Recueil de Oneshot

Chapitre 5 : Repos bien mérité

2550 mots, Catégorie: K

Dernière mise à jour 16/12/2020 22:59

En automne 2941, Erebor avait été reprise des griffes du dragon. Thorin avait failli trouver la mort, ainsi que ses deux neveux et ils n'avaient dû leur salut qu'à peu de chose : la ruse de Bilbo et les soins prodigués par les elfes de Mirkwood (pour le plus grand malheur de Thorin, qui avait dû remercier le Roi Sylvain). Les mois qui suivirent furent occupés à remettre la montagne en état et à faire venir les nains qui le voulaient. Bilbo, Cambrioleur de la Compagnie de Thorin, était resté juste assez de temps pour voir débarquer Dìs, dont il avait entendu parler quelque fois. Il fut ravi de voir que cette naine semblait être capable de faire peur non seulement à ses fils, son frère mais probablement même tout le peuple nain. Bilbo ne s'inquiétait pas que ce grand Royaume retrouve toute sa puissance si toutes les naines étaient de la trempe de la Princesse d'Erebor. Ensuite, juste après le couronnement de Thorin et malgré les demandes répétées de plusieurs membres de la Compagne, dont le Roi en personne, il reprit la route vers la Comté. Accompagné de Gandalf, ils prirent leur temps. Après tout plus rien ne les contraignaient à la rapidité si ce n'est que le Semi-Homme avait tout de même hâte de retrouver son pays, sa maison et ses habitudes. Il s'était découvert un amour pour les aventures, mais il en avait eu assez pour une vie entière. À présent, il n'aspirait plus qu'à la tranquillité d'esprit et de corps. Après quelques mois de voyage, enfin ils arrivèrent aux portes de la Comté. Gandalf le laissa là, il aimait bien voyager et converser avec le hobbit, mais il avait d'autres occupation. Et son ami ne craignait plus rien à présent qu'il était de retour dans ce pays calme qu'était la Comté. Il se firent leur adieux, Bilbo faisant promettre à Gandalf de donner de ses nouvelles régulièrement puis ce dernier parti, Bilbo inspira profondément et se mit en route pour Bag-End. Quelle ne fut pas sa surprise en arrivant et en voyant que son chez-lui était mis en vente. Il dû prouver qu'il était bien lui-même et qu'il n'était pas mort. Il fut dans l'obligation de racheter la plus part de ses propres meuble et sa propre vaisselle, mais en quelques semaines seulement, tout était rentré dans l'ordre et Bilbo put enfin profiter à sa tranquillité si chère à ses yeux.


L'automne 2942 arrivait et Bilbo se rendait compte que s'il était ravi d'être de nouveau chez lui, il était réellement plus seul qu'auparavant. Certes, il entretenait des relations de voisinage cordiales, mais il ne pouvait s'empêcher d'entendre ce que les siens disaient de lui, à savoir sa bizarrerie et ses trésors cachés. Si la plus part du temps cela le faisait sourire, parfois il en devenait mélancolique. Un an auparavant, il entrait seul dans la Montagne Solitaire et faisait face au Dragon. À présent, il faisant ses courses, fumait la pie, s'occupait de son potager et écrivait son livre. Des occupation bien moins dangereuses, certes, mais également bien moins prenantes.


Il faisait également de longues promenades dans la Comté où un peu en dehors. Il n'allait jamais très loin, mais parfois il faisait des rencontres intéressantes, comme ces elfes de Fondcombe qui se dirigeaient vers l'Ouest. Il passa quelques jours avec eux, les accompagnant dans leur voyage et se repaissant de leurs chants et récits avant de les laisser faire leur route et de revenir à son quotidien qui lui paraissait trop terne. Parfois, il avait envie de reprendre la route et de marcher sur Erebor. Mais chaque fois quelque chose l'en empêchait. Il entretenait une correspondance avec Bofur, qui lui donnait des nouvelles de la Compagnie, mais n'avait pas réellement de contact avec les autres nains, ce qu'il regrettait. Il aurait aimé écrire à Thorin, mais le fait que ce dernier soit désormais à la tête d'un Royaume de plus en plus puissant et riche, le faisait douter. Il n'était sans doute rien de plus qu'un cambrioleur un peu inutile aux yeux du grand Roi.


Trois ans passèrent ainsi, entre les promenades et l'écriture de son livre, entre la tranquillité retrouvée et les regret passés. Il avait fait quelques excursions à Fondcombe mais n'avait jamais trouvé le courage d'aller plus loin. Et plus le temps passait, plus il se résignait à ne pas retourner à Erebor.


Quelle ne fut donc pas sa surprise lorsqu'un jour, en fin d'après midi, il entendit trois coups fermes frappés à sa porte. L'hiver était là depuis quelques semaines dans la Comté et tout le paysage s'était couvert d'un épais manteau blanc et froid. Bilbo aimait la neige, mais le plus souvent il l'observait de chez lui, voire en fumant sa pipe sur le banc devant chez lui. Ce jour-là il n'était sorti que pour ramener du bois à l'intérieur et il prévoyait une soirée tranquille à lire devant le feu. Lorsque les trois coups retentirent, il commençait son repas. Cela le ramena près de quatre ans en arrière, quand un soir d'automne des nains avait frappé à sa porte. Il secoua la tête. Ce n'était sans doute qu'un voisin qui venait lui demander du sucre ou des œufs. Ou un de ces jeunes hobbits avides de récits d'aventures. Renouant correctement son peignoir autour de sa taille, il se dirigea vers la porte d'entrée qu'il ouvrit en soupirant discrètement. Trois personnes se trouvaient là. Trois personnes qu'il connaissait bien et qu'il ne pensait pas revoir. Le plus grand des trois ouvrit la bouche pour parler, mais il n'en eut pas le temps, car les deux autres se précipitèrent à l'intérieur avec des rires joyeux, saluant le hobbit.


- Biblo ! Qu'est-ce qu'il fait froid ! On peut rentrer n'est-ce pas ?


Le hobbit s'écarta, laissant passer les deux jeunes nains fous.


- Fili, Kili, Thorin… Qu'est-ce que vous faites là ?


Les deux plus jeune étant déjà rentrés avec force de paroles sans réellement de sens et faisant exactement comme s'ils étaient chez eux, le semi-homme se tourna vers le Roi, l'invitant à rentrer. Il n'allait tout de même pas le laisser dehors par ce froid ! Une fois la porte refermée, il se tourna vers son ancien compagnon de route, attendant une explication quelconque. Qui ne vint pas, Thorin se contentant de s'approcher pour lui offrir une étreinte amicale. Lorsqu'il se recula, Bilbo était un peu gêné, ne sachant pas exactement comment il était sensé réagir. Certes, Thorin lui avait manqué également mais il n'avait pas souvenir qu'ils étaient aussi proches que cela. Le roi se rendit compte de son trouble.


- Maître Cambrioleur, vous nous avez manqué. N'avez-vous pas reçu notre missive annonçant notre arrivée ?

- Non, c'est une réelle surprise trouver là. Je… Qu'est-ce que vous faites là Thorin ? Ne vous méprenez pas, je suis ravi de votre présence mais… N'avez-vous pas un Royaume à gérer ?

- Erebor peut se passer de moi quelques temps. Ma sœur a prit le relais le temps de mon voyage.

- Votre voyage… Ha, allez vous dans les Montagnes bleues et vous passez donc par ici sur le chemin ?


Thorin ne lui répondit que par un sourire alors que Kili, débarrassé de sa cape et de ses armes, revenait en riant vers le hobbit.


- Pas du tout, on est en vacances et on a décidé de passer nos vacances chez vous parce que vous nous manquiez. Surtout à Thorin, même s'il ne vous l'avouera jamais. Et puis l'hiver est bien plus beau ici que chez nous !


Son oncle lui lança un regard d'avertissement auquel le plus jeune ne répondit que par un éclat de rire avant de rejoindre son aîné dans la réserve de Bilbo afin d'y trouver de quoi les nourrir tous les quatre. Encore cette impression de déjà vu prit le dessus pour le petit hobbit.


- Nous pouvons rester quelques temps, n'est-ce pas ? Demanda Thorin de sa voix grave et royale.


Bilbo hocha vivement la tête.


- Bien sûr ! Je vais juste devoir préparer les chambres d'amis, mais vous êtes tous les trois toujours les bienvenus. Je suis content de vous voir moi aussi.


Il était un peu partagé entre sa joie de revoir ses amis et le fait de devoir gérer leur venue non prévue et non prévenue. Mais il était passé par des situations bien pires que celle-ci, il ne devrait donc pas y avoir trop de soucis de ce côté là.


Fili et Kili avait déjà installé la table moyenne et mis des tas de victuailles dessus. Bilbo alla chercher de la bière dans la réserve et s'installa finalement avec les nains. Le repas se passa plutôt tranquillement, entre prise de nouvelles de tous les membres de la compagnie et évocations de leurs souvenirs communs. À cet instant, Bilbo était le plus heureux des semi-hommes. La soirée qu'il passait n'était pas si éloignée de celle qu'il avait prévu et il était accompagné de personnes chères à son cœur, ce qui n'enlevait rien au contraire.


Ils allèrent se coucher alors que la nuit était bien avancée. Le semi homme s'endormit un sourire aux lèvres, plus heureux qu'il ne l'avait jamais été durant ces trois dernières années. Le soleil se leva sur un smial silencieux. Bilbo s'éveilla le premier et lança les préparation pour le premier petit déjeuner. Il se dit que si les nains ne se levait pas, il le prendrai seul et qu'ils le rejoindrait pour le second. Mais avant çà il pouvait profiter de la lumière matinale. Il se prépara un thé bien chaud, rempli sa pipe et enfila quelque chose de chaud ainsi qu'une grosse écharpe, puis il sorti de chez lui. Il releva le courrier, remarquant qu'il n'y avait rien de réellement intéressant et posant les lettres sur le rebord de la fenêtre - il ne devait pas oublier de les rentrer plus tard - il s'installa sur son banc, allumant sa pipe et fermant les yeux tout en faisant des ronds de fumée. Rien n'était plus relaxant comme activité au réveil.


Au bout d'un moment, il ressenti une présence derrière lui. Il ouvrit les yeux juste à temps pour voir Thorin s'approcher et s'installer à ses côtés. Le Roi avait passé des braies et une tunique de lin grossier, bien loin de ses vêtements royaux ou même de ses vêtement de voyage. Il avait également une grosse cape de fourrure sur les épaules, le froid étant piquant à cette heure encore matinale. Lui aussi avait pris sa pipe et les deux restèrent silencieux un long moment avant que le plus jeune ne prenne la parole.


- Je souvent hésité à venir vous rendre visite ces dernières mois.

- Pourquoi ne pas l'avoir fait ?

- Je ne savais pas si c'était une bonne idée. Vous êtes Roi d'un Royaume de plus en plus florissant. Qu'auriez-vous fait d'un hobbit dans mon genre ?

- Vous êtes mon ami, Bilbo.

- Le suis-je vraiment ? Nous avons eu des moments de discorde profonde…

- Je n'étais pas moi-même. Je voulais vous dire, je suis désolé de ce qu'il s'est passé sur les remparts d'Erebor. Je m'en serais voulu toute ma vie si je vous avais réellement jeté par dessus. Non seulement vous êtes celui grâce à qui nous avons repris la Montagne, mais je tiens à vous.

- Vous me donnez trop d'importance…

- Non, je ne pense pas. Et je ne veux pas que vous pensiez ainsi. Vous êtes réellement important pour nous tous… Pour moi…


Bilbo garda le silence, s'imprégnant des mots du Roi… De son ami. Il devait avouer que pour lui aussi Thorin avait réellement de l'importance. Plus que cela ne devrait réellement. Il nourrissait à son égard des sentiments qu'il s'était promis de taire à jamais. Il ne pouvait pas ressentir cela pour un être de la stature de Thorin. Il ne pouvait pas aimer un Roi. Et il ne voulait pas espérer représenter cela aux yeux de son ami. C'était déjà énorme que ce dernier le considère comme un ami, il n'allait certainement pas attendre plus.


Thorin semblait conscient des pensées du hobbit car il passa un bras autour de lui pour le caler contre lui. Soupirant, Bilbo se laissa aller un instant avant de murmurer.


- Je ne peux pas vous imposer ce que je ressens pour vous.

- Vous ne me l'imposez pas, puisque je ressent exactement la même chose.

- Comment ?

- Nous avons été compagnons de route, amis et ennemis. Puis de nouveaux amis. J'aurais aimé, après la bataille, vous garder près de moi.

- Mais… Vous…

- Je ne vous l'ai pas dit car vous sembliez décidé à rentrer chez vous et que je ne voulais pas vous empêcher de prendre cette décision. Vous aviez déjà tant fait pour nous que je ne pouvais pas vous enchaîner à moi.

- Si vous m'aviez demandé de rester, je l'aurais sans doute fait.

- Vous auriez renoncé à votre tranquillité et à la Comté pour moi ?

- Sans aucun doute. Peut-être que je j'aurais pris le temps de réfléchir mais à terme je serais revenu vers vous.

- Vous pouvez toujours le faire. Si vous le voulez il y a toujours une place à Erebor pour vous.


Bilbo soupira sans répondre. Le grand roi ne l'incita pas à le faire, resserrant simplement sa prise sur lui. Les deux hommes restèrent en silence un long moment, profitant simplement de la vue, de l'herbe à pie et de la présence de l'autre à leur côté. Pourtant, lorsqu'un grand fracas en provenance du smial retentit, Bilbo sauta sur ses grands pieds, un air quelque peu paniqué sur le visage. Thorin soupira et se leva à son tour, pour aller vérifier que ses deux monstres de neveux ne fichaient pas le bordel chez leur amis. Il avait prévu quelques semaines au calme, dans la Comté aux cotés de Bilbo, mais il aurait dû se douter qu'en emmenant Fili et Kili, cela n'allait pas être clame du tout, au contraire. Au moins, il était loin d'Erebor et de ses obligations. Ici il pourrait être lui-même, entièrement, sans se soucier d'un rang à tenir ou d'obligations à remplir. C'était déjà ça.


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Je suis consciente que l'histoire s'arrête abruptement mais la continuer ici risquait de la transformer en fiction à plusieurs chapitres, ce qui n'est pas le but ici. S'il y a des demandes, je pourrais sans doute envisager de travailler sur la suite de ce texte une prochaine fois. À bientôt !

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