La légende d'Ardaràca

Chapitre 16

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Elles avaient couru sous leur forme de louves durant toute la journée et une bonne partie de la nuit. Lithariel avait entreprit de rallonger leur chemin en passant par les terres sauvages ce qui pour Arya avait une seule et unique signification ; Elle avait prévu de faire un arrêt en Ardaràca. La ràca ne s’était pas obstinée quant à la décision de sa mère et même si cette dernière ne lui avait pas dit directement qu’elle prévoyait faire escale dans son royaume Arya était certaine que cela allait être le cas. Elles s’arrêtèrent finalement un peu avant les première lueurs du jour, pour des louves d’un tel âge il était tout à fait normal de passer plusieurs jours sans dormir ni manger. S’arrêter pour se reposer était une toute autre chose, elles avaient tout de même besoin de prendre une pause de temps en temps.

«Pourquoi allons-nous en Ardaràca ?» Demande Arya d’un ton sec alors qu’elle venait de retrouver sa forme elfique. «Cela allonge notre route de plus d’une journée.» Ajoute-t-elle en laissant paraitre une légère frustration dans sa voix.

Lithariel avait déjà repris sa forme d’elfe. «Par les Valar, cesse de te plaindre Arya!» Dit-elle avant de lâcher un long soupir. «Tu m’as demandée une armée alors nous allons t’en chercher une.» Ajoute-t-elle pour expliquer sa décision.

La jeune ràca resta surprise face aux dires de sa mère, elle força finalement les sourcils. «Vous allez me donner une armée juste comme cela ?» Demande-t-elle d’un air perplexe. «Sans tortures ni chantage ? Sans conditions, et sans rien me demander en échange ?» La questionne-t-elle.

Elle se tourna vers sa fille d’un air stupéfait. «Ton opinion de moi est un peu exagérée tu ne trouves pas ?» Lui demande-t-elle en fronçant les sourcils à son tour. «T’ai-je déjà fait une telle chose auparavant ?» Lui demande-t-elle en s’asseyant près du feu qu’elle venait d’allumer.

Arya reste plantée debout devant sa mère puis elle arqua un sourcil. «Désirez-vous réellement que je vous en parle ?» Lui demande-t-elle en faisant référence à la séparation qu’elle lui avait infligée quelques siècles plus tôt.

La mère garda le silence pendant quelques secondes face à la question de sa fille. «Épargne moi ce caprice je t’en prie.» Lâche-t-elle finalement sur un ton arrogant en sachant très bien de quoi elle voulait parler. «Finiras-tu un jour par revenir de cette histoire ? J’ai agi ainsi pour ton bien, Arya, et rien d’autre.» Ajoute-t-elle en soupirant.

Elle lâcha un petit rire narquois avant de s’asseoir en face de sa mère. «Si vous auriez réellement voulu mon bien, il y a longtemps que vous vous seriez jeté du haut d’une falaise.» Dit-elle sur un ton sérieux en attrapant une brindille sur le sol.

Lithariel haussa les sourcils en entendant les paroles de sa fille unique. «La fille dont toutes les mère rêves d’avoir.» Dit-elle sur un ton des plus sarcastiques en cherchant le regard d’Arya. «Depuis combien d’années est-tu aussi haïssable ma fille ?» Lui demande-t-elle en abandonnant son idée de croiser son regard. 

Arya jouait brusquement avec la petite brindille qu’elle avait ramassée, elle avait les yeux rivés sur le sol. «Depuis la journée où vous avez menacé de tuer celui que j’aimais.» Dit-elle comme si c’était tout à fait normal qu’elle ait fait cela. «Et que j’aime toujours…» Ajoute-t-elle après un court silence.

La reine laissa paraitre un léger sourire. «C’est une chance qu’il ne soit plus de ce monde, alors.» Dit-elle lentement comme pour être certaine qu’Arya comprenne le sens de sa phrase. «Tu trouveras mieux…» Ajoute-t-elle avec insistance.

Elle leva la tête rapidement avant de répondre. «Non, c’est ça le problème justement.» Lui dit-elle en ignorant les premiers propos de sa mère. «Je ne veux personne d’autre…» Lui rappelle-t-elle en haussant les épaules doucement.

Lithariel roula les yeux en soupirant. «Allons Arya.» Commence-t-elle en la regardant. «Il n’est pas noble de la part d’une future reine de refuser d’engendrer des héritiers pour le trône.» Lui dit-t-elle d’un air hautain.

Arya haussa les sourcils. «Et bien ce sera le cas.» Lui dit-elle sèchement en perdant patience. «Puis mon oncle pourra très bien nous fournir un héritier.» Dit-elle en détournant le regard. Elle savait très bien que cette pensée allait énerver sa mère.

La reine la fusilla du regard. «Ne me parle pas de cet… Abomination.» Crache-t-elle en faisant référence à son frère. «De toute façon cela est impossible, il n’est pas de sang royal.» Informe-t-elle comme si elle lui apprenait quelque chose de nouveau.

Elle posa les yeux sur sa mère en haussant les épaules. «Pourtant il se débrouille très bien à la tête d’un royaume.» Dit-elle en prenant le risque de recevoir une gifle. «Il en a plus fait pour moi au cours de ma vie que vous-même, je lui confierai l’Ardaràca sans hésitation.» Ajoute-elle dangereusement.

Lithariel resta silencieuse pendant un très long moment. «Reprenons notre route.» Dit-elle simplement en ignorant les paroles de sa fille. Même si cela était surprenant, Arya avait peut-être réussit à toucher une partie sensible de sa mère.

X

Gandalf chevauchait vers Minas Tirith alors que Belle, Legolas, Gimli et Aragorn attendaient sagement à Edoras le déclanchement des feux d’alarmes du Gondor. Belle avait évité de croiser Éomer depuis la veille et c’est pourquoi elle avait insisté auprès de l’elfe et du nain de rester à l’intérieur durant tout l’avant-midi. Cela n’avait pas été la même histoire avec Legolas, comme convenu ils avaient faits comme s’il ne s’était jamais rien passé la veille. Alors que Gimli et Belle mangeaient rapidement leur assiette comme s’ils ne s’étaient pas nourris pendant plus d’un siècle, Legolas les observait d’un air dégouté. L’elfe voyait Belle manger de la viande pour la première fois depuis le début de leur voyage, il ne se gênait pas pour la fixé avec insistance.

Alors que Belle entamait son morceau de viande d’une manière assez prononcée, elle remarqua un regard indiscret sur elle. Elle leva la tête doucement vers Legolas en mâchant sa nourriture. «Qu’èche qu’ya ?» Demande-t-elle avec la bouche pleine. [Hey sexy lady :’)] (Qu’est-ce qu’il y a ? – Pour ceux qui ne comprennent pas notre Belle à la bouche pleine.)

Legolas haussa les sourcils en la regardant. «À la table, vous avez autant de manières qu’un nain.» Dit-il en l’observant attentivement, sa remarque n’étant pas un compliment. «Comment faites-vous pour manger autant de viande ?» Demande-t-il d’un air dégouté.

Gimli termina sa gorgée de bière. «Prenez note que ce commentaire était très positif ! Il n’y a pas plus festif que nous, les nains, lors d’un repas.» Intervient Gimli en s’adressant à Belle au sujet du commentaire de Legolas. Il déposa brusquement sa chopine sur la table pour continuer à manger.

Belle avala sa bouchée avant de rire à la remarque de Gimli. «Vous, vous ne mangez bien que de feuilles, et on ne se plaint pas.» Dit-elle avec humour avant de retourner à son morceau de viande, elle prit une autre bouchée de ce dernier avant de continuer. «Chela doit être pour cha que fotre chens de l’humour laiche à déchirer.» Dit-elle avec la bouche pleine une seconde fois. (Cela doit être pour ça que votre sens de l’humour laisse à désirer.)

L’elfe fronça les sourcils en ignorant le fait qu’elle parlait toujours la bouche pleine. «Mon sens de l’humour est très bien.» Dit-il d’un air insulté. «Et je ne mange pas de feuilles.» Ajoute-t-il en dévisageant Belle. Il la regardait attentivement en attendant sa réponse.

Gimli venait de terminer de manger sa pièce de viande. «Il ne mange pas que des feuilles, il mange des feuilles et de la terre.» S’empresse-t-il de dire avant de lâcher un rire agaçant en regardant Belle. «Je ne serais pas surpris non plus qu’il se rassasie avec la mauvais herbe.» Ajoute-t-il après avoir pris une grande gorge de bière.

Belle lâcha un rire aux remarques du nain puis elle tourna la tête vers Legolas. «Vous ne pouvez rien nous cacher Legolas, j’ai vu ce que mangent les elfes lors de mes quelques séjour à Fondcombe.» Dit-elle en mettant le reste de son morceau de viande dans son assiette. «J’ai goûté à votre nourriture mais je parie que vous ne goûterai jamais à la nôtre.» Ajoute-t-elle en lui offrant un regard entrainant.

Legolas haussa les sourcils en voyant l’air sur son visage. «Est-ce un défi ?» Demande-t-il en insistant sur son dernier mot. Le nain lâche un rôt malpoli avant qu’il ne reprenne. «Vous savez que je ne perds aucun défi.» Dit-il en regardant Belle d’un air de compétition, en ignorant l’impolitesse du nain.

Elle afficha un sourire narquois alors que Gimli s’efforçait de terminer le contenu de sa chopine. «C’est un défi.» Dit-elle toujours avec le même sourire. Elle poussa son assiette devant lui en le regardant attentivement. Le nain l’observait également d’un air peu convaincu.

L’elfe regretta ses paroles alors qu’il observait le petit morceau de viande qu’il restait dans l’assiette de Belle qui était maintenant a sienne. Il prit la pièce de viande entre ses doigts et la regarda avec dégout. «Vous l’aurez voulu.» Dit-il sur un ton peu convaincant. Il ferma les yeux et mis la viande dans sa bouche. Malgré la petitesse du morceau, il mit un temps fou à le mâcher et à l’avaler.

Gimli prit un air surpris. «Je n’en crois pas mes yeux !» Dit-il avec le même air surpris. «Il l’as fait !» Ajoute-t-il alors que l’elfe semblait regretter son geste vu l’air sur son visage. Belle éclata de rire en regardant Legolas.

«C’est vraiment dégoutant !» Se plaint l’elfe sur un ton qui laissait deviner qu’il avait envie de se jeter dans une horde d’orcs. «Je ne mangerai plus jamais une telle chose. Cela a un goût ignoble.» Dit-il en retrouvant peu à peu son air normal.

Belle riait toujours aux éclats alors que Gimli ne perdit pas de temps pour la rejoindre dans son délire. Legolas fronça les sourcils en les voyant se moquer de lui. Il rassura son égo en se disant qu’il avait fièrement relevé le défi que Belle lui avait lancé. Les trois amis restèrent ensembles autour de la table pendant quelques heures de plus avant de finalement goûter à l’air frais de l’extérieur.

X

En moins de deux jours les ràcas atteignirent enfin leur première destination, les montagnes perdues à proximité de Dol Guldur leur étaient bien familière. Ils arrivèrent sur le flan de l’une des montagnes bien rapidement, Lithariel s’attarda sur l’immense paroi rocheuse. Après avoir repris sa forme elfique, elle susurra quelques lignes en elfique tout en tâtant ce qui semblait être un mur. Après quelques secondes, un grondement se fit entendre et laissa un mince sourire apparaître sur les lèvres de la reine. Arya observait la scène avec intérêt, il y avait des décennies qu’elle n’avait pas franchi les portes de l’Ardaràca.

Soudainement, d’immenses portes apparurent dans la paroi rocheuse de la montagne, Lithariel échangea un regard avec Arya juste avant de pousser les grandes portes pour entrer dans leur royaume. Le paysage était magnifique, tout ce qu’il y avait de plus beau dans les trois royaumes elfiques connus étaient rassemblés dans un seul et même endroit. De magnifiques bâtiments découpés dans la pierre tel ceux de Fondcombe, la chaleureuse forêt qui traversait et entourait le grand village tel la forêt d’Or entrait en parfaite harmonie avec les talans de Caras Galadhon et l’intimité comme la splendeur dans les petites maisons en bois tel la grande forteresse de Mirkwood. Le ciel était à découvert, situé au cœur des quatre immenses montagnes qui l’entourait, l’Ardaràca était l’un des plus beaux royaumes jamais construit.

Lithariel avança d’un pas décidé sur le sentier principal qui menait au plus grand bâtiment, les grandes portes se refermèrent derrière elle pour finalement disparaitre dans la paroi rocheuse qui les soutenaient. Les regards se posèrent tous sur elle, il y avait des milliers d’années qu’elle n’était pas venue ici et les habitants de l’Ardaràca semblaient stupéfaits de la voir avancer la tête haute dans l’allée principale. Arya suivit sa mère sans rien dire, elle observa longuement les nombreux ràcas s’incliner au passage de sa mère. Lithariel poussa brusquement les portes de la bâtisse principale, Arya entra rapidement après elle. Deux hommes se tenaient un peu plus loin devant elles, leurs regards montraient la grande surprise qu’ils avaient en voyant la reine entrer dans la salle.

«Sa Majesté Lithariel.» Dit l’un d’eux en s’inclinant longuement devant la reine, l’autre l’imita sans rien dire. «Dame Arya, quel plaisir de vous revoir ici.» Ajoute-t-il en se relevant.

Lithariel arqua un sourcil en le voyant. «Glorfindel.» Elle l’observa de haut en bas l’air perplexe. «Mais que faites-vous donc en Ardaràca ?» Dit-elle alors qu’Arya lui adressa un grand sourire.

Le ràca désigna de la main son compagnon. «Je venais rendre une petite visite à mon frère cadet.» Dit-il en souriant. «Et vous ma reine, qu’est-ce qui vous amène ?» Demande-t-il curieusement.

La reine regarda le jeune elfe blond aux côtés de Glorfindel pendant quelques secondes. «Il tombe bien que vous soyez ici.» Commence-t-elle comme si sa présence la réjouissait réellement. «Les ràcas partent en guerre… Ma fille vous donneras les détails de cette folie.» Dit-elle en désignant Arya.

Glorfindel acquiesça d’un signe de tête. «Je me hâte d’en savoir un peu plus.» Avoue-t-il toujours en souriant. «Vous ne restez pas plus longtemps ?» Demande-t-il à l’égard de la reine qui semblait pressée de partir.

«J’ai quelque chose à vérifier avant de partir, suivez les ordres d’Arya.» Dit-elle simplement avant de tourner les talons et de quitter la salle sans en dire plus. Elle ferma les portes derrière elle, laissant les trois ràcas seuls.

Arya ignora le départ de sa mère et s’avança rapidement plus près des deux ràcas. «Glorfindel, Lórindol, j’ai besoin de votre aide.» Commence-t-elle en arrivant à la hauteur des deux frères. «Vous devez rassembler une armée de ràcas, autant de guerriers que vous le pouvez.» Dit-elle.

Le plus vieux des frères garda le silence, c’est Lórindol qui répondit. «Bien ma Dame, et où devons-nous mener cette armée ?» Demande-t-il sérieusement. Glorfindel resta silencieux, se posant la même question.

Elle semblait réfléchir. «Ils doivent être quelque part au sud-ouest.» Commence-t-elle en se fiant à son instinct. «Dès que vous atteindrez le Rohan lancer un appel, Belle vous répondra et vous rejoindra.» Explique-t-elle en sachant que son amie comprendrait le signal.

Lórindol acquiesça d’un simple signe de tête alors que Glorfindel s’avança. «Puis-je vous demander pourquoi vous ne semblez pas nous accompagner ?» Demande-t-il en haussant les sourcils, impatient de connaitre la réponse.

Un léger sourire apparut sur les lèvres d’Arya en voyant son ami hâteur. «J’ai quelque chose à faire… Je vous rejoindrai dans quelques jours.» Dit-elle simplement en le regardant dans les yeux. «Cette guerre est déjà commencée.» Annonce-t-elle. «Faites parvenir un message au Seigneur Elrond, informez-le de cette nouvelle.» Dit-elle en faisant référence au retour des ràcas.

X

Il ouvrit les yeux difficilement pour s’apercevoir qu’il faisait jour dehors, le chant des oiseaux ne vint pas bercer ses oreilles comme à chaque matin, c’était le silence total. Il resta immobile un moment avant de comprendre que c’était loin d’être le matin, il avait dormi pendant tout l’avant-midi et une bonne partie de l’après-midi. Il avala difficilement sa salive, sa gorge était trop sèche pour qu’il soit ici depuis une nuit. Cela lui avait pris quelques minutes avant de réaliser que le décor autour lui était familier et les mots étaient justes puisqu’il se trouvait dans son lit, dans son talan en Lothlórien. Une douleur atroce lui traversait le corps et lorsqu’il leva le drap qui le recouvrait pour vérifier de quoi il s’agissait, il se rendit compte qu’il ne souffrait pas d’un simple mal de ventre.

Il resta couché dans la même position à essayer de ses remémorer pourquoi il était ici et comment s’était-il fait cette énorme plaie sur le corps. Ses yeux devinrent ronds comme des billes alors que ses souvenirs refaisaient surface. Il se redressa d’une traite dans son lit pour se retrouver en position assise, le torse à découvert. Erreur. Il poussa un énorme cri de douleur en sentant la douleur s’amplifier dans le bas de son ventre, détail qu’il avait oublié sous l’émotion. Il ferma les yeux tout en serrant les dents dans le but de combattre la torture qu’il subissait, il se laissa tomber doucement vers l’arrière en espérant soulager son mal. Sa tête vint s’appuyer contre la grande base de lit en bois, au moment où il rouvrit les yeux en essayant de respirer normalement la porte de la chambre s’ouvrit brusquement pour laisser apparaître un visage familier.

L’elfe qui venait d’entrer se précipita vers le lit. «Par les Valar, Haldir, tu es réveillé !» Dit-il haut et fort en arrivant à la hauteur de son frère, laissant paraitre un air de soulagement sur son visage. «Comment te sens-tu ? Je t’ai entendu crier.» Demande-t-il alors que son visage avait passé de soulagé à inquiet.

Haldir grimaça légèrement avant de répondre. «Orophin…» Dit-il toujours en essayant de calmer la douleur. «Oui ça va… Je… Où est Arya ?» Demande-t-il subitement en réalisant que son amante n’était pas dans la pièce. «Est-ce qu’elle va bien ? Elle était blessée.» Se dépêche-t-il de lui demander pour calmer ses inquiétudes, en plus de son mal.

L’elfe baissa la tête avec tristesse. «Je l’ignore, Haldir…» Commence-t-il avant de prendre une courte pause. «Elle est partie comme une sauvage après que le guérisseur nous ait annoncé ta mort…» Continue-t-il en relevant la tête pour affronter le regard lourd de son frère aîné.

Il écarquilla les yeux. «Comme une sauv…» Il s’arrêta brusquement. «Ma mort ?» Répète-t-il en fronçant sévèrement les sourcils. Il jeta un court regard à ses mains en les levants à la hauteur de ses yeux. «Je ne suis pas mort !» Conclu-t-il finalement en dévisageant son frère.

Orophin haussa les épaules, ne sachant pas trop comment lui expliquer cela. «Il nous as dit qu’il ne te restait pas plus de quelques minutes…» Lui dit-il en insistant sur le ‘’il’’. «À peine trois secondes après qu’elle soit partie, la Dame a fait son apparition. J’ai tenté de la rattraper mais il était déjà trop tard.» S’explique-t-il avec regret.

Haldir se racla la gorge avant de lâcher un soupir de désespoir. «Donc… Tu es en train de me dire que ma fiancée se promène seule quelque part en terre du milieu… Et qu’elle me croit mort.» Conclu-t-il d’un ton sévère en regardant son frère dans les yeux. «Orophin, as-tu au moins la moindre idée de quoi Arya est capable ?» Lui demande-t-il sérieusement.

Il haussa les sourcils. «Ta fiancée hein ?» Répète-t-il sur un ton humoristique. Il mit de côté son humour afin de poursuivre. «Je ne pense pas savoir de quoi elle est capable… De toute manière comme je t’ai dit, il était trop tard lorsque j’ai voulu la rattraper.» Lui rappelle-t-il sur un ton insistant. «Je suis certain qu’elle va bien…» Ajoute-t-il pour tenter de le rassurer.

Il reprit légèrement son calme puis il baissa la tête. «Je l’espère…» Il garda le silence pendant un long moment avant e relevé la tête pour croiser le regard de son frère. «Comment Dame Galadriel a-t-elle fait pour entrer dans For-le-Cor sans se faire repérer ?» Demande-t-il en arquant un sourcil.

Orophin fronça les sourcils. «Ça je n’en ai aucune idée mon frère.» Lui dit-il sur un ton intrigué. «Cependant, lorsqu’elle est arrivée elle semblait déjà avoir été informé de ton état de santé.» Lui apprends-t-il d’un air confus. La Dame avait réellement un don pour tout.

Le gardien de la marche resta silencieux, Orophin l’imita sans trop attendre. Alors que les deux frères se regardaient droit dans les yeux une personne vint frapper à la porte du talan. Comme Haldir ne pouvait se lever c’est son frère qui alla ouvrir sans discuter. De la chambre on ne voyait pas l’entrée du talan mais Haldir entendait son frère parler avec quelqu’un d’autre, une voix de femme. Il pria pendant quelques instants que cette personne soit Arya mais même avec tout l’espoir du monde il savait que cela était impossible. La ràca devait être déjà bien loin à l’heure où il était et comme elle le croyait mort, Arya n’avait aucune raison de venir en Lòrien. Il lâcha un léger soupir en fixant le plafond de la chambre, comment allait-t-elle ? Haldir se rappelait très bien qu’elle avait été blessée alors que lui tenait à peine sur ses jambes mais son souvenir était trop vague pour qu’il puisse évaluer la gravité de sa blessure. Et si elle avait été blessée une seconde fois ? Pourquoi avait-elle quitté le Gouffre de Helm ? Ce n’était pas du tout le genre d’Arya de déserter au beau milieu d’une bataille. Ses déductions lui rongèrent l’esprit, tant de questions lui venaient en tête.

Il se remémora ses derniers moments avec Arya, le moment où il lui avait demandé de l’épouser, ses lèvres sur les siennes, leurs doigts qui s’effleuraient juste avant la bataille… Il lâche un second soupir puis son cœur se pinça quand l’idée de ne plus jamais la revoir lui traversa l’esprit. Il ne devait pas penser à cela, pas maintenant alors qu’il l’avait retrouvé après tant d’années d’attentes. À partir de ce jour elle était à lui, rien qu’à lui et au fond de son cœur il savait qu’il allait la retrouver et l’épouser.  

«Haldir.» Prononça une douce voix qui vint le sortir de ses pensées. Lorsqu’il baissa la tête Galadriel se tenait devant lui et elle lui adressait l’un de ses plus beaux sourires, probablement car elle avait vu ses dernières pensées. «Comment allez-vous ?» Demande-t-elle alors qu’il semblait être revenu dans l’instant présent.

Il couina légèrement en sentant sa douloureuse blessure. «J’ai déjà été en meilleure forme, ma Dame.» Lui dit-il honnêtement. Galadriel souriait toujours. «Je m’inquiète pour Arya.» Avoue-t-il bien qu’elle ne devait pas l’ignorer.

La Dame souriait toujours, elle resta silencieuse quelques instants avant de lui répondre. «Je le sais.» Commence-t-elle en laissant graduellement disparaitre son sourire angélique. «Elle va bien. Elle est en route pour les brandes desséchées…» Explique-t-elle dans un calme immense. «Avec sa mère.» Ajoute-t-elle aussi calmement.

Haldir serra les dents en entendant cette nouvelle. «Je dois la retrouver.» Dit-il calmement en la regardant. «Elle me croit mort.» Ajoute-t-il avec tristesse. Il avait un regard suppliant, il n’avait que pour seule envie de retrouver sa belle. Il ignora la douleur avec difficulté.

«Je le sais, cela aussi.» Dit-elle calmement en regardant l’endroit où se trouvait la blessure du gardien, elle savait que malgré les efforts qu’il mettait pour ignorer le mal, sa blessure le faisait souffrir. «Il ne serait pas sage de retrouver Arya maintenant. Elle a certaines choses qu’elle doit régler avec sa mère.» Lui explique-t-elle en relevant les yeux vers lui.

Il avala difficilement sa salive en entendant les paroles de la Dame. «Elle reviendra vivante ?» Sa question ressemblait plus à une exclamation. Il avait toujours ce regard suppliant lorsqu’il parlait de la vie d’Arya. «Dites-moi qu’elle survivra.» L’implore-t-il en sachant qu’elle avait vu certaines choses.

Galadriel laissa paraitre un petit sourire avant de répondre. «Vous vous retrouverez lorsque le temps le voudra.» Dit-elle sans plus de détails. «Je ne peux me prononcer sur de telles choses, Haldir.» Lui explique-t-elle gentiment. Elle avait toujours son regard perçant dans le sien.

Il tentait de rester calme, ne sachant pas trop si cela était positif ou négatif. «Je comprends.» Dit-il en détournant les yeux. «Je lui ai demandé de m’épouser… Avant que tout cela n’arrive.» Lui confie-t-il sur ce qui semblait plus être un ton joyeux que triste.

La Dame lui offrit à nouveau ce grand sourire réconfortant qu’elle savait si bien faire. «Je le sais aussi.» Lui dit-elle en lui laissant croire qu’elle observait ses pensées depuis un long moment. «Et vous le ferez.» Ajoute-t-elle subitement avant de prendre le drap qui recouvrait le gardien entre ses doigts. «Je dois regarder votre blessure, elle semble ne pas guérir aussi bien que prévu.» Annonce-t-elle sur un ton des moins inquiétants, malgré que cela le soit.

Haldir acquiesça d’un signe de tête avant de la laisser faire, il avait confiance en les capacités de la Dame Galadriel et c’est pourquoi il n’avait eu aucune hésitation. Elle inspecta sa blessure pendant plusieurs minutes, le gardien serrait les dents pour oublier la douleur. Galadriel appliqua un baume sur sa blessure avant de dire quelques phrases en haut elfique, elle remonta le drap après quelques minutes et ordonna au gardien de dormir. Malgré la présence imposante de Galadriel qui restait assise sur la chaise près de son lit, il réussit à trouver le sommeil en moins d’une heure. Alors qu’il était endormi et qu’il ne pouvait entendre rien d’autre que ses rêves, la dame se pencha vers lui. Elle lui murmura quelques phrases à l’oreille même si elle savait qu’il y avait un risque qu’elle l’entende. Haldir n’était pas conscient et les phrases de Galadriel passèrent dans son rêve, elle lui disait qu’elle savait qu’il retrouvera Arya dans quelques temps malgré la douleur que lui infligeait l’attente, qu’il l’épouserait peu de temps après qu’elle soit couronnée reine d’Ardaràca et qu’il règnerait à ses côtés pendant plusieurs millénaires. Même si pour lui ces paroles étaient apparues dans un rêve, son cœur s’emballait à l’idée que tout cela se produise. Galadriel sourit en voyant l’air sur son visage changer alors qu’il dormait profondément puis elle quitta le talan.

X

 «La maison est derrière, le monde est devant...Nombreux sentiers ainsi je prends...A travers l'ombre, jusqu'à la fin de la nuit.Jusqu'à la dernière étoile qui brille.Brumes et nuages, noyés dans l'obscurité...Tout va se mêler... Tout va... se mêler.»

X

Arrivés au campement depuis quelques heures seulement, Legolas, Gimli et Belle marchaient entre les tentes en silence. La tension montait dans l’air, la guerre était proche. «Les chevaux sont agités, les hommes silencieux.» Fit remarque Legolas pendant qu’ils arrivèrent à la hauteur d’un guerrier.

Belle baissa la tête lorsqu’elle reconnut Éomer. «La tension monte à l'ombre de la montagne.» Expliqua ce dernier en posant la selle sur sa monture. Il jeta un regard vers Belle qui semblait l’ignorer, Éomer se tourna et continua ses activités.

Gimli leva la tête vers ses deux amis, ignorant le cavalier du Rohan. «Pas assez d’homme se sont présentés, nous ne vaincrons pas les ténèbres.» Broncha le nain en fronçant les sourcils. Hélas il avait raison, si peu d’hommes ne pourraient gagner cette bataille.

La jeune ràca sourit gentiment. «Ne vous inquiétez pas, maitre nain. Arya reviendra.» Dit-elle confiante en tournant le regard vers Gimli qui se tenait à côté d’elle. «J’en suis certaine.» Ajoute-t-elle pour avoir l’air crédible d’avantage.

Legolas lâcha un petit soupir. «Nous n’en doutons pas, Belle.» Commence-t-il en attirant le regard de la ràcas vers lui. «La question est de savoir si elle reviendra à temps. Nous devons partir à l’aube.» Dit-il avec inquiétude, sans espoir dans les yeux.

Le nain ajouta quelques mots. «Puis comment pourrait-elle rassembler une armée de plus de vingt milles… Personnes en si peu de temps ?» Demanda le nain en haussant les sourcils. «Êtes-vous si nombreux de votre race ?» S’empresse-t-il de demander.

Belle hocha la tête de gauche à droite. «Il n’est pas question de la race, il est question de la reine.» Dit-elle en laissant l’elfe et le nain perplexe. «Si elle réussit à convaincre sa mère de participer à cette guerre, le dragon nous viendra en aide.» Explique-t-elle.

Legolas haussa les sourcils peu convaincu. «Et quelles sont les chances qu’elle bénéficie des services de sa mère ?» Lui demande-t-elle par curiosité. Un silence s’installa pendant que Belle semblait réfléchir.

«Je l’ignore… Minces.» Finit-elle par dire avec tristesse. «La reine n’est pas intervenue dans une guerre depuis beaucoup de millénaires.» Avoue-t-elle à l’égard de ses deux amis. «Mais Arya peut se montrer convaincante… Je l’espère.» Ajoute-t-elle en baissant le regard vers le sol.

À suivre…

Bon, comme c’est un peu court pour en faire une annexe, je vous poste quelques infos ici.

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Glorfindel

Glorfindel reste à peu près le même personnage que dans le récit original sauf sur le fait qu’il est un ràca et quelques autres détails. Il n’était pas présent non plus au conseil d’Elrond.

Il ne réside plus en Ardaràca depuis que la reine n’y est plus, sa famille est toujours là-bas et c’est pourquoi il y passe de temps en temps.

Il est plus vieux qu’Arya mais plus jeune que Lithariel. C’est lui qui a enseigné le maniement des armes à Arya lorsqu’elle était plus jeune et qu’elle vivait toujours en Ardaràca. Il était le capitaine de la garde également à ce moment.

Nous reverrons Glorfindel dans la fiction mais il n’aura pas un rôle trop ‘’important’’.