Recueil de Oneshot

Chapitre 4 : Noël dans la Comté

808 mots, Catégorie: K

Dernière mise à jour 15/12/2020 23:43

Bilbo était revenu depuis plusieurs mois chez lui après la reprise d'Erebor. Il était parti juste après les funérailles de Thorin et de ses deux neveux, Fili et Kili. Il n'avait pas voulu rester plus longtemps, même si plusieurs le lui avaient demandé. C'était au-dessus de ses forces que de rester en ces lieux maudits. Il ne voulait pas non plus voir un autre nain que Thorin sur le trône d'Erebor et s'il était positivement ravi que ce peuple ait récupéré son plus grand bien, il ne voulait plus vraiment y penser. Trop de douleurs entouraient encore cette montagne et ses habitants.


À son retour, Bilbo avait du racheter la plus part de ses biens et il avait dû - chose encore plus dure - se réhabituer au confort et à la tranquillité. Les semaines passèrent, puis les mois et durant tout ce temps Bilbo n'oubliait pas son aventure, ses rencontres et ses découvertes. Il passa son temps entre le bonheur de retrouver son confort et ses habitudes, l'écriture de son aventure et les regrets qu'il ressentait toujours face à la mort de son ami et de ses neveux, bien trop jeunes pour quitter la vie. Parfois il recevait la visite de son ami Gandalf, de nains passant par la Comté lors de voyages entre Erebor et Ered Luin, mais jamais il ne repartait avec eux. Il avait eu assez d'aventure pour tout une vie.


Un peu plus d'un an après son retour, Noel arriva. Si l'année de son retour Bilbo ne l'avait pas fêté - trop occupé à retrouver ses biens et ses habitudes - il s'était dit que cette fois il pourrait faire quelque chose. Il n'avait pas réellement d'amis avec qui le fêter, et ne voulait pas retourner en Erebor, ou même chez les elfes. Il se contenta d'accrocher une couronne à sa porte et quelques lumières dans son intérieur. Une bonne bouteille de vin et un bon repas ferait l'affaire. Il était coutume de se faire des cadeaux alors Bilbo gâta ses voisins et les quelques membres de sa famille avec qui il s'entendait bien.


Le soir de Noël, il était seul, et arrivait à se convaincre lui-même que cela lui convenait très bien, même si au fond de lui, il savait que ce n'était pas tout à fait vrai. Il entama son souper avec un soupir lorsque soudain, trois coups francs résonnèrent à sa porte. Le hobbit fronça les sourcils. Il n'attendait personne et tous les hobbits de la comté étaient sans aucun doute en train de fêter l'occasion en famille ou avec ses amis. Il resserra les pans de sa veste d'intérieur autour de lui avant de se diriger vers l'entrée, où trois autre coups retentirent à nouveau. Perplexe, il ouvrit la porte.


- Gandalf ?

- Bilbo, mon vieil ami ! Ne me dites pas que vous êtes seul ?

- Je n'ai pas le cœur festif, Gandalf.

- Mais vous n'en laisseriez pas pour autant un vieil ami dehors, alors que la neige tombe si drue, n'est-ce pas ?


Si le hobbit suspectait Gandalf de faire tomber la neige plus drue qu'elle ne l'aurait dû, il n'en souffla pas un mot et s'écarta pour laisser passer le magicien. En effet, il n'allait certainement pas le laisser dehors par ce temps, il était un respectable hobbit et un ami tout à fait correct, ma foi. Une fois rentré, Gandalf se débarrassa de sa cape, son chapeau et bâton qu'il déposa dans le vestibule, avant de rentrer plus franchement dans le Smial, habitué aux lieux. Il observa avec un sourire les quelques lumières de Noel et se tourna vers son hôte.


- Je vois que malgré l'absence d'amis ou de famille, vous avez respecté la coutume des lumières. J'en suis heureux.

- Je n'ai plus réellement d'amis Gandalf, du moins pas ici…


Le magicien soupira. Parfois lui aussi regrettais d'avoir emmené ce hobbit dans la Quête de Thorin. Car s'il avait appris énormément et évolué plus encore, il avait également beaucoup perdu. Et cette tristesse dans son regard, qui ne le quittera sans doute jamais, ne serait pas apparue s'il n'avait pas été tiré dans cette aventure. Gandalf chassa ses sombres pensées alors que Bilbo lui préparait une assiette et de la boisson. Il s'attabla avec un sourire et les deux amis parlèrent jusque tard dans la nuit, évoquant souvenirs heureux comme malheureux. Mais lorsque le lendemain le magicien reprit la route, il eut le plaisir de voir Bilbo sourire plus franchement qu'il ne l'avait fait la veille. Le hobbit, il en était certain, allait reprendre goût à la vie. Et qui sait, peut-être même aux aventures !

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