Sienna

Chapitre 26

3863 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/02/2020 18:25

Nous traversâmes à toutes jambes la plaine qui s’étendait devant le bâtiment. Les rafales de vent étaient si puissantes que nous peinions à gravir la haute dune de sable derrière laquelle nous souhaitions nous mettre à l’abri. Nous étions obligés de nous couvrir le visage de nos bras, ce qui réduisait encore notre visibilité. Je restai près de Camille et Julian, m’assurant qu’ils suivaient. Je ne percevais plus de bruit émanant de la base mais je doutais que cela dure longtemps. 

A ce moment, des cris d’hommes et des bruit de moteur me parvinrent. Des lumières balayèrent le sable, à quelques mètres de nous. 

- Continuez, nous encouragea Thomas. 

Il se retourna pour vérifier ce qu’il se passait en bas et je ne pus m’empêcher de l’imiter. Des dizaines d’hommes armés de lampes torches sortaient du bâtiment, certains sur des quads ou en 4x4. 

- Merde, souffla Thomas. Grouillez vous ! Ajouta t-il à l’intention du groupe. On va les semer dans la tempête !

Il devait crier pour être entendu ; sa voix se perdait parmi les rafales de vent. Le groupe parvint tant bien que mal au sommet de la dune et nous passâmes un à un sur l’autre versant. Nous nous couchâmes sur le sable et passèrent discrètement la tête par-dessus le sommet. J’étais éberluée de voir le nombre d’hommes que Jensen envoyait à nos trousses. J’entendais vaguement leurs cris, sans comprendre leur signification. J’observai un groupe de quads passer non loin de nous et s’éloigner. 

- Allez, faut bouger, nous secoua Newt en glissant légèrement le long de la dune avant de se relever. 

Nous l’imitâmes pour ne pas nous faire voir et reprîmes notre course difficile dans le sable. Les bruits provoqués par la base s’estompèrent rapidement. Après quelques minutes, j’entendis Thomas crier :

- Teresa, attends ! On doit rester ensemble ! 

Je levai la tête et distinguai la silhouette de Teresa s’approcher d’un bâtiment en ruines. Nous dégringolâmes le mont de sable à sa suite. L’immeuble paraissait être presque entièrement enfoui dans le sable, seul un alignement de fenêtre était visible, dont la plupart était brisée. 

- Venez ! S’exclama Teresa en disparaissant dans le bâtiment.

- Teresa ! L’interpela Thomas d’une voix angoissée.

- C’est bon, viens ! L’entendis-je répondre tandis que je passai à mon tour par la vitre brisée. 

Nous débouchâmes dans un immense hall, complètement détruit et plongé dans la pénombre. Minho, ne perdant pas de temps, s’empara de son sac à dos et en sortit quelques lampes torches. Je me demandai furtivement où est-ce qu’il les avait trouvé. Il les donna aux personnes les plus proches de lui ; j’eus la dernière. Je l’allumai et, comme les autres, balayai les alentours. L’endroit était vaste et semblait abandonné depuis des années. De hauts piliers soutenaient toujours la structure. Le sol était jonché de débris divers : des planches, des vêtements, des morceaux de métal…

- Où est-ce qu’on est ? Souffla Minho, l’air pas rassuré. 

- On doit continuer, déclara Thomas. Il faut pas qu’on traîne.

Il avait déjà repris sa route quand la voix de Teresa s’éleva : 

- Non. Thomas, arrête toi ! Dit-elle avec autorité. 

Thomas stoppa net et se retourna, l’air surpris par le ton qu’elle avait employé. Un silence tendu flotta une seconde.

- Tu peux me dire ce qu’il se passe ? Demanda t-elle en lâchant un soupir. 

Thomas s’approcha d’elle, l’air mal à l’aise.

- C’est WICKED, dit-il finalement. Ils nous ont menti ; on ne s’est pas évadés du labyrinthe. J’ai trouvé des corps, y en avait trop pour les compter. 

- Tu veux dire qu’ils étaient morts ? Releva Teresa. 

J’étais curieuse de savoir où elle avait passé ces derniers jours. Pourquoi n’avait-elle pas été parquée dans le réfectoire comme nous autres ? 

- Non, mais ils n’étaient pas vivants non plus, lui répondit Thomas. Ils avaient des tubes partout, on les ponctionnait. Ils leur prélevaient quelque chose.

Teresa se passa une main nerveuse dans la nuque mais resta silencieuse. Thomas leva la tête vers le reste du groupe.

- On a quelque chose de spécial dont WICKED veut s’emparer, déclara t-il. Qui a un rapport avec notre sang…, ajouta t-il comme pour lui-même. 

J’échangeai un regard perplexe avec Newt. Avec notre sang ?

- Il faut absolument les distancer, reprit-il. 

Il chercha le regard de Newt qui paraissait incertain. Je savais ce qui se passait dans sa tête. Les quelques minutes que nous avions passé dehors nous avaient donné un avant goût de ce qui nous attendait. Ça n’allait pas être facile. Semer les hommes du WICKED valait-il la peine de prendre tous ces risques ? Newt sembla hésiter encore quelques secondes puis secoua la tête. 

- Ok. Et comment tu vois les choses ? 

- Parce que t’as un plan, bien sur ? Intervint Minho.

Thomas se balança de gauche à droite.

- Ouais… Enfin nan, je sais pas.

Le regard de Newt devint grave. 

- On t’a suivi parce qu’on avait confiance en toi et maintenant tu nous dis que t’as zéro plan pour nous sortir de ce merdier ? 

Un silence tendu fit à nouveau son apparition. Thomas ne semblait pas avoir davantage de solution que nous. Je me souvins alors des paroles qu’avaient prononcer Paige et Jensen.

- Je ne sais pas ce que ça vaut, intervins-je, mais Jensen a parlé d’un groupe planqué dans les montagnes. Un genre de résistance. 

- Le Bras droit, acquiesça Thomas en se souvenant du nom que Paige leur avait donné. C’est comme ça qu’ils l’ont appelé. S’ils sont contre WICKED, ils peuvent certainement nous aider. 

Newt haussa un sourcil sceptique et me jeta un regard hésitant avant de reporter son attention sur Thomas.

- Si je comprends bien, vous nous parlez de mecs qui se planquent dans la montagne ? Répéta t-il. C’est ça le plan ? 

Thomas secoua la tête sans lâcher Newt du regard.

- C’est notre seule chance…, souffla t-il.

- Hé les gars, intervint Winston en dispensant Newt de répondre. Minho, amène la lampe.

Winston mit un genou à terre alors que nous le rejoignions. Il désigna quelque chose au sol. Je suivis des yeux le rayon de la lampe et distinguai des traces de pas. Beaucoup de traces de pas.

- Quelqu’un est venu ici, déclara Winston. 

Minho leva davantage sa lampe pour éclairer la destination des pas. Le hall se poursuivait beaucoup plus loin, des piliers toujours présents des deux côtés. Cela n’avait rien de rassurant. Minho, Newt, Thomas et Winston s’éloignèrent un peu pour vérifier s’ils trouvaient d’autres traces. J’en profitai pour interpeler Julian :

- Hé, ça va ? 

Le jeune garçon m’adressa un regard un peu perdu mais avec un sourire vaillant.

- Ça va, j’ai toujours adoré jouer dans le sable, plaisanta t-il. 

- J’ai l’impression que tu vas être servi, souris-je. 

Puis je me tournai vers Camille avec gravité.

- Stan et Bastien ? Demandai-je. Et les autres ? 

Camille secoua la tête avec un air désolé. 

- On a pas eu le temps de les chercher…

Je déglutis difficilement, repoussant immédiatement les affreuses images de leurs corps pendus au bout de perfusions qui m'assaillaient l'esprit.

- Vous venez des autres labyrinthes, c’est ça ? S’éleva alors la voix de Teresa. 

Je posai mon regard sur elle mais Camille fut plus rapide à répondre.

- Oui, Aris, Julian, Sienna et moi étions dans le même, lui apprit-elle. 

Teresa acquiesça silencieusement et me lança un étrange regard. Puis elle prit congé, rejoignant les garçons. J’invitai mes amis à en faire de même.

En silence et groupés, nous explorâmes les environs. Minho brisa le silence.

- Hé, venez, il faut qu’on aille voir.

Il ouvrit une porte et nous le suivîmes. Sur ma droite, j’aperçus une armoire remplie de pots de verre brisés, de bandages, de seringues et de boîtes de médicaments vides de toutes sortes. Alors que j’examinai le contenu des étagères, une lumière s’alluma sur ma gauche ; Fry venait de trouver une vieille lampe à huile en état de marche. Un peu plus loin, des lits de fortune, recouverts de vêtements et de détritus.

- Il y a des gens qui ont vécus ici, murmura Minho. 

- Où est-ce qu’ils sont aujourd’hui ? S’interrogea Newt, une ride d’inquiétude lui barrant le front. 

Thomas s’empara d’une veste accrochée à une grille.

- On va prendre un peu de matériel avec nous, décida t-il. Récupérez tout ce qui peut servir. On se sépare pour voir ce qu’ont peut trouver d’autre et on se retrouve ici.

Newt acquiesça et le groupe se dispersa. Thomas et Minho s’éclipsèrent vers le fond du hall. Je tournai sur moi-même, cherchant des yeux quelque chose qui pourrait être utile. Je me dirigeai vers un matelas déchiré sur lequel était entassé en tas de vêtements. Alors que je fouillai dans ces affaires, Newt s’approcha de moi et s’accroupit à mes côtés.

- Ça va ? S’enquit-il.

Je haussai légèrement les épaules.

- Qu’est ce qu’ils vont devenir, tous ces gamins qu’on a laissé derrière nous ? Lâchai-je, la gorge un peu nouée. 

Le regard de Newt se voila et il posa sa main sur ma joue. J’y appuyai ma tête et humai sa peau.

- Je ne sais déjà pas ce que nous, on va devenir... Je ne sais même pas si leur sort est réellement moins enviable que le nôtre. 

Je fronçai les sourcils. 

- Bien sur qu’il l’est, assurai-je. Jensen est dangereux. WICKED est dangereux. Et on est peut-être dans la galère, mais au moins, c’est une galère qu’on a choisi.

Newt eut un petit sourire et me dévisagea un petit moment avec affection. Mon cœur accéléra agréablement quand je plongeai dans son regard.

- Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux de t’avoir retrouvée…, chuchota t-il avec intensité. 

Mon estomac fit un bond et je posai ma main sur la sienne.

- Si, je sais. 

Je me penchai pour l’embrasser mais la voix de Fry nous interrompit : 

- Newt ! Viens voir.

Levant les yeux au ciel, Newt se releva.

- Je reviens, me dit-il avant de s’éloigner.

Je l’observai rejoindre Fry puis me remit à explorer les lieux. Je traversai la pièce et eut un brusque mouvement de recul quand ma lampe torche se posa sur des mannequins de mode. Cette vision était sinistre. Je supposai que le bâtiment était peut-être un ancien centre commercial. En essayant de calmer les battements de mon cœur, je continuai mon chemin. Je me dirigeai vers une petite table en fer où je trouvais des vêtements qui me paraissaient plus propres que les précédents. Je jetai mon dévolu sur un pull gris et une étole noire. Dans l’obscurité, j’ôtai mon tee-shirt actuel pour le remplacer par le pull. Il m’allait presque parfaitement. Puis je trouvai une veste mi- longue qui ferait l’affaire. 

Alors que je m’asseyais sur une vieille chaise en bois pour relacer mes chaussures, mon regard tomba sur une photographie. Je tendis la main et l’amenai sous ma torche. L’image représentait une petite fille blonde de quatre ou cinq ans, entourée de ce que je supposai être ses parents. La photo était abîmée et seul le visage de la petite fille était visible. Elle affichait un grand sourire et avait dans ses bras un ours en peluche habillé d’un tee-shirt rouge. Je me perdis un instant dans la contemplation de l’image, imaginant ce qu’avait bien pu devenir la fillette. Etait-elle encore en vie ? Avait-elle pu s’enfuir à temps ? Et où était-elle partie ? 

A ce moment, la pièce fut illuminé d’une lumière artificielle. Je dus plisser les yeux. Des dizaines de lanternes s’étaient soudainement allumées un peu partout dans l’énorme hall, des guirlandes brillaient accrochées aux murs. Un écran de télé s’était même allumé et ne diffusait que de la neige. A la lueur des lanternes, je distinguai maintenant davantage ce qui nous entourait. Cet endroit avait réellement été un lieu de vie, un refuge. Il y avait des canapés et des fauteuils ici et là qui formaient de petits salons. Des tables et des chaises, et même un frigo. Et des matelas posés par terre un peu partout. Je rejoignis Newt et Fry au milieu de la pièce, tandis que le reste du groupe se rapprochait, perplexe. Je ne savais pas si cet événement était une bonne chose. Etait-ce un membre de notre groupe qui avait rétabli le courant ? Ou peut-être n’étions nous pas seuls ? 

- Qu’est ce qui se passe ? Demanda Camille en se rapprochant de moi, la voix tremblante. 

- J’en sais rien, répondis-je en échangeant un regard inquiet avec Newt. 

Soudain, un bruit de cavalcade accompagné de cris résonna dans le hall. Je fixai le bout du large couloir et vit débarquer Thomas et Minho en courant comme des dératés. 

- Vite ! Hurla Thomas. TIREZ VOUS !

Je plissai les yeux afin de distinguer ce qu’ils fuyaient. Avec angoisse, je vis d’autres silhouettes les poursuivre. De drôles de silhouettes, comme…désarticulées. J’entendis d’étranges grognements. L’adrénaline se diffusa violemment dans mes veines. Le reste du groupe paniqua soudainement tandis que Minho et Thomas hurlaient toujours.

- Dégagez de là !

- Barrez vous !

Sentant Camille à mes côtés, je posai ma main sur son bras.

- Cours, cours ! Julian, suis la !

Je m’emparai de mon sac et j’entrainai Newt à ma suite. Nous nous mimes à courir aussi vite que possible, le reste du groupe devant nous. Thomas et Minho étaient presque à notre hauteur.

- Putain, c’est quoi ces trucs ? Hurla Fry en s’enfuyant à toutes jambes. 

La seule réponse qu’il obtint fut un vacarme de grognements bestiaux. Nous déboulâmes dans les escalators. Fry et Teresa furent les premiers à atteindre le sommet et j’aperçus Camille, Julian et Aris les suivre de près. Newt et Winston étaient à mes côtés et Thomas et Minho sur nos talons. J’entendais les grognements se rapprocher ; ces créatures étaient rapides. Nous grimpâmes les marches quatre à quatre, nos lampes torches balayant l’endroit par intermittence. Nous suivîmes le devant du groupe et contournâmes l’escalator par la gauche. Le sol était glissant et Winston se rattrapa de justesse à la rambarde. Thomas était remonté à la tête du groupe et il stoppa brusquement. Droit devant, une autre créature nous barra la route. Avec un hurlement, elle se précipita vers nous. Du coin de l’œil, j’aperçus une barre de fer qui dépassait d’une caisse. Je remontai à la tête du groupe. La créature s’apprêtait déjà à se jeter sur Fry. Elle n’avait plus grand-chose d’humain. Son visage était repoussant, la peau semblait fondue, les dents qui restaient étaient noires de crasses et elle dégageait une odeur nauséabonde. Des images de films de morts vivants me traversèrent furtivement l’esprit. Lorsque la créature fut suffisamment proche de moi, je lui envoyai un violent coup de barre de fer sur le crâne. Avec l’élan, le corps mutilé fut projeté au milieu du groupe. Ils s’écartèrent avec des exclamations de dégoût et de peur. 

Nous n’eûmes pas le temps de nous appesantir davantage ; des dizaines d’autres avaient atteint le haut des escalators et se ruaient vers nous. Nous reprîmes notre course folle à travers l’ancien centre commercial et parvînmes à d’autres escalators. Fry trébucha dans les marches et le groupe ralentit. Certains eurent le temps d’emprunter le second escalator. Mais Teresa et Thomas restèrent bloqués en bas une seconde de trop. Les « zombies » les rattrapèrent. Thomas poussa Teresa vers les premières marches et repoussa le plus proche d’un coup de pied. Ils se précipitèrent à la suite de Winston tandis que les corps brûlés s’amoncelaient au bas des marches. Nous débouchâmes à l’étage par lequel nous étions arrivés. Minho glissa sur le carrelage poussiéreux et Newt l’aida rapidement à se lever. Les cris stridents des créatures me vrillaient les oreilles. Nous traversâmes une passerelle métallique et le bruit de nos pas résonna bruyamment. 

- Il faut retrouver la sortie ! S’égosilla Minho. 

C’est alors qu’un hurlement plus fort me glaça le sang. Un zombie traversa soudainement une vitre et atterrit sur Newt. Mon cœur s’arrêta en même temps que ma respiration. Avec une angoisse indescriptible, je vis Newt tomber au sol sous le poids de la créature. J’étais trop loin de lui – une dizaine de mètres. Alors que je commandai à mes jambes de faire demi tour, Thomas traversa mon champ de vision et parvint près de Newt. Il assomma le zombie d’un coup de pied au visage et ce dernier glissa au sol. Newt attrapa la main que Thomas lui tendait et ils nous rejoignirent au pas de course. J’attendis que Newt arrive à ma hauteur et il me fit signe que tout allait bien. Je tentai de calmer les battements angoissés de mon cœur et repartis en courant. 

- Continuez ! Hurla Minho. Courez ! Courez ! 

Fry ouvrit à la volée une petite porte qui menait à un couloir étroit, en parpaings bruts. Je n’aimais pas ça ; si jamais il en arrivait en face…

- On va où là ? Paniqua Winston. 

- Je sais pas ! Cria Fry. 

Minho s’arrêta une seconde pour tenter d’ouvrir une porte latérale, en vain. Les cris bestiaux résonnaient encore plus fort dans l’étroit couloir. Nous atteignîmes le bout du couloir, fermé par une double porte battante verrouillée par une chaîne. Le groupe de zombie était tout proche ; il fallait sortir d’ici tout de suite. 

- Aidez moi ! Cria Thomas qui s’échinait déjà sur la porte. 

Newt, Minho et Fry se joignirent à lui pour peser de toutes leurs forces sur la porte. Mais la chaîne ne céda pas.

- Je vous couvre ! Cria Winston.

Dans ses mains, le pistolet que Minho avait pris à la base. Il le chargea et se posta devant le couloir, mettant en joue les créatures. Winston se mit à tirer, déclenchant des horribles hurlements. Je cherchai frénétiquement quelque chose – n’importe quoi !- qui pourrait nous aider à sortir de là alors que les garçons bataillaient toujours avec la porte. 

- Alors, vous l’ouvrez cette porte putain ! Hurla Winston. 

A ce moment, la chaîne céda sous les coups et s’ouvrit brutalement. 

- Allez, allez ! Pressa Minho tandis que Teresa, Camille et Julian avaient déjà quitté la pièce. 

Nous sortîmes du couloir avec précipitation. Alors que Thomas allait refermer la porte derrière Winston, ce dernier tomba au sol, la main putréfiée d’une des créature accrochée à son mollet. Il commença à disparaître, entraînée par les zombies de l’autre côté de la porte. 

- Tirez le ! Hurla Teresa. 

Nous nous précipitâmes vers Winston et agrippèrent ses mains, ses bras et ses vêtements pour le sortir de ce mauvais pas. Les cris de terreur de Winston se mêlait aux braillements bestiaux. Nous parvînmes à tirer Winston vers nous mais mes yeux tombèrent sur les longs ongles sales et ensanglantés de ce qui avait été un jour une femme. Elle les enfonça dans le ventre de Winston qui hurla de plus belle. Newt et Fry le remirent sur ses jambes et le soutinrent.

- Allez, tirez vous ! Dit Thomas qui tentait de refermer la porte sur les zombies avec l’aide de Minho.

J’entrainai Camille, Aris et Julian à la suite de Newt et Fry. 

- Minho, vas-y, je pars après toi ! Entendis-je dire Thomas.

Minho s’exécuta, suivit de près par Thomas. Nous étions à nouveau en train d’essayer de fuir à travers les couloirs. Après une centaine de mètres où Thomas, Minho et moi entrainèrent ceux qui commençaient à fatiguer, l’air frais de l’extérieur se fit sentir. Nous débouchâmes enfin à l’air libre. Mais nous étions toujours poursuivis. La nuit était presque tombée. Nous contournâmes les débris à moitié ensevelis et nous trouvâmes refuge en contrebas, dissimulés en dessous d’une grande tôle en métal. Nous nous massâmes les uns contre les autres, retenant nos souffles. 

- Eteignez les lampes torches, souffla Thomas. 

Nous attendîmes un long moment que les hurlements s’éloignent et que les alentours redeviennent silencieux. Tellement longtemps que nous décidâmes d’attendre que le jour se lève avant de repartir. Je me calai contre Newt, la tête sur son épaule. Il passa difficilement un bras derrière ma nuque et m’attira davantage contre lui. L’extrême promiscuité des autres ne permettait aucune intimité. Newt planta donc simplement son regard dans le mien. Un regard rassurant, tendre et inquiet à la fois. Je déposai un discret baiser sur le coin de ses lèvres. Puis je fermai les yeux en me serrant contre lui, frigorifiée.


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