Elfe des Ténèbres
Chapitre 4 : Étrange rencontre dans la forêt
1552 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 09/11/2016 23:39
A quelques centaines de mètres de là, un groupe de voyageurs s’arrête. Ils sont neuf: deux hommes, quatre hobbits, un elfe, un magicien et un nain. L’un des deux hommes, vêtu d’une tenue semblable à celle des Rôdeurs, leur dit:
- Nous allons nous arrêter ici, cette nuit.
Ils posent leurs affaires au sol, en se mettant à parler. Soudain, l’elfe se fige sur place et regarde en direction de la forêt.
- Que se passe-t-il, Legolas? demande le Rôdeur.
- J’ai cru entendre un hennissement, lui répond l’elfe. Et je sens une présence étrange, tout près d’ici.
- Pensez-vous que l’Ennemi nous surveille? demande le magicien.
- C’est possible, Gandalf, répond l’elfe. Mais ce n’est pas comme si des orques nous suivaient…
- C’est peut-être une autre créature, propose le nain. Un troll…
La nuit tombe. La Communauté de l’Anneau s’endort. Seul l’elfe veille, écoute les bruits venus de la forêt. Le Rôdeur vient le rejoindre.
- Vous avez l’air inquiet, lui dit-il.
- J’ai cru entendre un appel, répond l’elfe. En provenance de la forêt.
L’homme le fixe deux secondes avant de suggérer:
- C’est peut-être une illusion. Vous devez être fatigué, comme tout le monde ici. Reposez-vous, Legolas.
-Je ne me sens pas fatigué, répond l’elfe. Et je doute que ce soit mon imagination. Je vais surveiller la forêt.
- Très bien, dit l’homme. Je peux prendre le prochain tour de garde, si vous voulez.
- Ça ira, répond l’elfe. Même si vous êtes un Rôdeur, vous n’entendez et ne voyez pas aussi bien que moi dans le noir.
- Bon. Prévenez moi si vous apercevez l’ennemi.
L’homme se lève et retourne s’allonger près des autres. L’elfe reste éveillé, prêt à réagir au moindre son. Mais la nuit est calme. Il n’y a aucun son.
Soudain, l’elfe entend un léger hululement et aperçoit une petite chouette blanche, venue se poser sur une branche. Elle décolle et vient se poser sur le genou de l’elfe, qui la regarde fixement. Il tend la main pour toucher ses plumes et l’oiseau décolle en direction de la forêt. Il se pose sur une branche basse et hulule légèrement. Legolas s’assure que les autres sont en sécurité et se lève. Il se dirige vers la chouette, qui s’envole de nouveau et le précède dans la forêt. L’elfe suit le rapace en se demandant où il va arriver.
Au bout de quelques minutes, il entend une respiration profonde devant lui, là où la chouette semble le conduire. Intrigué, il accélère légèrement l’allure, puis s’arrête en sentant une odeur légèrement métallique. Il touche le tronc du bout des doigts. Une trace de sang y apparaît nettement. L’inquiétude le gagne. Il entend alors un gémissement très faible, à peine audible même pour un elfe, et pourtant tout près. Il avance prudemment vers l'origine du bruit, puis soudain se fige de stupéfaction: devant lui, une silhouette humaine est allongée au sol, un cheval noir à ses côtés. L’elfe s’approche d’eux après s’être assuré qu’aucune créature ne rôdait dans les environs. La chouette vient se poser sur l’encolure du cheval, qui lève la tête quand l’elfe approche. Ses yeux sont rouges et luisants. L’elfe le regarde avec méfiance, mais ses craintes s’évanouissent quand il découvre l'état de la jeune fille: elle semble inconsciente, sa cape est légèrement déchirée et sa tunique est couverte de sang. Ses mains sont légèrement écorchées et son visage porte quelques griffures. L’elfe s’agenouille immédiatement à côté d’elle et retire le morceau de tissu qui recouvre sa plaie. Il écarquille les yeux d’horreur devant la couleur de la blessure: elle est infectée et visiblement profonde.
L’elfe pose la main sur le front de la jeune fille: il est brûlant. Sans perdre une seconde, il l’enveloppe doucement dans sa cape et la prend dans ses bras. La jeune fille tremble de froid. Le cheval noir se redresse aussitôt et suit l’elfe, qui court dans la forêt en direction du campement. Lorsqu'il y arrive, il ravive les flammes et pose la jeune fille à côté avant de réveiller le magicien.
- Gandalf! dit-il en secouant ce dernier. J’ai besoin de vous, vite!
Sa voix paniquée réveille l’un des hobbits et le magicien, qui lui demande:
- Calmez-vous, Legolas. Que vous arrive-t-il?
L’elfe lui raconte alors ce qui s’est passé dans la forêt et lui montre la jeune fille inanimée. Le magicien la regarde longuement, puis s’agenouille à ses côtés pour détailler sa plaie. Au bout de quelques instants, l’elfe demande:
- Vous pensez pouvoir la sauver ?
- Je ne sais pas, répond le magicien. Je vais faire ce que je peux. Mais il faut d’abord désinfecter cette plaie.
Il dégaine une dague et perfore doucement la plaie. La jeune fille tressaille quand la lame entaille sa peau, puis le magicien évacue le pus accumulé dans la plaie. Il la frotte doucement pour bien la nettoyer, puis commence à parler dans une langue incompréhensible. La blessure se referme pour ne laisser qu’une marque rouge, mais propre. Le magicien dit:
- Je ne sais pas si elle s’en sortira. J’ai nettoyé la plaie et l’ai refermée pour qu’elle ne s’infecte plus, mais j’ignore quelle quantité de sang elle a perdu et depuis combien de temps elle est dans cet état.
- Espérons que ça ira… souffle l’elfe.
Il s’agenouille à côté de la jeune fille à la place du magicien, qui se redresse. Avec un bout de tissu humide, il nettoie le visage couvert de cendre de l’inconnue: sa peau pâle apparaît alors, révélant une beauté éclatante. Devant ses traits fins et son air d’ange, Legolas sent un sentiment étrange l’envahir. Il veut à tout prix sauver cette jeune elfe, qu'il ne connaît pas.
Plongé dans ses pensées, il sursaute quand il voit les paupières de la jeune fille tressaillir légèrement. Elle ouvre légèrement les yeux. Legolas se penche vers elle pour qu’elle puisse le voir. Il est émerveillé par ses yeux dorés. La jeune fille demande, d’une voix cassée:
- Qui… êtes… vous?
Sa voix est très faible, mais l’elfe est content de l’entendre. Il sourit doucement.
- Ne t’inquiète pas, lui répond-il, nous te soignons.
Elle esquisse un léger sourire.
- Merci… souffle-t-elle en refermant les yeux.
Elle s’endort dans les bras de Legolas, apaisée par une pensée: “Je suis en vie”.