Bell de Bilgewater

Chapitre 39 : Partie - 4 Chapitre 2

4152 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/01/2023 17:18

           Chapitre 2

 - Bell ! Bell est-ce que tu m’entends !?

         Son crâne lui faisait un mal terrible, c’est comme si des canons s’amusaient à tirer de part et d’autre de son cerveau, et elle avait du mal à bouger.

 - Pour l’instant tu dois te reposer, tu es encore faible.

 - On doit… s’enfuir… hasarda la yordle.

 - J’ai une idée… dit Ileae, mais j’ai besoin de toi en forme…

         Devant le regard suppliant de son amie, Bell accepta de s’allonger sans rechigner. Dans le fond, elle était soulagée de ne plus être seule, ou entourée de médecins.

         Un repas leur fut apporté, deux morceaux de pains dans la coupole en acier, et une gourde d’eau, qu’elles rendraient au prochain passage du garde. Bell mangea avec difficulté, mâchant lentement le pain. C’était la première fois qu’elle mangeait en plusieurs jours. Le duo finit par s’assoupir dans la paillasse commune, et eut le droit à un repos calme, et mérité.

 

*

 

         Alors que Bell émergea de sa première nuit, encore qu’il fût difficile de parler de nuit étant donné la quasi-pénombre de la cellule, voyant son amie assise à côté, fixant la porte.

 - Tu as le regard de quelqu’un qui a une idée folle, commenta Bell.

 - On va sortir… répondit-telle doucement.

         Bell s’approcha simplement de son amie, et fixa son regard dans le sien.

 - Explique-moi ton plan.

         Ileae tendit un morceau de l’écuelle d’acier, et la posa dans les minuscules mains de son interlocutrice.

 - J’ai besoin… dit-elle avec difficulté, que tu neutralises le garde… et que tu prennes les clefs de la cellule.

 - Mais il n’entre jamais ?

 - Tu peux te téléporter vers les endroits que tu as en visuel… lorsque le garde ouvrira la trappe tu verras l’autre côté.

         La yordle serra dans ses petites mains le morceau d’écuelle, mais devant le regard de son amie, elle se rasséréna. Elles devaient sortir.

         Bell profita de l’attente pour se reposer, et réfléchir. Toute trace des drogues zauniennes avaient désormais disparu, elle avait l’esprit clair. Cependant, elle n’avait aucune idée de sa capacité à utiliser le Pas, et se sentait trop faible pour lutter contre un ennemi.

         Ileae compte sur moi, on sortira, se dit-elle.

         Des bruits de pas mirent les jeunes filles en alerte, le garde arrivait enfin. Bell se mit en position, face à la porte, et se concentra au maximum. Presque instinctivement, elle put visualiser les flux l’habitant. Toujours là, se dit-elle en soufflant de soulagement.

         Le bruit de la trappe claqua à leurs oreilles, Bell put apercevoir le couloir de l’autre côté, elle serra le morceau d’écuelle, s’élança, et disparut dans une gerbe d’étincelles violettes. De l’autre côté de la porte, la yordle manqua de s’étaler au sol, fort heureusement pour elle, le garde resta quelques secondes stupéfait devant la téléportation de la jeune fille, mais finit par reprendre ses esprits et se jeta sur elle. Sans hésiter une seconde, cette dernière brandit le morceau d’écuelle, chargea le zaunien, et planta de toute ses forces son arme de fortune dans le cou de son assaillant. Il s’écroula lourdement au sol, tentant de contenir le sang qui coulait de l’atroce plaie, avant de perdre conscience.

         A la vue de la blessure, Bell faillit perdre l’équilibre et sentit son estomac se soulever.

 - Bell ! dit son amie au travers de la porte. Les clefs vite !

         La yordle se rasséréna, elle réfléchirait plus tard, pour le moment elle devait se mettre en action. Elle savait que le garde n’avait pas les clefs sur lui, elle courut rapidement vers l’entrée du sombre couloir, pénétra ce qui semblait être un bureau, et trouva les clefs.

         La lourde porte pivota sur ses gongs, laissant Ileae profiter de ses premiers pas hors de la cellule depuis de nombreux jours. Elle eut un regard triste pour le zaunien au sol, mais se détourna rapidement, autant par honte que dégoût. Pour l’instant elles devaient trouver une sortie.

 

***

 

         Bell, dont les souvenirs étaient très limités, n’avait aucune idée de la direction à emprunter, aussi suivait-elle la vastaya. Ileae quant à elle, avait été amenée inconsciente dans cette partie du bâtiment, elle n’avait pas grande idée d’où elles devaient aller.

         Elles empruntèrent un certain nombre de couloirs, bordés de cellules. La plupart étaient vides, mais certaines contenaient des gens inconscients, ou dans des états proches. Certains prisonniers semblaient s’être changés en animaux, hurlant et s’agitant comme des déments dans une cage.

         Fort heureusement pour les jeunes filles, le nombre de gardes dans cette partie du complexe était très limité, et lorsqu’un s’approchait, elles n’avaient qu’à se cacher dans le réseau de tuyaux qui fourmillaient le long des plafonds.

 - Je pense qu’il faut qu’on monte, chuchota Ileae à son amie.

 - Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

 - Nos cellules avaient des fenêtres donnant sur la ravine… mais je n’ai constaté la présence de ces ouvertures nulle part le long de la rue, ni au-dessus.

 - Ça empêcherait les fuites de prisonniers… marmonna Bell. Tu as une idée de comment faire ?

 - Il nous fait des respirateurs.

         Faisant confiance à son amie, Bell entreprit de parcourir les lieux, évitant avec soin de se faire repérer par des gardes ou scientifiques. Les cellules n’étaient pas le seul genre de salles que renfermait cet étage de la clinique, elle croisa plusieurs laboratoires, des ateliers. Nombre de ces pièces semblaient de loin similaires à ce qu’elle pourrait trouver dans le manoir de Johan, le médecin-joaillier chez qui elle logeait avec ses camarades. Piltover me manque maintenant… pensa Bell avec un pincement au cœur.

         Elle chassa ses mauvaises pensées de sa tête, elle devait trouver des respirateurs, et sortir rapidement de cet endroit, avec Ileae.

 

         Elle atterrit dans une grande salle, contenant d’énormes cuves remplies de liquide d’un bleu pâle, presque vert. Alors qu’elle approcha le visage, une créature se précipita sur le bord, la gratifiant d’un mélange de cri et de sifflement, terrifiant.

         Bell eut un mouvement de recul, jamais auparavant elle n’avait vu une chose aussi horrible de sa vie. La légère brume qui s’échappait de la goule cependant, fit à Bell l’effet d’un électrochoc, elle l’avait déjà vu, et combattu. La Brume Noire. Krenn faisait ici des expériences sur la brume, celle-là même qu’il disait combattre. Peut-être qu’il étudie ces goules pour soigner d’autres infectés ? Elle chassa rapidement l’idée naïve de son esprit, Krenn était mauvais, il cachait quelque chose.

         Elle observa un moment la goule, calmée après qu’elle eut compris qu’elle ne pourrait traverser l’épais verre qui la séparait de la yordle lui faisant face. Jenkins est un modèle de beauté à côté, se dit-elle en pensant à ce que répondrait le démon.

         La vue des cuves lui rappela la dernière expérience conduite sur elle par le professeur. Se pourrait-il que.. ? La vague de douleur lui revint en mémoire et un frisson parcourut son corps. Elle détourna rapidement le regard pour scruter le reste de la pièce, et particulièrement des tables. Bingo ! dit Bell à voix haute. Sur l’une des tables étaient posés des respirateurs, et quelques filtres de rechange. Il était temps pour elle de rejoindre son amie.

 

***

 

         Lorsque Bell retrouva son amie, elle était dans une sorte de salle d’archives. Elle pensa que la vastaya devait être en train de lire quelques documents des scientifiques zauniens.

 - Ileae j’ai trouvé des respirateurs ! dit-elle doucement.

         Pour toute réponse, elle n’eut que le bruit ambiant du complexe, et pas un mouvement. Elle s’approcha, et découvrit son amie immobile, le regard perdu dans le vide, des larmes perlant sur ses joues.

         Bell jeta un œil à l’ouvrage posé sur la table, il ne s’agissait pas de notes scientifiques, mais d’un registre. De nombreux noms figuraient sur la liste, et à côté, des cases portant plusieurs mentions, allant des phases une à quatre, mais la plupart étaient accompagné d’un simple mot écrit à la main. Décès, souffla la yordle.

 - Papa… maman…

         Ayant peur de comprendre, Bell regarda plus attentivement les noms sur la liste, et parmi les derniers, un nom identique revenait deux fois, seul nom à être inscrit deux fois. Sinensis, Décès.

 - C’est pas… non je peux pas…

         La voix d’Ileae s’éteignait à chaque fin de phrase, elle eut un mouvement de recul, et tomba à la renverse.

 - C’est pas vrai c’est pas vrai c’est pas vrai c’est pas vrai…

         Elle scandait ces trois mots en boucle, et bientôt elle sanglota, ses paroles devenant incompréhensibles. Elle se recroquevilla, et laissa aller ses pleurs. Voyant son amie s’effondrer, Bell s’assit à ses côtés, sans un mot, et enlaça la vastaya.

 

         Les sanglots de la vastaya finirent par s’estomper, elle avait évacué tout ce qu’elle avait emmagasiné ces derniers jours. Elle se releva, le visage rougi par les larmes, et en reniflant, remercia la yordle par une étreinte.

 - Nous devons y aller, murmura Bell.

         Ileae acquiesça en s’essuyant le visage.

 - J’ai les respirateurs, c’est quoi ton plan ?

         La vastaya se releva, et prit le masque que lui tendait son amie, avant de l’enfiler. Elle désigna une conduite de la main, dont l’ouverture ovale aspirait l’air de la pièce. Bell comprit immédiatement, elles allaient tenter de remonter par les conduites d’aération. Ces dernières étaient obligatoires pour filtrer le Gris zaunien, l’épaisse pollution qui s’amoncelait dans la ville.

 - Comment on entre dedans ? demanda la yordle.

         Pour toute réponse, Ileae s’approcha de l’entrée de la conduite, posa doucement ses mains sur le bord de la grille, et tira avec force. Le métal se froissa légèrement, puis dans un bruit déchirant, elle arracha la grille de la conduite. Bell souffla de stupéfaction.

         Ileae s’engouffra dans le réseau, et entreprit de grimper le long du large tuyau pour monter vers les étages supérieurs, suivie par son amie. L’aération contenait en effet une grande quantité de Gris et d’autres fumées, qui s’échappaient très logiquement vers une sortie. Le réseau parcourait évidemment l’entièreté du complexe, afin de garantir une purification de l’air partout dans l’enceinte, aussi les deux jeunes femmes purent entendre des bruits à mesure qu’elles montaient, une certaine agitation semblait régner en haut.

 - Tu entends ça toi aussi ? demanda Ileae.

 - En effet, acquiesça la yordle, je me demande ce qu’il se passe. On va où exactement ?

 - On monte, on tente de trouver une pièce discrète, on sort et on trouve un moyen de s’échapper.

         Toujours coincée dans le tuyau, la yordle peinait à suivre son amie, plus grande et forte, d’autant que les fumées lui bloquaient la vue.

 - On ne sort pas par la conduite ? demanda Bell.

 - Il est fort probable que la conduite mène à un broyeur, et surtout à un vide dans la ravine, expliqua Ileae.

 - Ah… c’est embêtant.

         Bell se laissa guider par le sens de l’orientation de la vastaya, qui cherchait en effet une pièce où elles pourraient débarquer, au sein d’un dédale de conduits fumeux, verticaux et horizontaux. A chaque grille elle jetait un œil espérant tomber sur un endroit vide, priant pour qu’elles soient au bon étage.

         L’agitation dehors était à son comble, et ne concordait pas vraiment avec l’atmosphère habituelle d’une clinique.

 - Tu penses qu’une de leurs expériences s’est rebellée ? interrogea la yordle.

 - Probable, admit son amie. En tout cas elle a l’air de mettre un sacré bazar.

         De nombreux éclats de voix leur parvenaient, des cris, des bruits de pas et de portes claquées violemment. De ce qu’elles entendaient, un affrontement avait lieux dans une partie du bâtiment.

         Finalement, Ileae finit par s’arrêter près d’une ouverture, et après une inspection rapide de la pièce, éjecta la grille d’un puissant coup de coude. Elle s’élança dehors, avant de tendre les bras à la yordle pour l’aider à descendre.

         Elles se trouvaient dans une grande salle, dont les meubles les faisaient penser à un cabinet médical tout à fait normal. Dehors le vacarme s’était estompé, ou peut-être décalé plus loin. Elles sortirent discrètement de la pièce, en emportant avec elles des lames, qui leur serviraient d’armes de fortune en cas de rencontre inopportune. Elles s’élancèrent dans les couloirs, et plus elles avançaient, plus le regard d’Ileae s’assombrissait.

         Il changea du tout au tout lorsque les jeunes femmes tombèrent nez à nez avec un zaunien attendant contre un meuble du couloir. Immédiatement, elles eurent un mouvement de recul, se préparant à affronter leur opposant. Cependant, après la surprise, le visage de la vastaya se teinta d’une expression d’horreur, et elle se détourna rapidement pour continuer à marcher.

         Bell comprit lorsqu’elle observa le zaunien. Il n’était pas appuyé contre le meuble, mais enfoncé dedans, une expression terrifiée sur le visage, le corps broyé encastré dans le mobilier. Il semblait amaigri, d’une pâleur anormale, comme si sa vie avait été extraite de force. Horrifiée, la yordle courut rejoindre son amie, dont le visage était fermé.

 - Je ne reconnais pas l’endroit… finit par dire Ileae.

 - Tu penses pouvoir trouver une sortie ? S’inquiéta Bell.

 - J’espère.

         Elles continuèrent à parcourir les couloirs, évitant soigneusement du regard les nombreux corps qui reposaient un peu partout. Elles finirent par tomber sur ce qui leur sembla être une porte vers la sortie. Plus austère que l’entrée principale de l’édifice, elle semblait néanmoins lourde, blindée.

         Bell était sur le point de faire un commentaire concernant les clefs, mais Ileae ne lui prêtait pas attention. Au lieu de cela, elle s’approcha de la porte, la regarda un court moment, et saisit les énormes poignées métalliques.

         Elle tira, tellement fort qu’un rictus tordit son visage. Quelques légers bruits de craquement se firent entendre, et sous le regard de Bell, la porte sortit de ses gongs dans un bruit de métal et de pierre frottés ensemble. Ileae souleva la porte, et la posa sur le côté. Elle se tourna, essoufflée, vers la yordle stupéfaite. Derrière elle, Zaun leur était accessible.

         Une fois son souffle reprit, la vastaya fit signe à son amie de la suivre, toutes deux s’engouffrèrent dans la ville.

 

***

 

 - On a réussi ! Dit Bell en se jetant dans les bras de son amie.

         Elles avaient pris le temps de parcourir quelques ruelles avant de se poser, à l’abri des regards.

 - Je reconnais pas ce quartier… tempéra Ileae, inquiète. On devrait essayer de se repérer.

         Bell acquiesça, en tant que navigatrice en devenir elle se devait de déterminer leur position et de trouver pour elles un moyen de rentrer.

         Elles parcoururent quelques ruelles supplémentaires, cherchant un moyen d’apercevoir un bâtiment qui leur serait familier, au travers du Gris zaunien qui flotillait dans le quartier. Ce dernier d’ailleurs était relativement calme, et très mal éclairé, sans doute à cause du Gris.

         En rejoignant une artère principale, elles auraient plus de chances de parvenir à leurs fins. Malheureusement, les fumées étaient tellement épaisses quelles ne parvinrent même pas à apercevoir le haut de leur ravine.

 - Excusez-moi, demanda Bell à un passant, pourriez-vous nous indiquer la direction de la tour Hextech ?

 - La tour ? Demanda le vieil homme pour confirmer ce qu’il entendant. Cela fait bien longtemps que mes pauvres yeux ne voient plus aussi bien, mais elle devrait être par là.

         Il pointa du doigt une direction, parfaitement alignée dans l’axe de la ravine. Les deux jeunes filles tentèrent de percer de leur regard le Gris, à la recherche de leur objectif. Finalement, Bell distingua un éclat bleuté, faible au travers des volutes de fumée grisâtre.

         Bell commença à estimer la distance qui les séparait de Piltover, et c’est en voyant l’expression préoccupée de son ami qu’elle comprit, tandis que la fumée laissa le duo entrevoir le haut de la ravine.

         Le ciel était haut, bien trop haut, et leur objectif petit, bien trop petit.

 

         Des éclats de voix résonnèrent au loin, Ileae constata l’arrivée d’un groupe de zaunien dans leur direction, et au vu de leur accoutrement, il était clair qu’il s’agissait des hommes de Krenn.

 - Nous… devons y aller… dit timidement la vastaya en attrapant Bell par l’épaule, et en l’entraînant à sa suite.

 - Merci beaucoup monsieur ! dit la yordle au vieil homme qui les regardait bifurquer dans une ruelle d’un air interrogatif.

 

***

 

         Bell se laissa guider par Ileae, sachant pertinemment que cette dernière ne connaissait pas le quartier. Le regard inquiet de son amie lui coupa toute envie de la questionner, et elle se contenta d’observer le paysage autour d’elle.

         L’endroit était calme, bien plus que les district les plus hauts de Zaun, au vu de la profondeur qu’elle avait vue, elles devaient se trouver à la limite avec les districts les plus bas : les Tréfonds.

         Autour d’elles peu de gens se promenaient dans les ruelles sombres, la plupart portant soit des respirateurs, soit des modifications au visage. Les bâtiments étaient plus austères que ceux qu’elle avait pu voir lors de sa venue à l’orphelinat où avait grandi le beau-frère de son amie, nombre d’entre eux étaient biscornus, reliés entre eux dans tous les sens par des câbles, tuyaux, et conduites.

         Je me demande comment va Vira… se dit Bell avec un pincement au cœur. Les dernières images de la grande vastaya lui revinrent à l’esprit, un visage larmoyant, tenue par des hommes de Krenn et emportée au loin, tandis que des combattants s’attaquaient à elle.

         Elle chassa rapidement de son esprit ses souvenirs pour se concentrer sur le présent, et suivit Ileae qui s’engouffra dans une bâtisse en ruine. Elle lui indiqua par une fenêtre une sorte de plateforme qu’elles pourraient atteindre en grimpant un peu, et Bell comprit son idée.

         Elle s’élança par la fenêtre, et manqua de retomber dans la rue. La captivité avait cruellement entamé son agilité, d’autant qu’elle sentait son corps… changé. Ileae la suivit, tout d’abord très maladroite, elle s’habitua vite à grimper un peu partout comme son amie. Elles finirent par atteindre une sorte de plateforme, assez stable pour qu’elles s’y reposent. En dessous d’elles, quelques passants allaient et venaient, parfois interrompus par des groupes de zauniens semblables aux hommes de Krenn.

 - Tu crois qu’ils cherchent quoi ? finit par demander Bell après de longues minutes.

 - Je pense que tu avais raison… sur une fuite de leurs sujets d’expérience, marmonna Ileae, la tête enfouie dans ses genoux. Ils nous cherchent probablement.

         Le regard de la vastaya se perdait dans le vide, après les récents évènements, elle se sentait perdue, aussi bien en elle-même que très littéralement dans un pan de la ville lui étant inconnu. Bell se rapprocha doucement de son amie, s’asseyant à ses côtés.

 - On va trouver comment rentrer, lui souffla Bell. Ils vont se lasser de nous chercher, et on pourra se mettre vite en route.

         Elles restèrent de très nombreuses minutes à scruter les rues et les passants. Les minutes passaient, puis les heures, autant que les zauniens dans la rue en contrebas. Malheureusement pour elles, les groupes affiliés à Krenn défilaient toujours autant, armés et cherchant probablement leurs ex-prisonnières.

 

***

 

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