My frozen heart
Le chemin qu'emprunte l'enfant pour devenir un adulte est particulièrement périlleux et douloureux. Il est triste de voir un enfant abandonner au fur et à mesure cette magie qui les anime habituellement. Un enfant rêve, imagine, créait, s'exalte devant le monde qui l'entoure, mais le plus important c'est que l'enfant croit. Il croit au père noël, aux fées, au lapin de pacques, au marchand de sable et désormais l'enfant croit à Jack Frost.
Ce dernier, nous le retrouvons en Europe, plus précisément en Norvège. Étant un gardien et l'esprit de l'hiver, l'homme de la lune lui avait confié la tache de rependre l'hiver partout dans le monde. En cette période de l'année, l'hiver devait commencer en Europe, et Jack Frost décida de prendre place en Norvège, un pays sensiblement au milieu de ce continent, pour que la saison débute.
Il est vrai que Jack Frost prenait un grand plaisir dans son travail, mais ce dernier n'avait pas de fée pour l’assister, ni assez de puissance pour diffuser son pouvoir à distance. Il était alors obligé de se déplacer constamment pour accomplir sa tache, ce qui l’empêchait d'avoir un véritable chez soi.
Voilà le véritable problème de l'esprit de l'hiver, il n'avait pas de lieu ou se reposer et qui lui était propre. Tout était éphémère, rien n'était éternel. Tous les autres gardiens avaient leur lieux personnels, lui non et c'était ce qui lui manquait le plus. Chaque être qu'il soit magique ou non a besoin d'un endroit personnel qui lui permettra de se rappeler qui il est et pourquoi il est ici. Jack Frost ne pouvait avoir cela. Il était un vagabond, une âme qui, malgré sa véritable nature qui est l'amusement, serrait condamner à errer pour l’éternité.
Il survolait actuellement le pays, en pleine nuit, il se devait d'être discret devant les enfants, c 'était sa magie qui devait les amuser et uniquement sa magie. Maintenant que les enfants croyaient en lui, il ne devait plus se montrer, ce qu'il a toujours du mal à comprendre. Pendant son trajet, il laissa une fine couche de neige qui s’instillerait au lever du soleil. Épuisé, il décida de se poser en haut d'une montagne. D'ici il avait une vue magnifique sur un petit village dont il ne connaissait pas le nom. Malgré l'heure tardive certaines fenêtres des maisons laissaient échapper de la lumière. Tout paraissait tellement paisible !
Le gardien ne put s’empêcher de s'imaginer vivant dans l'une de ses maisons, avec une famille qui l'entoure et qui l’accueille avec le sourire chaque soir lorsqu'il rentrait. Une expression triste apparut sur le visage de l'esprit de l'hiver. L'éternité était parfois un fardeau, une malédiction qui le rendait si nostalgie. Cette vie lui était malheureusement impossible et c'est ce qui la rendit encore plus désirable. Heureusement que les enfants étaient la pour lui redonner le sourire, lui rappelant qu'il avait un but, même si cela le rendait malheureux de temps en temps.
Le soleil commençait à se lever. Jack Frost s'approcha du village pour voir la réaction des enfants quand ils découvriront que tout est recouvert de neige. Il retrouva le sourire quand il vit plusieurs paires d'yeux avec des étoiles dans leurs pupilles. Les enfants couraient dans tous les sens, se dépêchaient de s'habiller chaudement pour aller jouer. Des batailles de boules de neiges commencèrent ainsi que la construction de bonhomme de neige. Le doux son des rires réchauffa le cœur du gardien. C'était ce qu'il préférait dans son travail. La réaction des enfants face à son œuvre du soir. Soudain il remarque qu'un enfant s'approchait dangereusement de lui et malheureusement Jack Frost dut partir.
Il explora les environs pendant tout le reste de la journée. Il semblait que l'hiver était fait pour ce pays. Cela lui donnait un certain charme et il eut un léger pincement au cœur en pensant à son départ, une fois que l'hiver sera fini.
Puis, un détail attira son regard. Il y avait quelque chose qui scintillait vers la plus haute montagne du pays. Quelque chose qui l’émerveilla, qui éblouissait, qu'il trouvait merveilleux même s'il n'en distinguait pas la forme. Il se précipita vers la montagne. Il semblait que cette chose l’appelait, tout son corps semblait réagir, chaque fibre l'attirait à cet endroit. Le gardien ne se contrôlait plus, son cœur s'emballa pour une raison inconnue.
Une fois arrivé, il écarquilla les yeux. Un palais uniquement fait en glace. Il était posé ici, majestueusement, comme si on l'avait créer pour lui. Peu-être que est-ce un cadeau de la part de l'homme de la lune ? Peu-être qu'on lui autorisait ce qui voulait au plus profond de son cœur ?
Il se retourna pour voir les environs, cherchant le signe d'un éventuel propriétaire. Personne. Aucune trace de pas sur la neige, rien. En même temps qui viendrait ici, avec le froid qu'il fait et la solitude que le lieu entraîne. Le gardien sourit, il avait enfin un endroit pour lui !Ou il pourra revenir chaque année, il avait une maison ! Un immense sentiment de joie et de plénitude emplit son cœur. Il sauta et vola dans tout le sens. Il plana ensuite jusqu'au sommet du palais, et il observa la lune qui était apparu durant son voyage. Il ferma les yeux, et apprécia cette légèreté qui était apparu dans son cœur, il se sentait libre, un poids lui avait été enlevé.
« Merci », murmura-t-il à l'homme de la lune.
Après s'être remis de cette joie immense, il décida de découvrir l’intérieur du palais. Il fut éblouit par la beauté de l'endroit. Tout semblait si fragile mais c'était si raffiné, tellement majestueux, grandiose. Il ne comprit pas pourquoi un tel endroit pouvait être abandonné. Quand il toucha la rambarde de l’escalier, il ne sentit pas le froid qui émanait de la glace, comme toujours, mais il ressentit la magie, elle lui répondait, elle semblait reconnaître son propriétaire.
Le gardien fronça les sourcils, ce n'était pas lui qui avait créait cela, mais ça correspondait à sa magie. Quelqu'un comme lui avait fait cela, quelqu’un qui avait le même pouvoir. Il fut légèrement déçu de comprendre que ce n'était pas un cadeau de l'homme de la lune, mais en même temps il ne parvint pas à croire que quelqu'un dans le pays avait le même pouvoir que lui et qu'il avait crée cela.
« Il ne fallait pas abandonner une telle merveille », dit-il en haussant les épaules, « Maintenant c’est à moi ! »il s'envola dans les aires pour continuer à explorer le lieu. Son rire résonna dans tout le palais. Il était désormais impossible de lui enlever ce sourire.
Quelques heures plus tard, le sommeil commença à apparaître chez le gardien. Toutes ses émotions l'avaient épuisées ! Comme un lit n'avait pas été fournit lors de la création, il s'en fit un avec sa propre magie. Il s'emmitoufla dans la couette et s'endormit, un sourire aux lèvres, et un air enfantin sur le visage.
Un bruit de porte le réveilla. Jack Frost se leva, les idées confuses. Il mit un petit moment avant de comprendre ou il était et lorsqu'il se ra pella son cœur s'emplit de bonheur à nouveau. Mais des bruits de talons contre le sol le sorti de sa rêverie. Il flotta dans les aires, pour qu'on ne l'entende pas se déplacer.
Puis à travers la glace, il fit une silhouette se former. Il se cacha rapidement mais curieux comme un enfant, il ne put s’empêcher de vouloir voir qui était cette personne. Il reconnut à la silhouette, le corps d'une femme. Il lui trouva un certain charme. La silhouette se dirigera sur la droite, vers les escaliers et le gardien ne put s’empêcher de la suivre, tout en restant caché.
Enfin, il pu la voir de dos. Il vit que la femme était blonde, mais ces cheveux viraient presque au blancs. Sa robe bleu moulaient ses formes généreuses, et la distinguait du corps des jeunes filles.Elle marchait gracieusement, et gravit les escaliers avec la démarche d'une personne noble. C'est alors que le gardien aperçu le diadème au dessus de la tête de la jeune femme. Une personne de sang royale.
La femme disparue de son champs de vision. Jack Frost se ra pella que l'inconnue était adulte, ainsi, elle ne pouvait pas le voir. Il sortit alors de sa cachette, et la suivit désormais de près. Son cœur commença à battre plus fort au fur et à mesure qu'il se rapprochait d'elle. Son visage lui était toujours inconnu et sa curiosité reprit le dessus, il voulait la voir ! Peut-être était-elle celle qui a créé cet endroit ? Peu-être avait-elle les mêmes pouvoirs que lui ?
Une fois arrivée à l'étage la femme se dirigea vers le balcon. Jack Frost n'osait aller plus loin. Il se mit sur un coté de la pièce, en attendant qu'elle revienne. Puis il entendit des sanglots. La femme revient dans la salle et se plaça face au miroir. Elle était toujours de dos, mais Jack Frost devina à ses gestes qu'elle était en train d'essuyer les larmes qui coulaient sur ses joues.
Jack Frost ne se retint pas de s'avancer vers la jeune femme. Il se sentait attirer par sa détresse, à nouveau il ne contrôlait plus ses mouvements. Quand il arriva à hauteur de l'inconnue, son cœur s’arrêta un instant et il vit pour la première fois son visage à travers le reflet.
Son visage était la personnification parfaite de l'hiver. Sa peau blanche comme la neige, les lèvres et les joues rosies comme par le froid et des yeux bleus... ses yeux... si clairs, si purs, comme la glace. Tout en elle appelait la magie de Jack Frost. Sous la puissance de l'aura de la jeune femme, le gardien perdit la force de ses jambes et se retrouva à genoux. Il se pensa devant quelqu’un de plus puissant que l’homme de la lune, il était en face de l'origine de ses propres pouvoirs. C'était pour cela que son corps réagissait autant et que il était hors de contrôle lorsqu'il aperçut le palais.
Il remarqua qu'il avait cessé de respirer, il prit alors une profonde inspiration. Ce léger bruit fit retourner la jeune femme. Ses yeux s’écarquillèrent et sous le coup de la peur elle tenta de se défendre grâce à sa magie. Mais rien ne sortit de ses mains. Elle retenta, toujours rien. Le gardien quand à lui ne bougeait pas, il ne comprit pas sa réaction. Il était impossible que l'inconnue puisse la voir, c'était un gardien et un esprit, tant que la personne ne croyait pas en lui, il était invisible. Pourtant elle le regardait lui dans les yeux, et son visage était marqué par la peur et l'incompréhension. Elle se rapprocha doucement de lui, toujours sur ses gardes, l'esprit de l'hiver ne bougeait toujours pas, se pensant invisible. Puis elle se redressa et pris une posture royale, tous sentiments avaient disparus de son visage. Et d'une voix calme et puissante elle dit :
« Qui êtes-vous et que faites-vous chez moi ? »
Jack Frost n'eut pas la force de se relever pour lui faire face. Une femme, une adulte le voyait...