Princesse de Mirkwood
Aux premières lueurs du jour, Bard s'éveilla et il trouva l'elfe sur le balcon ou il l'avait laissé la veille, y avait elle passé la nuit? Sûrement... Ils se saluèrent puis le père de famille se chargea d'aller acheter ce qu'il faut pour le petit déjeuner de ses enfants avant qu'ils ne se réveillent.
Quand il revint un moment plus tard, ils étaient tous les trois réveillés et habillés et Lysia était en train de tresser les cheveux des filles en de grosses tresses en épis de blé, prenant la totalité de leur chevelure. C'est attendrit qu'il déposa le petit déjeuner sur la table et le premier à s'installer fut Bain. Il était en pleine croissance ce jeune homme, il avait besoin de manger et surtout il n’était pas en train de se faire tresser les cheveux. Rapidement ses sœurs le rejoignirent et alors que les enfants prenaient leur petit déjeuner sagement assit à table, des trompettes venant de l'extérieur attirèrent l'attention de l'elfe qui sortit sur le balcon.
-Ils partent... Dit Bard en arrivant derrière elle.
-... Ils vont regagner leur montagne...
-Et tous nous faire tuer... ajouta Bard.
-Il est possible que Smaug soit mort et je l'espère sincèrement.
-Ça faciliterait les choses...
-Mais j'ai ce pressentiment qui me pèse malgré moi, avoua-t-elle, j'ai passé la nuit à observer les étoiles, cherchant une réponse mais elles ont gardées le silence.
-Ce qui n'annonce rien de bon, en déduit Bard.
L'elfe secoua la tête de gauche à droite.
-La voyance n’est pas un art que je maitrise bien et je le regrette...
-Dans ce cas nous verrons bien ce que l'avenir nous réserve à tous, si nous sommes destinée à vivre ou à mourir en proie aux flammes.
Lysia baissa la tête et ferma les yeux, s'efforçant de chasser les images des habitants morts emportés par le feu qui venaient perturber son esprit.
-Contrairement à ce que j'ai dis hier vous ne devriez pas rester ici, partez tant que vous le pouvez, ne gâchez pas votre immortalité pour les hommes.
Choquée par ce qu'il venait de dire, elle se tourna subitement vers lui avec de la détermination dans le regard et parla d'une voix pourtant très douce.
-Si je perds la vie en sauvant ou aidant quelconques personnes alors je ne l'aurais pas gâchée... je serais morte honorablement.
-Mais vous ne devriez pas être là…
-Pourtant j'y suis et je ne partirai pas...
La princesse était autant déterminée que lui et il comprit qu'elle ne céderait pas à sa requête donc il baissa les armes.
-Vous avez le cœur pur Bard, dit-elle en posant la main sur mon torse juste sur son cœur, comme c'est donné à très peu d'homme de l'avoir...
Elle fit glisser sa main jusqu'à la joue du batelier et continua son monologue.
-Je ne partirais pas tant que je ne serais pas sur que vous et vos enfants ne risquez rien.
Ils ignoraient que par la fenêtre, Bain, Tilda et Sigrid jouaient les curieux, ils retournèrent s'asseoir en vitesse lorsque la porte s'ouvrit pour que leur père et la princesse rentrent.
Les trompettes se firent entendre encore un moment ainsi que les acclamations des habitants de Lacville, souhaitant bonne chance à la troupe de nains. Dans la maison du batelier, les adultes étaient tendus quand au destin qui les attendait, ne sachant pas ce que les nains allaient trouver en pénétrant dans la montagne, mais ils dissimulaient leurs angoisses pour ne pas inquiéter les enfants. Ce n'est que plus tard dans la journée qu'ont tapa à la porte, Bard alla ouvrir et quelle ne fut pas sa surprise de découvrir sur son balcon trois des nains.
-Non j'en ai fini avec vous, prévint Bard immédiatement.
-S'il vous plaît, est ce que la princesse est toujours là? Kili est très malade et personne ne nous aidera, supplia Bofur.
Bard regarda les nains avec hésitation, s’attardant sur l’état de Kili puis regarda la princesse qui était avec les enfants.
-Bon entrez, soupira-t-il.
Il s'écarta pour les laisser rentrer et leur indiqua d'allonger leur ami sur un des lits. Immédiatement, Lysia se dirigea vers Kili, elle ne pensait pas que sa blessure soit si grave.
-Est ce que vous pourrez l'aider ? Demanda Bofur.
-Je vais faire tout mon possible, répondit-elle.
Elle déchira un peu plus le pantalon du nain pour avoir une meilleure vue de la blessure qui semblait infectée. La couleur noire de la plaît était typique d'une infection causée par arme de Morgul, elle en avait déjà vu des similaires sur des gardes.
-Comment est ce arrivé? Questionna-t-elle en s'adressant à Fili.
-A la sortit de votre royaume, les orcs nous ont attaqués et il a reçu une flèche.
-Une flèche de Morgul... soupira-t-elle, ...vous auriez du me dire cela des que nous nous sommes retrouvés.
Fili afficha un air navré et son frère lui attrapa soudainement la main alors qu'une intense douleur envahissait sa jambe à chaque fois qu'il bougeait ou qu'ont touchait à sa blessure. Le nain serrait les dents et essayait de gémir le moins possible pour supporter cette douleur atroce.
- Que vous faut-il ? Questionna Bofur.
-De l'eau, je dois d'abord nettoyer la plaie.
Aussitôt, Bard remplit un bol d'eau que Sigrid se chargea d'apporter à la princesse avec un morceau de tissu.
-Tenez princesse, dit la jeune fille en déposant le bol et le tissu près d'elle.
-Merci Sigrid.
Lysia attrapa le tissu qu'elle humecta puis s'approcha de la blessure.
- Tenez-le, dit-elle en regardant Fili et Bofur, ça va être douloureux, prévint-elle d'une voix douce à l'égard de Kili.
Le nain agrippa les draps et hocha la tête, signe qu'elle pouvait y aller. Alors avec une extrême délicatesse, elle commença à nettoyer le sang séché et aussitôt Kili commença à crier tellement la douleur était insupportable.
-Je suis désolée, répétait-elle doucement tout en poursuivant sa tâche.
Elle répéta son geste plusieurs fois puis la plaie étant propre elle put constater que la flèche de Morgul avait bien fait son travail, empoisonnant déjà en grande partie le sang du nain qui n'était plus rouge mais noir.
- Que pouvez-vous faire? Demanda Fili.
-Il me faut des herbes pour faire tomber sa fièvre, répondit l'elfe.
-Euh... j'ai de la morelle, de la camomille... Dit Bard voulant aider.
-Ça n'ira pas... soupira-t-elle en se redressant, auriez vous de la feuille des rois? Questionna-t-elle en revenant près de l'homme.
-Non... c'est de la mauvaise herbe, ont la donne aux cochons, répondit-il.
-Mauvaise herbe... cochons... murmura Bofur.
-Je vais en chercher, déclara-t-elle.
Elle se rappelait avoir vu des cochons quand Bard et elle cherchaient les nains la veille dans la soirée.
-Non ! S'exclama Bofur en barrant le chemin de la princesse, je m'en charge, restez auprès de lui.
Sur ces mots, le nain au chapeau excentrique passa la porte en courant. Lysia prit le bol et descendit jusqu'au quai pour le vider le rincer et le remplir d'eau fraîche. Elle retourna s'asseoir au bord du lit pour passer régulièrement de l'eau fraîche sur le front du souffrant. Pendant un moment elle le fit, regardant impuissante le nain souffrir, mais jusqu'à ce que Bofur revienne avec de l'athelas elle ne pouvait rien faire de plus. Fili prit sa place et elle s'éloigna pour laisser les deux frères discuter.
Elle rejoignit Bard et ses enfants dans la petite cuisine, elle était soucieuse, plus le temps passé et Bofur ne revenait pas, elle avait peur que Kili ne s'en sorte pas.
-Vous arriverez à le sauver ? Questionna Sigrid à voix basse.
La princesse croisa les bras et regarda vers le lit ou Fili faisait son possible pour rassurer son frère.
-Je ne sais pas... l'infection est avancée et si Bofur ne se dépêche pas il sera bientôt trop tard et mes pouvoirs ne seront pas assez forts, répondit-elle doucement.
-Je suis sûre que vous y arriverez ! Intervint Tilda.
-T'es adorable, sourit l'elfe en caressant la joue de la fillette.
Soudainement ce moment de tendresse fut brisé par un énorme tremblement qui secoua la maison, faisant tomber de la poussière du plafond. Tous échangèrent des regards inquiet et ils savaient ce que ça signifiait, le dragon était bien vivant et réveillé.
-Ça vient de la montagne ! Déclara Bain.
L'homme et l'elfe échangèrent un long regard rempli d'angoisses, ce qu'ils craignaient était en train d'arriver.
-Vous devriez nous laisser! Dit Fili en s'approchant d'eux et en s'adressant surtout à Bard, prenez vos enfants et sauvez vous !
Bard tourna son regard vers le nain, l'expression de son visage trahissant son inquiétude.
-Et aller où? Il n'y a nulle part ou aller... répondit-il.
Il baissa la tête, ressentant une honte de ne pas être capable de protéger ses propres enfants.
-Nous allons mourir papa ? Demanda Tilda.
Bard regarda sa fille qui s'était collé contre l'elfe suite au tremblement.
-Non chérie, rassura-t-il avec un sourire.
-Mais le dragon... Le dragon va nous tuer... répondit la fillette avec peur.
Lysia s'accroupit et prit délicatement le visage de l'enfant entre ses mains.
-Crois ton papa, il vous protégera, assura-t-elle.
L'homme regarda sa petite dernière dans les bras de l'elfe et alors il leva un bras en direction du plafond ou se trouvait un filet de pêche. Il tira avec force sur une barre de fer qu'il garda en main et cette barre de fer n'était autre qu'une des célèbres flèches noires, que tous regardèrent avec surprise.
- Ont ne mourra pas si je le tue avant ! Déclara-t-il déterminé.
Sans lâcher sa flèche, il attrapa son manteau et demanda à son fils de le suivre. Toutefois, avant de quitter la maison, il embrassa chacune de ses filles et croisa le regard de Lysia.
-Je veille sur elle, dit-elle doucement.
Assuré que ses filles étaient en sécurité avec la princesse, le père passa la porte suivit de près par son fils.