La maraude du Vieux Touque

Chapitre 49 : Ors et flammes - Exploration

3689 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/03/2020 22:36

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Gerry rencontra ses amis embusqués dans le quatrième fortin. Il fut près de finir hérissé de flèches, comme la pelote d’épingles de Tante Lalésine, tant sa course effrénée différait de la progression furtive de l’éclaireur accompli. Les archers avaient formé une escouade pour tirer des volées comme les Elfes de jadis. À la dernière seconde, Arathorn avait suspendu le tir d’un geste impérieux, sa petite grive sur l’épaule.

Le hobbit, époumoné et surexcité, décrivit en quelques mots ce qu’il avait découvert. Les commentaires et les spéculations allèrent bon train. Les pessimistes interprétèrent que les tambours orques battaient le rappel des hordes souterraines. Les extravagants craignirent qu’il s’agît d’un dragon sommeillant dans la Grande Salle. Les pragmatiques déduisirent que le volcan annonçait une éruption. Mais les mystiques l’emportèrent, et il fut admis, contre toute raison et malgré les admonestations de Gandalf, que le cœur de la montagne s’était mis à battre pour le retour de ses fils !

Les dúnedain, restés prudemment à l’écart du débat, formèrent naturellement l’arrière garde, avec bagages et montures, alors que les nains se ruaient, enfiévrés et impatients, sans guère maintenir de formation de bataille, vers le perron.

Cependant l’absence obstinée d’adversaires n’avait pas endormi la circonspection de Thráin. Une fois sur l’esplanade devant le portail, il fit retrouver mesure à ses troupes. Face à la compagnie, enfin rangée en bon ordre, il prononça un discours de circonstance, glosant sur le devoir sacré des nains, du privilège exorbitant d’avoir atteint la porte, de lendemains de gloire et de richesse, pour peu que les qualités séculaires de la race de Durin soient mises à l’épreuve dans le respect de la tradition. Un passage rapidement expédié fit allusion aux nobles alliés dúnedain et bearnides. Dans l’ensemble il ne fut pas question de considérations tactiques élémentaires, ni même d’organisation pour assurer la subsistance de la compagnie, mais bien d’allégeance et d’engagement. Le groupe de nains, communiant dans une satisfaction extatique, établissait sans conteste la légitimité du futur Roi sous la montagne.

Mû par son instinct de sacrifice, Nár, le doyen des nains de la compagnie, brisa alors cérémonieusement son œuf elfique sur le perron. Il devait considérer cela comme un acte d’expiation ou de remerciement, car il s’attendait à ne recevoir d’autre bénédiction que la plénitude de leur présence en ces lieux. L’air étonné, il éleva de l’amas de coquille, une petite lanterne argentée, fermée sur trois côtés. Lorsqu’il ouvrit la fenêtre du quatrième côté, un doux rayon de lune s’en échappa. Mais la lanterne ne contenait rien d’autre qu’une pierre opaline claire et lumineuse, en forme de grande goutte enchâssée dans une fleur ciselée en argent.

Gandalf s’approcha. Après tout, les objets magiques étaient son domaine. Au bout d’un examen minutieux, il informa Nár avec une moue incrédule, qu’il se trouvait là en présence d’une lanterne de lune, un genre de jouet que les nains de Nogrod avaient forgé jadis pour le Roi elfe de Doriath. Son cœur était fait d’Ithildîn1 et restituait la lumière de la lune. La légende rapportait que son dépositaire, l’huissier du Roi, savait dépasser les apparences et déjouer les subterfuges au nom de son souverain.

Ce cadeau royal ne pouvait mieux convenir en pareille occasion ! Avec une pensée respectueuse pour maître Elrond, Thráin investit cérémonieusement son oncle de la fonction d’huissier. Les larmes aux yeux, Nár se remémora son désespoir et sa rage lorsqu’il avait assisté au meurtre ignominieux de Thror, devant un autre portail des nains, loin d’ici et il y a bien longtemps. La félicité et la solennité de l’instant lui apportaient une compensation inespérée. Les plus jeunes nains, Nὸrin, Frὸrin et Krὸrin, improvisèrent alors une marche royale sur des instruments tirés de leurs bagages. Le vieux nain et désormais huissier du Roi s’avança, portant haut la lanterne ouverte devant lui, héraut de la troupe conquérante.

Lorsque Nár franchit le seuil, le tympan semi-circulaire parut gagner en netteté, comme si un éclairage nouveau en ravivait les gravures. L’huissier poursuivit. La lanterne révélait des ornementations d’une grande finesse qui couraient le long de l’avenue. Lorsqu’il parvint devant les premiers panneaux de métal, il se produisit un événement inattendu : les panneaux luisirent soudain d’une lumière blanche, légèrement bleutée, qui semblait répondre à l’appel de la lanterne de lune. Après un instant d’intense lueur, les deux panneaux cessèrent de briller. Lorsque la sensation d’éblouissement quitta les nains, ils se rendirent compte que les panneaux, de part et d’autre, semblaient s’être enfoncés dans la paroi de la paroi, comme des portes entrouvertes. En effet, en les poussant, Thráin découvrit de nouveaux passages.

Ce prodige de l’art des Nains enthousiasma la compagnie. Thráin visita rapidement les salles désormais accessibles et décida immédiatement d’en faire leur refuge, sans attendre d’explorer plus avant. Il fit appeler l’intendance, c’est-à-dire les dúnedain restés à l’arrière, et leur confia le soin d’organiser le campement. Puis il poursuivit l’exploration aux côtés de Nár. Arathorn n’était pas mécontent de contrôler la porte d’entrée, mais il souhaitait ardemment pouvoir évaluer tant les dangers que les trésors que recélait Barum-Nahal. Aussi ordonna-t-il discrètement au hobbit de s’immiscer dans le groupe des nains.

Les deux salles découvertes permettaient une défense efficace de l’entrée : les gardes qui y avaient certainement séjourné jadis y avaient disposé de postes d’observation et de tir couvrant toute l’esplanade. Des meurtrières invisibles, camouflées dans les stries de la roche, commandaient l’entrée de la forteresse. Outre la literie et les commodités habituelles, qui gisaient à présent réduits en débris, les salles des gardes bénéficiaient d’eau courante, de foyers, de glacières et de latrines. Seuls quelques instruments et quelques armes en métal avaient subsisté ; l’art des nains les avait préservés de toute souillure et il semblait qu’aucun mal n’avait atteint ces lieux.

Les dúnedain établirent le camp dans la salle nord, utilisant la salle sud comme écurie. Ils débâclèrent les animaux et distribuèrent le fourrage, après quoi ils disposèrent l’équipement au mieux, laissant les caisses d’outils et le mystérieux chargement de Gandalf avec les animaux. Puis ils partirent fourrager avec un seul mulet, laissant Bera monter la garde.

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Les dúnedain étaient revenus depuis deux heures lorsque les nains, Gerry et Gandalf surgirent des entrailles de la montagne. Les liges d’Arathorn avaient abondamment fourni le groupe en bois de chauffe, fourrage et gibier. Hirgon avait vidé et embroché un daim. Les coureurs des bois avaient même dégotté quelques tubercules, qui mijotaient dans un vieux chaudron. Aussi la salle des gardes avait-elle un aspect presque accueillant, comme une auberge illuminée et embaumée des fumets de cuisine.

Les nains, enchantés de leur équipée et fourbus, éprouvèrent une profonde gratitude. Même Gandalf eut un petit mot de satisfaction. Thráin, qui n’avait pas accordé une seule pensée à ces contingences subalternes, reconnut leur nécessité et s’accusa de légèreté. Par orgueil, il en voulut à Arathorn d’avoir pris une initiative aussi manifestement utile et publiquement négligée par lui. Il n’en laissa rien paraitre, mais ses griefs s’accrurent d’autant.

Ce soir-là, la compagnie se massa dans les quartiers de l’officier de poste que Thráin s’était réservée et appelait pompeusement « son bureau ». Gandalf raconta ce que les nains avaient exploré :

- L’avenue de l’entrée se prolonge sur une grande distance, sous l’épaulement, pour mener au cœur de la montagne. De temps à autre, un puits amène un peu de lumière, mais la progression n’a été possible que grâce à la lanterne de lune de maître Elrond. Grâce à ce trésor, quelques salles latérales nous ont été révélées. Il s’agissait pour la plupart de postes de garde ou de magasins. 

Nὸrin précisa que l’un d’entre eux recélait une grande quantité d’étain et de plomb. Ainsi la montagne se montrait-elle prolixe en matériaux utilitaires.

- … Que ne trouvera-t-on pas lorsque l’on aura dégagé l’accès aux ateliers d’or fin ! 

Gandalf se racla la gorge pour regagner la parole, et reprit après quelques conciliantes bouffées tirées de sa pipe :

- Au bout d’un demi mille à peu près, notre compagnie a débouché sous une voûte aux dimensions considérables, sans doute la salle d’apparat du Roi. Trois candélabres d’acier, qui ont dû permettre jadis d’allumer plusieurs centaines de bougies, sont suspendus au plafond. De puissantes chaînes permettent encore de les descendre, d’une hauteur de plus de quarante pieds. Le plafond est plus bas sur le pourtour de la salle, qui s’orne de nombreuses alcôves.

- L’une d’entre elles est une petite cuisine, interrompit étourdiment Bárin. Mais juste de quoi maintenir les plats au chaud et les boissons à températures, notez bien ! Un petit escalier monte en colimaçon jusqu’à une cuisine plus conséquente. Et quelle salle ! Vous n’imaginez pas la taille des foyers, le nombre d’éviers de marbre, et la qualité de l’écoulement des eaux !

Le gros nain, emporté par l’enthousiasme, ne se serait pas arrêté si Thráin ne l’avait prié de remettre à plus tard sa description détaillée des cuisines royales.

Gandalf, toujours libéral une pipe à la bouche, poursuivit après deux ronds de fumée :

- En fait, la salle du trône semble tout-à-fait centrale. L’avenue principale la traverse de part en part et continue loin vers l’ouest, mais nous n’avons pas poursuivi nos investigations bien loin dans cette direction, qui semble mener aux mines. Bien que de nombreuses voies soient obstruées à présent autour de la grande salle, nous sommes parvenus à localiser quelques-uns des quartiers principaux. Tout d’abord, comme le disait Bárin, les appartements royaux s’étendent au nord-ouest, avec manifestement, les chambres et pièces de service situées juste au-dessus des appartements. En face, de l’autre côté de l’avenue, au sud, nous avons trouvé des chambres d’apparat et des appartements plus modestes, sur plusieurs niveaux. Mais je doute qu’il s’agisse là de la totalité du quartier résidentiel. 

Dwalor à son tour succomba à la tentation de vanter leurs découvertes :

- L’une des chambres était magnifique, car la lanterne nous l’a révélée intacte, souillée ni par le temps ni par les orques, maudites soient leurs mains griffues ! Un mobilier de bois précieux, de riches tentures de soie ancienne, et des draps d’une finesse ! Regardez ce que j’ai ramené… 

Thráin étant à nouveau intervenu, Gandalf prit le temps cette fois de souffler quelques ronds de fumée qui s’assemblèrent en une magnifique couronne scintillante, qui vint flotter au-dessus de la tête du grand nain, sous le regard impassible d’Arathorn. Lorsque Thráin tendit une main hésitante pour la saisir, la couronne de fumée se disloqua. Gandalf reprit :

- Enfin nous avons clairement localisé les armureries, les ateliers et les forges, au sud-est. Ils s’étendent sur plusieurs niveaux et sont alimentés par un réseau complexe de canaux qui détournent une partie des eaux de la rivière souterraine avant de les y évacuer à nouveau. Ce quartier a été pillé et modifié par les nouveaux occupants. Il faudra que vous veniez examiner cet endroit, Arathorn !

- Point n’est besoin d’aide aux Nains pour reconnaître les menées vicieuses des Orques ! s’exclama Thráin. Cette répugnante engeance a détourné les installations des Barbe-raides à des fins ignobles. Les gobelins ne fabriquent pas de belles choses, mais pour ce qui est des tueries et de la cruauté, ils font preuve d’astuce et d’imagination. Dans une fonderie, nous avons retrouvé un cadavre d’orque torturé et rempli de métal fondu !

L’assemblée frissonna. Arathorn profita de la pause pour questionner :

- Avez-vous relevé des traces récentes de gobelins ou d’autres créatures ? 

Son regard inquisiteur allait de Thráin à Gandalf et faisait clairement référence à leur découverte sur le plateau de landes, quelques milles avant l’entrée de la mine. Le grand nain prit la parole :

- L’endroit semblait désert. À un seul moment, Fràr a cru déceler un mouvement dans une galerie secondaire, mais les recherches n’ont rien donné. Il faut dire que de nombreuses galeries sont endommagées ou même impraticables. Dès demain, Nár va dresser une carte précise de nos découvertes et organiser un plan d’exploration systématique. Nous serons ainsi en mesure de sécuriser nos possessions en bloquant des passages ou en montant des gardes aux endroits stratégiques. 

Arathorn montrait un visage dubitatif. L’effectif de la compagnie ne permettrait pas de sécuriser une si grande forteresse si l’ennemi se présentait en nombre. Mais bien qu’il brûlât de poser sa seconde question, le dúnadan s’abstint, de crainte de se montrer précipité.

Le petit Gerry, qui commençait à percevoir les jeux de personne et les antagonismes autant que les caractères, le devança, sachant bien qu’on ne lui tiendrait pas rigueur de son apparente candeur :

- Et nous n’avons pas trouvé de trésor, mais les niveaux inférieurs, où les nains croient qu’il serait possible que les Barbe-raides l’aient caché, semblent tous inaccessibles ! Et Frὸrin dit qu’il faudra un gros travail pour dégager une voie !

Au contraire des dúnedain, les nains ne se montraient nullement déçus de cette recherche infructueuse. Il semblait qu’une tâche aussi gigantesque que celle qui les attendait, constituât un passage obligé, un rite initiatique ou rédempteur, qui augmenterait à leurs propres yeux la légitimité de recouvrer ensuite, les véritables trésors du site sacré.

Les nains à pied d’œuvre montraient une détermination inflexible. L’absence d’opposition armée avait surpris les plus jeunes, mais les nains les plus sages, qui s’avéraient également les plus vieux, en étaient troublés. Ils se demandaient par quel prodige une mine des Monts de Brume avait pu échapper à l’engeance gobeline, capable de se répandre partout tels des cloportes grouillants et qui n’avait pu être chassée du nord malgré les exploits des sept maisons Khazad. Aussi Màr et Nár soutinrent-ils énergiquement Thráin lorsqu’il distribua les rôles le soir même et organisa les équipes d’exploration, ramenant les nains à des objectifs immédiats plus réalistes. Arathorn, y adhérant pleinement, jugea sage de ne pas s’immiscer, d’autant que les intérêts des dúnedain nécessitaient qu’il conservât une partie de son autonomie d’action.

C’est ainsi que dès le lendemain, Hirgon et son seigneur partaient en expédition autour de la montagne, afin de trouver un chemin vers le versant occidental des monts brumeux. Les jours suivants, ils multiplièrent les expéditions tant vers l’ouest que l’est et parvinrent même à retrouver une ancienne voie menant à la route de Fram et évitant les catacombes hantées. Ils balisèrent ainsi les environs de leurs signes de rôdeurs, tout en chassant et en fourrageant pour la compagnie. Les dúnedain dégagèrent sommairement l’itinéraire découvert quelques jours auparavant en direction de l’orient, mais côté occidental, ils ne parvinrent pas à découvrir de voie réellement praticable, au-delà d’une chaîne de sommets acérés qui barrait l’horizon à trois lieues du volcan.

Pendant ce temps, les nains exploraient frénétiquement la montagne, dénichant quelques salles oubliées remplies de merveilles en ruine et étendant en quelques jours la carte de Nár sur plusieurs niveaux. Les premiers travaux en règle furent de murer quelques passages au-delà desquels ils jugeaient momentanément inutile ou trop dangereux de s’aventurer. C’est ainsi qu’ils concentrèrent leurs efforts sur les quartiers adjacents à la salle du trône et sécurisèrent tous les accès y menant. On ranima l’une des forges des ateliers et, grâce aux réserves disponibles de fer et de charbon, les nains bénirent Barum-Nahal d’un premier foyer ! Thráin dirigea lui-même les maçons qui construisirent un mur et une porte barrant l’avenue au-delà de la salle du trône. La porte, renforcée d’acier spécialement forgé pour l’occasion, fut ouvrée avec tout l’art dont Màr fut capable, formant en la scellant, le vœu que son linteau s’écroulât si un ennemi tentait de la forcer.

Gandalf s’était aventuré seul vers les mines occidentales. Il en était revenu sale et fatigué, et déçu des résultats : il n’avait pas trouvé de sortie, mais des milles de galeries d’extraction de fer et de charbon. Il confia ses notes à Nár mais le cœur n’y était guère. Il n’avait croisé aucun gobelin vivant, mais plusieurs cadavres d’orques presque entièrement calcinés. Il s’entretint en aparté avec Thráin de cette inquiétante nouvelle et il insista pour que les passages dangereux et éboulés menant aux profondeurs à partir du quartier nord, fussent rendus étanches tant que l’on ne pouvait y établir une garde. Le grand nain y consentit, impressionné par l’angoisse qu’il percevait derrière les demandes insistantes du magicien.

Comme ces travaux avaient progressé de façon satisfaisante pendant tout le jour, Thráin laissa Dwalor et Frerin devant le dernier passage à combler pendant que la compagnie prenait du repos dans ses quartiers. Tous ronflaient depuis quelques heures, lorsqu’ils furent réveillés par un remue-ménage émanant de l’écurie. Poneys et Mulets, terrifiés, hennissaient comme des forcenés, essayant d’arracher leur longe. Nains et dúnedain se précipitèrent, pour trouver un poney éventré et calciné, au milieu de ses congénères fous de terreur !

La garde avait donc failli, ou il existait un autre passage ! Sous l’œil critique d’Arathorn, dont les hommes avaient assuré la garde à l’extérieur et n’avaient rien remarqué, Thráin lança la chasse au prédateur. Ils découvrirent des traces visqueuses qui les menèrent vers le nord, au fond d’une galerie qui avait manifestement été négligée. Elle plongeait vers les profondeurs puis se séparait en trois tunnels plus modestes, dont l’un était à demi-effondré. Thráin n’osa pas poursuivre. Mais il fit murer la galerie cette nuit même, les nains tirant des parois la matière première de leur ouvrage.

Le lendemain, le grand nain tint conseil. Il fut arrêté que quelque monstre souterrain, qui s’était probablement déjà aventuré en-dehors de la mine, avait attaqué une monture. Il réprimanda sévèrement les explorateurs pour leurs oublis dans le recensement exhaustif des galeries et leur fit promettre une rigueur accrue. Dès le lendemain, la carte s’était enrichie de trois passages secondaires qui étaient passés inaperçus, et les galeries correspondantes, de trois murs supplémentaires.

Enfin les nains jugèrent que leurs nouveaux quartiers étaient suffisamment sécurisés. Pendant ce temps, les dúnedain persévéraient dans leurs recherches à l’extérieur, sans grand succès, mais pourvoyaient aux vivres de toute la compagnie avec régularité et efficacité. Les rôdeurs avaient découvert, dans la vallée envahie par la forêt et traversée par la rivière, plusieurs vestiges d’une agriculture vivrière : une châtaigneraie, quelques arbres fruitiers, et des variétés de légumes retournés à l’état sauvage, dont le chou était le représentant le plus fréquent.

Thráin planifiait pour le lendemain une percée vers le nord, au-delà du passage que Gandalf et Màr avaient désigné comme menant le plus probablement aux mines d’or. La phase active de l’exploration, la plus exaltante et le but commun aux alliés, approchait.

C’est le moment que choisit Gandalf pour déclarer qu’il avait « une course à faire » !

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NOTES

1 Métal forgé à base de mithril, dont le nom signifie « Silence de la Lune ». Il possède des propriétés étranges en relations avec l’astre.

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