Sienna
La nuit ne tarderait pas à tomber et Newt patientai toujours que « Mademoiselle je lance des noix » se décide à descendre de son perchoir. Alors qu’il s’apprêtai à aller aux nouvelles, il aperçut enfin Thomas et la jeune fille se diriger vers lui. Gally, Winston et quelques autres les rejoignirent.
- Il faut que j’aille voir Albi, lui annonça Thomas en faisant mine de ne pas s’arrêter.
Newt posa le dos de sa main sur son ventre pour le retenir.
- Explique moi.
- Teresa. Elle avait ça – il lui tendit deux flacons estampillés WICKED – quand elle est remontée. Je pense que c’est un antidote.
Newt examina les fioles de plus près. Rien ne pouvait lui indiquer ce qu’elles contenaient. Thomas lui reprit les flacons des mains et anticipa ses réticences.
- Albi n’en a plus pour longtemps, le pressa t-il. On a peut-être une chance de le sauver. On s’occupe de lui et ensuite, ajouta t-il plus bas, il faudra que je te parle d’autre chose. Fais moi confiance.
Newt hésita mais Thomas était déjà parti vers l’infirmerie. Pestant, il le suivit, Winston et la jeune fille dans son sillage. Ils pénétrèrent dans l’infirmerie et arrivèrent au chevet d’Albi. Il souffrait le martyre. Il était brûlant de fièvre, sa peau paraissait avoir vieilli de trente ans et il ruisselait de sueur. Newt sentit son cœur se serrer de le voir dans cet état.
- On ne sait pas ce qu’il y a dedans, dit-il en voyant Thomas s’approcher d’Albi.
Il s’empara des flacons.
- Ni qui les envoie, ni pourquoi tu les avais sur toi, ajouta t-il en se tournant vers Teresa. Et si cette seringue le tuait ?
- Il meurt déjà, répondit Thomas avec force. Regarde le.
Newt secoua la tête, hésitant. Il était parfaitement conscient de l’état d’Albi. Mais si son ami succombait à cette injection, il en serait personnellement responsable.
- Je ne vois pas comment ça pourrait être pire, insista Thomas. Ça vaut le coup d’essayer.
Newt s’autorisa une dernière seconde de réflexion, les yeux rivés sur le visage torturé d’Albi. Puis il tendit le flacon à Thomas.
- D’accord. Vas y.
Thomas hocha la tête et s’empara de la petite fiole. Il s’approcha du corps brûlant d’Albi et sembla soudainement moins sur de lui. Il chercha le meilleur endroit pour faire l’injection. Puis leva le visage vers les autres, cherchant un soutien. Newt lui adressa un signe de tête. Alors qu’il levai la seringue pour la planter dans le bras d’Albi, ce dernier s’agita soudain et empoigna brusquement Thomas.
- T’as rien à faire ici ! Hurla t-il. Non !
Newt se précipita sur eux pour tenter de dégager Thomas. Il essaya d’attraper les mains d’Albi mais il se débattait comme un fou.
- Lâche le, Albi !
Winston vint lui prêter main forte et ils parvinrent à écarter les bras d’Albi. Il lâcha Thomas et Newt et Winston le maintinrent contre la table.
- La seringue ! Paniqua Thomas.
Elle était tombée au sol. Winston la récupéra et la passa rapidement à Thomas. Sans réfléchir davantage, ce dernier la planta dans le bras d’Albi. Ils se reculèrent, essoufflés et secoués par ce qu’il venait de ce passer. Albi se calma presque instantanément, sa respiration reprit une rythme normal et son visage s’apaisa.
- Ça a marché…, souffla Winston.
- Ok…, lâcha Newt. A partir de maintenant, je veux qu’on le veille jour et nuit.
Les autres acquiescèrent et Newt reporta son attention sur son ami Albi, à présent calme et serein, se demandant s’il aurait vraiment la chance de s’en sortir ou s’il s’agissait encore de l’une de ces désillusions qu’ils avaient l’habitude d’essuyer.
Un peu plus tard dans la nuit, Thomas rejoignit Newt qui s’était installé auprès du feu de camp. La plupart des autres zonards étaient partis se coucher.
- Il dort toujours, dit-il en s’asseyant à ses côtés. Teresa a pris la relève.
Newt acquiesça en silence, les yeux dans le vague.
- Tu lui fais confiance ? S’enquit-il.
Thomas secoua la tête.
- Oui. Je la connais.
- J’avais compris, dit Newt avec un léger ton de reproche.
- Je voulais prendre le temps d’essayer de comprendre.
- Et alors ? Le questionna Newt en tournant la tête vers lui.
Thomas haussa les épaules.
- J’ai rêve d’elle. Et d’autres choses. Rien de très précis. Un laboratoire. Une voix. Je pensais que c’était des rêves. Mais ce sont des souvenirs, Newt. Teresa a les mêmes que moi. Comment ça se fait qu’on soient les seuls à en avoir ?
- Je ne sais pas. Je me suis déjà posé cette question des centaines de fois.
Thomas le dévisagea un instant tandis que Newt hésitait à aller plus loin.
- Des souvenirs me sont revenus, à moi aussi, dit-il finalement. Mais rien qui puisse m’aider à comprendre ce qu’on fout ici.
- Alors de quoi tu te souviens ?
Newt se perdit un instant dans la contemplation des flammes, son beau visage flottant devant ses yeux.
- D’elle. On vivait ensemble.
Thomas garda le silence quelques secondes, digérant l’information.
- Tu ne te souviens que d’elle ? Demanda t-il.
Newt acquiesça.
- Hé ! S’éleva alors la voix de Teresa. Albi est réveillé.
Les deux garçons se précipitèrent à l’infirmerie. Ils y trouvèrent Minho. Et Albi, qui était assis sur le bord de son lit, leur tournant le dos.
- Il a parlé ? Demanda Newt.
- Non.
Il fit le tour du lit et s’assit lentement aux côtés d’Albi. Ce dernier resta immobile et silencieux, fixant un point face à lui.
- Albi, ça va ?
Il ne répondit pas. Thomas s’accroupit pour être à son niveau.
- He, Albi.
Il sembla s’animer un peu.
- On ne sortira jamais d’ici, murmura t-il.
- Si. Si, Albi, déclara Thomas.
Albi secoua lentement la tête, les yeux brillants.
- On ne s’évadera jamais. Ils nous en empêcheront.
- De quoi tu parles ?
- Je me souviens.
Thomas échangea un regard grave avec Newt.
- De quoi ? L’interrogea Thomas.
Albi tourna la tête vers lui et le regarda fixement.
- De toi. Tu as toujours été leur protégé.