Princesse de Mirkwood
De retour chez lui, Bard découvrit que ses filles avaient dressé la table pour 5 et ses trois enfants attendaient son retour en discutant sur leurs lits. Lorsqu'ils virent leur père rentrer avec l'elfe, leurs mains enlacées ne leur échappa pas, Sigrid et Bain échangèrent un regard complice alors que Tilda se jeta dans les jambes de son père, contente de pouvoir lui faire un câlin, alors Bard lâcha la main de l'elfe pour porter sa fille.
-Vous avez trouvé les nains ? Demanda l'enfant.
-Ils sont chez le Maître, répondit son père.
Lysia se tenait à l'écart ne voulant pas s'insinuer au milieu cette famille soudée. Lorsque Bard reposa sa fille sur le sol, il se tourna vers l'elfe qui le devança dans la prise de parole.
-Je vais vous laisser...
-Ou irez vous ?
-Je ne sais pas...
-Restez! S'exclama Tilda.
-Elle a raison, restez! Acquiesça son père.
-Je ne veux pas m'imposer, j'ai déjà suffisamment abusé de votre bonté, répondit l'elfe.
-Votre assiette est déjà sur la table, précisa Sigrid, vous n'avez pas d'autre choix que de rester princesse.
La jeune elfe hésita, ces gens n'avaient pas grand chose mais ils avaient un grand cœur et cela était admirable, ils la regardaient tous avec insistance, attendant une réponse de sa part. Bard lui attrapa délicatement une main qu'il emprisonna des siennes sans la quitter des yeux.
-Acceptez, s'il vous plaît... Dit-il tout bas.
Les enfants hochèrent la tête tout en affichant de grands sourires. Le visage de l'elfe s'illumina.
-J'accepte, répondit- elle de sa voix douce.
Sa réponse réjouit toute la famille et immédiatement, Sigrid se mit à préparer le dîner.
- Donnez-moi vos armes, dit Bard.
La princesse se soulagea du poids de son arc, son carquois, son épée et de ses dagues qu'elle confia au batelier. Elle proposa ensuite son aide à la préparation du repas, mais Sigrid refusa poliment alors la jeune femme alla s'asseoir près de la plus jeune qui ne lâchait pas sa poupée de tissu. Alors qu'elle parlait avec l'enfant, Bard depuis la petite cuisine l'observait tout en préparant le dîner en compagnie de sa fille aînée.
-Elle est vraiment très belle, déclare Sigrid à voix basse.
-Hum... répondit son père trop subjugué par son admiration.
-Et elle est gentille...
Bard savait ce que sa fille cherchait à faire, il est vrai qu'une présence féminine manquait dans cette maison mais Lysia n'était pas ici dans ce but et aussi il le rappela à sa fille.
-C'est une elfe...
-Et alors ?
-Elle est immortelle, Sigrid, jamais elle ne nouera de liens avec un mortel.
L'expression sur le visage de sa fille changea, passant d'enjoué à triste, tout ce qu'elle voulait c'était le bonheur de son père et Lysia semblait être la bonne personne pour cela, il y a tellement longtemps qu'elle n'avait pas vu son père se comporter ainsi avec une femme.
-Je comprends père, murmura la jeune fille.
Il lui déposa un baiser sur la tête puis ils continuèrent leur préparation.
Quand ce fut prêt, ils passèrent tous à table et les filles se firent un plaisir de servir la princesse bien qu'elle leur ait dit que ce n'était pas nécessaire et qu'elle était dans cette ville en temps que simple elfe, laissant son statut de princesse de côté. C'était la première fois que les filles rencontraient une elfe et elles avaient pleins de questions qui leur piquer la langue. C'est finalement Tilda qui se lança la première.
-Vous avez qu'elle âge? Demanda-t-elle avec son air innocent en regardant la princesse assisse à sa droite.
-TILDA! Gronda son père.
-Il n'y a pas de mal, sourit Lysia.
L'elfe se pencha près de l'oreille de la fillette.
-290 ans, susurra-t-elle à son oreille.
-Tout ça !L'elfe sourit doucement devant l'étonnement de l'enfant.
-Vous avez affronté beaucoup d'ennemi ? Questionna Bain.
Normal pour un garçon qu’il s’intéresse plus aux combats qu’autre chose.
-Quelques uns, des orcs, des gobelins, des araignées géantes…
-Si vous êtes gravement blessée lors d'un combat comment cela se passe-t-il ? Demanda-t-il, je veux dire, vous êtes immortelle donc…
-Tu veux savoir si de part notre immortalité, nous, les elfes, supportons toutes les blessures?
-Oui.
-Pour cela nous sommes l’égale des hommes et des nains, si la blessure est trop importante nous mourront simplement, expliqua-t-elle plus sérieusement.
-Mais vous êtes une princesse, vous ne devriez pas avoir à vous battre, reprit Sigrid, vous avez une armée pour ça.
-Je ne veux pas passer ma vie à dépendre de mes gardes donc mon frère m'a apprit à utiliser les armes et cela m'est bien utile, au moins je suis libre de mes mouvements.
Le repas se poursuivit, animé par les questions des enfants concernant la vie et les coutumes des elfes, leur père les laissa continuer leur interrogatoire veillant quand même à ce que les questions soient correctes et pas trop curieuse.
Bien plus tard, les enfants durent aller se coucher et Tilda fit une dernière requête a la femme elfe, elle souhaitait entendre une histoire typiquement elfique. Lysia accepta et elle alla s'asseoir sur le bord du lit pour conter son histoire d'une voix très douce et légère. Pendant que la princesse racontait son histoire, Bard était assit à table avec un verre de vin dans les mains et il était attentif à l'histoire lui aussi. Quand elle eut finit, elle déposa un baiser sur le front de la plus jeune et leur souhaita une bonne nuit à tous avant de tirer sur les rideaux qui faisaient office de séparation et rejoignit leur père.
Les deux adultes s'isolèrent sur le balcon pour discuter sans déranger les enfants. Bard sortit avec deux verres de vins et en donna un à la princesse alors qu'elle observait le scintillement des étoiles.
-Ma maison doit vous sembler bien rustique comparé à votre palais, déclara Bard en se plaçant à ses côtés.
-Elle est chaleureuse et déborde de vie, comparé à mon palais…, répondit-elle.
Bard but une gorgée et la princesse se tourna vers lui pour poursuivre la conversation.
-Vos enfants sont merveilleux Bard.
-Merci... je fais de mon mieux pour leur offrir ce dont ils ont besoin..., même si c'est compliqué.
-Vous leur offrez déjà le principal, l'amour, vous êtes une famille liée par un amour très fort et cela est très important, déclara-t-elle.
Bard sentit de la tristesse dans la voix de l'elfe et ce n'était pas difficile de comprendre qu'elle n'avait pas reçu un pareil amour malgré ses longues années de vie, aussi il orienta la conversation sur un autre sujet.
-Si vous ne savez où aller, vous pouvez rester ici tant que vous le souhaitez, proposa-t-il.
Elle le gratifia d'un beau sourire. Elle appréciait sa proposition sincère et aussi elle avait dans l'idée de se rendre à Fondcombe ou en Lothlòrien et pourquoi ne pas s'installer dans un de ces royaumes pour y vivre sereinement sans l'influence de son paternel. Mais elle ne partirait pas de nuit, elle voulait pouvoir dire au revoir aux enfants de Bard qu'elle appréciait beaucoup. Ils restèrent encore une paire d'heures à discuter dans la nuit froide avant qu'elle ne surprenne l'homme à étouffer un bâillement d'une main, le sommeil était en train d'avoir raison de lui alors qu'il voulait tant rester à discuter avec l'elfe.
-Vous devriez aller dormir, Conseilla-t-elle avec un petit sourire.
-Et qu'allez vous faire ?
-Je ne partirais pas sans vous dire au revoir, assura-t-elle.
Cette réponse le rassura et c'est exactement ce qu'il pensait, que si il allait dormir le lendemain elle ne soit plus là.
-Je vais dormir par terre, je vous laisse mon lit, ajouta-t-il, vous y serez au chaud.
-Ne vous souciez pas de cela, je n'ai pas l'intention de dormir cette nuit, répondit-elle.
-J'oubliais les elfes ne ressentent pas la fatigue comme nous, dit il pour lui même.
-Exact !
-Dans ce cas j'y vais... bonne nuit Lysia.
-Bonne nuit Bard.
Après un énième échange de regards, l'homme passa la porte pour aller se coucher, cette nuit l'elfe veillerait sur eux.