Bell de Bilgewater

Chapitre 14 : Partie 3 - Chapitre 1

3642 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 25/08/2021 23:42

Partie 3

Jumelle Radieuse

 

Chapitre 1

     Bien que la jeune fille ait eu à apprendre de nombreuses choses sur Piltover, rien n’aurait pu la préparer à une telle découverte. Devant la minuscule yordle, la mer perdait du terrain, de grandes falaises recouvraient petit à petit l’horizon, et les eaux semblaient comme se réunir petit à petit, en un point très précis : l’estuaire de Piltover. Déjà, d’immenses bâtiments surplombaient les côtes, dont il aurait été aisé d’oublier la capacité militaire, destinée à défendre la ville de toute attaque maritime.

         Le Somua se rapprochait tout doucement de l’embouchure du port, mais peu de marins prenaient le temps de s’extasier devant le spectacle, tous préparaient déjà leur arrivée, le déchargement des matériaux, et surtout l’évacuation des blessés, rappelant à la yordle qu’elle aussi devait se ménager.

         Le navire s’engagea dans l’estuaire, croisant d’autres embarcations, dont les provenances n’étaient pas un mystère pour Bell, elle avait déjà pu voir accoster beaucoup de ces géants dans les ports de sa ville d’origine, beaucoup étant par ailleurs volés lors d’attaques par des pirates. Tiens, je n’ai jamais demandé à Nâmis d’où provenaient notre propre navire, s’étonna la jeune fille, j’espère qu’il saura me le dire. Pour le moment, elle savourait avec passion cet instant de découverte, qu’elle avait fantasmé pendant des années. Elle avait bien évidemment entendu des tas de récits sur Piltover, ville phare du commerce, et de la recherche, où se côtoyaient sans mal magie et technologie, souvent même étroitement liées.

         En levant la tête, elle put découvrir un spectacle d’autant plus inhabituel, qu’elle n’avait presque jamais vu les machines qui la surplombaient. Fendant les nuages légers, des dirigeables allaient et venaient aux alentours d’un bâtiment qui dépassait les autres de nombreuses dizaines de mètres, une tour se dressant seule au-dessus de tout.

 - Impressionnant n’est-ce pas ? lâcha une voix.

 - Epoustouflant ! souffla Bell. J’ai attendu si longtemps, Papy adorerait.

 - Oh je ne sais pas, répondit Nâmis en souriant. Ton grand-père n’a jamais porté les piltoviens en son cœur, trop arrogants selon lui.

 - Oui il m’en a un peu parlé, sourit-elle, il affectionne bien plus Zaun en vérité. Pourquoi ne voit-on presque jamais de ces machines à Bilgewater ?

 - Les dirigeables ? demanda le sage. Tout simplement parce que si Piltover laissait ces choses arriver chez nous, aucun ne repartirait entre les mains de son propriétaire.

 - J’adorerais voler à bord de l’un d’entre eux, souffla la yordle.

 - Tous les pirates de Bilgewater aussi je t’assure. Tu vois la tour qui nous surplombe là-bas ? demanda-t-il en pointant du doigt l’édifice gigantesque.

 - Oui, acquiesça-t-elle.

 - C’est l’Hexgate, ça téléporte les dirigeables à destination.

         Comme pour illustrer ses propos, un des dirigeables se plaça face au haut de la tour. De gigantesques cercles verticaux se formèrent tout autour de l’embarcation, l’enveloppant dans une lumière d’un bleu pur. En un instant, le dirigeable disparut, remplacé par un faisceau lumineux, avant que les cercles dans le ciel ne disparaissent aussi.

 - C’est fou… soupira Bell.

         La ville lumineuse elle-même était le fruit de la folie de ses aristocrates : construite sur le seul point qui séparait le continent nord du sud, autrefois ville de l’empire shurimien, ils avaient tenté le projet fou de creuser de gigantesques écluses pour relier mer de l’ouest et océan à l’est, mais le principal problème était que ces deux dernières ne se trouvaient pas au même niveau, à plusieurs centaines de mètres d’écart.

         Cependant, les sous-sols étaient naturellement très instables, composés de gigantesques galeries, la moitié de la ville s’était effondrée, entrainant ses habitants avec elle, le reste ne dû sa survie face aux eaux se déversant sur eux qu’à l’intervention d’une divinité du vent.

         Sur les ruines de l’ancienne ville, une cité rendue riche du fait du contrôle de ce point de passage naquit, tandis que le reste du peuple fut forcé de se reconstituer une ville dans les galeries mises à nu par la catastrophe. La topographie du lieu fut à jamais changée, ce dû à l’impressionnante série d’écluses pouvant laisser passer des navires énormes, reliant la mer intérieure à l’océan, considérée comme la plus grande merveille par certains, comme une malédiction pour d’autres. Autour de cet édifice en palier, de gigantesques ravines striaient la terre sur des centaines de lieues. La toute puissante Piltover se dressait en haut de ces falaises, à tous les étages, fière, tandis que c’est au fond de ces même ravines que se cachait la ville souterraine de Zaun, craignant aujourd’hui encore l’aura de l’édifice qui avait coûté tant de vies.

 - Je crois bien que je ne me lasserais jamais de venir ici, soupira le vieil homme en s’accoudant à la rambarde.

         Partout autour, Piltover s’étendait, des bâtiments sur les falaises, à ceux creusés et construits à même les flancs, des tours faisant la taille de quartiers entiers perçant le ciel, aux arches artificielles reliant les parois, rivalisant avec les rocheuses naturelles de Bilgewater, aucun espace ne restait vierge.

 - Même les pirates les plus riches de Bilgewater n’affichent pas autant de richesse, souffla Bell.

 - Oh mais ils n’ont pas à rougir non plus, sourit calmement Nâmis, ici, la pierre brute et le bois des navires laissent place à quelque chose de plus… tape à l’œil. Dans ces quartiers on ne vole pas à la manière d’un pirate, s’amusa-t-il.

         Le sage avait raison, le moindre bâtiment sur lequel Bell posait ses yeux l’étonnait plus encore : pierre taillée, ciselure fine, ornements métalliques et vitres colorées, des matériaux peu courants dans leurs îles.

         Bell entendit un lourd bruit de bottes se rapprocher, le capitaine se joignit à ses deux compagnons, savourant le spectacle lui aussi.

 - Vous venez souvent ici ? demanda Bell à son supérieur.

 - En vérité très peu, admit-il, il est rare que nous autres de Bilgewater soyons la bienvenue, généralement on accoste dans une ville non loin, et on s’y échange par les terres.

         Morgan semblait pensif tandis qu’il regardait aux alentours, scrutant les bâtiments.

 - Trop clinquant, lâcha-t-il finalement. On l’appelle la jumelle radieuse à cause de tout ce métal et ce verre, mais rien ne vaut un bon bateau. Préparez-vous à l’arrivée on va devoir bouger.

 - Bien capitaine ! répondirent la yordle et le sage.

 

***

 

         Tout comme le reste de la ville, le port de Piltover était époustouflant, surtout sous le soleil de fin d’après-midi. Bell s’amusa à tenter d’identifier les pavillons de tous les navires qui l’entouraient, mais abandonna rapidement tant leur nombre était grand. Doucement, leur embarcation fit manœuvre vers l’estuaire jusqu’à flotter tranquillement, vers leur destination. Immédiatement, les nombreux membres d’équipages s’agitèrent, déplaçant ce qui devait être déchargé. Quatre d’entre deux sortirent de la salle commune avec un brancard, où un blessé était allongé. Toujours inconscient des suites de ses graves blessures lors de leur bataille en mer contre l’Hyyathan, Alid devait recevoir des soins poussés de toute urgence.

 - Il n’est toujours pas tiré d’affaire, peina à souffler une voix derrière Bell.

 - Tu fais peine à voir toi aussi, la taquina la yordle, tu devrais te reposer tu n’as pas vu ta couchette depuis des jours.

         Bell voulut prendre son amie dans ses bras, mais ne lui arrivant qu’à la hanche elle oublia rapidement l’idée.

 - Je suis désolée j’aurais dû être auprès de toi aussi, bredouilla la jeune femme.

         Peinée, la yordle attrapa la main de son amie.

 - Tu n’as pas à t’en faire, la rassura-t-elle. Reiner m’a aidé et je suis remise sur pieds !

         Jay rejoint enfin les deux jeunes femmes, essoufflé, après avoir aidé au transport de diverses affaires.

 - Eh bien mesdemoiselles, haleta ce dernier, vous avez une mine déplorable. On m’explique pourquoi vous tirez la tronche alors qu’on est dans une ville de malade ?

         La désinvolture de leur camarade redonna le sourire aux deux amies, qui se préparèrent bientôt à débarquer.

         Après plusieurs semaines, ils posaient enfin leurs pieds sur la terre ferme, ou tout du moins sur un quai pour le moment. Plus loin sur ledit quai, Anna leur fit signe de la rejoindre. La massive freljordienne se tenait aux côtés de Morgan et d’une autre femme, discutant sûrement de l’organisation du séjour de l’équipage en Piltover.

 - Et voici, annonça Morgan d’une voix théâtrale, nos plus jeunes recrues ! La jeune fille à la peau légèrement hâlée ici, est notre nouvelle aide-soignante, et sa petite mais néanmoins très brave amie, Bell, est notre future navigatrice.

         Leur interlocutrice regarda attentivement les deux jeunes filles, les jaugeant d’un regard perçant. Cette dernière était grande, très grande même, presque trois fois la taille de la yordle pour être plus précis, elle avait sensiblement la même carrure qu’Anna. D’ailleurs, leur ressemblance ne s’arrêtait pas là, puisque toutes les deux partageaient des traits étonnamment communs, à ceci près que l’armure d’harponneur d’Anna laissait place à une très élégante tenue piltovienne, dont les coutures dorées accompagnaient ses courts cheveux bruns. Comment une telle masse de muscle peut tenir dans une tenue aussi serrée ? s’interrogea Bell. Pour une aristocrate elle semble tout à fait prête à casser n’importe qui en deux…

 - Et ce jeune homme ici est, avec Bell, un de mes apprentis, sourit fièrement Anna, même s’il tend un peu trop à faire le malin il est très prometteur. Jeunes gens, je vous présente ma sœur, Maria.

 - AH ! s’exclamèrent en chœur ces derniers.

 - Vous comprendrez maintenant pourquoi ce voyage est dangereux, lança Morgan en pointant les deux colosses.

         Lesdits colosses lâchèrent de concert un grondement menaçant, accompagné de regards assassins, qui ne manquèrent pas de faire rire le capitaine.

 - Ainsi donc c’est vrai, vous avez dégoté une yordle, soupira Maria, même venant de Bilgewater c’est peu commun, c’est un plaisir de vous rencontrer, je suis donc la plus proche sœur d’Anna.

 - Et une grande armatrice de Piltover qui plus est ! ajouta le capitaine.

 - Armatrice qui se sent peu rétribuée, voire très utilisée, railla celle-ci, heureusement que je suis là pour vous aider quand vous passez ici, vous savez que les grands clans et les pacifieurs ont horreur des pirates.

 - Voyons ma chère Maria, répondit Morgan d’un ton mielleux, tu sais très bien que nous te sommes tous très reconnaissants ! Et nous ne sommes pas des pirates ! s’indigna ce dernier. Nous nous voyons comme d’honnêtes mercenaires !

 - Bien sûr, dit-elle l’air peu convaincue. Bon assez discuté, parlons de choses autrement plus importantes, qui vient dormir à la maison ?

         Les trois recrues levèrent tous un sourcil, se demandant si l’armatrice devant eux était réellement en train de les inviter chez elle.

 - Oh les jeunes j’ai oublié de vous préciser, intervint Anna, Maria est aussi l’épouse de notre contact à Piltover, Mr Grimbel, ils possèdent un manoir et sont disposés à accueillir certains d’entre nous.

 - Je pourrais même loger votre équipage, ricana sa sœur.

 - Mes gars ont besoin de retrouver la terre, et de se faire plaisir, dit Morgan, Nâmis ; Reiner ; Anna ; Bell et Cynthia, viendront, Jay, le reste de l’équipage et moi-même ont une auberge qui les attendent, de quoi passer quelques journées d’enfer dans la plus lumineuse des villes !

         Tous regardèrent en silence le capitaine semblait tellement enjoué à l’idée de son séjour qu’il semblerait presque oublier ce pourquoi ils étaient venus. Ce court moment de silence fut soudainement interrompu par de retentissants bruits de détonation aux alentours. Paniquée, Cynthia poussa un petit cri, pas encore remise de leur combat en mer, tandis que Bell cherchait la provenance de ces coups de feu.

 - Pas de crainte jeune fille, la rassura Maria, ce sont les gendarmes, ils se chargent d’éliminer les quelques rats des quais qui ont tenté de s’infiltrer par votre navire.

         En effet, de drôles de petites bêtes émergeaient des filets de déchargement des marchandises, et tentaient de filer entre les soldats de Piltover, guidés par un officier à la tignasse violette. Ces derniers étaient équipés de sortes d’armures légères en plaques et de lunettes métalliques et lumineuses. Coiffés de casques et de bérets, ils tiraient de petites salves de projectiles sur les bestioles au moyen de fusils très ouvragés. De telles armes sont rares en Bilgewater, pensa Bell qui en reconnaissait la technologie, elles sont très complexes, puissantes, et extrêmement recherchées, de vrais bijoux. La yordle se concentra sur les petites bêtes chassées, une sorte de rat très commun à Bilgewater, où plutôt des requins miniatures en forme de boules, avec de grands yeux, une bouche énorme, et de toutes petites pattes. Ils sont presque mignons pouffa la jeune fille. Malgré l’efficacité des gendarmes, l’un d’eux parvint à se déplacer remarquablement vite, et à échapper à ses meurtriers en faisant de petits bonds rapides.

 - Jeunes gens, si vous vous voulez bien m’accompagner, annonça Maria, il est temps d’aller vers votre logement pours les jours à venir !

 - Nous rejoindrons le reste de l’équipage plus tard, souffla Morgan à Jay, accompagne tes amies pour le moment.

         L’armatrice se tourna prestement, suivie par sa sœur. Le groupe lui emboita le pas, suivant la femme qui se frayait un chemin au travers de la foule.

 

***

 

         Un peu en retrait du groupe, Bell suivait la route en regardant aux alentours. Autour d’elle, Piltover resplendissait en tous sens. Les bâtiments étaient tous plus extravagants les uns que les autres, construits dans des matériaux que la yordle n’avait vu que dans de rares cargaisons volées sur les docks de Bilgewater. Ceux-ci étaient ciselés de motifs époustouflants, représentant les fortunes, la famille, ou les fantasmes de leurs propriétaires. Les ornements en métal diffusaient partout une atmosphère lumineuse, tandis que la hauteur globale de la ville donnait le tournis à toute personne n’y étant pas accoutumé. Impossible de dire qui était le plus riche, tant chaque immeuble rivalisait avec le précédent, comme le suivant. Bon nombre de ces édifices arboraient des mécanismes rendus volontairement apparent, comme pour témoigner du génie du propriétaire, de sa famille, ou de son clan. Je me demande si tous ces rouages et ces cheminées sont fonctionnels, s’interrogea la jeune fille, où purement décoratives.

 - Impressionnant n’est-ce pas ? lança fièrement Maria en s’approchant de Bell.

 - J’ai tellement entendu parler de ces rues, soupira-t-elle d’admiration, je suis presque dans un rêve.

 - Et ce n’est que le début du voyage, rétorqua Anna qui s’était joint à elles, un jour tu verras Freljord, et tu sauras que tu as trouvé la plus belle terre. Même si Bilgewater reste l’endroit le plus accueillant de tout Runeterra !

 - Une ville dénuée de toute finesse, railla sa sœur, peuplée de sauvages. Sans offense petite yordle, dit-elle à Bell.

 - Toujours mieux qu’une ville de coincés, même les zauniens sont plus sympathique, rétorqua la mercenaire.

 - Oui et eux sont inventifs, un vrai bijou d’innovation, et ne vivent pas dans des maisons en carcasses de navire.

 - Certes, grogna Anna, mais nous au moins sommes encore des marins, tu te souviens ? Pas de vulgaires marchands, entretenant sa vie de famille comme une entreprise.

         Bell assistait incrédule à une scène de débat entre sœurs, Anna visiblement très enthousiaste à l’idée de défendre sa ville et sa manière de construire sa vie. Une lutte d’enfants, sourit la yordle, entre deux géants faisant trois fois ma taille cependant.

         Autour d’eux, l’activité portuaire avait petit à petit laissé place à des foules de gens plus communs. Enfin communs, dans le sens où ils n’étaient pas affiliés à un travail de la mer, car les tenues les plus extravagantes continuaient d’attirer l’œil curieux de la yordle, qui ne cessait de se demander ce que les piltoviens cherchaient à exprimer au travers de leurs coutume vestimentaire. Elle se rapprocha de son amie Cynthia, qui semblait tous aussi émerveillée, si ce n’est plus, que Bell.

 - Tu penses que leurs vêtements sont pratiques ? lança la yordle.

 - Oh, je ne pense pas, sourit la jeune femme, l’apparence semble être un point clef de leur habitude, la praticité ne doit probablement pas être le critère principal.

 - Et pour les trucs qu’ils ont sur eux ?

         La jeune fille désignait de la tête un vieil homme un peu plus loin, qui arboraient des petits gadgets en tout genre, dont les ornements n’avaient rien à envier aux bâtiments alentours. En effet partout dans les rues, quelques rares personnes arboraient de tels attirails.

 - Je suis sûre qu’on pourra trouver des tas de ces choses dans les boutiques ! dit Cynthia en souriant.

         De nombreux bâtiments étaient en réalité sur plusieurs étages, parfois trop d’étages selon la yordle, qui alors qu’elle est déjà toute petite, se sentait encore plus ridicule dans cette ville. La plupart des édifices avaient à leur base des devantures somptueuses, ornées de vitrines dévoilant des échoppes attirantes : vêtements, outils, armes, de quoi émerveiller tout le groupe qui les dévorait des yeux.

 - Je ne sais pas si ma solde tiendra le coup ici, soupira la jeune femme.

 - Papy m’a donné un peu d’argent, je pourrais t’avancer quelques sous, j’ai des achats à faire moi aussi.

 - Il ne faut pas ! rougit son amie, je suis sensée gérer seule, ma mère me foudroierait si je devais dépendre de quelqu’un.

 - Ta mère n’est pas ici, et elle a toujours eu mauvais caractère, ricana Jay, moi elle me faisait penser à certaines prêtresses du temple, mais en légèrement moins effrayante.

         La soigneuse asséna un coup de coude dans le flanc de son ami, faisant taire ce dernier dans un râle, qui s’excusa en souriant.

 - Nous sommes bientôt arrivés les jeunes, tenez-vous tranquille il faut être présentables,  plaisanta le capitaine derrière eux.

 

***

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