My frozen heart

Chapitre 2 : Give me a reason to live

3178 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 10/11/2016 09:45

Un silence apaisant régnait dans la chambre de la reine. Le soleil commençait peu à peu à se lever, une nouvelle journée était en train de débuter.

La lumière du jour atterrit doucement sur la peau d’Elsa. Quand elle sentit sa chaleur elle ne put se retenir de sourire et de soupirer de bonheur. Quand elle s’éveillait, les responsabilités de la reine n’étaient pas encore présentes dans sa tête, les idées floues, Elsa ne prenait en compte que le moment présent.

Elle tenta de se redresser mais une vive douleur lui arrache un faible cri. Puis elle se rendit compte que le sol lui avait fait office de lit cette nuit encore. Elle se releva en essayant de ne pas prêter attention à chacun de ses muscles qui semblaient se raidir à chacun de ses mouvements.

Elle se retourna vers la baie vitrée et admira son royaume. Tout était si calme! Il y avait un peu de buée au niveau de l’eau et cela donnait l’impression que le village flottait dans les aires. Elle vit cinq hommes se dépêchant de nettoyer les débris de la veille. Une fête avait été donnée en l’honneur d’Elsa puisque la veille, elle venait d’avoir 22 ans. Mais la reine savait que cette euphorie ne durerait pas longtemps.

Son sourire diminua peu à peu. Lentement elle se dirigea vers la glace et grimaça en voyant son reflet. Sa peau était vraiment très pale qu’on eut dit qu’Elsa était malade. Mais l’élément qui choquait le plus sur son visage était ses grandes cernes qui englobaient ses yeux bleus. Elle poussa un long soupire. Cela va lui prendre des heures pour les dissimuler, une reine doit toujours paraître en bonne santé et sereine.

Un léger bruit l’a sorti de sa transe, on venait de frapper à la porte.

« Oui ? » demanda-t-elle. Sa voix était encore rocailleuse et elle toussota pour l’éclaircir.

« Votre majesté, je voulais m’assurer que vous étiez bien réveillée ! Votre sœur et son compagnon vous attendent dans la salle à manger ! » dit le serviteur.

« Je vous remercie », répondit-elle, attendrie par la timidité du locuteur, « vous pouvez disposer. »

Elsa se dépêcha de se préparer. Voilà deux semaines qu’elle n’avait pas vu sa sœur. Elle tenta de dompter tant bien que mal ses cheveux et d’enfiler sa tenue pour la journée. Quand on fait partie de la royauté, il est impossible pour eux de prendre le repas du matin avec sa famille en tenue de nuit. Même devant sa sœur elle devait paraitre impeccable, c’était ridicule ! Seulement voilà, Anna venait de rentrer de son voyage de noces avec Kristoff et elle n’était pas encore au courant du mécontentement du peuple et de ce que cela entraînait sur le moral de la reine. Il lui fallait lui éviter ses angoisses le plus longtemps possible.

Elle se saisit de sa couronne qui luisait sur sa coiffeuse. Le poids de ses conséquences était lourd dans la main d’Elsa. Elle la regarda un instant. C’était la même que sa mère. Lors de sa création qui était peu de temps avant le couronnement, elle avait voulu que le modèle soit identique. En hommage à ses deux parents, elle avait décidé que la forme serait la même mais qu’elle serait couleur or comme celle de son père.

Le reflet sur le métal l’éblouit et elle reprit ses esprits. Elle vérifia dans le miroir si elle était convenable pour enfin revoir sa sœur et quand elle vit à nouveau son reflet, elle essuya une larme sur le coin d’une de ses joues.

Elle se retenu de courir dans les couloirs du château. Pour une fois depuis plus de deux semaines, Elsa souriait, elle était emplie de bonheur. Arrivée devant la salle, la porte s’ouvrit sur le visage éclatant de sa sœur. Elle n’eut pas le temps de l’admirer, qu’elle lui sauta au cou, en riant.

« Elsa ! Ma sœur ! Tu m’as tellement manqué ! » Hurla sa sœur dans son cou.

La reine eut un petit rire qui fut étouffé par ses sanglots. Sa sœur l’entendit et s’écarta.

« Désolé ! Je t’ai fait mal ? Pourquoi pleures-tu? »

Elsa renifla bruyamment, et essuya ses larmes. Au diable le bon paraître !

« Non Anna, je suis juste si heureuse de te revoir ! »

Sa sœur aux anges eut un grand sourire et plongea à nouveau dans ses bras. Elsa rit face à l’euphorie de sa sœur.

« Je ne pensais pas autant te manquer ! » dit sa sœur en se détachant d’elle.

Elsa se dirigea vers Kristoff. Ce dernier lui faisait la révérence, et le métal de sa couronne se mit à briller.

Majesté, dit-il solennellement.

Elsa rit à nouveau de bon cœur.

« Kristoff, ce n’est plus la peine de faire cela. En épousant ma sœur tu es devenu prince et fais partie de la famille, inutile d’être si formel, »lui dit-elle avec un sourire timide.

Kristoff se releva et sourit à son tour. Elsa regarda à nouveau sa sœur qui avait l’air d’exploser de bonheur à l’instant. Elle alla vers sa chaise en secouant la tête, cela faisait si longtemps que sa bonne humeur n’était plus au rendez-vous entre les murs de ce château. Elle s’assit et fut suivi par les autres. Ils commencèrent à manger tout en discutant principalement de leur voyage de noces.

Elsa était heureuse, leurs présences lui permettait de ne plus penser à ses problèmes. Elle oubliait tout. La pression du peuple, les insultes, la solitude, le contrôle de ses pouvoirs : être entouré d’amour lui permettait d’être plus sereine et pour une fois depuis longtemps Elsa cru à nouveau avoir retrouver sa place.

« Pendant notre voyage nous avons fait des recherches aussi… sur l’origine de tes pouvoirs. »Dit Anna hésitante.

Elsa se figea. Elle respirait fortement, elle suffoqua. Puis en fermant les yeux elle essaya de se calmer. Cela marcha.

« C’était inutile Anna, tout ce que l’on a trouvé auparavant était des légendes. Ce ne sont que des contes ! Des histoires qui ne sont pas réelles ! » 

« Mais pourtant toi tu es bien réelle ! Tu es la devant moi et tu as reçu le don de créer et de contrôler la glace, ce qui est un fait surnaturel. Alors ces histoires peuvent très bien avoir du sens. »Répliqua sa sœur.

Elsa remarqua dans les yeux de sa sœur de la détermination et une foi illimitée. Elsa remit ses idées en place, ses arguments ne sont pas si faussées que ça après tout. Il y a un peu de vrai dans ce qu’elle dit. Anna n’avait pas abandonné. Quand Elsa, quatre ans plus tôt avait libéré son royaume de l’hiver éternel dans lequel elle l’avait plongé, elle et sa sœur avaient tenté tant bien que mal à trouver une source, une origine à ses pouvoirs. Mais elles n’étaient tombées que sur de vieilles légendes. Elsa ne croyant en rien à tout cela avait décidé d’arrêter les recherches.

« Très bien… Et qu’avez-vous trouvé ? » Demanda-t-elle avec une pointe de curiosité dans la voix.

Anna se retient de ne pas sourire. Elle donna un coup de coude à son mari qui lui donna un petit bout de papier. Elle s’éclaircit la gorge avant de commencer.

«  A vrai dire pas grand-chose, trois légendes intéressantes qui viennent d’Europe de l’Ouest. »

Elsa grimaça. Seulement trois ? Et des légendes en plus !

«  Tout d’abord nous avons trouvé en Russie un conte qui parle d’un « Grand-père Gel » qui en quelque sorte torture les enfants perdus dans les forêts, et si les enfants résistent il leur donne de l’or et des pierres précieuses. »

Elsa surprise la coupa.

«  Attend quoi ? Il les torture tu as dit ? »

Anna hésitait à continuer et ce fut Kristoff qui prit la relève.

«  En effet oui, il souffle sur eux un vent glacial, si l’enfant lui assure qu’il n’a pas froid malgré ses tentatives, le « Grand-père Gel » lui laisse la vie sauve. »

Elsa soupira, cela ne risquait ni de la rassurer ni de l’aider dans ses recherches.

«  Et qu’est-ce que vous avez trouvé d’autre ? »

Anna se frotta l’arrière de la tête, lasse du pessimisme de sa sœur. Si seulement elle pouvait y mettre un tant soit peu du sien !

«  Les anglais pensent que l’origine de l’hiver provient d’un jeune homme aux cheveux blancs qui se nomme Jack Frost, certaines illustrations le montrent comme un elfe avec un air moqueur. C'est un personnage mythique très connu dans leur population et nous avons entendu un bon nombre d'enfants qui affirmait que cet homme existe ! »

La reine ne put s’empêcher d'éclater de rire. Anna déconcertée par cette réaction se tourna vers son mari. Ce dernier hocha des épaules, lui non plus ne comprenait pas ce rire soudain, il n'y avait rien qui se devait de rire autant. Il fallut plusieurs minutes à Elsa pour se calmer. Non loin d'elle, son tuteur depuis son plus jeune âge, tentait de lui lancer un regard assassin, sa réaction était inadmissible, même en privé ! Elle remarqua les regards interrogateurs de sa famille et se ressaisit, essuya les larmes du coin de ses yeux et prit une grande inspiration.

«  Anna, chère sœur, j'ai peur que ta naïveté ait pris le dessus lors de ton voyage. Je sais que mes pouvoirs sortent de l'ordinaire, mais ici tu as bien précisé que c'est un personnage mythique, et tu as cru également des enfants quand ils t'ont affirmé l'avoir vu. Anna, ce ne sont que des enfants, tu ne peux pas reposer ton jugement sur leur dire. » « Heureusement que tu n'es pas devenue reine », rajouta-t-elle avec un sourire.

Sa sœur lui rendit faiblement son sourire, au fond d'elle, elle était persuadée que son pouvoir était lié à l’une de ces légendes. Malheureusement, Elsa malgré la magie qui sortait de ses mains, était beaucoup plus terre à terre. Elle s'avança vers Elsa et la pris dans ses bras.

« Anna, ne t'occupe plus de cette histoire veux-tu ? Plus de voyage, ni de recherche. » Demanda la reine après leur étreinte.

«  D'accord Elsa, promis ! »

Anna n'était pas heureuse de cette promesse mais la tristesse dans les yeux d'Elsa lui obligea à le faire. Elle supportait seule les responsabilités du trône et Anna, savait qu'elle avait besoin de son soutien. Elles se sourirent mutuellement, prêtes à continuer leur vies tranquillement.

Soudain, la princesse entendit des bruits de foules dans la cour du château. Elle se dirigea vers la fenêtre. Tout le peuple était à l'entrée du château et visiblement très mécontent.

«  Que se passe-t-il ? » Demanda-t-elle en regardant sa sœur et leurs serviteurs.

Elsa baissa la tête, son tuteur s'avança dans la pièce en direction de la princesse.

«  Le peuple est inquiet, voilà quatre ans que sa majesté Elsa est sur le trône et elle n'a toujours pas trouvée de roi pour gouverner à ses côtés. »

Anna toujours confuse fronça les sourcils, la colère commença peu à peu à monter en elle.

«  Et alors, avant que je ne parte, le peuple aimait Elsa, depuis quatre ans elle fait très bien son travail, la population en a toujours était très contente ! En quoi un roi peu changer tout cela ? »

Dans son coin, Elsa retenait ses larmes. Quand les mouvements de foule avaient commencé, elle s'était posé les mêmes questions et malheureusement la réponse ne lui avait pas plu.

«  Le peuple s'inquiète de ne pas avoir d'héritier. » Répondit froidement le tuteur.

En entendant les propos de son tuteur, un sanglot s'échappa de la gorge de la reine, la vérité s'imposa encore plus à elle. Kristoff se rapprocha de sa belle-sœur et tenta de la prendre dans ses bras. Mais sa tristesse était tellement profonde, qu'elle avait perdu les contrôles de son pouvoir, Kristoff commença à geler et se retira à contre cœur de l'étreinte. Anna était hors d'elle devant tant d'injustice et devant le ridicule de la situation.

« Mais enfin, c'est absurde, ma sœur n'a que 22 ans, elle a tout le temps d'avoir un enfant, en quoi est-ce si urgent ? »

Le tuteur qui se devait de guider la reine Elsa depuis la mort de ses parents, gardait toujours son expression glaciale, malgré les horreurs de ses propos.

«  Le peuple veut être sûr que si un accident arrive à notre reine quelqu'un sera là pour la succéder, et dans les circonstances où sa majesté Elsa possède des pouvoirs très puissants, nous ne pouvons savoir si vie sera longue ou non. »

Anna eut un hoquet d'horreur. Jamais elle n'avait pensé à cela !

«  C'est horrible ce que vous dites ! Et même si il arrive un problème à Elsa, chose qui n'arrivera pas j'en suis sure, je suis là également, je peux gouverner. »

Le tuteur ne put s’empêcher de rire sournoisement.

«  Le peuple n'a malheureusement pas confiance en vous au point de vous confier sa direction, vous avez failli être néfaste pour Arendelle avec votre mariage précipité avec Hans. »

«Ça suffit ! » Hurla Elsa.

Elle ne supportait plus que l'on parle en son nom comme si elle n'était pas là. Elle savait tout cela, elle comprenait le peuple, mais elle ne supportait plus cette pression.

«  Aller dire au peuple que j’accéderais à leur demande et faites envoyer à Arendelle des princes prétendants. Le peuple aura ce qu'il souhaite. » Dit-elle d'un ton froid.

Elle commença à partir en direction du couloir. Anna couru après elle.

« Elsa non tu n'as pas à faire cela, ils n'ont pas le droit de te forcer à t’engager dans un mariage sans amour ».

La reine tenta de retenir ses larmes, elle se retourna vers sa sœur avec un sourire triste.

« Anna, je n'ai pas le choix, ici il ne s’agit plus d'amour, et si tu ne veux pas que le peuple se rebelle et que le royaume sombre je dois faire mon devoir, je dois protéger le peuple et le rassurer. »

Elle reprit alors son chemin mais sa sœur la suivait toujours.

« Ou vas-tu ? » demande-t-elle.

« Au palais de glace, j'ai besoin de prendre l'air et d'être seule s'il te plaît »

Anna ne dit rien et la reine s’enfonça dans l'obscurité, les larmes aux yeux.

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