Sienna

Newt se laissa tomber sur le tronc d’arbre et se prit la tête dans les mains. La situation était de plus en plus dramatique. Thomas et Minho avaient prévu une sortie dans le labyrinthe ce matin. Albi, même s’il était loin d’être remis, avait absolument voulu les accompagner. Newt avait tenté de le convaincre de ne pas y aller mais Albi s’était entêté. Il était persuadé d’avoir aperçu, juste avant de s’être fait attaqué par le griffeur, une porte qu’il ne connaissait pas, dans la section la plus éloignée de la sortie. Ils étaient donc partis tous les trois en excursion. Et n’étaient rentrés qu’a deux. Cette fois-ci, Thomas et Minho n’avait rien pu faire pour sauver Albi. Ils s’étaient retrouvés dans la section 5 qui s’était soudainement fermée. Trop faible, Albi n’avait pas été assez rapide. Il s’était retrouvé coincé entre deux parois. 

Thomas, Minho et Teresa le rejoignirent. Thomas posa la main sur l’épaule de Newt avant de s’asseoir à ses côtés. 

- Albi avait raison. Il y a bien une porte qu’on ne connaît pas, dit-il. Il faut qu’on y retourne. 

- C’est peut-être par là que rentrent et sortent les griffeurs, ajouta Minho. 

Newt secoua la tête.

- Alors qu’Albi vient d’y laisser sa peau ? releva t-il, morose.

- Gally a convaincu les autres que c’était de ta faute, dit Teresa d’une petite voix à Thomas. 

Thomas baissa la tête.

- Il a peut-être pas complètement tord. 

- N’importent quoi, l'interrompit Minho. On aurait rien pu faire de plus pour Albi. 

- Non, pas pour Albi. Mais…je me suis souvenu de certains trucs. Cet endroit…n’est pas ce qu’on croyait. C’est pas une prison. C’est une épreuve, un… genre de laboratoire. Ils nous ont kidnappés et nous ont fait passer des tests. Et puis, chaque mois, l'un de nous disparaissait, avec une régularité implacable. 

- Direction le labyrinthe, en déduisit Newt. 

- Oui, mais tout le monde n'y était pas envoyé.

- Comment ça ? 

Thomas déglutit difficilement. 

- Je suis des leurs. 

Minho, Newt et Teresa encaissèrent la nouvelle. 

- J’ai bossé pour ceux qui vous ont enfermé là. Je n’ai pas cessé de vous observer. Depuis que vous êtes là. Je suis de l’autre côté. 

Il échangea un regard avec Teresa qui était comme statufiée. 

- Et toi aussi, lui dit-il. 

- Pardon ? Souffla t-elle. 

- Nous leur avons fait tout ce mal, murmura Thomas, le visage désolé. 

Teresa hocha la tête, les yeux brillants de larmes.

- Non. C’est impossible. 

- Je t'assures. Je l’ai vu, affirma Thomas. 

- Pourquoi ils nous ont envoyé ici alors ? S’étonna Teresa. 

- Peu importe.

Newt essayait de rassembler ses pensées. Il avait toujours su que Thomas serait la clé. Mais pas qu’il pouvait être à l’origine de tout ce bordel. Il se fit violence et lâcha : 

- Il a raison. Peu importe. 

Il planta son regard dans celui de Thomas. 

- On se fout de tout ça. Les personnes qu’on était avant n’existent plus. Merci, les Créateurs, ajouta t-il ironiquement. Ce qui m’intéresse, c’est ce qu’on est aujourd’hui. Et ce qu’on fait. Tu penses avoir trouvé un passage vers la sortie. 

- Comme tu l’as dit tout à l’heure, Albi l’a payé de sa vie. 

- C’est vrai, dit Newt, la gorge nouée. Mais s’il était là, il te parlerait comme je le fais. Lève ton cul et finis ce que tu as commencé. 

Thomas fixa son regard sur le sien. 

- Si on agit pas, Albi sera mort pour rien. Et ça je ne l’accepterais pas. 

- Ok, dit Thomas. Mais il va falloir gérer Gally. 

- Ça, on s’en occupe, dit Newt.