Bell de Bilgewater
Chapitre 20
Bell finit par s’éveiller, en milieu de matinée. Après tout, elle avait beaucoup travaillé ces derniers temps, mais aujourd’hui personne ne l’attendait trop tôt. Elle sortit péniblement de son lit, fatiguée par son ascension de la veille, et la soirée passée à discuter avec Ileae. D’ailleurs, cette dernière devait l’attendre, et Bell ne souhaitait pas la faire patienter plus.
Elle enfila pour une fois sa tenue habituelle, délaissant l’uniforme piltovien pour retrouver le confort de ses habits de voyage. Étant donné l’état actuel de la météo, il n’était pas idiot pour elle de remettre sa longue écharpe verte.
Dans les couloirs elle retrouva l’effervescence des occupants du grand manoir, qui tranchait avec l’atmosphère calme et sereine qui pesait la nuit venue. Clapper trottinait devant elle, guilleret. Il sembla d’ailleurs à la yordle qu’il connaissait déjà le chemin vers la chambre de la vastaya, ce qui l’étonna, mais se laissa guider par son petit compagnon, qui esquivait et traçait son chemin entre les pieds des passants.
Bell et le petit rat des quais arrivèrent devant une grande porte, semblable aux autres dans le couloir, mais cette dernière arborait un petit écriteau. Sur la pancarte, il était vaguement griffonné dans une écriture un peu brouillonne « ne pas déranger ». La yordle frappa plusieurs coups sur la porte, indiquant qu’elle était arrivée, mais sans réponse.
- Elle doit être encore en train de dormir, dit-elle à son compagnon, elle aussi a veillé hier soir.
La yordle frappa une nouvelle fois, attendit un peu, mais n’eut cette fois encore aucune réponse. Elle s’apprêtait à repartir, pensant revenir un peu plus tard, mais Clapper s’approcha de la porte, et après avoir un peu hésité, lâcha un petit piaillement aigu et clair, comme s’il appelait. Presque immédiatement, des bruits de pas se firent entendre, et la porte s’ouvrit devant eux.
- Bell ! s’exclama Ileae qui avait l’air surprise. Excuse-moi je travaillais je n’avais pas entendu.
La vastaya se baissa, et délivra quelques morceaux de viandes à Clapper qui s’en saisit avant de pénétrer la pièce, agitant joyeusement la queue.
- Je comprends mieux maintenant, marmonna la yordle.
Clapper jeta un regard, ainsi qu’un petit piaillement, interrogatifs à sa maîtresse, en mâchouillant les petits bouts de viande qu’il avait reçu.
Bell pénétra à son tour l’antre de la vastaya, découvrant ce pourquoi elle l’avait invitée dans ses quartiers. Le petit monde d’Ileae prenait place dans une chambre qui semblait similaire à la sienne, tout du moins fut un temps. Au lieu des meubles habituels, de grandes tables semblables à celles des ateliers étaient disposées un peu partout. Ces tables, le sol et même le lit, étaient jonchés d’appareils bricolés en tous sens, de matériaux, de choses et d’autres. Partout sur les murs étaient accrochés des plans et dessins complexes, que la yordle arrivait parfois à relier à des machines posées non loin. Des tableaux recouverts de calculs parsemaient la pièce, de même que sur des feuilles qui accompagnaient les bricolages. Ce capharnaüm était tellement dense, que la jeune fille ne savait absolument plus où donner de la tête, tandis que Clapper se faufila tranquillement pour aller se blottir dans le lit d’Ileae.
- Excuse-moi un peu pour le désordre… soupira la vastaya, j’ai un peu de mal avec le rangement…
- Aucun problème, répondit Bell en essayant de ne pas marcher sur… quelque chose.
- D’habitude, personne ne rentre ici… Johan insiste pour que je lui présente mes trouvailles dans ses ateliers, question de sécurité m’a-t-il dit.
- Je le comprends, marmonna la yordle en se souvenant de l’infernale machine à laser qu’elles avaient dû maîtriser il y a plusieurs semaines.
La vastaya tenta de ranger dans la panique ce qui gênait le plus, mais arrêta rapidement lorsqu’elle constata que Bell n’était pas tellement dérangée par le bazar, et se posait des questions sur certaines de ses bricoles. L’ingénieure montra à son amie quelques petits gadgets qu’elle développait pendant son temps libre, comme une sorte de gant pour aider à soulever plus facilement des objets lourds, voir même une sorte de ceinture comme celle qu’elle portait, qui réduisait drastiquement le poids de ce qui y était attaché.
Une chose qui intrigua la yordle, fut un genre de cuirasse à placer sur l’avant-bras, qui regorgeait de petits gadgets tout à fait intéressants, un petit grapin, utile pour monter des obstacles, pouvant aussi s’enrouler autour de choses, une petite lame triangulaire et longue d’une dizaine de centimètres, et même, plus étonnant, un lance-flammes, dont la puissance était minuscule pour éviter tout accident.
- Un lance-flammes vraiment ? dit Bell d’un regard interrogateur.
- Oui euh… j’ai trouvé ça amusant… mais j’ai mieux encore !
Elle mit la petite cuirasse sur son bras, le pointa dans une direction, et activa une autre fonction qu’elle souhaitait montrer à son amie. Tout ce qui se trouva dans un cône d’un mètre devant elle fut balancé au loin, sans qu’elle n’ait un recul très important.
- C’est... Impressionnant ! siffla Bell.
- Et je compte encore l’améliorer ! Je pense y ajouter si possible de quoi faire léviter des objets, mais ça requêterait un cristal Hextech pour le moment… Mais j’ai ça aussi !
Elle enleva la paire de lunettes qu’elle avait sur la tête, pour s’approcher de Bell et lui enfiler. Les mains pâles de la vastaya parurent surprenamment douce à la yordle.
De l’extérieur, elles semblaient tout ce qu’il y a de plus normales, des lunettes reliées par une fine mais solide bande en cuir, avec d’épais néanmoins jolis verres rectangulaires. Une fois collée sur le visage, la paire s’illumina devant les yeux de la yordle, et des tas de chiffres et de mots apparurent dans tous les sens, glissant sur le verre et semblant suivre le regard de la jeune fille.
- Elles sont assez bavardes, dit Ileae en étouffant un rire en voyant son amie agiter la tête dans tous les sens. C’est difficile de s’y habituer au début.
- Et tu parviens à tout lire comme ça ?
- En réalité, il s’agit plus d’un bloc-notes mental. Elle récupère ce à quoi je pense, les idées et remarques, les associes à ce que je vois, et me restitue les informations quand je regarde l’élément. Comme je réfléchis très vite j’ai tendance à oublier des choses… alors ce petit gadget note ce qui me vient pour moi !
- Elles sont… vivantes ?
- Pas tellement, elles sont équipées de deux cristaux synthétiques de ma fabrication, ils fonctionnent de la même manière que certaines magies télépathiques. Des mages de l’académie m’ont aidé, et les éléments cachés autour des verres sous les cuirs se chargent de les transmettre sur le verre.
- Ce sont les cristaux sur lesquels vous travaillez avec Johan ? D’ailleurs il n’en a pas une paire de ces lunettes de scientifiques ?
- Non… Il a dit « j’ai déjà du mal à me parler à moi-même, mais si je dois en plus parler à des lunettes je n’en ai pas fini ».
- Il… se parle à lui-même... ? demanda la yordle, déstabilisée.
- Bien évidemment ! Parfois il a besoin de l’avis d’un expert, répondit simplement Ileae en souriant joyeusement.
- Et donc ils renferment les fameux cristaux dont on me parle tant.
- Oui, leur puissance est plutôt faible comparée aux Hextech, mais eux au moins ne renferment aucune âme de scorpion-caillou shurimien. Leur couleur rouge est moins appréciée des piltoviens, mais ils s’en plaindront moins que s’ils étaient verts.
- Johan m’a dit qu’ils étaient liquides au début, c’est vrai ?
- Bien sûr ! À la base, on distillait des éléments précis en une sorte de liquide visqueux, puis on les diluait dans une solution qu’on déposait sur une roche rare, et en faisant s’évaporer des centaines de fois, jusqu’à obtenir une couche suffisante, formant une grosse pierre très peu esthétique, fragile, mais viable.
- C’est... d’un compliqué, ça a changé ?
- Le professeur Grimbel a passé des années à améliorer la solution, et j’ai mis au point une machine ces derniers mois pour accélérer drastiquement le temps de fabrication. Le seul problème est que le liquide doit être stocké dans son récipient final dès le début du processus. Si l’objet est assez petit, on peut régler ma machine en quelques heures voire jours, sinon il faut utiliser une grosse version que l’on est en train de concevoir.
- Très peu pratique, demande des machines, mais plus rapide dans la fabrication, résumé Bell.
- Et les cristaux sont de meilleure qualité ! Dernièrement on essaie de créer des petites capsules qui éviteront d’avoir à placer le liquide dans les objets, mais une production à la main demande un savoir-faire qui coûte très cher.
- Et vous y parviendrez ?
- Avec les années je pense bien, sachant que j’étais cheffe de projet pour la machine, et qu’elle est terminée, tout le monde ici peut concentrer ses efforts sur son amélioration et ses modifications.
- Tu étais responsable du projet !?
- Tout à fait, et j’ai rempli à merveille mon rôle ! acquiesça la vastaya. Ça a été très dur.
- C’est… impressionnant… souffla Bell.
- Ce n’est rien de si grandiose… dit la vastaya en devenant aussi rouge que ses cheveux.
La remarque avait touché la vastaya, qui rougissait, et tentait de tripoter tant des nattes que des objets autour d’elle. Elle finit par se lever, et aller vers un tiroir d’où elle tira deux fioles.
- Tiens, ce sont deux solutions de futurs cristaux, elles sont prêtes à être coulées et solidifiées.
Tandis qu’Ileae se relevait et fouillait dans le bazar d’une des tables, la yordle observa les deux fioles qu’elle lui avait données. Ces dernières étaient remplies d’un liquide rouge très sombre, rappelant la couleur du sang. Elle tenta de se concentrer pour percevoir les flux magiques qui en émanaient. Après quelques secondes, une légère lueur se manifesta, avant de grandir, petit à petit, et devenir une petite lumière hâlée. Cependant, la luminosité des fioles continuait à augmenter, de plus en plus fort, de plus en plus vite, si bien qu’elle finit par faire paniquer la yordle qui manqua de faire tomber les fragiles fioles sur le sol.
- Que dirais tu de faire une petite expérience ? demanda la vastaya au loin. Ça ne va pas Bell ? demanda-t-elle en voyant son amie visiblement paniquée.
- Euh… oui ! Tu disais bien que ces cristaux étaient moins puissants que les Hextechs ?
- Très juste, je l’estime à peu près à moins de vingt fois inférieur aux cristaux de qualité moyenne.
La yordle faillit s’étouffer en entendant son amie parler. Vingt fois, rien que ça. La vastaya pendant ce temps semblait chercher quelque chose, et finit par mettre la main sur un objet, avant de se diriger vers une autre table. De loin, la jeune fille regarda ce que trifouillait son amie vastaya, manqua une seconde fois une respiration, les yeux grands écarquillés, lorsqu’elle reconnut la machine folle qu’elle avait aidé à maîtriser quelques semaines auparavant.
- Viens par ici Bell ! Tu vas adorer ce que tu vas voir !
- Tu es certaine que ton engin est au point ? Répondit-elle en approchant prudemment. Et c’est quoi d’ailleurs ?
- Quand je te disais qu’il fallait placer le liquide cristallin dans l’objet, c’est cette machine que l’on règle pour la solidification.
Ileae tira une des tables au milieu du bazar ambiant, la positionnant au milieu de la pièce. Elle plaça la machine dont Bell continuait à se méfier, et commença à soulever et placer les différents bras, pointés vers le centre. Elle alla ensuite chercher une petite boîte, que la yordle reconnut immédiatement.
- Ces bijoux sont le centre de mes récentes recherches ces dernières semaines, et c’est toi qui es allé me les chercher. Ils sont destinés à être portés aux oreilles.
L’ingénieure manipula la boîte des artisanes du Haut-Piltover, qui s’ouvrit délicatement, laissant Bell voir ce que contenant ce pourquoi Johan l’avait envoyée. Plantés dans une élégante mousse rouge, deux fins anneaux dorés trônaient, reflétant la lumière. Ils étaient finement ciselés de motifs complexes, très similaire à ceux d’autres travaux que la jeune fille avait pu voir l’autre jour dans la boutique, D’autres motifs, plus gros, semblaient creuser le métal, au milieu des fins détails dessinés à même l’anneau.
- En réalité, dit la vastaya en les sortant pour les montrer à Bell, ces anneaux sont creux, et contiendront le cristal liquide. Les sillons que tu vois sont en fait fermés par de très fines couches d’un verre malléable, qui seront transpercés par les lasers.
- Tu peux viser aussi petit ? souffla la yordle, impressionnée.
- Les lasers font la taille d’une épingle, tandis que les silons sont bien plus gros. Le métal restant va s’évaporer, et les creux donneront directement sur le cristal rendu solide.
- Ça promet d’être intéressant !
Ileae se leva avec enthousiasme, ravie de voir que Bell partageait son excitation quant à cette petite expérience. Elle plaça les anneaux dans de petites pinces sur la machine, et commença à régler les bras pour qu’ils tirent en direction des sillons dont elle parlait. Après cela, elle se plaça près d’une grande plaque de métal équipée d’une petite vitre, posée contre un mur. Bell s’attendait à ce que son amie lui demande un coup de main dans le cas où elle comptait la soulever, mais à son grand étonnement, elle souleva l’objet pourtant extrêmement lourd sans même grimacer. Elle vint la placer près de la table à la verticale, la faisant tenir à l’aide de deux pieds.
- Viens ici, ça t’évitera de te faire découper, dit Ileae en souriant.
Peu rassurée, Bell s’installa derrière la plaque blindée, devant se coller aux jambes de la vastaya du fait du manque de largeur. Après quelques secondes, Ileae finit par remarquer que la vitre à sa hauteur ne correspondait absolument pas à une yordle, dont le haut de la tête lui arrivait aux hanches. Confuse, elle rougit et s’empressa d’aller chercher un tabouret pour son amie, qui prit Clapper dans ses bras.
Ensuite, la vastaya activa un levier contre un mur, ce qui fit descendre des rideaux métalliques devant les vitres, et les seules lumières qui subsistèrent furent de petites veilleuses bleues aux quatre coins de la pièce. Elle vida le contenu des fioles dans les anneaux, fit quelques manipulations sur la machine, et revint s’installer derrière la paroi, collée à son amie.
- Je fais très attention, soupira Ileae. Maria me punirait si j’abimais trop le manoir…
De faibles lueurs orangées apparurent sur les pointes de la douzaine de bras mécaniques, qui après de longues minutes devinrent de plus en plus intense, éclairant faiblement la pièce. Une fois qu’ils eurent atteint une couleur bleue, tout un tas de faisceaux jaillirent rapidement de ces pointes, et transpercèrent les anneaux, dont s’échappaient une faible lueur rouge. Les yeux de la vastayas semblaient fous, ils devaient suivre les quantités de chiffres textes et graphiques que lui projetaient ses lunettes, et Bell fut rassurée qu’à aucun moment, son amie ne sembla perturbée. Si elle ne panique pas, c’est que tout va bien non ? se dit-elle, toujours perchée sur son tabouret.
La lueur rouge commençait à grandir, et ce durant une, peut-être deux heures, tranquillement. Bientôt, elle prit le pas sur la couleur bleutée des lasers, tout en émettait une sorte de légère fumée. Ileae semblait aspirée par la vision qu’elles avaient devant elles, un grand sourire aux lèvres. Bientôt, la source lumineuse devint forte, si forte qu’elle illuminait la pièce. Sans la vitre par laquelle elle regardait, Bell aurait sais doute mal aux yeux rien qu’en tentant d’observer la machine une seule seconde.
- Ça arrive ! cria soudainement Ileae.
Sans même leur laisser le temps de réagir, la machine s’éteignit, laissant pour seule source de lumière les anneaux. Bell n’eut le temps de se demander ce qu’il se passait, que la lumière sembla d’un seul coup être aspirée vers les anneaux, puis relâchée dans une onde de choc rougeâtre qui vont percuter leur protection, passant en partie au travers, projetant les deux jeunes femmes et le rat des quais au sol.
Bell releva doucement la tête, tout était devenu presque noir, à l’exception des veilleuses de tout à l’heure. Elle se serait peut-être faite mal, si elle n’avait pas directement atterri sur la vastaya, qui la tenait fermement dans ses bras.
- C’est… normal ça ? demanda-t-elle à la bricoleuse, elle aussi sonnée.
- Aucune idée ! On va voir ?
La vastaya se releva, et souriait avec enthousiasme. Elle épousseta un peu sa salopette de cuir, et aida Bell à se relever. Elle semblait ravie du déroulement de l’expérience, sans pour autant avoir compris tout ce qui s’était passé. Toute deux s’approchèrent des anneaux, qui émettaient maintenant une très faible lueur rouge presque impossible à discerner.
- On dirait… qu’ils ont créé une sorte d’interférence, commenta la vastaya. C’est ce qui pourrait avoir émis l’onde de choc.
- Tu ne sais pas ce qui est arrivé ?
- Pas vraiment, il faudrait que j’étudie ça plus en détails. C’est la première fois que j’essaie de synthétiser deux cristaux côte à côte avec la dernière formule.
Bell écarquilla les yeux, n’en revenant pas de voir Ileae aussi enthousiaste face à une expérience sans doute très dangereuse. Elle semblait sincèrement heureuse, tout sourire, et tapait ses mains comme une enfant fière d’elle, ce qui suffit à Bell pour retrouver le sourire aussi. La vastaya se saisit des anneaux pour les regarder de plus près, et marmonna quelques mots.
- C’est époustouflant, marmonna-t-elle encore.
- Ah bon ? demanda Bell qui ne comprenait pas tellement.
Ileae s’approcha d’une table, où elle alluma une lumière, et observa les anneaux au travers d’une grosse lentille attachée à un bras en métal. Elle griffonna quelques mots sur diverses feuilles, avant de s’estimer satisfaite, et de s’approcher de la yordle.
- Tiens, ils sont pour toi.
- Qu... Hein ?
- Ces anneaux, ils sont pour toi.
- Quoi ? Pourquoi ?
- C’est Anna qui a demandé qu’on t’offre un petit quelque chose de sa part, comme elle a appris que tu essayais un peu de… dompter tes capacités magiques, elle nous a fait savoir ce qu’on devait te trouver.
- Et tu as passé des semaines sur la préparation de ces anneaux ?
- Oui… rougit la vastaya. Mais c’est parce qu’ils représentaient… un défi scientifique… un… oui un défi.
La yordle accepta les anneaux, qu’Ileae remit dans la boîte avant de la tendre à Bell. Elle releva les rideaux, et la lumière revint petit à petit dans la pièce. La soirée était bien avancée, mais elle était ravie d’avoir pu assister à ce joli spectacle, assez inattendu.
- Monsieur Spert est dans nos infirmeries depuis quelques jours, avec ton amie Cynthia, dit la vastaya. Il est d’ores et déjà prévenu que tu pourrais venir le voir avec des anneaux.
- Merci c’est… très gentil.
- Ils te plaisent... ?
- Ils sont magnifiques, souffla Bell en jetant un œil dans la boîte. Les bijoux, tatouages à Bilgewater sont presque un art de vivre, Papy sera ravi de voir ceux-ci.
Bell remercia chaudement Ileae pour la journée passée en sa compagnie, et surtout pour ce cadeau qu’elle appréciait grandement. Non contente d’avoir un travail d’orfèvre entre les mains, elle avait en sa possession des cristaux qui pourraient sans doute l’aider à mieux maîtriser ses pouvoirs, et qui sait, peut-être en découvrir d’autres ?
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