Bell de Bilgewater

Chapitre 25 : Partie 3 - Chapitre 12

2089 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 26/08/2021 00:01

           Chapitre 12

         De tout Piltover, les plus grands dangers restaient les clans, de par leur puissance démesurée, et leur manque de vergogne lorsqu’il s’agit de parvenir à leurs fins. Et pourtant, alors que tout le monde sait qu’il vaut mieux ne se frotter à aucun de ces clans, une tout autre force se chargeait de de maintenir un équilibre des puissances en ville : les Gendarmes de Piltover.

         Une grande partie des gens, des visiteurs, et même beaucoup d’habitants, les considéraient comme un contingent de miliciens à la botte des clans, contraints à des tâches de contrôles de routine et de surveillance, ce qui avait le don d’énerver leur commandante Holly. Ce qui la contrariait d’autant plus, était le fait que cela soit partiellement vrai. L’aristocratie, et le haut conseil piltovien, composé de pontes des clans les plus puissants, avaient la mainmise sur les forces principales de la cité, et s’en servaient à des fins autoritaires.

         Cependant, son unité était bien différente. Les forces armées de régulation, créées par d’anciens militaires, avaient pour but de servir l’intérêt publique avant tout, autant de Piltover, que de Zaun. Ses Hommes n’obéissaient qu’à elle et elle seule, mais leur caractère neutre quant aux affaires des clans les forçaient à rester en dehors de la plupart des affaires habituelles, et se concentrer sur la protection de la ville et le contre-espionnage.

         Quelqu’un frappa à la porte de l’officier, de quelques coups rapides, avant d’entrer en trombe, et d’esquisser un salut.

 - Commandante Bertillon, dit l’homme pressé, ils passent à l’action.

         La commandante en question releva la tête, une expression froide au visage, et écarta une mèche de cheveux.

 - Préparez les unités, nous partons dans cinq minutes.

 - Bien madame ! salua le militaire avant de ressortir aussi vite.

         Elle releva les feuilles qu’elle tenait pour les tasser et ranger dans un tiroir de son bureau. Cette fois, c’est un groupe de Zauniens qui avait commis l’erreur de tenter des actions dans sa ville, aussi avaient-ils sous-estimé ses services de renseignement. Cela faisait des semaines qu’elle et ses hommes épiaient leurs faits et gestes, et selon une source, son contact serait présent. Ce soir le piège allait se refermer sur eux, et en capturer un ou deux permettrait peut-être d’en savoir plus sur leurs leaders.

         La commandante sirota une dernière gorgée de thé, puis se leva de son siège de bois et de cuir. Elle remis en place son uniforme bleu et or, avant de s’approcher d’une élégante armoire métallique qu’elle ouvrit prestement. Elle en sortit deux petites armes, des dagues mécaniques, dont la vibrolame pouvait trancher les cuirasses les plus épaisses, et même de tirer de petites décharges foudroyantes par le biais d’un petit mécanisme sur le manche.

         Elle se saisit d’une autre arme, bien plus grande : un long fusil de bois. De conception assez ancienne, il était bien suffisant pour ce dont elle en avait l’utilité : une excellente arme de moyenne distance, armature en bois et métal, avec un mécanisme à verrou à utiliser entre chaque tir. Il ne faisait certes pas le poids comparé aux armes les plus récentes, faisant pâle figure à côté du fusil de sniper d’une de ses connaissances enquêtrice, mais était d’une élégance qui ravissait la commandante.

         Elle vérifia les mécanismes, d’un geste vif et précis, passa son arme en bandoulière, et récupéra des munitions qu’elle disposa dans les poches de son uniforme. Elle passa devant un miroir, où elle se regarda. Holly Bertillon, une femme plutôt grande à l’allure élancée, et à l’impressionnante chevelure violette qui lui descendant jusqu’aux cuisses. Un regard d’un bleu aussi froid que les lacs de Freljord, un air impassible et tout aussi chaleureux sur le visage. Elle recoiffa sa frange, élimina les derniers plis de son uniforme, et s’engagea vers la porte. Un officier se doit d’être parfait.

 

***

 

         Elle traversa d’un pas sûr les couloirs de la caserne, avant d’arriver dans l’entrée, où l’attendaient ses hommes. Sur les côtés, deux rangées de gendarmes finissaient de préparer leur équipement pour intervenir : bottes et gilets de protection, armes létales et non-létales, sacoches de munitions et de grenades incapacitantes, ainsi que le béret des forces d’intervention de Piltover. En voyant pointer leur commandante, tous finirent rapidement ce qu’ils étaient en train de faire, et de se mettre au garde à vous.

 - Paré au combat, commandante. dit l’un deux dont l’uniforme était serti d’un rouage en bronze.

         Pour la première fois de la journée, l’expression de la commandante changea. Il faut dire que pour ses hommes comme pour tout autre personne, elle était assez binaire, soit elle arborait une expression froide et impassible, soit elle apparaissait comme impassible et froide, mais avec un léger sourire confiant.

         Malgré des années de métier, et son haut rang, elle continuait d’accompagner ses troupes sur le terrain lors d’intervention, quelle qu’en soit la dangerosité. Ce frisson de la traque dans les rues de sa ville, et du danger constant, lui conférant toujours la même montée d’adrénaline, et cette pression sur le cœur, aussi s’offrait-elle le luxe de sourire un peu plus que d’habitude.

 - Vous semblez motivée madame, dit un homme à ses côtés, finissant de s’équiper.

 - C’est l’heure de la chasse, répondit-elle calmement.

 

***

 

         Le groupe sortit du bâtiment, dans la fraîche soirée piltovienne, la commandante en tête. Ils se situaient dans un des quartiers médians de la cité, et d’après leurs informateurs, leur cible s’apprêterait à frapper près d’un des élévateurs qui menaient à Zaun. Les actions de se groupent, ainsi que leurs motivations, restaient encore obscures, tout ce qu’ils savaient étaient que son contact était présent.

         Afin de pouvoir se faufiler dans la foule sans attirer trop l’attention, ils étaient tous revêtu de capes sobres, excepté la commandante qui dépréciaient ces habits. Ils se déplaçaient aussi en petits groupes vers le point de rendez-vous, et restaient en communication grâce à de petits appareils émettant des signaux codés, portés par un à deux opérateurs par groupe.

         La commandante marchait d’un pas serein, mais déterminé, et commençait à trouver étrange le manque d’activité dans les rues à mesure qu’ils approchaient de l’élévateur. Quelques signaux furent transmis à elle et son opérateur, un des groupes était déjà sur place. D’ordinaire, ses hommes avaient pour ordre de sécuriser la zone et d’encercler leur objectif sans se faire repérer, cependant ils étaient libres de prendre l’initiative lorsque la situation l’exigeait.

         Nouveaux signaux. Un second groupe sur place affirma entendre des bruits de lutte, ce que confirma le premier groupe. Etant donné leur manque d’information, la commandante ordonna d’attendre, en préparant une intervention par tous les fronts possibles. Elle et ses hommes pressèrent le pas, faisant retentir le battement des bottes contre le pavé, qui accompagnait leur marche.

         D’autres signaux à son opérateur, ses unités confirmèrent la présence de nombreux individus zauniens armés, aux prises avec une inconnue et un animal. Une fois arrivés, et sans attendre une seconde, elle ordonna à ses équipes d’encercler leurs cibles, et tous les groupes se lancèrent sur la scène.

         La lutte dont les bruits avaient alertés ses collègues avait cessée, et les zauniens avaient-ils sensiblement gagnés. Deux de leurs hommes tenaient entre leurs mains une personne, très petite, dont l’apparence physique qui fit lever un sourcil à la commandante. Le contact.

         Sans décocher un mot, les piltoviens encerclèrent leurs cibles, qui semblaient réunir des blessés. Les militaires mirent en joue les zauniens, y compris ceux qui semblaient hors d’état de nuire, avec des armes paralysantes cependant, et la commandante s’avança vers eux.

 - Messieurs, lança-t-elle d’une voix ferme, vous avez ordre de cesser immédiatement toute action et de vous rendre sans plus attendre. Libérez votre otage, agenouillez-vous sagement et aucun mal ne vous sera fait.

         Elle ne reçut pour toute réponse qu’un silence, ponctué de regards des zauniens entre eux. Malgré leur état, tous se saisirent d’armes à portée, pour signifiaient qu’ils ne comptaient pas accéder à la demande de la commandante. Un grand zaunien avec un bouclier dans le dos tenait son contact, une jeune fille de très petite taille, enchaînée. Le regard de cette dernière de glaça encore plus, et son sourire disparut.

 - Très bien, lâcha-t-elle.

         D’un geste souple et instinctif, elle décocha son fusil, et enclencha un petit mécanisme qui fit passer l’arme en mode non létale : au lieu de tirer des balles perforantes, elle lancerait des décharges d’énergie à la forme similaire à une bille. Cette dernière éclatait à l’impact pour d’une part infliger une certaine douleur, et d’une autre répandait un liquide corrosif s’attaquant aux métaux, parfait pour paralyser des individus modifiés.

         En un éclair, elle se mit en joue, et cria un mot d’argot piltovien signifiant « attaque » à ses hommes. L’ennemi n’eut pas le temps de réagir et son premier tir frappa juste, une balle atteignit la chaîne qui retenait le contact à demi conscient, et qui fondit en un éclair.

         Les autres zauniens tentèrent de se protéger des tirs comme ils le pouvaient, mais une bonne moitié d’entre eux subirent de plein fouets les projectiles incapacitants ou corrosifs des gendarmes. Certains en capacité de bouger tentèrent vainement de se ruer sur les militaires, qui dégainèrent des matraques, tandis qu’une autre partie tenta de fuir en emportant les blessés.

         Dans la cohue, le contact à demi conscient retrouva le sol, et atterrit à quatre pattes. Elle ne semblait pas comprendre clairement ce qu’il se passait autour d’elle, mais elle profita de la mêlée pour courir maladroitement vers un petit animal inanimé contre un mur un peu plus loin. Holly croisa le regard apeuré de cette jeune fille, qui s’en détourna avant que la commandante n’ai le temps de l’interpeler. Elle détala sans demander son reste, malgré son état physique, et alors que l’officier tenta de l’attraper pour lui parler, elle disparut dans une gerbe d’étincelles.

 

*** ***


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