La maraude du Vieux Touque

Chapitre 10 : A l'enseigne de l'oie saoule - Agapes

3426 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/06/2020 18:31

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La salle immense s’étendait sous quatre voutes, qui toutes s’appuyaient sur le même pilier central de grès rose. De grands candélabres, accrochés au pilier, éclairaient le centre de la pièce. Les chandelles dégageaient une odeur de suif brûlé et une fumée noire. À cela s’ajoutaient les épaisses volutes de l’énorme cheminée, dont le tirage médiocre embrumait la pièce. De larges bûches finissaient de s’y consumer, sous une broche garnie d’un mouton qui suintait en grésillant.

Un petit personnage à la figure ronde et joviale tournait la broche. Apercevant les voyageurs à l’entrée, il confia la manivelle aux soins d’un grand homme à moitié chauve, au visage balafré et au regard sagace. Sa chemise blanche fatiguée, d’une coupe surprenante, trahissait l’aventurier qui avait vu du pays. L’aide-cuisinier essuya ses mains ensanglantées dans un large chiffon, qu’il glissa dans son immense tablier de cuir luisant de graisse et saisit la broche.

Le petit marmiton retira son bonnet. sa chevelure chatain semblait de laine épaisse. Pourtant fort enveloppé, il s’avança d’un pas sautillant, en réajustant son pourpoint jaune sous son tablier blanc. Sa large face rougeaude et attentive se fendit d’un large sourire, alors qu’il s’inclinait pour saluer les nouveaux venus :

- Bonsoir à vous, chers hôtes, quel plaisir d’accueillir des visiteurs de marque ! Hobbegar Fouine, propriétaire, pour vous servir ! Soyez les bienvenus à l’Oie Soûle. Maître Gandalf, que puis-je faire pour vous être agréable ? Vous voudrez certainement des chambres, à moins que vous soyez déjà installés dans votre mansarde favorite ? Et puis de quoi souper ? Par ici je vous prie…

La surprise de Gerry fut égale à son ravissement : l’aubergiste était un hobbit ! D’assez grande taille pour une Petite Personne, il jouissait d’un embonpoint de cuisinier et faisait preuve d’une cordialité joyeuse et bon-enfant. Le jeune Touque se sentit immédiatement en confiance. Le malaise qu’il avait ressenti avant d’entrer s’évanouit immédiatement. Le hobbit, de carrure rassie, comme on dit du côté de La grenouillère, les conduisit à une table au centre de la pièce, bien en vue. Il la nettoya d’un coup de chiffon puis disposa un tabouret haut pour Gerry et un fauteuil pour Gandalf. Les visiteurs saluèrent à la ronde.

L’assemblée était composée de deux douzaines de convives, des paysans, pauvres hères accablés par le labeur, causaient placidement avec des artisans reconnaissables aux outils à leur ceinture. La plupart portaient des vêtements de cultivateurs ou de manœuvre adaptés aux travaux de cette époque de l’année : des braies sous des houseaux, des sabots, une tunique épaisse avec une capuche, pour l’heure rejetée en arrière. Quelques citadins étaient reconnaissables à leurs tenues un peu plus élaborées dans la coupe, quoiqu’un peu passées. Les femmes étaient rares, mais pas les moins curieuses. Tous se chauffaient devant l’âtre, devisant un broc de bière à la main, et ne se génèrent pas pour dévisager le duo qui s’installait.

Gandalf, qui avait l’habitude d’attirer l’attention, ne perdait cependant pas contenance :

- Voulez-vous nous apporter du gigot, du fromage, une miche, et… avez-vous encore de cette merveille que vous m’avez servie la dernière fois, maître Hobegar ?

- Voulez-vous parler de la grande spécialité de mon épouse et cuisinière, sa fameuse soupe aux choux ? C’est votre jour de chance, Maître Gandalf !

Le magicien se renversa en arrière dans son fauteuil et enleva son chapeau.

- Vous allez vous sentir comme dans votre vieux smials familial, Gerry ! Oh, Maître Hobegar, n’oubliez pas un broc de bière pour mon jeune ami et un peu de vin pour moi ! 

L’aubergiste s’inclina et s’en fut dans la cuisine où il sembla longuement parlementer, puis revint vaquer derrière son comptoir appuyé sur trois tonneaux de bière.

Un peu à l’écart, trois nains mangeaient silencieusement – c’est-à-dire sans prononcer aucune parole, mais les ustensiles, leur mastication et leur déglutition, sans oublier les rots de contentement, faisaient autant de bruit qu’une forge en pleine activité ! Leurs riches vêtements colorés, le cuir rouge de leurs ceintures et de leurs bottes, le brillant des armes dont les pointes dépassaient de grands sacs posés à côté, tranchaient avec la modestie des lieux.

À l’opposé, en tête à tête sur une table isolée, les deux hommes de l’entrée, vêtus et équipés de tuniques vert sombre défraîchies, mangeaient sobrement des mets qui semblaient les attendre lorsqu’ils revinrent s’attabler. Ils discouraient entre eux à voix basse, le plus gros glissant de temps en temps à Gerry un regard qui semblait d’avertissement.

Mais la foule et l’ambiance chaleureuse dissipèrent les craintes du hobbit et le détournèrent du triste personnage. Chacun discutait, buvait, mangeait tout son soûl. Même un pauvre hère, attablé au fond mal éclairé de la salle, avalait de grandes lampées de soupe en y trempant son pain.

Lorsque le patron apporta aux voyageurs une planche couverte de juteux morceaux de gigot, Gerry se leva et sacrifia au rite des présentations formelles. Sous l’œil amusé de Gandalf, les deux hobbits, debout face à face, échangèrent les politesses d’usage avec force courbettes :

- Hobbegar Fouine, de la bonne ville de Thalion, pour vous servir !

- Gérontius Touque, de Bourg de Touque, à votre service !

- J’ai pris la liberté de vous réchauffer quelques flageolets avec votre mouton : mon épouse les a cuits ce midi.

- Soyez-en mille fois remerciés, votre épouse et vous-même. Puis-je vous demander si vous êtes parents des Fouine de Fouisse-bourg ? Nous sommes cousins au second degré par la troisième sœur de ma mère qui épousa Guilhob Fouine, un des arrière-petits-fils du fameux Fouisse-le-vieux. C’est lui qui changea son nom lorsqu’il arriva dans le quartier Ouest.

- Voyez comme c’est drôle ! Ma mère a toujours été indécise quant à l’origine de son grand-père ! Car il n’a jamais laissé d’acte écrit rapportant l’orthographe de son nom. Mais je dois d’abord vous dire que je porte le nom de ma mère car mon père a dû dissimuler le sien. Voici comment, etc.

Gerry se servait, mangeait et se resservait généreusement dans la soupière de flageolets et sur la planche de gigot tranché, tout en poursuivant la conversation. Gandalf dut s’imposer pour prélever sa dîme, sans parvenir à s’immiscer dans l’échange verbal. Les habitants de Thalion faisaient cercle autour de la table des deux voyageurs. Même les nains s’étaient interrompus pour observer ce curieux échange généalogique. Seuls les deux étrangers restaient discrètement en tête-à-tête, hochant leurs visages basanés et lissant leurs moustaches brunes.

La conversation des deux hobbits glissa lentement sur les faits et gestes du Quartier Sud, sans qu’ils montrassent le moindre signe de désintérêt ou de fatigue. Lorsque le maître de céans se montra curieux de la présence de Gerry en dehors de la Comté, Gandalf s’interposa :

- Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages : Que je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche.[1] 

Le hobbit saisit l’avertissement. Comprenant qu’il valait mieux éviter toute raison trop précise, il évoqua une vague mésentente matrimoniale.

Le grand gaillard en tablier de cuir amena le reste du souper. Un chœur de louanges accueillit la soupe aux choux, qui eut un franc succès. La cuisinière Madame Fouine, solide mais encore fraiche hobbite, curieuse de rencontrer les voyageurs et particulièrement le jeune Monsieur Touque, fit une apparition pour le second rappel de soupe, puis s’esquiva pour ranger sa cuisine.

L'un des habitants, un solide et pâle bouvier voûté, demanda des nouvelles de Bree et du nord. Gandalf, satisfaisant d’abord sa curiosité, recentra dès que possible la conversation sur les nouvelles locales.

Les nains, une fois repus, furent mis à contribution et purent apprendre à l’assemblée quelques nouvelles du pays de Dun. Le peuple de Durin[2], chassé de son royaume sous la montagne, connaissait bien les Hommes des Collines, car c’était à partir d’un minerai extrait par ces derniers, qu’ils forgeaient à présent leurs armes. Les tribus des Dunéens s’agitaient plus que d’ordinaire, les escarmouches entre clans rivaux avaient dérapé en véritables batailles, et des confédérations de clans semblaient se dessiner. Tout cela promettait aux nains d’écouler les armes qu’ils forgeaient, en augmentant les prix.

Les nains rapportèrent également de sombres événements d’au-delà des Monts de Brume, vers les pays sauvages où les dragons commettaient des exactions sanglantes. Si l’assemblée se retint de rire de telles sornettes, quelques sourires polis vinrent tout de même ponctuer ces récits, sous le regard acéré et sagace du magicien.

C’est ainsi que nos voyageurs goûtèrent fort leur soirée à l’Oie Saoule, malgré les angoisses de Gerry, à présent complètement oubliées.

Sacrifiant à la tradition de l’auberge, un teinturier des environs, qui paraissait posséder quelques lettres et le souvenir des petites légendes locales, fut invité à conter une aventure d’un temps lointain.

« Je vous parle du temps dont seuls les magiciens se rappellent encore. La bonne ville de Thalion s’y réveille au son des trompettes. À l’aube, la garnison hisse l’étendard des rois de Cardolan lorsque la pétulante cour du jeune souverain se rend dans notre citadelle provinciale pour fuir les insalubres chaleurs estivales de Tharbad. Les charretiers remontent le chemin vert depuis la capitale marchande vers les cités d’Arthedain, approvisionnant en produits de luxe sa noblesse hautaine, son industrieuse bourgeoisie et ses turbulents universitaires.

Certes, en cette période hivernale, le trafic ralenti a rendu sa douceur provinciale aux ruelles charmantes du bourg. Les artisans s’adonnent aux travaux de grand froid, on extrait l’argile sous la neige, charrons et ferronniers réparent tout au long de la courte journée. L’on trucide joyeusement le cochon et l’on prépare en famille saucisses, boudins, palettes et salaisons dans la cour de la grand-mère, qui dirige toute sa tribu à la baguette. Le veneur du castel ramène un cerf qui fera les délices de l’hôpital des sœurs de Nienna.

Le château engourdi fume de toutes les cheminées coiffant ses tours altières et son logis pansu. Depuis quelques années, il héberge une vieille douairière, une grand-tante du roi de Cardolan, abandonnée là par mégarde après les chaleurs de l’été, lorsque la cour avait regagné Tharbad. La pauvre dame avait été oubliée en province à la faveur d’un événement artistique majeur qui avait brusquement rappelé la jeune noblesse oisive vers la capitale.

Indignée la première semaine, elle s’était refusée à écrire pour quémander ce que son rang de pairesse lui octroyait de droit. Puis un gentilhomme était venu se répandre en excuses au nom de son royal neveu et néanmoins seigneur lige. Il était reparti bredouille, la grand-tante n’acceptant pas moins que des excuses platement présentées en personne par son chenapan de petit-neveu. Puis les demandes de pardon s’étaient espacées, renforçant le ressentiment et l’entêtement de la dame. Tante et neveu ne se revirent donc que l’été suivant, lorsqu’à nouveau la cour du jeune monarque transporta ses fastes à Thalion pour fuir les miasmes et les nick-brickeux du Gwathlo.

La dame battit froid à son neveu, agissant comme la maîtresse des lieux et affectant avec hauteur de lui rappeler ses devoirs. Le jeune roi avait mûri et pris de l’assurance en s’émancipant de la tutelle des anciens conseillers de son père. Le grand chancelier, un favori de la tante douairière, était tombé en disgrâce. Or les remontrances de la vieille tante exaspérèrent le monarque.

Il lui vint à l’esprit d’affirmer sa nouvelle autorité en faisant un exemple de sa propre famille. Il prit publiquement acte de la décision de sa vénérable parente de demeurer à Thalion, puisque sa santé l’avait empêchée de répondre aux appels du roi pendant une année entière. Dans sa grande sagesse, le roi lui confierait une tâche à la mesure de sa santé chancelante et conforme au propre souhait de la dame. Le château de Thalion lui était accordé en douaire. Elle l’occuperait toute l’année, assumerait l’administration du fief et le patronage de l’hôpital en lui rendant compte.

Ainsi la dame fut habilement contrainte à l’isolement, loin de la cour, de ses ors, du faste et des réjouissances qui l’animaient, et des intrigues qui en faisaient le sel. Après une courte phase de dénégation, elle s’était consumée d’indignation. Ses favoris se détournèrent d’elle comme girouette dans un vent changeant. L’acrimonie ne lui fut d’aucun secours. L’été suivant, rabaissée à des tâches d’intendance, elle fut tellement occupée à assumer l’organisation du séjour royal, qu’elle finit par accueillir le départ de la cour avec soulagement.

C’est ainsi que la dame douairière atteignit une certaine forme de détachement, sinon de sérénité. Ses déboires lui avaient gagné l’affection de la bonne ville de Thalion, qui apprécia sa direction éclairée de l’hôpital royal et la modération de son gouvernement. Les années passèrent, la dame vieillissante et résignée vaquait à ses devoirs, ayant renoncé jusqu’aux rêves d’hyménée. Sous sa bienveillante férule, la ville vécut au rythme d’une austérité provinciale. Fêtes et foires n’étaient certes pas interdites, mais l’on s’y amusait moins franchement qu’autrefois. La bienséance des mœurs guindait un peu la bonhommie du terroir. Les ribaudes furent toutes reconverties en aides-soignantes, ou quittèrent la ville. L’ennui de la pauvre dame esseulée semblait influencer l’atmosphère de la bourgade. Depuis cette époque, Thalion a gardé le cachet d’indépendance courtoise et de décente simplicité d’une capitale estivale.

Un soir d’hiver, au cours duquel la solitude s’était faite plus lancinante que d’ordinaire pour la douairière, un chevalier de fortune vint à passer par le bourg assoupi et demanda l’hospitalité au castel.

C’étaient des temps plus heureux : on ne manquait pas aux devoirs d’aumône et de courtoisie - la peur n’avait pas encore envahi les duchés d’Eriador. Le cavalier tenait haute sa lance de chasse, et ses armes portaient une devise de modeste mais vaillante réputation. On observa pour lui les règles antiques de l’hospitalité.

Des damoiselles furent dépêchées pour le servir, comme il sied en noble maison. À dire vrai, les damoiselles se précipitèrent d’elles-mêmes, tant les distractions et les garçons étaient rares au château. Le chevalier fut délesté de sa monture, mené au logis, désarmé, dévêtu, baigné, brossé, parfumé, coiffé et habillé d’un magnifique mantel de satin. Seule la jalouse compétition des jouvencelles empêcha tout débordement fâcheux pour la pudeur du chevalier ou la réputation du castel.

Mais les rires de la jeunesse encouragèrent la dame à sortir de son apathie. Elle veilla à donner un souper de bon goût, déployant les fastes de sa maison, sans ostentation toutefois. Elle se laissa pourtant aller, pour l’occasion, à une délicieuse petite vengeance - elle fit ponctionner le cellier personnel de son petit-neveu pour garnir sa table d’hôte des crus les plus prestigieux.

Lorsque le chevalier vint déposer ses hommages à ses pieds, la dame lui trouva un air de vigueur, d’élégance et de virile maturité, en dépit de sa chevelure poivre et sel. Un début de myopie conférait au cavalier un regard rêveur et des gestes lents, auxquels on ne fut point insensible. Un peu émoustillée par sa timbale de vin doux, la verve courtoise et les manières déférentes de son hôte, la dame écouta ses exploits. Bercée par la faconde colorée et séduite par la décente modestie du chevalier, elle se prit à rêver à des lendemains plus doux et moins solitaires.

La compagnie du preux parut si plaisante à la douairière pendant le souper, que les récits galants se prolongèrent. En fin de soirée les bouteilles les plus rares avaient perdu leur cachet. Le chevalier tanguait sur sa chaise en tentant de préserver sa noble contenance et l’usage du verbe, tandis que la pâle douairière, en nage, se délestait de ses tulles pour dévoiler un cou qu’elle croyait charmant mais qu’elle avait gracile et trop long.

Après le repas, la pauvre vieille dame, dont les charmes fanés et les timides coquetteries n’avaient guère touché le cœur du gentilhomme errant, tenta bien de paraître à son balcon, dans l’espoir d’une romantique sérénade au clair de lune. Mais le chevalier ronflait dans sa chambre, terrassé par les crus capiteux, tandis que la douairière prenait froid et devait s’aliter.

Le lendemain les environs se gaussaient de la malheureuse oie saoule exposée à son balcon un soir d’hiver. Lorsque le galant cavalier lui présenta ses devoirs, elle cacha son indisposition et le reçut avec une courtoisie régale. Après le coup de l’étrier, le chevalier repartit combattre les ennemis du royaume, portant au fer de sa lance de mystérieux tulles blancs.

Quelques jours plus tard, la pauvre vieille dame succomba à la fièvre maligne qu’elle avait contracté ce soir-là.

La ville pleura sa souveraine et lui fit des funérailles à son image : sobres, dignes et unanimes.

Rapidement le royal neveu reprit possession du douaire qu’il avait accordé à une parente sans descendance. Les franchises qu’elle avait concédées à la ville de Thalion furent immédiatement cassées et la justice royale recouvra tout l’aveuglement de sa rigueur expéditive. L’hôpital lui-même périclita assez rapidement - son personnel se reconvertit pour fonder une auberge sur la place du castel.

En souvenir de la dame qui, dans son malheur, les avait sagement gouvernés, l’aubergiste s’apprêtait à donner son nom au nouvel établissement. Le bailli royal, cherchant à clore définitivement la parenthèse du douaire, l’interdit formellement. Les habitants convinrent donc de nommer l’estaminet A l’oie saoule pour un dernier hommage secret, apparemment irrévérencieux mais secrètement reconnaissant.

Bien des années plus tard, ce nom resservit évidemment, lorsque le château en ruine fut investi par maître Finran pour y abriter son auberge… »

L’historiette plut beaucoup aux visiteurs. Un sourire aux lèvres, Gandalf semblait perdu dans des pensées, qui remontaient peut-être aux temps de l’oie du conte, tandis que Gerry s’enthousiasmait pour le tour pittoresque du conteur. N’ayant pas démérité, le teinturier salua sous les applaudissements nourris des connaisseurs, qui avaient apprécié les variations inédites dévoilant les états d’âme de la pauvre vieille dame. Il est vrai que ce conte s’enrichissait à chaque narration, de quelque ornement inattendu.

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NOTES

[1] Montaigne

[2] Dùrin est le père de la maison des longues-barbes et l’aîné des sept pères des tribus naines.


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