Les contes de l'Oie Saoule
La maîtresse des herbes.
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A l’auberge de l’Oie Saoule…
Carré dans un fauteuil près de l’âtre, un gros hobbit pérorait, tirant de temps à autres une bouffée de sa luxueuse pipe en émail. Son large embonpoint de personnage cossu confirmait son ton assuré de chef de clan, qui ne souffrait aucune contradiction :
-« Que nenni ! C’est Tobold Sonnecor, mon aïeul, qui inventa l’art de pétuner avec l’herbe à pipe, il y a près de deux cents ans dans le Quartier Sud ! Les plus belles plantations se trouvent évidemment là-bas, de Longoulet aux rives du Brandevin, autour du manoir familial. »
Harold Sonnecor ne tarissait pas d’éloge pour son glorieux ancêtre, qui avait mis au point les méthodes de coupe, de séchage et de conservation des herbes, tout en inaugurant un art de vivre à la mode hobbite. A chaque génération, une sélection rigoureuse des plants permettait une progression de la qualité des feuilles, et parfois, quelque innovation fameuse, comme le rouleau de feuilles d’herbe-à-pipe.
Il s’agissait d’une technique secrète consistant à rouler sur elles-mêmes, avec un savant chevauchement, plusieurs feuilles de qualité exceptionnelle et de variétés subtilement assorties. Le rouleau obtenu permettait de fumer l’herbe-à-pipe… sans pipe, mais avec un raffinement inégalable. Encore fallait-il couper avec discernement l’extrémité du rouleau, et disposer du coupe-feuille approprié, car une coupe incorrecte ruinait le tirage du précieux objet. A l’époque de Maîtres Finran et Gigolet, les rouleaux d’herbe-à-pipe constituaient un luxe inouï, que se réservait maître Harold, le fils de leur ingénieux inventeur.
Mais ce soir-là, trônant dans la grande salle au milieu de larges volutes blanches, Harold glorifiait un autre ancêtre, ou plus exactement une aïeule, la mère de Tobold.
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La Comté, Quartier Sud, Les hauts reculés…
Assise sous des brassées d’herbes suspendues aux poutres de son échoppe, la robuste hobbite toisait son patient d’un air goguenard :
- Alors Agénor, comme ça tu as épousé la petite Pâquerette ?
- Ah, pour sûr, c’est une belle fille… Et vivace avec ça !
- Mais qu’est-ce qui t’a pris, bougre de rogaton goutteux ? On n’épouse pas une jeunette à ton âge !
- Ah mais, sauf vot’ respect, l’affection, ça se commande point !
- L’affection ! Voilà bien tout ce que tu peux attendre, vieux grigou !
- Ben justement, si ça pouvions êt’ l’effet d’vos bontés…
- Oui, quoi, qu’est-ce que tu veux ? Je te préviens, je ne te donnerai pas de philtre d’amour !
-Oh-là, non, pensez ! J’voudrions juste un petit remontant… Enfin, de quoi me remonter l’ardeur dans le bon moment, si vous m’suivez…
Alchemille Sonnecor avait très bien compris. Elle soupira, devant l’air piteux du fermier de Lagrenouillère, un célibataire endurci qui avait enfin, semblait-il, trouvé à employer sa fortune.
- Et qu’est-ce qu’elle en pense, Pâquerette ?
- Ah ben, elle est pas contre… Forcément… Parce qu’elle voudrait bien des petits hobbits… Et pis moi itou… Alors si vous pouvions me donner quèques herbes…
- Laisse donc les herbes ! Dans ton cas, Agénor, il faut quelque chose de plus revigorant. Voilà ce que tu vas faire…
Au fond de son officine, Alchemille fouilla sur les étagères, écartant pots de terre et sacs de jute, où se trouvaient serrés ses trésors d’herboriste. Elle n’était pas abusée par l’alibi de la descendance, mais elle confia à son patient, deux bourses de cuir reliées par une cordelette :
-Voici des suites de sanglier séchées, réduites en poudre. Tu dois en délayer deux pincées dans le bouillon d’un vieux coq. Et puis Pâquerette et toi, vous avalez le bouillon à jeun, chaque soir de pleine lune : les enfants naîtront chez vous tous les neuf mois !
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A l’auberge du Dragon Vert, à Lézeau, un pilier de bar éméché tentait encore une fois de soutirer ses secrets à la mère Alchemille.
- Des herbes pour combattre le « coma idyllique » ? Et puis quoi encore ? Je vais t’en donner un, de secret, moi ! Et tu vas voir, ton idylle va se remettre d'aplomb après ça !
La solide hobbite, amusée mais feignant la colère, empoigna le drôle par le col et le traina dans la cour, où il termina dans l’abreuvoir aux cochons.
- Tu vois ? Quand tu as bu trop de bière, pas besoin d’herbes, tu rajoutes beaucoup d’eau ! Dedans et dehors !
Joignant le geste à la parole, elle plongea sous l'eau fraîche la tête du patient récalcitrant, qui but copieusement la tasse !
- Alors maintenant, tu barbotes quelques minutes, et puis tu vas te laver et te sécher !
Devant l'air penaud et suffoquant du galopin, elle ajouta d'un air plus maternel :
- Bon, voilà la partie délicate du secret idyllique, écoute bien ! Tu vas cueillir quelques fleurs et tu rentres chez toi. Ta femme va d'abord t'enguirlander, mais au fond ça lui fera plaisir. Si tu es bien gentil, les choses s'arrangeront peut-être...
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Un petit hobbit se pelotonnait sur ses coussins remplis de son. Sa famille réunie au grand complet sous le chaume bas, le veillait, grave et silencieuse, à la lueur d’une pauvre chandelle. À son chevet, la vieille rebouteuse psalmodiait des rimes entêtantes en s’acharnant de son pilon sur une préparation peu ragoûtante… Sur le lit bourré de paille, des sifflements douloureux accompagnaient le drap qui montait et descendait doucement sur la frêle poitrine du bambin.
Alchemille, rassurante, sourit en réponse au regard inquiet du petit, en écrasant entre ses rudes paumes, quelques fleurs séchées d’un beau bleu vif, au-dessus de son bol de mixture bouillante :
- Ne t’inquiète pas ! Tu vas respirer ça chaque fois que ta gorge siffle ! Et la lune prochaine, il y aura moins de pollen, tu verras, ça ira beaucoup mieux !
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Lorsque Alchemille avait atteint la soixantaine, on avait commencé à la qualifier de « bien conservée ». Il est vrai qu’elle n’était alors pas plus laide, qu’elle n’avait été à vingt printemps ! Son visage joufflu, un peu ingrat, mais sympathique, énergique et rassurant, n’avait pas pris une ride. Une ritournelle aux lèvres, elle parcourait toujours d’un pas alerte les landes de la Comté à la recherche de ses herbes, et les chemins du quartier Sud, au service des nécessiteux et des malades.
Naturellement, l’on mit l’endurance et l’apparence juvénile de la guérisseuse sur le compte des herbes médicinales et des onguents compliqués qu’elle confectionnait dans son trou. Mais l’irascible Maîtresse des herbes refusa toujours de confier ses secrets de jouvence.
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Penchée sur sa patiente replète, Alchemille Sonnecor s’exclama avec bonne humeur:
- Alors comme ça, ma petite Mélisse, tu te sens faible et tu veux un « compliment alimentaire » ? Hé bien en voilà un : Toutes mes félicitations, car tu es enceinte ! Pas étonnant que tu aies faim en permanence malgré ta silhouette épanouie ! Ton bon-à-rien de mari a enfin produit quelque chose d’utile !
Grandeurs et servitudes de l'herboriste, dans la Comté, se compliquaient souvent des charges d’accoucheuse et de soigneuse. Mais ce qu’Alchemille appréciait par-dessus tout, c’était sa fonction auto-proclamée de redresseuse des désordres conjugaux.
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Le jeune Brandebouc se tortillait devant Alchemille, triturant son chapeau avec nervosité. La redoutée hobbite avait une réputation d’excentricité et d’autorité. Mais elle connaissait son affaire et nul ne savait les plantes aussi bien qu’elle.
- Tu veux devenir herboriste ? Et que crois-tu que je puisse faire d’un oisif nanti comme un cadet Brandebouc ?
Le jeune hobbit, penaud et rouge comme une pivoine, allait se retirer lorsque l’irascible Maitresse des herbes se ravisa :
- Au fait, tu as bien accès au portail de la Vieille Forêt ?[1] Alors je vais te donner ta chance !
Le cadet Galadoc Brandebouc fut envoyé fourrager au-delà du Brandevin, car l’on dit que pouvaient s’y trouver des espèces rarissimes, sous les frondaisons aux abords du Tournesaules…
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L’accouchement de Mélisse avait été un long combat. Mais enfin, au petit matin, la jeune maman, épuisée, tenait dans ses bras un beau petit hobbit bien rose, dont les mignons petits pieds se couvraient déjà d’un épais duvet brun.
Alchemille, rangeant ses fioles et son fourbi d’accoucheuse, lança négligemment :
- Elle s’appellera Piloselle ! Ça lui ira très bien !
Puis, ignorant l’air indigné de la primipare[2], la maîtresse des herbes se tourna vers le bon-à-rien de papa, qui était complètement abasourdi, lui prit des mains son remontant et se rinça le gosier avec le tord-boyau !
Et elle s’en fut tranquillement vers sa tournée des malades du jour…
La maîtresse des herbes donnait d’autorité, aux enfants qu’elle mettait au monde, les noms de plantes qui l’inspiraient. C’était là son étrange et seule exigence…
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- Ah, Maître Agénor, c’est toi ! Je ne t’avais pas reconnu avec cette tignasse de sanglier ! Comment se porte Pâquerette, ses varices ne la font pas trop souffrir ? Et comment vont Larmoise, Bugrane, Marjolaine, Bardane, Laubier, Busserole, Gattilier, Hysope et Chélidoine ? Et les triplés, Aspérule, Astragale et Agripaume, ne vous font pas trop de soucis ?
- Y vont tous à vermeil, grâce vous soyons rendue ! Mais voilà, Bonne Mère… Vous trouvions pas que douze enfants, c’est peut-êt’ assez ?
- …
Alchemille n’avait pas l’intention de faciliter la tâche au vieux fermier. Elle s’enfonça dans son fauteuil et croisa les bras d’un air revêche.
Agénor continua laborieusement :
- Bonne Mère, je n’arrive plus à dormir. Les bourses[3] sont vidées depuis longtemps, mais ma Paquerette est fort fougueuse et… Je voudrions vous demander un remède pour… remettre les choses dans leur ancien état.
Alchemille considéra Agénor avec commisération :
- Et qu’est-ce qu’elle en pense, Pâquerette ?
- Ben, les enfants la fatiguent beaucoup, mais elle en redemande…
- Bon, revenez me voir ensemble, nous allons arranger cela. Je vous la donnerai, cette précieuse recette, pour calmer vos transports. Mais où l’ai-je mise ?
Il avait fallu, quelques années auparavant, qu’Alchemille en donnât à feu son mari. Peut-être avait-elle d’ailleurs un peu forcé la dose...
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La ravissante jeune hobbite baissait ses yeux embués. Evidemment, il n’était même pas nécessaire de l’ausculter, elle se trouvait dans des « [4]circonstances intéressantes ». C’est toujours vers Alchemille que se tournaient les pauvresses embarrassées, même si elles répugnaient à s’aventurer jusqu’à sa chaumière perdue dans les landes des Hauts Reculés.
La Maitresse des herbes tapota gentiment la main de la jeune hobbite, qui tendait vers elle son minois anxieux :
- Ne t’inquiète pas, je vais arranger tout ça !
- Alors vous allez me donner des herbes ?
Alchemille hocha la tête, se leva et prit son solide bâton de marche, celui dont le talon était ferré de frais. Puis, se tournant vers la jeune fille, elle lui lança un clin d’œil :
- Oui, c’est pour chasser la mauvaise herbe ! Attends-moi ici !
Et elle sortit.
Deux heures plus tard, Alchemille revenait, tirant par l’oreille un chenapan, du même âge que la jeune fille. Elle les avait vus trainer ensemble suffisamment souvent, pour être à peu près sûre de ne pas se tromper de père…
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Alchemille émergea de sous le chaume :
- Oui, c’est bien ça ! De vilains parasites ont envahi votre toiture…
À la table des Levret, on se rassura. La maîtresse des herbes semblait optimiste ; elle allait trouver remède à cette situation embarrassante.
Pendant un moment, les voisins, les amis, les cousins, qui s’invitaient régulièrement aux soupers de Grand-mère Levret, avaient douté que l’hygiène des repas prodigués, pût être maintenue. Pensez ! On avait trouvé d’étranges bestioles dans la soupe et le pain !
Mais à présent, les convives soupiraient d’aise, d’autant que Grand-maman était une cuisinière réputée…
L’énergique Maitresse des Herbes ordonna une fumigation, avec de l’écorce de chêne et des excréments de renard, que durent patiemment collecter et sécher son fils et son assistant Galadoc – le cadet Brandebouc, vous vous souvenez ?
L’odeur âcre persista longtemps dans la chaumière. La famille Levret fut un peu incommodée, mais les parasites n’y résistèrent pas.
Et par la même occasion, Grand-mère Levret fut également débarrassée de ses pique-assiette, bouches surnuméraires qui se trouvaient trop souvent encombrer son smials à l’heure des repas !
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Galadoc s’en revenait une fois encore de la Vieille Forêt. Cette fois il ramenait de tendres pousses de quenouilles. Le cadet Brandebouc geignait : la journée avait été terriblement éprouvante…
- Mais quel empoté, celui-là, ronchonnait Alchemille.
Cette fois il prétendait même que les souches le long du Tournesaules faisaient des blagues de fort mauvais goût…[5]
Devant tant de mauvaise foi, la Maîtresse des Herbes se dut de sévir :
- Non, je ne te dirai point ce que l’on peut préparer avec ces plants ! Contrairement à eux, tu n’es pas encore mûr !
Alchemille, en vieillissant, devenait de plus en plus secrète et autoritaire, mais elle semblait détenir un élixir de longévité, un secret de résistance, un mystère de vie.
Jamais pourtant on ne le lui fit dire…
Pas même, semble-t-il, son fils Tobold, qui pourtant partageait sa passion pour les simples.
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Tobold, le fils d'Alchemille, avait toujours été sa seule faiblesse. La guérisseuse surprenait souvent le garnement, rêvant aux alouettes, allongé à flanc de colline.
Il flânait oisif par les bois, ramenant à sa mère, pour se faire pardonner, les plants qu’il ne savait identifier. Un matin d’été, il revint au trou, l’air hagard et le regard rêveur. Il avoua seulement s’être égaré dans un rêve, allongé sur un coteau de Longoulet, dans un champ de Galenas douce qu’il affectionnait particulièrement.
Alchemille le surveilla de plus près, et tenta de lui inculquer le métier avec plus de rigueur.
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Tobold, fantasque et inventif, ne donnait guère l’impression d’assimiler les leçons de sa maman.
Pourtant il n’en perdait pas une miette, mais il inventoriait ses connaissances d’une façon critique et inédite, bien loin du morne et patient catalogue de l’intraitable Alchemille.
C’est ainsi qu’un jour, il étonna son austère professeur en lui soumettant une théorie personnelle. Au fil des ans, en analysant la partie la plus efficace de chaque plante, il s’était aussi interrogé sur la façon la plus profitable d’en faire absorber la quintessence.
Tobold avait répertorié les différents modes d’administration des remèdes, discutant des avantages et des limites de l’ingestion des tisanes, de l’incorporation de poudre aux aliments, des bains de bouche ou gargarismes, des fumigations ou des inhalations, des cataplasmes à appliquer sur la peau, des lotions à frictionner, des bains thérapeutiques, etc.
Après maintes expérimentations, il était parvenu à la conclusion que l’inhalation du remède sous forme de vapeurs, assurait dans bien des cas la diffusion la plus rapide du principe actif.
Un seul autre mode d’administration pouvait concurrencer cette efficacité, mais au prix de réticences insurmontables chez la plupart de leurs patients : le lavement !
C’est dire s’il est heureux que Tobold Sonnecor, génial inventeur de l’art de fumer la pipe, se soit plutôt spécialisé dans les ronds de fumée !
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A l’auberge de l’Oie saoule…
- Mais alors, Maître Harold, nous direz-vous enfin le secret de la redoutable Alchemille ?
- J’aimerais pouvoir le faire ! Mais tout ce que mon père a pu découvrir, tient dans ces quelques lignes, tirées du testament de l’aïeule. Comprenne qui pourra :
Je puis promettre l’usufruit de mon secret tant convoité, à qui suivra les préceptes ci-devant : Le Maitre des herbes, scrupuleux des règles de son art, collectera et préparera lui-même ses herbes, en variant leur provenance afin d’assurer leur pérennité, éprouvera toutes ses potions sans en abuser, et révélera l’absence de secret à ceux qu’il en trouvera dignes.[6]
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NOTES
[1] Le clan Brandebouc a élevé une haie pour se protéger des créatures de la Vieille Forêt, et ont bâti un portail pour y accéder lorsque le cœur leur en dit. Bien entendu, le maître du Clan en garde prudemment la clef.
[2] Mère d’un premier enfant.
[3] Celles qu’Alchemille avait prescrites au couple, ou celles d’Agénor ? Mystère !
[4] L’expression « les circonstances » désigne, dans le langage plein d’euphémismes des commères hobbites, l’état incertain d’une hobbite qui soupçonne une grossesse. Lorsqu’il n’y a plus aucun doute, il s’agit alors de « circonstances propices ». Lorsqu’intervient la déception ou le soulagement d’une fausse alerte, l’on parle dans ce cas de « circonstances illusoires». Les cas de fausse-couches, rares chez les hobbits, portent le nom terrible de « circonstances funestes ».
[5] Sans doute la lectrice se rappelle-t-elle les déboires de Merry et Pippin, avec un saule de la Vieille Forêt…
[6] Gandalf, si on l’interrogeait sur cette petite énigme, ferait peut-être l’hypothèse que le seul véritable secret de jouvence est d’aimer son métier, de faire de l’exercice, de se nourrir de façon variée et avec mesure, et surtout de ne pas imaginer qu’il y a d’autre secret.