L'étrange anneau du Roi Isildur
Minas Tirith
Manoir du Capitaine Balafré.
- Ça se passera dans deux jours. Le roi va planter un arbre blanc dans la cour du palais en l'honneur de son frère, Anarion.
Tout le peuple est invité à la cérémonie, on s'attend à un monde fou. Et le plus important de tout. Il est prévu que le roi prenne un bain de foule. C'est notre chance messieurs.
Les deux cousins écoutaient sagement, bien enfoncés dans le canapé de leur hôte. Ils ne pouvaient s'empêcher d'admirer le grand chandelier au plafond. Il devait valoir au moins 100 pièces d'or...
Ce balafré était à la hauteur de sa réputation. Riche comme le roi des malfrats. Lui, Assurément, n'était pas un simple voleur des rues.
- Comment tu as eu ces informations ?
- J’ai encore quelques contactes dans l’armée. Les offciers savent que j’aime bien les rumeurs et que j’ai toujours une pièce d’or qui traine dans ma poche.
- C'est suicidaire, il y aura toute sa garde, et toute la ville pour témoin.
- Tu te trompes le cordonnier, il n'y a pas plus sûr qu'une marée humaine, on sera incognito et sa garde n'y verra que du feu.
- Alors quoi !? On lui arrache le collier et on disparaît dans la foule ?
- Ahahah elle est bonne celle là ! Et pourquoi pas aller couper les oreilles d'Elrond tant qu'on y est. J'ai mis au point un plan.
Les deux compères étaient tout ouï
- Écoutez bien:
Une première personne doit capter l'attention d’Isildur et se jeter à son cou pour l'embrasser et créer une petite bousculade. L’un de nous sera derrière le roi et profitera du moment de cohut pour couper la chaîne qui tient l'anneau. Une simple pince et un geste furtif. Si c'est bien fait, il ne sentira rien. Un troisième se tient deux pas à côté, une fois l'anneau au sol, il le ramasse et le passe à la quatrième personne qui s'en va et disparaît dans la foule.
Le tout doit durer à peine 10 secondes. Le temps que qui que se soit s'en rende compte il sera déjà trop tard.
Simple, facile, efficace.
Anarin et Burek ne s'attendaient pas à un exposé aussi précis. Ils ne trouvèrent quoi dire. Le plan paraissait aussi fou que parfait. Pour voler le bijou de l’homme le plus puissant de la terre du milieu, pouvait-on en concevoir un meilleur de toute façon ?
- C'est vrai l'histoire qu'on raconte sur vous ? La couronne du roi Nain ?
- bien sûr que c'est vrai. Comment tu crois que je me suis payé ce manoir ! Avec ma solde d'officier déserteur ?
Le jeune godorien ne semblait pas satisfaisant. Tout était trop clair, trop cohérent. Il aurait voulu trouver un défaut, une chose à redire. Il se retourna vers Burek, et lui chuchota.
- Tu penses quoi de son plan ? On devrait creuser un peu… pose lui une question toi.
- T’as raison cousin
Burek observa l’hôte un instant, les sourcils fronçés, l’air intrigué.
- Où vous avez eu cette balafre ? Ça fait mal ?
Anarin regretta immédiatement et lui envoya un gros coup de coude dans les cottes.
- C'est une autre histoire. Je te la raconterai une autre fois petit homme ventru.
Puisque la séquence des questions fâcheuse était lancée, Anarin s'engouffra.
- Pourquoi vous ferait-on confiance ?
- Parce que je vous ai déjà sauvé la vie une fois. Tu as oublié ? Les gardes devant les portes de la ville haute. Au cas où tu n’aurais pas compris, c’était moi...
Je sais ce que tu cherches depuis que tu es monté sur cette estrade et que tu as pris la sacoche du condamné. Pour être honnête je voulais d’abord te tuer.
Le petit cordonnier écarquilla les yeux.
- Personne ne devait être au courant de cette prime. Je t'ai suivi pour attendre le bon moment. Et puis, toi et ton cousin, vous m'avez surpris. C'était d'abord divertissant et à force, je dois reconnaître que j'ai été impressionné. J’ai réalisé que vous pouviez m’être utile.
- Il y a des voleurs plus expérimentés que nous en ville.
- Exact, mais ceux là, je ne leur fait pas confiance. Vous en revanche, vous êtes deux petits baveux sans réseau, ni connaissance. S’il vous prenait l’envie de me doubler, vous n’auriez aucune chance. Je vous trancherai la tête comme deux pastèques.
La réponse avait le mérite d’être claire, d’une certaine manière, Anarin était rassuré.
- Vous avez parlé de quatre personnes, nous sommes que trois…
- Observateur le cordonnier ! En effet, votre petite Haradrim nous serait bien utile. Qui de mieux pour attirer l’attention du roi ! Vous pensez pouvoir la convaincre ?
- Faisable… elle a besoin d’argent.
- Moi je m’occuperai de la tâche la plus technique, couper le collier. Toi, tu es maigre et insignifiant, personne te remarquera, tu ramassera donc l’anneau. Ton cousin n’aura plus qu’à le porter au lieu de rendez-vous.
Décidemment, tout était limpide.
- Et pour la récompense, comment on partage ?
- La moitié pour vous et l’autre moitié pour moi.
- Quoi !? C’est inégal ! Plutôt deux tiers pour nous et un tiers pour vous.
- Plutot renifler l’arrière train d’un Balrog oui ! C’est mon plan et sans moi vous n’êtes rien. À prendre ou à laisser.
Anarin et Burek échangèrent un long regard. Ils n’eurent pas besoin de se parler, l’évidence était là. Ils avaient sous les yeux leur meilleure chance d’accomplir le plus grand coup de leur vie. 3000 pièces d’or chacun, le labeur de toute une éxistence.
- C’est d’accord !
- À la bonne heure ! Trinquons mes amis !
Le balafré frappa dans ses mains. Un domestique s’avança et posa trois grand verres sur la table. Les verres contenaient un liquide jaunâtre un peu étrange.
Au moment de trinquer, les deux cousins firent une grimace écoeurée
- Ah mais ça pue !
Anarin fusilla Burek du regard.
- Voyons cousin ! Reste poli. Bon c’est vrai que l’odeur est Heuu… curieuse… C’est une bière au fruit exotique ?
- Non, c’est de la pisse d’orc.
- Hein !!?
Les deux faillirent faire une attaque.
- Et bien ! Vous n’avez donc aucune manière les deux baveux ?! C’est la tradition chez les affairistes de Minas Tirith ! C’est une marque de confiance entre équipiers.
- Une marque de confiance ?
- Parfaitement ! Si vous n’êtes pas capable d’avaler de la pisse d’orc, on ne peut pas compter sur vous !
Le balafré roula les yeux aux ciels.
- C’est du bon sens le plus élémentaire enfin…
Les deux cousins ne cherchèrent pas à comprendre. Le visage tordu de dégout ils levèrent leur verre.
- À la santé du roi Isildur !
Et à la santé de son anneau !