La maraude du Vieux Touque
Chapitre 48 : Ors et flammes - La montagne
3471 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 22/02/2020 18:55
L’aube dépassa toutes leurs espérances. Les nuages sombres se disloquèrent au moment où le soleil paraissait à l’horizon. Toute proche à présent, la montagne leur apparut dans sa splendeur virginale, ses stries de roches noires et grises luisant sous les rayons obliques. Les landes des sous-pentes s’embrasèrent de lueurs changeantes de malachite, de quartz et d’améthyste. L’immense masse conique scintillait comme un gigantesque joyau lavé par l’averse.
Le sommet se départit un instant de son panache de brumes, dévoilant sa délicate corolle blanche d’arum inclinée vers le sud. Le creux central luisait d’une douce lumière vacillante rappelant la célestite. Il sembla aux nains que le berceau cotonneux de toute leur race leur était révélé dans sa splendeur originelle, au matin du monde.
Mais bien vite un clair panache recouvrit le sommet de la montagne, pour s’écouler lentement sur ses flancs cuirassés de puissants épaulements, striés de marbres laiteux et de sombre obsidienne. Un éperon prenait naissance au milieu du cône et dévalait jusqu’à la limite des épineux, se scindant ensuite en un vaste chevron dans le giron duquel s’épanouissait une vallée verdoyante. Un grand cerf traversa la route en bombant le torse, précédant sa cour de biches et ses faons tout frissonnants. L’animal fit une pause au milieu de la voie, posa son regard fier sur la compagnie, et bondit à la suite des siens.
Une rivière rapide bruissait entre les sapins et les bruyères, répandant la joie de son chant dans les cœurs et semant dans les regards le ravissement de son scintillement. Le ramage d’une faune multicolore emplissait l’air parfumé des promesses de l’été. Les nains restèrent un long moment, figés dans l’extase, implorant à genoux, bouche bée. Même le gros Bárin s’arrêta de manger tandis que des brumes s’élevaient lentement des fourrés, baignés des rayons tièdes de l’aube.
Thráin sortit le dernier du poste de garde. Il s’arrêta transi. Comme il posait le pied sur le rebord du val, elle apparut, sa montagne, rêve de toutes les tribus Khazad, avec ses coulées et ses terrasses, ses sources sous les mûriers, sa robe de tourbières, son collier de bruyères et ses épaulements de neiges dentelées, enrubannée de fumerolles bleues. L’aïeule en habits de fêtes, accroupie sous le ciel d’été, attendait sa lignée. Il sentit la ferveur de son espoir bondir hors de lui à la rencontre de sa mère ! Ses jambes flageolantes ployaient sous le poids de sa tête bourdonnante. Il dut s’appuyer sur une effigie penchée. Cette montagne avait donné vie à ses pères !
Des lambeaux de souvenirs imaginés prenaient vie dans l’instant : toujours fière et pimpante… la route est mangée des landes… les futaies ont grandi… la porte est-elle toujours grande ouverte ? … Il s’agenouilla peu à peu sur l’herbe douce, sans plus commander à ses membres : sa volonté toute entière, bercée par un besoin d’enfance, contemplait sa mère la montagne.
L’incommensurable masse, transfigurée dans l’air tremblant du matin, l’accablait de tendres reproches :
– C’est toi, Durin ? dit-elle… Tu viens bien tard !
Un regret douloureux, vaste comme le ciel, éclipsa l’orgueil de Thráin. L’angoisse ferma sa gorge. Une larme perla au coin de son œil et roula. Elle laissait un sillon brillant sur sa joue et vint se perdre dans sa moustache. Une autre larme coula, puis une autre, toute une source se mit à charrier le sel du malheur et emporter la douleur, nappe fluide comme la caresse d’une mère.
– Est-ce bien toi ? demandait la montagne. M’as-tu ramené tes frères ?
Thráin embrassa les années d’errance et de honte, l’âpreté de l’exil. La compagnie des nains, libérée comme lui de son deuil primordial, s’abreuva longuement à l’image de la montagne, qui leur tendait ses bras d’airain comme à ses enfants retrouvés.
– Tu viens si tard ! Mais est-il encore temps pour toi ?
La montagne regardait les nains d’un sourire nostalgique et incrédule, comme une aïeule contemple sa descendance, pétrie de son histoire révolue et incertaine des pages à écrire.
– Tes fils sont de retour et feront refleurir tes flancs, salua Thráin, le visage radieux et le cœur lavé.
Les pensées de Gandalf, quant à lui, voyageaient en des temps plus heureux, tandis que Bera et les dúnedain subjugués respectaient par leur silence, l’émotion de leurs camarades. En remarquant la béatitude des nains, notre hobbit conçut une pensée étrange. Désormais, il pouvait bien lui arriver tout ce que la fatalité lui enverrait, maintenant qu’il avait contemplé la mère des montagnes et partagé, avec ses compagnons Khazad, la sensation fugitive d’une renaissance. Il lui semblait que la récompense des nains tenait toute entière dans ce moment.
Mais bien vite refit surface son instinct de hobbit pour le confort douillet. Il s’attendait à ce que les nains se ruassent à l’action après ce moment d’attendrissement. Aussi rassembla-t-il ses affaires et constata avec une grimace que ses réserves de nourriture ne tiendraient pas bien longtemps.
Nár, le doyen de la troupe, se rendit pantelant aux bagages et extirpa, de ses vieilles mains tremblantes, un petit paquet enveloppé de papier de soie. Il en défit le ruban avec maladresse et, se redressant en flageolant, clopina vers Thráin. Le seigneur nain reçut cérémonieusement l’étendard et le déploya : sur le champ noir, une couronne d’or surmontée d’étoiles d’argent surplombait une enclume frappée d’un marteau.
Gandalf choisit un épieu de chasse de la compagnie et fixa le drapeau. Màr s’en saisit et le brandit, clama un air de marche guerrière que les nains soudain galvanisés scandèrent en se préparant. Ils s’armèrent en guerre et chargèrent les paquets sur leurs dos. Alignés par deux, ils arpentaient déjà la route pavée au pas cadencé, dans une ambiance exaltante de reconquête. Les dúnedain eurent à peine le temps de placer les montures en caravane et de dépêcher Bera en éclaireur. Gandalf suivit, mi amusé, mi préoccupé par cette foi si soudaine et profonde des nains. Mais il se garda bien de refroidir leur ardeur : les difficultés surviendraient bien assez tôt…
La troupe progressa rapidement sous un soleil radieux, avalant avidement les quelques milles qui les séparaient des premières pentes abruptes. Mal réveillé et anxieux, le petit hobbit trottinait à l’arrière, éprouvant des difficultés à rester dans le sillage de la ruée. Les nains battaient le pavé avec enthousiasme, admirant au passage les vestiges de constructions anciennes. De petits bâtiments jalonnaient la brande, baignée de lumières et de vapeurs matinales. Un bourdonnement d’insectes montait des bois où résonnaient les appels du coucou. Progressivement, la vallée se resserrait entre les deux bras noueux de l’éperon oriental, tandis que la montée s’accentuait sous les sapins odorants.
Un silence se fit à la sortie du dernier bois. Les nains, en nage sous leurs casques, s’arrêtèrent pour contempler la dernière montée. Leur respiration profonde et saccadée produisait des bouffées de vapeur dans l’air encore frais. Gandalf plaida la prudence, sur quoi Thráin ordonna une halte. La vallée, très encaissée à son extrémité amont, déversait le flot puissant de la rivière qu’enjambait une série de ponts. La chaussée, bâtie avec l’art des pères des nains, sautait d’un côté de la fourche à l’autre, sur sept arches gardées par des ouvrages défensifs ancrés dans la roche vive du précipice, de plus en plus imposants.
Thráin décida que les Dunedain, gens accoutumés aux forêts, garderaient les montures dissimulées dans le bois, tandis que l’escouade naine investirait les forts. Arathorn retint par devers-lui une remarque désobligeante concernant la mise à l’écart des meilleurs combattants. Mais Gandalf veilla à ce qu’aucune maladresse ne vînt compromettre cette heure historique – et critique. Le capitaine des dúnedain s’effaça donc, tandis que sa petite grive lui sautait sur l’épaule.
Bera, qui précédait la troupe, avait d’abord gravi l’une des deux arêtes rocheuses qui dévalaient de la montagne, la plus au nord. Mais elle avait dû renoncer à suivre la crête, à présent trop escarpée. La Bearnide redescendit vers le premier fortin de défense et grimpa au rempart. C’était un châtelet commandant la sortie du premier pont et l’entrée du second. Son exploration révéla qu’il était désert, hormis pour un cadavre d’orque roussi dégageant une odeur pestilentielle dans la cour. Elle rejoignit ses compagnons par le premier pont et les informa de ses découvertes. Les nains scrutèrent les forts, la chaussée et enfin les crêtes, fort élevées et saillantes, des deux côtés de la vallée. La voie d’approche vers la montagne semblait déserte. Quelques corneilles planaient nonchalamment dans l’air montant à flanc de montagne.
Le petit Gerry contribuait, quant à lui, à surveiller les alentours. Il avait été envoyé, tout près des montures, au sommet d’un jeune sapin, pour scruter la crête sud. Màr vint au nom de Thráin le prier en grande pompe d’assister les nains dans leur approche. Arathorn répondit pour le hobbit :
– Les Dunedain se tiennent à disposition de leurs alliés et compagnons. Gerry partira en éclaireur comme vous le demandez.
Quitte à devoir momentanément tenir le second rôle, il n’était pas question pour Arathorn, d’abandonner le crédit du premier.
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Gandalf eut un petit pincement au cœur. Son filleul partirait donc en guerre, envoyé par deux hardis capitaines qui ne parvenaient pas à s’entendre. Gerry s’abrita derrière une contenance décontractée. D’infimes détails dans l’attitude de ses compagnons, et particulièrement les rides verticales qui creusaient le front du magicien, l’avertissaient que « la plaisanterie avait assez duré », comme l’aurait dit dans la Comté, le shiriffe au galopin surpris ses rapines à la main. Les affaires sérieuses commençaient…
Gerry prit le temps de vérifier ses armes, puis d’empocher des cailloux adaptés à sa fronde, puis de réunir quelques provisions, puis de resserrer sa ceinture, puis de retrouver son mouchoir, puis de se couvrir de son manteau bleu. Enfin, n’ayant plus aucun préparatif qui pût retarder l’inévitable, il poussa un profond soupir et s’avança sur la route, tout seul avec sur ses épaules, les fardeaux délégués par toute la compagnie : l’espoir des nains, la confiance des dúnedain, la bénédiction d’un vieux magicien et les vœux affectueux d’une jeune Bearnide.
En cheminant sur l’imposante chaussée, notre hobbit pensa surtout à regarder loin devant lui, en gardant bien haut la tête comme un digne émissaire. Ce ne fut pas trop difficile sur le premier pont, sachant que Bera était déjà passée par là. Au premier châtelet, il s’attendait à l’odeur nauséabonde qui l’assaillit lorsqu’il pénétra dans la cour. Pris de nausée, il courut tout le long du second pont pour y échapper. Gerry ne s’en rendit pas compte, mais une petite grive le suivit, puis le dépassa et le distança, surveillant de son œil sagace le moindre mouvement dans l’étroit goulet.
Le second fort semblait vide. Le hobbit monta subrepticement jusqu’au rempart et observa les alentours avec méthode et circonspection. Chaque pont retraversait le lit encaissé de la rivière, de châtelet en châtelet, toujours plus proche de l’extrémité supérieure de la gorge, d’où jaillissait le torrent. La dernière arche menait à une plateforme qui surplombait la source. On distinguait là un portail s’ouvrant dans la montagne, dominé par une haute falaise que couronnait l’éperon saillant de la montagne. Nulle part il n’y avait trace d’ennemis.
Gerry prit un temps considérable à explorer chaque fortin, chaque recoin. Bien qu’il ne découvrît rien de vraiment remarquable, il accumula les indices d’une présence diffuse : les lieux avaient été occupés dans un passé plus ou moins ancien, puis inexplicablement désertés, il y a peu. Un sentiment de solitude croissait à mesure qu’il s’éloignait de ses compagnons, grimpant toujours plus haut au cœur du chevron de roches. Alors qu’il passait furtivement le cinquième pont, notre hobbit aperçut la Grande Porte.
Curieusement, il n’eut plus d’autre horizon que le besoin de l’atteindre. Elle évoqua en lui l’entrée de la resserre grand-paternelle aux Coteaux de Touque, ce trou où le vieux hobbit se réfugiait auprès des souvenirs accumulés lors de ses frasques de jeunesse. L’imagination fertile de la jeune génération peuplait ce smials de mathoms collectés au hasard des quatre cents coups que le grand-père avait commis autrefois. Dans l’inconscient collectif de sa nombreuse postérité, la resserre abritait quelque trésor aux origines obscures sinon positivement mal acquis, des trophées glorieux glanés lors de rencontres mémorables, des reliques gagnées au cours de voyages lointains en compagnie d’un magicien. Sa porte ronde était parsemée, dans le souvenir de Gerry, de divers porte-bonheurs cloués sur le bois vénérable. Lorsqu’un garnement osait se suspendre à la sonnette, un carillon nain retentissait d’un air guilleret qui évoquait quelque destination lointaine et exotique. Aussi la petite musique résonna-t-elle à présent dans la tête de Gerry, lorsqu’il aperçut le portail oriental de Barum-Nahal. Le côté aventureux des Touque s’était éveillé en lui…
Il abrégea l’exploration du cinquième châtelet, puis celle du sixième, le dernier et le plus puissant. L’ultime pont enjambait la rivière qui dévalait dans une gorge étroite, avant de surplomber la chute d'eau qui s'échappait en bouillonnant de l’extrémité de la combe.
Tous ses sens en alerte, Gerry traversa la passerelle, qui donnait sur une grande esplanade. Sans faire le moindre bruit, il mit le pied sur la plate-forme, que surplombait une haute falaise en demi-cercle. Un silence impressionnant régnait là, seulement interrompu par les cris lugubres de quelques choucas se chamaillant là-haut. Les dalles de marbre de la terrasse, jointes avec art, avaient résisté aux assauts du gel et formaient une surface unie qui montait en pente douce, jusqu'à la porte. De loin, l’ouverture lui avait paru comme un simple trou dans la paroi. Mais à présent, le parvis des nains l’écrasait de son immensité.
Illuminée par le soleil du matin, la falaise dominant l'esplanade la réchauffait d'ors glorieux. Une gigantesque tête sculptée terminait l'épaulement oriental du volcan, couronnant la falaise juste au-dessus de la porte. Ses cheveux et sa barbe semblaient s'étirer à l'infini et lançaient des lianes de pierre courant sur les parois et bordant les deux arêtes qui délimitaient la vallée.
Le visage hiératique, un nain aux traits usés par les intempéries, plongeait son regard vide vers la terrasse et la rivière qui dévalait au-delà. L'effigie fatiguée de Durin trompe-la-mort veillait là depuis l'aube des Khazad, frappant de malepeur quiconque s'approchait de la porte.
La gorge serrée sous ce regard sévère, Gerry s'avança, se répétant qu'il avait la bénédiction de Thráin. Il se sentait bien petit, mais il aurait voulu l'être plus encore pour passer inaperçu, tant l'oppressaient le silence et la solennité de ces hautes falaises de granit.
Pourtant, la sombre béance du portail l'attirait. Une arche majestueuse couronnait l'entrée, appuyée de part et d'autre sur de puissantes colonnades taillées à même la roche, au pied de la falaise. Sept arcs de pierre finement sculptés se superposaient, chacun appelant la bénédiction sur l'une des sept maisons des nains. Du moins est-ce ainsi que notre hobbit, instruit par sa Dame et ses lectures, interpréta-t-il les frises ornant le tympan, toutes différentes d’une strate à l’autre. Lettres, symboles et personnages se mêlaient en motifs géométriques harmonieux, d’où semblaient sourdre des vœux solennels.
Il sembla au hobbit aborder aux racines même du monde. Des lianes de pierre veinaient la paroi abrupte, donnant à la falaise l’apparence d’un tronc rugueux. Ces aspérités semblaient refléter l’histoire mouvementée du roc du temps de sa jeunesse. La fière et sanglante litanie des siècles de tout le peuple des Nains contemplait Gerry du haut de ce portail.
– Jamais château d’homme ou manoir de hobbit n’eut porte si solennelle, songea l’éclaireur. Sa simple vue devait démoraliser les ennemis du Roi sous la Montagne au temps jadis !
Mais Gerry n’était pas un ennemi et ne se découragea pas. Il contempla longuement le perron du roi. Une petite grive le tira de s rêverie, se posant près de lui avec des pépiements hystériques. Le hobbit se ressaisit et tendit la main vers l’oiseau qui s’échappa et vola se poser sur la tour du châtelet le plus proche. À nouveau, il promena son regard inquisiteur alentours, sans découvrir ni ennemi ni danger. La matinée touchait à sa fin et l’air immobile entre les deux bras de pierre du chevron s’était réchauffé. La petite grive veillait, changeant constamment son orientation comme une girouette dans la tempête.
Gerry se porta sur le perron et pénétra sous le porche, qui s’avéra beaucoup plus grand qu’il ne l’avait cru. La voûte lisse, d’une vingtaine de pieds de hauteur, magnifiquement ouvragée, était ciselée de volutes de pierre qui captaient la lumière comme la dentèle aux fenêtres des Hobbits. À l’intérieur s’amorçait un tunnel. À peu près tous les trente pieds, deux panneaux de métal luisant ornaient les parois, de part et d’autre du boyau. Par simple réflexion de la lumière extérieure, ces panneaux assuraient un éclairage appréciable de l’avenue.
En s’avançant, Gerry avait la sensation de marcher dans le giron de la terre-mère et, de façon tout-à-fait irrationnelle, ne ressentait aucune peur, mais une certaine exaltation. Tout de même, au douzième panneau, il s’arrêta. L’allée majestueuse, d’une quarantaine de pieds de large, se prolongeait plus avant, égale à elle-même jusque dans la pénombre complète.
Le hobbit s’efforça de calmer les battements de son cœur, tentant de rentrer en harmonie avec le profond silence sous la montagne. Il se concentra longuement, s’aidant comme il en avait pris l’habitude, de son petit anneau d’or. Une fois encore, le précieux bijou vint à son aide. Gerry le tenait devant lui, face à un panneau de métal. Les petites pierres s’y reflétaient comme dans un miroir légèrement dépoli. Le hobbit se rendit compte que pierres et reflets étaient animés à un intervalle régulier, d’un petit soubresaut, au rythme de sa circulation sanguine. Bien que son cœur battît la chamade, il ne s’était pas imaginé se trouver dans un tel état de surexcitation.
Et soudain il comprit – les battements sourds qu’il entendait et les pulsations qu’il ressentait, n’allaient pas tout à fait en rythme. Un grondement semblait battre au cœur de la montagne !
Il détala comme un lapin pour avertir ses compagnons. Il ne vit pas la paire d’yeux de prédateurs cligner dans son dos.
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