La Quatrième Dimension: Voyages inédits
Chapitre 3 : Episode 3: Diabolus in musica
3953 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 23/03/2021 15:51
La Quatrième Dimension
Episode 3 : Diabolus in musica
« Nous sommes transportés dans une autre dimension, une dimension faite non seulement de paysages et de sons, mais surtout d’esprits. Un voyage dans une contrée sans fin dont les frontières sont notre imagination : un voyage au bout des ténèbres où il n’y a qu’une destination : la quatrième dimension.
A quel moment une idée devient-elle une obsession ? Et à quel moment cette obsession devient-elle un cauchemar ? Quelle est la frontière entre la persévérance et la hantise ? William Shirley ne le sait pas encore, mais il va bientôt franchir cette limite. Ce célèbre pianiste, qui se produit dans le monde entier, est pourtant sur la pente descendante. Blasé, las, désintéressé, il est sur le point de mettre un terme à sa carrière.
Mais le piano qui le suit dans tous ses concerts ne l’entend pas de cette oreille : il va tout tenter pour garder son propriétaire sur le droit chemin. Pour ce faire, il va devoir lui faire jouer une musique dont la difficulté le mènera bien au-delà de l’obsession. La mélodie… de la Quatrième Dimension. »
Ses doigts graciles dansaient sur le piano, sautillant de touche en touche dans un rythme effréné. Son pied gauche battait la cadence, pendant que son pied droit appuyait sur la pédale à intervalle régulier, tel un enfant sur un trampoline. Malgré son costume trop court et la sueur qui coulait le long de son front jusque dans ses yeux, rien ne l’empêchait de jouer, comme il l’avait toujours fait.
Ce concert devait être le dernier de sa carrière. Une courte carrière, certes, mais couronnée d’un certain succès. Il avait joué dans de nombreuses salles de spectacles à travers le monde, tellement nombreuses qu’il n’arrivait plus à les compter. Pourtant, William n’avait jamais été satisfait.
Son père était celui qui lui avait appris le piano, celui qui lui avait fait miroiter une myriade de rêves depuis sa plus tendre enfance. D’après lui, Will devait jouer inlassablement afin d’apporter la joie et le bonheur à tout le monde. Mais aujourd’hui, Will en avait plus qu’assez. Son succès l’avait amené à jouer un peu partout toujours les mêmes morceaux, toujours les mêmes compositions en boucle, pour un public de vieux pruneaux desséchés, affalés dans leurs fauteuils.
Il y a quelques mois, William s’était rendu à l’évidence : il avait fait le tour. Tout ce qu’il apportait en ce bas-monde, c’était une tonne de pognon aux salles de concerts qui l'engageaient. Et ce n’était pas ce dont il avait rêvé.
Bien-sûr, la voie qu’il avait choisie lui avait permis de vivre bien au-dessus de ses moyens et de profiter de la vie à pleines dents. Mais il en avait assez de cette existence : il voulait un boulot normal, pour une vie normale. D’ailleurs, il comptait bien profiter d’un peu de tranquillité : une petite école de musique du Midwest lui avait proposé un poste en tant que professeur, ce qu’il avait accepté sans hésiter une seule seconde. C’était l’occasion pour lui de revenir à ses racines.
William termina son concert par les dernières notes de Maple Leaf Rag, un immense morceau de ragtime composé par Scott Joplin. C’est ainsi qu’il conclut son ultime performance, avant de reculer le siège, de se tourner vers le public et de tirer sa révérence. La foule parsemée, illuminée par les puissants projecteurs, acclama sa prestation avec une ferveur qui sonnait faux aux oreilles de William. Il se sentait essoufflé, mais prit le temps de saluer le public, affichant un sourire forcé. Après tout, c’était la dernière fois qu’il voyait ces ancêtres décérébrés.
William regagna les coulisses, dans lesquelles il croisa quelques techniciens, qu’il salua d’un ton dédaigneux, avant de rejoindre sa loge. Il ouvrit la porte branlante d’un coup de pied avant de pénétrer dans la petite pièce à l’odeur de renfermé, équipée seulement d’un miroir pour le maquillage, d’un paravent et d’une petite barre en fer affublée de cintres, avec, en dernier lieu, un petit sofa coincé dans un coin. Il referma brusquement la porte et s’affala dans la chaise, placée devant le miroir ; puis, il posa quelques secondes sa main sur front brulant et reprit lentement sa respiration.
Il se sentait définitivement libre. Dégagé de toutes obligations, il allait enfin pouvoir rentrer au pays, se reposer un peu, après des années de tournées qui ne menaient à rien.
William observa le reflet que lui rendait le miroir fatigué de la loge. Les cernes avaient creusé son visage de chérubin, ses cheveux blonds, coiffés en bataille, étaient trempés de sueur, comme son costume, le même qu’il portait depuis des années.
Il se mit à se recoiffer en vitesse, en passant sa main sur son crâne, lorsque quelqu’un frappa à la porte.
— Entrez ! lâcha William avec nonchalance.
C’était le propriétaire de la salle de concert, un vieil homme bedonnant, arborant une fière moustache et un regard de taupe.
— Ah ! Monsieur Shirley ! s’exclama-t-il, enjoué. Quel plaisir de vous avoir accueilli pour votre dernier concert !
Quel hypocrite ! pensa William. Il y a quelques jours encore, il comptait annuler le concert de peur de ne pas vendre tous ses billets !
— Merci, monsieur Hayward. C’est très gentil de votre part, et c’est un honneur d’avoir pu jouer ici.
— Oh, mais je vous en prie, tout le plaisir est pour moi. Alors, j’ai entendu dire que vous repartiez dans le Midwest, c’est ça ?
— Tout à fait. J’ai une école qui m’attend dans l’Illinois.
Le vieil homme s’esclaffa.
— Ah vous formerez de très bons élèves, j’en suis certain.
— Je l’espère aussi.
Hayward s’apprêta à refermer la porte avant de se raviser.
— Au fait, tant que j’y pense, dit-il, comment comptez-vous ramener le piano avec vous ?
— Les porteurs de piano doivent passer après-demain, dans la matinée. Je les ai appelés juste avant le concert.
— Parfait ! s’écria Hayward, d’un air ravi qui faisait ressortir son double-menton. Je ne voulais pas vous importuner avec ça, mais vous devez comprendre que nous avons des délais à respecter.
— Absolument, Monsieur Hayward.
L’homme à l’embonpoint débordant salua William une dernière fois avant de quitter la loge.
— Crétin, siffla William entre ses dents.
Il se tourna à nouveau vers le miroir, essayant de remettre sa coiffure en place. Une fois qu’il fût satisfait, il s’apprêta à se changer lorsque son téléphone se mit brusquement à sonner. William, un peu irrité, décrocha malgré tout. C’était sa femme, Amanda, à l’autre bout du fil.
— Hey chéri, s’exclama-t-elle dans le combiné.
— Salut, bébé, répliqua William.
— Alors, comment ça s’est passé ?
— Super, comme d’hab’. Et cette fois, je vais enfin pouvoir rentrer définitivement et laisser tous ces vieux schnocks derrière moi.
— Dis pas ça, William, je t’en prie. Souviens-toi de ce que disait ton père !
— Ouais je sais. Mais ça n’a plus d’importance, de toute façon. J’ai pris ma décision, un point c’est tout.
Un blanc s’immisça furtivement dans la conversation.
— Ecoute, Will. Je sais que je ne pourrais pas te faire changer d’avis, et tu sais que je t’ai toujours soutenu, mais j’aimerais quand même que tu réfléchisses à ta décision.
— C’est tout bien réfléchi, Amanda. Je sais ce que je fais.
— Oui, je m’en doute, mais…
— Y a pas de « mais » ! s’emporta William. Tu sais quoi ? Je m’en fous de ce que tu penses ! Si tu me soutenais, comme tu le prétends, tu n’essaierais pas de me faire changer d’avis. J’ai fait le tour, OK ? Il n’y a plus rien qui me retient dans ce métier. J’ai appris des tonnes de partitions, je les ai jouées des dizaines de fois, je les connais par cœur. Je n’ai plus rien à apprendre.
— Ce n’est pas ce que je voulais dire, Will, rétorqua Amanda. Je sais que tu as du talent ! Et je sais que tu penses que les gens ne l’apprécient pas à sa juste valeur. Mais tu dois te rendre à l’évidence : ton talent sera sûrement mieux exploité dans des concerts que dans une salle d’école, tu ne crois pas ?
— Mais tu ne comprends rien ! Ces gens-là, ceux qui viennent à mes concerts, ils ne sont pas là pour mon talent, tu comprends ? Tout ce qu’ils veulent, c’est dépenser leur foutu argent pour se divertir et se pavaner en société ! Ils ne comprennent pas la musique comme je la comprends.
— Je pense que tu ne saisis pas la chance que tu as.
— Au contraire, je la saisis parfaitement. C’est pour ça que je veux en faire profiter les autres, ceux qui veulent réellement apprendre.
— Très bien, si c’est comme ça, je te laisse te morfondre tout seul sur ton pauvre sort et on en reparlera plus tard. Tu veux bien ?
C’est ainsi qu’elle raccrocha, sans même un adieu. Le goût de la défaite était amer pour William, qui jeta de rage son téléphone sur le sofa, en lâchant un cri empli de haine et de dégoût. Alarmé par l’expression de son courroux, un costumier se présenta à la porte, avec un air effrayé sur le visage.
— Tout va bien, Monsieur Shirley ?
— Ça va, oui, merci.
William venait de se rassoir et commençait à tapoter son pied contre le sol, ruminant sa rancœur. Le costumier marqua une pause, observant les moindres gestes de son interlocuteur, comme s’il agissait d’un tigre en cage.
— Ecoutez, Monsieur, l’équipe ne va pas tarder à fermer le théâtre. Vous voulez rester ici toute la soirée ?
— Pas de problèmes. Je voudrais encore profiter un peu de la scène, seul.
— Très bien, Monsieur. Dans ce cas, je vous souhaite une bonne soirée.
— C’est ça.
Le costumier referma soigneusement la porte et laissa William en paix. Ce fut la dernière conversation qu’il eut avec lui.
*
* *
Une heure plus tard, William avait quitté sa loge, bien décidé à extérioriser ses démons intérieurs sur son cher piano, le piano qu’il devait bientôt ramener au pays avec lui. Les techniciens avaient laissé la lumière de la grande salle vide allumée. L’immensité de la pièce donnait des sueurs froides à William. Délaissée par ses spectateurs, il voyait désormais la salle sous un air beaucoup plus inquiétant.
William s’approcha lascivement du piano, puis se mit à le caresser de tout son long, en frottant les cordes et le chevalet, avec un sourire sur le visage. Il avait pris une décision de son plein gré, mais il savait qu’elle aurait des conséquences plus ou moins néfastes. Le fait de voir son piano fétiche sur scène pour la dernière fois en faisait évidemment partie. Et la nostalgie semblait déjà gagner son esprit.
Mais alors qu’il arriva devant les touches, un détail bizarre lui fit hausser les sourcils : une partition était posée sur le support du piano. Un détail d’autant plus étrange qu’il ne se souvenait pas avoir laissé de partition là après son concert.
William s’assit sur le tabouret et plissa les yeux pour jeter un œil à la partition. Pas de nom, pas de titre, seulement un tempo et des centaines de notes sur des portées. Il la prit entre ses mains et fit défiler les pages devant lui. Il comprit alors qu’il n’avait pas affaire à n’importe quelle partition. Ce truc-là, c’était autre chose. Il n’avait jamais eu affaire à une pièce aussi complexe. La partition en question ressemblait à un scherzo, mais d’une difficulté extrême, même pour un joueur professionnel tel que lui.
Il releva la tête et se mit alors à balayer la salle du regard. Pas un chat ne se baladait entre les chaises, dans les coulisses ou sur la scène, à part lui. Mais alors, qui avait bien pu poser cette partition sur son piano ? Un employé facétieux, peut-être ?
Intrigué, il commença donc le déchiffrage de la partition. Une difficulté devenue une simple formalité avec le temps, mais qui paraissait de nouveau lui faire défaut avec cette partition. Il y avait tellement de notes, tellement de rythmes différents. Il posa ses mains sur les touches noirs et blanches et entama son long et douloureux apprentissage.
Des heures durant, il s’exténua à la tâche, essayant en vain de jouer ce morceau. Il tentait d’en comprendre le tempo, de le restituer, tout en s’échinant à jouer aussi prestement et fidèlement que possible. Mais il réalisa rapidement qu’il n’arrivait pas à jouer cette pièce. Cependant, il se refusait à déclarer forfait et à abandonner.
Son attention n’était focalisée que sur cette maudite partition. Si bien que le lendemain, lorsque des employés se présentèrent devant le théâtre, il refusa de leur laisser l’accès. Pas tant qu’il n’aurait pas réussi. Il n’avait pas mangé ni même bu de la nuit. Il condamna toutes les portes du théâtre jusqu’à nouvel ordre, menaçant quiconque oserait pénétrer dans ce lieu pour troubler son œuvre.
Quelqu’un avait écrit cette pièce, ce qui voulait dire qu’elle pouvait être jouée. Alors, pourquoi William ne le pouvait pas, lui aussi ? Il était l’un des meilleurs artistes parmi ses pairs, alors il devait y arriver. Il sentait la musique écrite sur la partition au fond de lui ; il ressentait son air, sa puissance, son énergie. Il ressentait sa douceur et sa tendresse. Il sentait tout ce qui la composait. Pourtant, elle lui restait inaccessible, comme une rose en bouton, qui patienterait jusqu’à un printemps qui n’arriverait jamais. Et William savait quel était son devoir : la faire fleurir.
Il passa toute la journée, enfermé dans la salle de théâtre. Assis à son piano, sur la scène, il se déchainait comme un vrai démon, dans la sueur et les larmes. Plus le temps passait, plus son image se détériorait, passant de celle d’un artiste, auréolé de gloire, à celle d’un fou, prisonnier de sa camisole. Un vulgaire drogué au rire dément, enfermé dans une spirale faite de croches et de blanches, de doubles croches et de rondes. Une roue infernale dont il ne sortirait sans doute pas indemne.
Mais peu importe qu’il lui faille des heures, des jours ou des semaines, il réussirait par jouer cette musique infernale jusqu’à la fin, pour enfin devenir digne du savoir qu’elle renfermait. Il était né pour jouer de la musique, il était né pour jouer cette musique. Et s’il le fallait, il essaierait jusqu’à la mort.
*
* *
« Oh bah ça par exemple !
L’inspecteur Wagner venait d’arriver sur les lieux, quelques heures après avoir été prévenu par l’officier Johnson. Il avait été contraint de laisser les restes du magnifique gâteau préparé par ses enfants pour son anniversaire et de sauter dans sa voiture pour rejoindre la salle de spectacle en vitesse. Johnson lui avait annoncé la couleur, mais Wagner ne s’attendait définitivement pas à ce qu’il allait trouver sur les planches de ce théâtre, à la réputation fort respectable.
— On l’a trouvé comme ça, expliqua l’officier Johnson, tandis qu’il descendait les marches de l’allée menant à la scène, entre les sièges du théâtre, accompagné pour son supérieur.
— Vous avez prévenu sa famille ? demanda Wagner.
— Non, inspecteur, pas encore.
— A vrai dire, vous avez peut-être bien fait. Je me demande comment on va lui annoncer ça.
En effet, tandis que l’inspecteur Wagner s’approchait de la scène, il comprit instantanément que ce n’était pas de la rigolade.
Ce pauvre homme, William Shirley, n’avait sans doute pas eu une mort des plus enviables. Et pourtant, il arborait encore un large sourire sur son visage, des heures après son décès tragique. Sa tête et son bras droit étaient les seules parties de son corps encore visible. Le reste était caché sous le piano écartelé et brisé, qui lui était tombé dessus sans prévenir. La corde, qui avait servi à monter le piano sur la poulie, pendait encore dans la salle, lancinant au gré des courants d’air. Le sang du pauvre pianiste, éclairé sporadiquement par les flashs des photographes de la police, maculait désormais les planches de la scène.
— Comment diable ce piano est-il arrivé aussi haut ? s’étonna Wagner, en levant les yeux vers la poulie.
— Grâce à la corde, inspecteur, répondit Johnson dans un calme absolu.
— Ça, je le vois bien, Johnson, rétorqua Wagner en fusillant l’officier du regard. Ce que je me demandais, c’est comment il a pu le monter aussi haut par ses propres moyens. Vous dites qu’il n’y avait personne d’autre dans le théâtre avec lui ?
— Euh non, inspecteur. Pas à ma connaissance. Les employés ont dit qu’il ne laissait personne entrer. Jusqu’à ce que le propriétaire, James Hayward, finisse par faire appel à nous pour libérer les lieux et découvre le corps sur la scène.
— Vous n’allez pas me dire que ce piano s’est monté tout seul, si ?
— Je n’en sais absolument rien, inspecteur. J’ai trouvé ça bizarre, moi aussi.
— Manger du caviar, c’est bizarre, s’amusa l’inspecteur. Ça, c’est plus que bizarre.
L’inspecteur grimpa sur la scène, congédiant par la même occasion les photographes, afin d’observer le corps par lui-même. En penchant la tête sur la droite, il se rendit compte que Shirley tenait quelque chose dans sa main droite. Après avoir enfilé ses gants en latex, il réussit à retirer les feuilles des mains du défunt, après plusieurs essais infructueux. Sa main semblait s’y accrocher comme si elle était aimantée.
L’inspecteur plaça la feuille ensanglantée devant ses yeux. C’était une partition. Wagner n’y connaissait rien à la musique, mais vu le nombre de notes, cela ne devait pas être une sinécure à interpréter. Mais ce qui l’interpelait le plus, c’étaient le titre de la partition et le nom de son compositeur.
La pièce s’intitulait « Le dernier requiem », et son compositeur n’était autre que William Shirley lui-même.
— Vous avez trouvé quelque chose d’intéressant ? s’enquit l’officier.
— Johnson, lâcha Wagner après un long soupir, je crois qu’on a un gros mystère sur les bras.
« Qui aurait pu croire qu’un piano animé par un esprit tordu pouvait mener son propriétaire sur de si sombres chemins ? Qui pouvait penser que le célèbre pianiste William Shirley finirait écraser par son obsession de la réussite et de la perfection ? Lui qui croyait tout connaître, lui qui tutoyait les muses, lui pour qui « talentueux » n’était devenu qu’un simple adjectif servant à le qualifier, a fini par tomber sur une énigme bien trop difficile à résoudre.
Si la réussite peut sembler à portée de mains, elle demande parfois un effort beaucoup trop important, que certains ne sont plus prêts à fournir. C’est ce qu’a fini par comprendre William Shirley à ses risques et périls, en interprétant pour son grand final la musique… de la Quatrième Dimension. »