plusieurs semaines.

         Autour d’elles, comme pour confirmer leur repère temporel, les rues étaient de plus en plus calmes, les gens rentraient chez eux. Les bâtiments austères, souvent taillés dans les roches, ou faits de métal, étaient faiblement éclairés par les lampes chimiques vertes.

 

         Après de longues minutes de marche, elles finirent par arriver aux abords d’un bâtiment somme toute parfaitement normal. À la grande porte de fer et de bois, Klem frappa quelques coups. Un code, nota Bell, cet endroit est secret.

         Quelques échanges plus tard, la porte pivota, et Klem invita les jeunes filles à la suivre. À l’intérieur, deux zauniens gardant l’entrée, de ce qui avait dû être un logement. En voyant la yordle, un sourire barra le visage des deux gardiens, qui les saluèrent en les laissant passer.

         Klem mena ses invités au travers de la bâtisse, vers une porte qu’elle ouvrit. Derrière, là où aurait dû se trouver une cuisine quelconque, un curieux spectacle s’offrait à leurs yeux.

         Un ascenseur.

         Ce dernier avait une forme curieuse, et semblait bien plus anciens que les ascenseurs hurlants que l’on trouvait entre Piltover et Zaun. Mais plus curieux encore, celui-ci descendait.

 - Je croyais que les Tréfonds étaient les quartiers les plus bas de Zaun, dit Ileae, intriguée.

 - C’est exact, aucun district n’est situé plus profond. Du moins c’est ce que l’on veut que Zaun croit.

         Klem actionna un levier, qui ouvrit la cabine. Elle s’y engouffra, invitant les deux jeunes filles à la suivre.

         La petite cabine se mit en branle, descendant rapidement. Durant tout le trajet, aucun des passagers ne out observer quoi que ce soit. Elles plongeaient, dans un trou de la taille de leur cabine, accompagnées du bruit assourdissant de la machinerie.

 

         Après quelques minutes qui leur parurent interminables, l’ascenseur finit enfin par se poser, non sans émettre un bruit assourdissant. La grille s’ouvrit doucement, et Klem emboîta le pas aux jeunes filles.

         L’atmosphère était différente, cela frappa Bell dès que ses yeux se posèrent sur l’environnement. Autour d’elles, une salle sombre et un unique couloir, remplies de bazar. Ce qui avait attiré l’attention de la yordle était le style architectural. Aux machines zauniennes, les gravures aux murs détonnaient. Des sculptures… shurimiennes !? souffla Bell en regardant de plus près.

         Enfin, étonnant les deux jeunes filles, Klem retira son masque, pour respirer à plein poumons l’air frais de l’endroit .

 - Tu auras tout le temps d’admirer les murs plus tard, plaisanta Klem. Vous êtes attendues. Vous pouvez respirer ici.

         Les jeunes filles acquiescèrent, et suivirent la zaunienne dans le couloir, retirant elles aussi leur respirateurs. Jamais Ileae n’avait entendu parler de galeries en dessous des Tréfonds, et encore moins datant de l’époque de la Zaun Shurimienne. Peut-être des vestiges de l’empire ? se dit-elle. Je dois absolument voir ça de plus près.

         Les jeunes filles n’étaient cependant pas au bout de leurs surprises. Lorsqu’elles débouchèrent au bout du couloir, la vue qui s’offrit à elles les laissa sans voix. Elles venaient d’arriver dans une immense grotte, de la taille du ravine, mais n’en partageant pas la forme allongée.

         La grotte autour était un très étonnant mélange entre ce que Bell avait pu voir de l’architecture ancestrale shurimienne, et une ville artisanale zaunienne. Tout autour, elles pouvaient sentir le passé du lieu, semblant être un haut lieu de Shurima. L²a présence de très nombreuses habitations, creusées et construites à même les parois et faites du métal et verre habituels dans la jumelle souterraine, attestaient de la présence relativement récente des zauniens.

 - Des gens vivent ici ? demanda Ileae, qui suivait Klem vers un bâtiment central qui semblait important.

 - De nombreuses personnes oui, je pense que nous avons dépassé le millier il y a quelques années.

         La vastaya lança un regard étonné à son amie yordle, qui le lui rendit. Que faisaient des zauniens dans des constructions shurimiennes ?

 - La cheffe vous expliquera tout ça, lança leur guide comme si elle avait entendu leurs pensées. Les cours d’histoire ne sont pas mon fort.

         Devant le groupe se dressait un édifice immense, central à la cavité, dominant les environs de toute sa splendeur. On dirait vraiment un temple, se dit Bell, intriguée. Ileae quant à elle s’était arrêtée, le nez pointé vers le plafond. En effet, au-dessus d’eux, un énorme disque d’or resplendissait, source de la lumière presque naturelle qui emplissait la grotte.

 - Je dois étudier ça, souffla Ileae.

         Bell pouffa, constatant non sans soulagement que la scientifique en son amie était encore intacte. Elle aurait tout le temps d’observer ce disque, pour l’instant elles pénétrèrent le bâtiment.

         Klem les guida au travers de l’édifice, majoritairement fait de pierre. Des lampes vertes, technochimie zaunienne, avaient remplacés les antiques torches, et faisaient danser sur les reliefs muraux les ombres des trois jeunes femmes.

         Finalement, elles arrivèrent aux portes d’une grande salle, au centre de laquelle trônait une gigantesque table, entourée d’imposants sièges, et de quelques personnes.

         Une en particulier attira l’attention de Bell, une femme.

Très petite

Une yordle.

 

***

 

         Une yordle ! Faillit s’exclamer Bell, dans un mélange entre excitation et joie.

 - Voici donc les deux fugitives dont on parle tant ! Lança la mystérieuse femme. Je vous attendais avec impatience. Klem.

 - Cheffe. Salua la zaunienne.

 - Je pense que vous devez avoir pas mal de questions, commença-t-elle, mais il se fait tard et vous devez être exténuées, que diriez-vous de vous reposer quelques heures ?

 - Je… euh… bafouilla Bell sous le coup de l’émotion.

 - Nous serions ravis de nous restaurer, dit Ileae.

         La cheffe invita les jeunes filles à la suivre d’un geste, et les emmena hors du bâtiment principal.

 - Mon nom est Nahia, et vous vous trouvez dans mon territoire : la Décharge.

 - Drôle de nom pour un si bel endroit, commenta la vastaya. Le disque dore au plafond, d’où vient-il ?

 - Je m’attendais à des question de ta part, sourit la cheffe. C’est une relique shurimienne, au risque de décevoir nous ne savons pas comment il fonctionne. Il nous fournit la lumière nécessaire pour vivre ici.

         Ileae eût une moue dubitative, elle rêvait de monter tout en haut et d’étudier cet étrange plafonnier. Bell quant à elle restait en retrait, timide. Des dizaines de questions lui traversaient l’esprit, mais elle n’osait pas parler.

 - Ton nom est Bell n’est-ce pas ? Lança Nahia.

 - Euh… oui !

 - On parle pas mal de toi ici-bas, les yordles ne sont qu’une vingtaine dans tout Zaun, mais aucun n’a la chance d’être recherché par le plus dangereux gang !

         Bell ne savait que répondre. Les récents événements, combinés à leur fuite, et la présence d’une autre yordle, pesaient sur l’esprit de la jeune fille.

         Nahia les guida jusqu’à un groupe de bâtiments, emboîtés les uns dans les autres, construits sur le flanc de la grotte.

 - Je sens que vous êtes fatiguées, on a quelques logements vacants, alors prenez un peu de temps pour vous, demain je vous ferais visiter.

         La cheffe déverrouilla une porte, en bois simple. Elle donnait accès à un petit logement, simple mais bien organisé. Bien qu’elle ne l’ait pas remarqué immédiatement, un détail dehors interpella les jeunes filles : la luminosité décroissait, comme si le soleil se couchait à la surface. Un cycle jour nuit ? Pensa la vastaya intriguée. Cette relique en serait capable ? Impressionnant.

 - Je vous laisse, dit Nahia en souriant, je vous attendrais dans le bâtiment principal.

         La cheffe déposa deux petites clefs sur une table, avant de sortir en claquant simplement la porte, laissant les jeunes filles seules dans leur appartement.

         Elles firent rapidement le tour de l’habitation. Une pièce de vie, avec une grande table, quelques rangements. Une cuisine, où étaient posés quelques appareils zauniens. Heureusement que j’ai une scientifique piltovienne pour m’aider à comprendre comment cuisiner avec ça, se dit Bell en souriant. Il y avait aussi une chambre, avec un grand lit, et un autre probablement d’une taille enfant. Quelques vêtements étaient disposés sur leur couvertures, correspondants parfaitement à leur taille respective.

 - Je sais où je dors ce soir, annonça la yordle en se jetant dans l’énorme lit.

         Ileae pouffa de rire en constatant qu’elle ne rentrerait jamais dans le second. Le sourire qui se dessinait sur le visage de la vastaya soulagea Bell, heureuse de voir son amie rire.

 - Je vais tenter de comprendre le fonctionnement de la cuisine, dit Ileae, tu devrais prendre une douche en attendant. J’en prendrai une après.

 - Dis que je sens mauvais aussi, répondit la yordle en faisant la moue.

 - Actuellement… tu empestes, avoua son amie.

         Bell fit mine de renifler la fourrure sur son bras, et constatant en effet que la vastaya avait bien raison. La grimace qui apparût sur le visage de la yordle, curieux mélange de dégoût et d’approbation, ne manqua pas d’arracher un autre rire à son interlocutrice. Plusieurs semaines de captivité n’avaient pas arrangé la fourrure qui couvrait son corps.

         Bell se mit donc en quête de prendre une douche, armée de vêtements propres. Dans la salle de bain, le système différait finalement peu de ce qu’elle avait vu en Piltover, seule changeait l’apparence globale, un aspect bricolé. Elle se déshabilla, et entreprit de se laver.

         Son premier contact avec de l’eau propre depuis des jours la soulagea. Elle sentait les gouttes frapper son dos et sa tête, massant ses muscles endoloris. L’eau chaude ruisselait sur sa peau, mouillant sa fourrure. Elle rassura la yordle, emportant au loin les pensées agitées qui obstruaient l’esprit de la jeune fille. Elle était en sécurité, libérée et en vie, et Ileae l’attendait de l’autre côté de la porte.

         Pour la première fois depuis de nombreux jours, elle se sentait bien.

 

***

 - Te voilà enfin ! S’exclama Ileae

         Bell était finalement sortie de la douche, habillée de légers vêtements zauniens. Elle rejoint la vastaya, qui avait fini de faire réchauffer deux plats qu’elle avait trouvé dans un rangement.

 - Je me sens enfin propre, dit finalement Bell. Malgré ça cette satanée couleur refuse de partir.

         Ileae posa un regard inquiet sur son amie. Sa fourrure autrefois blanche était maintenant rose pâle, un tel changement était improbable.

 - Une hypothèse ? Finit par demander Bell.

 - Je… ne sais pas…

         Bell n’insista pas davantage, et prit place en face de son amie. Le repas était étonnement bon, ce qui fut normal puisqu’elles n’avaient eu le droit qu’à une sorte de pâte cuite durant leur séjour chez Krenn.

         Même si Bell avait une montagne de questions, elle avait pu mettre un peu d’ordre dans ses pensées. Cependant, elle voyait bien qu’Ileae était encore dans la tourmente. Le repas se fit sans grande conversation, et aux sourires inquiets de Bell, d’autres, tristes, barraient le visage de la vastaya. Elle a besoin de temps, se dit la yordle. Au moins nous sommes ensemble.

         L’obscurité régnait maintenant dans la cavité, les jeunes filles décidèrent qu’elles avaient mérité une bonne nuit de repos. Chacune gagna son lit, Bell dans celui pour enfant à son grand dam.

 

**

 

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