Princesse de Mirkwood

Le batelier et son fils couraient sur les quais, ce dernier interrogeant son père sur cette flèche dont il ignorait l'existence et la présence dans leur maison. 

-Pourquoi tu ne m'en a jamais parlé ? 

-Parce que tu n'avais pas à le savoir, répondit son père. 

Ils traversèrent un pont et se plaquèrent contre la paroi d'une maison pour éviter des gardes se trouvant tout proche. Ils avancèrent tout en restant cachés et Bard fixa la tour au sommet de laquelle se trouvait l'arc-lance. Il posa une main sur l'épaule de son fils et se tourna vers lui.

- Écoute-moi bien, tu va détourner l'attention des gardes, quand je serais en haut de la tour j'armerais l'arbalète et... 

Il fut interrompu par Braga et quelques uns de ses hommes qui traversaient un pont.

- BARD NE BOUGE PAS ! Ordonna le garde. 

Mais le batelier n'était pas décidé à obéir, ce n’était pas le moment. Aussi il poussa son fils vers la droite pour l'obliger à courir, il ne fallait pas que les gardes s'emparent de la flèche noire. Ils coururent pendant quelques minutes mais rapidement Bard comprit qu'ils ne parviendraient pas à semer les gardes, alors il stoppa son fils et lui confia la flèche. 

-Bain, Bain ! Cache là bien! Que personne ne la trouve ! 

-Non...

-Je m'occupe d'eux! 

-Je veux rester avec toi, répliqua le jeune garçon. 

-Obéit ! Ordonna son père en haussant le ton. 

Le garçon poursuivit sa route seul, laissant son père à regret. Alors que son fils fuyait, Bard alla à la rencontre de Braga qui arrivait en courant.

-Braga ! 

-Je t’arrête! Déclara le chef des gardes. 

-Pour quel motif ? Demanda Bard qui réalisa qu'il était cerné de gardes.

-Pour le motif que le Maître choisira, répondit le chef. 

Bard eut un rire nerveux et alors il envoya un violent coup de poing dans le visage de Braga qui tomba sur ses hommes. Les gardes situés derrière leur chef voulurent attraper Bard mais ce dernier utilisa ce qui l'entourait pour se défendre et pouvoir fuir. De son côté, Bain vit des gardes supplémentaires se diriger vers son père alors il sauta dans une barque placé sous la statue géante du Maître et cacha la flèche sous un filet. La flèche en sûreté, il  continua de parcourir les quais pour rentrer chez lui, faisant confiance à son père pour se débarrasser des gardes. Bard lui continuait de courir pour échapper aux gardes du Maître,  il sauta de barque en barque avec agilité pour rejoindre l'autre côté d'un quai, un garde voulu l'imiter mais il perdit l'équilibre et tomba dans l'eau froide du lac. Le batelier n'eut pas le temps de se réjouir du sort du garde qu'il emprunta un passage étroit qui lui permettrait d'échapper au reste de la garnison mais quelqu'un lui fit un croche-pied et il s'étala violement contre un support de rames. Le responsable de son accident n'était autre qu'Alfrid qui sortit de sa cachette en souriant fièrement. Le Maître sortit à son tour du côté opposé et alors que Bard se redressait sur ses coudes, le Maître de Lacville l'assomma avec un morceau de bois.  

Bain revint rapidement dans la maison et fit part de ce qu'il s'était passé à ses sœurs et aux autres personnes présentes. 

-Papa s'est fait arrêter! S'inquiéta Sigrid.

-Je suis sur que non, il va arriver, il doit juste attendre que les gardes se dispersent, répondit son frère. 

-Et s’il ne revient pas ! Pensa sa grande sœur. 

-Il reviendra ! Répliqua son frère. 

La jeune fille était inquiète mais elle retourna à son occupation qui était d'essayer de faire baisser la fièvre du nain en compagnie de Lysia. Cette dernière espérait vraiment que Bofur revienne vite avec de la fleur des rois parce que l'état de Kili s'aggravait à chaque minute qui passait.  L'eau fraîche n'avait plus aucun effet sur la fièvre du nain et aussi Lysia fit signe à Sigrid d'arrêter et elle emmena le bol dans la cuisine.

La jeune fille sortit alors sur le balcon pour guetter le possible retour de son père, la nuit était tombée et l'air était glacial. Bard lui se réveillait tout juste en cellule sous la surveillance d'un groupe de gardes, il n'était donc pas prêt de rentrer. Sigrid attendit quelques minutes dans le froid puis décida de rentrer mais au moment où elle posa la main sur la porte, un orc venant du toit sauta derrière elle en grognant. Elle poussa un cri et tira la porte pour la fermer mais l'orc réussit à y passer la main. Lysia revint de la cuisine et s'empara de ses dagues en vitesse.

-TILDA SOUS LA TABLE ! Ordonna-t-elle. 

La petite fille se jeta sous la table alors que l'elfe s'approchait de sa grande sœur qui continuait de tirer de toutes ses forces sur la porte. L'elfe prit la relève de Sigrid qui alla rejoindre sa sœur et une fois les filles en sécurité, elle ouvrit la porte pour entamer le combat avec l'orc.  Ce dernier leva son épée pour frapper l'elfe mais sa lame se planta dans une poutre alors Lysia lui trancha la gorge de ses deux dagues dans un mouvement opposé, le corps de l'orc s'effondrant sur le sol de bois.

Mais il n'était pas seul et bientôt d'autres entrèrent par la porte et par le toit. Bain en assomma un avec le banc et Fili vint prêter main forte à la princesse aux prises avec un autre orc. Kili sur son lit ne savait pas trop si ce qu'il se passait autour de lui était vrai ou si c'était sa blessure qui lui provoquait des hallucinations. Suite à une pirouette pour éviter une attaque, Lysia planta une dague dans le crâne de l'orc avant d'aller aider Bain qu'un autre orc attaquait.

Les créatures déferlaient dans la petite maison et du côté des lits, Lysia en plein combat vit Tauriel entrer et commencer à se battre. Elle évita un coup d'épée puis enfonça profondément son duo de dagues dans le corps de l'orc qu'elle repoussa d'un coup de pied. 

-LYSIA ! Cria son frère qui venait d'apparaître par le toit.  

Elle le regarda et lança une dague dans sa direction, celle ci se planta dans le front d'un orc qui s'approchait sournoisement de lui par derrière. Il se retourna et attrapa la dague appartenant à sa sœur au moment où le corps du monstre s'écroulait. Il relança la dague à sa propriétaire et prit lui aussi part à ce combat. Les orcs tombaient les uns après les autres sous les coups des trois elfes qui réussissaient à esquiver leurs attaques.

Les deux femmes elfes s'associèrent dans leurs mouvements pour combattre un orc plus grand et derrière lui, piochant dans ses dernières forces, Kili lui enfonça un couteau dans les côtes qu'il avait récupéré sur le corps d'un orc, puis le nain s'effondra en poussant un cri de douleur. Tauriel découvrit son état avec frayeur, il souffrait elle le savait et cela lui fit mal au cœur. Les orcs restant dans la maison cherchèrent à fuir mais Legolas les tua et balança leur corps dans l'eau avant de se tourner vers sa sœur et Tauriel. 

-Vous les avez tous tués ! Remarqua Bain. 

-Il y en a d'autres, répondit Legolas. 

L'aînée de Lysia lança un regard froid à sa sœur puis marcha d'un pas rapide vers la porte d'entrée. 

-Tauriel venez ! Ordonna-t-il. 

La capitaine des gardes regarda le prince avec effarement, le nain avait besoin d'aide. 

-Ont va le perdre ! Dit Fili tristement. 

Lysia s'accroupit près de Kili et Legolas le regarda avec dédain.

-Tauriel ! Répéta le prince avant de disparaître dans les escaliers. 

La capitaine des gardes hésita puis elle s'approcha de la porte mais un cri de Kili la retint. Devait-elle suivre les ordres de son prince ou suivre son cœur et aider le nain ? Alors qu'elle avait les yeux rivés sur le nain agonisant, du bruit venant des escaliers la mit sur ses gardes et elle se prépara à dégainer ses dagues. Mais ce ne fut pas nécessaire quand elle découvrit au milieu des escaliers un autre nain tenant une plante dans une main. 

-Athelas... Dit-elle à voix basse en prenant la plante de la main du nain. 

-TAURIEL ! Appela Lysia d'un ton pressant.

La capitaine rejoignit son amie. Kili était au plus mal, s’il n'était pas soigné maintenant, il allait mourir. Bofur entra à la suite de la capitaine. 

-Je vais préparer le remède, déclara Lysia. 

Tauriel lui confia la plante et aida les nains à placer Kili sur la table. 

-Désolée pour le retard princesse, j'ai croisé des orcs en route, s'excusa Bofur. 

-Ce n'est rien, maintenant nous allons pouvoir le soigner, répondit-elle. 

Elle émietta la plante dans un bol avec un peu d'eau et s'approcha de la table ou Kili se débattait sous la douleur atroce qui se faisait ressentir dans tout son corps maintenant. 

- Maintenez-le, demanda Tauriel. 

La capitaine jeta un coup d'œil à la blessure et regarda Lysia. 

-Nos deux pouvoirs seront nécessaires pour le sauver, déclara-t-elle. 

Lysia acquiesça et prit une poignée d'herbe dans le bol avant de le tendre à son amie qui fit de même. Chacune avec une quantité presque égale d'herbe en main, elles commencèrent à réciter des incantations en elfique tout en malaxant l'attelas par des gestes délicats. Puis tout en continuant leurs incantations qui étaient incompréhensible pour les nains ou les enfants de Bard, elles déposèrent les herbes sur la plaît en gardant leurs mains posées dessus. Le contact des plantes sur sa blessure fit hurler Kili et il se débattait malgré lui, la douleur était trop forte. Même Sigrid et Tilda aidaient à tenir le nain avec autant de forces qu'elles pouvaient. Les deux femmes elfes récitaient toujours leurs formules elfiques et assez rapidement, Kili s'apaisa, remuant beaucoup moins. Et quand elles terminèrent leurs incantations, Kili s'était assoupi et il reprenait déjà des couleurs, son teint blafard se dissipant peu à peu.

Pendant que Tauriel se chargeait de faire un bandage serré avec l'athelas dessous autour de la cuisse de Kili, Lysia s'assura que suite à cette bataille les enfants de Bard n'était pas blessés. Elle fut soulagée de constater qu'ils allaient tous bien quoi qu'un peu choqués et effrayés, surtout la plus jeune. Aussi elle vit Kili se réveiller légèrement et  prendre délicatement la main de Tauriel et au regard de la capitaine des gardes, ce geste n'était pas anodin et ne la laisser pas indifférente.Quelques instants plus tard alors que Kili reprenait des forces, un grondement terrible venant de la montagne résonna dans la nuit calme, alarmant tous les habitants. Tous savaient qui avait produit ce son terrifiant qui ne présager rien de bon.