Les petites histoires de Lady Oscar

Chapitre 3 : Symbiose des corps

822 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/02/2024 10:13

Ils s’étaient dit « je t’aime » mutuellement. Leurs lèvres se cherchèrent, se touchèrent, se caressèrent. Leurs yeux clos, ils se laissèrent guider par leur instinct, offrant une confiance absolue en l’autre. Leurs mains commencèrent à parcourir leur corps, ôtant les tissus qui les cachèrent avec lenteur, douceur et amour. Leurs corps nus s’apprivoisèrent avant de ne faire qu’un. Leur amour était officiellement consommé, après tant d’années à se tourner autour sans jamais se trouver.


Redressé sur un bras, André observa longuement Oscar qui s’était endormie sans peine, malgré l’angoisse croissante procurée par l’intervention armée du jour. Il l’avait tant attendu, ce moment, sans plus jamais oser le réclamer depuis son accès de violence. Il n’avait pu que le rêver sans jamais y croire, et pourtant, voilà qu’il s’était produit. Il était sans doute le plus heureux des hommes, le plus chanceux également. Combien auraient espéré être à sa place à l’instant précis ? Un bon paquet, il en était plus que certain. Tout avait été parfait. Aucun de ses fantasmes n’étaient aussi puissants, aussi doux, aussi excitants et amoureux. Malgré sa crise de panique, Oscar s’était laissé emportée par les bras d’André, qu’elle savait rassurants et non violents. Elle s’était donnée à lui avec volonté : il pouvait toujours sentir ses caresses sur son corps, sa langue qui rencontrait la sienne ou bien ses légers soupirs de plaisir. Son regard était d’un bleu profond, semblant vouloir s’emparer de l’âme de son amant avant de retirer sa tête vers l’arrière, profitant du bonheur de l’instant. Bien entendu, André ne pouvait voir tout cela, seulement le ressentir. Il sentait son regard sur lui, il n’avait qu’à l’imaginer.


André étira son bras libre pour aller caresser le visage de son amante, retirant quelques mèches de ses cheveux blonds de son visage collant de sueurs. Elle ne bougea pas, kidnappée par Morphée. S’avançant avec douceur, il se pencha et déposa un baiser sur son front, avant de se coucher à côté d’Oscar, fermant les yeux et revivant les émotions précédentes.


En ouvrant les yeux, elle vit le visage d’André, encore endormit, tout près du sien. Un sourire vint soulever ses lèvres, n’hésitant pas à aller flatter la joue puis les cheveux de son amant endormi. Elle ne pouvait pas croire qu’elle l’avait fait, qu’elle avait fini par s’offrir à son compagnon de toujours. Plusieurs années avant, c’était à Fersen qu’Oscar rêvait de se donner, mais c’est grâce à Girodelle qu’elle avait saisi où était son véritable amour. Sur son nuage, ses yeux tracèrent chaque partie de son visage, suivant son index. Il était parfait, aucune imperfection n’était présente. Il était beau, il était tendre, il était si amoureux… Sa relation naissante avec André lui faisait reconsidérer l’idée de se marier. Oscar se plaisait à penser à s’installer tranquillement avec lui et à avoir des enfants. Elle abandonnerait tout pour rester avec lui, ses titres, ses grades, sa carrière. Ce qu’elle avait fait la nuit passée était un premier pas vers cet abandon : en lui donnant sa virginité, elle avait fait de lui son mari, et lui sa femme. Ils étaient mariés symboliquement, charnellement. Elle qui avait si peur de la sexualité et qui ne comprenait pas quand ses sœurs parlaient de « plaisir », était désormais de leur avis. Un brin de douleur lui avait parcouru la moelle épinière lorsque son amant l’avait possédée, mais elle fut brève, étant remplacée par des plaisirs si étranges, si intenses qu’elle peinait à rester raide. Quelques tremblements, des chatouilles dans le ventre et elle comprit où se trouvait le paroxysme. Cambrée sur l’arrière, ses ongles griffant quelque peu les épaules musclées d’André, elle était incapable de reprendre son souffle. Le souffle chaud, les râles de son compagnon, les mots susurrés à son oreille ainsi ses baisers sur sa peau… Les souvenirs de ces instants imprimés dans sa mémoire, elle se sentit voler, retrouvant toutes les sensations de la veille.


Délicatement, Oscar alla se coller contre André, posa un petit bisou sur le bout de son nez puis chercha la chaleur de ses bras. Sans ouvrir les yeux, son amant l’étreignit, apaisant la militaire qui se laissa repartir vers un sommeil profond.


Le nouveau couple le savait : tant qu’ils seraient ensemble, rien ne pourra leur arriver. Et même si la mort venait en chercher un, l’autre le suivrait, tels Roméo et Juliette.

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