Retour à l'océan

Chapitre 15 : La fugue de Mélodie

3317 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 18/10/2022 23:37

La nuit précédant le défilé du Poisson Lune ne fut pas plus facile pour Mélodie que pour sa mère. La jeune sirène avait dû passer une bonne partie de la nuit pour ruminer son désarroi ainsi qu'à songer avec mélancolie au château du regretté prince Éric où elle y avait passé toute son enfance, avant de se laisser enfin gagner par le sommeil.

De son côté, Ariel avait eu le sommeil plutôt agité, en raison d'un autre cauchemar dans lequel elle passait un agréable moment entourée de sa famille réunie — de sa fille, de son père et de ses six sœurs aînées — avant de réaliser qu'il s'agissait de huits tentacules ayant pris leur forme. Les tentacules d'Ursula. À son réveil, elle s'était rendu compte que ces cauchemars où figurait l'ancienne Sorcière des mers se faisait de plus en plus fréquent depuis son retour à Atlantica. Elle en vint à se demander si c'était normal, si cela été dû quelque chose comme le stress ou de mauvais souvenirs refoulés qui refaisant surface. Ou bien s'il s'agissait d'un mauvais présage...

Elle espéra de tout son cœur qu'il n'en fut rien, que cela ne concernait que son subconscient. Elle avait déjà suffisamment de soucis à se faire comme ça.


Quand vint l'aube, ce fut Sébastien qui s'en vint réveiller la sirène rousse.

Et n'étant pas en avance, ce fut en catastrophe qu'Ariel sortit de la chambre et dût se contenter d'adresser à sa fille restée au lit :

— Sois bien sage en mon absence !

Mélodie sortit de son lit une fois sa mère partir. Étant toujours consignée, elle n'avait pas le droit d'assister au défilé avec sa mère et ses six tantes. Mais contrairement à ce qui était convenu, elle n'avait pas l'intention d'y assister même depuis sa chambre. En vérité, elle ne comptait pas du tout assister à ce stupide défilé.

Elle nourrissait un tout autre projet, pour cette journée. Un projet qu'elle venait de fomenter ce matin-même. Qui fut sa vraie raison de sortir du lit aussi prestement.

Il était évident que ses plans risquaient de déplaire à sa mère mais si tout se passait bien, Ariel ne se rendra même pas compte que sa fille avait fait le mur malgré sa punition.


Mélodie avait prit soin d'arranger son lit avec ses vieux jouets cachés sous sa couverture pour faire croire qu'elle était restée au lit si jamais quelqu'un entrait dans sa chambre.

Elle avait également pris le soin d'ouvrir à nouveau son médaillon laissé sur sa table de chevet pour vérifier quelque chose. Elle avait ainsi pu constater que selon la direction dans laquelle elle se tournait, la lueur que projetait le médaillon ouvert s'intensifiait ou s'amenuisant. Cela ne pouvait être qu'un indice pour savoir la direction qu'elle devait prendre.

Quand enfin retentirent les musiques et les acclamations de la foule annonçant le commencement du défilé, Mélodie saisit le moment pour se faire la malle, gardant autour du cou le médaillon qui allait lui servir de boussole.

Max voulut la suivre mais Mélodie s'y refusa fermement :

— Non non non ! Désolé, Max, mais il est préférable que j'y aille seule. C'est plus prudent, tu comprends. T'inquiète pas, je reviendrai avant la tombée de la nuit.

Le vieux chien se résigna à laisser la jeune sirène partir non sans un regard triste.

Comme la veille, elle passa par la "fenêtre" de la chambre et prit soin de raser les murs et d'éviter les gardes pour sortir du château sans être remarquée. Il lui fallait cependant redoubler de vigilance, risquant davantage de se faire prendre en plein jour que la nuit. Mais elle en fait l'habitude, à force de faire le mur pour échapper à ses cours ennuyeux et se rendre à la plage quand elle habitait encore le château de son père. Et heureusement pour elle, l'attention des gardes fut trop concentrée sur le défilé qui venait de commencer.

Une fois passée les remparts du château, il lui fallait à présent contourner la foule. Là encore, ce ne fut relativement facile, l'attention des citoyens d'Atlantica étant inexorablement tourné vers les festivités et les princesses défilant à bord de leur charettes royales, elle avait juste à se faufiler à travers les rues les moins fréquentées.

Tout se déroulait comme sur des roulettes quand arrivé à mi-chemin de la sortie de la ville, elle croisa la route de Morgane qui accompagnait son père et ses six frères et sœurs (dont elle était visiblement l'aînée) pour se rendre aux défilé. Par chance, elle semblait trop occupée à surveiller ses frères et sœurs déjà excités par les festivités pour remarquer la présence de Mélodie. Cette dernière aurait volontier inviter son amie dans ses aventures dans d'autres circonstances, mais en cet instant, elle s'embarquait dans quelque-chose de trop personnel pour qu'elle pût se permettre de l'embarquer là dedans. Et puis personne ne devait savoir qu'elle était en train de faire le mur malgré sa punition.

Elle dût néanmoins accéléré la nage vers la sortie, de peur que Morgane eût malgré tout remarqué sa présence mais heurta par inadvertance un poisson sur sa route dans sa précipitation.

— Oups ! Pardon ! s'empressa-t-elle de s'excuser. Je ne voulais pas... Je ne vous avais pas vu...

— Mélodie ?

— Monsieur Polochon ?

C'était bel et bien le poisson jaune qui deux jours auparavant était encore son moniteur et avait dû la convoquer dans son bureau pour sa mauvaise conduite.

— Ça alors, si je l'entendais à ça ! s'exclama Polochon qui semblait d'humeur bon enfant. Comment vas-tu depuis...?

— Chut ! Parlez moins fort ! lui murmura Mélodie. Personne ne doit savoir que...

— Ah ! Je me disais bien que cette sirène me disait quelque chose ! s'écria une voix derrière elle.

C'était Morgane. Finalement elle avait remarqué la présence de son amie et dût se séparer de sa famille pour en avoir le cœur net.

Mélodie se sentit prise en tenaille.

— Alors ta mère ta punition plus tôt que prévue ? lui demanda innocemment Morgane. C'est super, ça ! On va pouvoir...

— Désolée, Morgane, mais ce n'est pas tout à fait ça, l'interrompit Mélodie.

— Attends une minute, tu es punie ? s'exclama Polochon à la fois étonnée et décontenancé. Mais alors... ?

— Et je ne suis pas là pour jouer ni pour assister au défilé.

— Dans ce cas, qu'est ce que tu fais là ? demanda Morgane de plus en plus perplexe.

— Je... Je ne peux pas vous en parler, là, lui répondit Mélodie qui tentait d'approcher la sortie de la ville. Ça... Ça ne regarde que moi... C'est personnel...

— Dis donc, Mélo... Tu ne serais pas en train de nous faire une fugue ? lui demanda soudain Polochon avec un air inquisiteur.

Le poisson avait vu clair dans le jeu de la jeune sirène. Cette dernière se sentit prise au piège.

Elle n'eut cependant pas le courage de leur avouer la vérité et ni une ni deux, elle sortit de la ville à toute vitesse.


Polochon et Morgane se lancèrent aussitôt à sa poursuite, nageant à travers les plaines et les crevasses sous marines qui encerclaient Atlantica, criant le nom de la jeune sirène qu'ils poursuivaient.

Mélodie tenta en vain de les semer, pour finalement être rattrapée à bout de souffle par ses poursuivants derrière une épave en bien sinistre état.

— Par la barbe de Neptune, qu'est ce qui te prends de nous fuir comme ça ? la questionna Morgane qui fut autant à bout de souffle qu'à bout de patience.

— Tu as un problème à la maison ? demanda Polochon à Mélodie de manière plus conciliant. Ta mère et toi vous êtes disputées ? Tu veux qu'on en parle ? Tu peux tout le dire, tu sais ! Peut-être même que je pourrais tout arranger. Ça fait un peu partie de mon métier.

— Il n'y a rien entre la mère et moi, lui rétorqua Mélodie non sans trahir une légère amertume. Mais je risque d'avoir des problèmes si elle apprend ce que je suis en train de faire...

— Mais qu'est-ce que tu veux, à la fin ? s'impatienta Morgane.

— Je veux juste revoir le château de mon père, finit par cracher Mélodie, se résignant ainsi à leur dire la vérité. Ne serait-ce... Qu'une dernière fois...

— Ha, ce n'est que ça ! s'exclama Morgane.

— Mais... Tu sais que ce n'est pas la porte à côté ? l'informa Polochon.

— Vous savez où c'est ?

— Si je le sais ? Je m'en souviens comme si c'était hier. J'ai suivi ta mère jusqu'à cette côte quand...

— Alors vous pouvez m'y guider ?

— T'y guider ! Hé là, doucement, ma petite ! prévint Polochon. Avec tous ces bateaux de pêche qui s'accumulent le long des côtes, c'est presque impossible de s'en approcher sans risque. Je ne voudrais te laisser prendre dans un de leur filet. Déjà que tu ne devrais pas être là, en sachant ta condition...

— Je ne risque rien ! lui rétorqua Mélodie. Les humains ne mangent pas les sirènes !... Dites moi juste si je suis sûr la bonne route. Et puis je ne vous demande pas non plus de m'accompagner jusque là bas. Juste de m'indiquer le chemin le plus court.

— Mais en quoi est-ce si important ? l'interrogea Polochon qui fut à son tour à bout de patience.

Mélodie finit alors par leur expliquer ce qu'elle avait entendu la veille, comment elle avait appris de la bouche d'Ariel qu'elles avaient été chassées de chez elle suite à l'enterrement de son père et que sa mère lui avait caché cette vérité durant tout ce temps.

— Mince ! s'exclama Polochon déconcerté. Je... Je n'en savais rien...

— Et tu veux quand même retourner à ton ancien chez toi ? la questionna Morgane perplexe et indignée tout à la fois. Après la manière dont on vous a expulsé ?

— Je n'ai pas dit que je comptais m'y ré-installer ! s'empressa de préciser Mélodie. Et je ne m'attend à ce qu'on m'y accueille à bras ouvert. Je veux juste... Revoir le château... Ne serait-ce qu'une dernière fois... Pour y faire les adieux...

— Je comprends, mais... Je te rappelle que ce n'est pas la porte à côté ! lui dit Polochon. De là où on est, il faut compter une demi-journée de nage. Au moins, à l'allée.

— Raison de plus pour que j'y aille maintenant et que je sois rentrer avant la tombée de la nuit, lui répondit Mélodie résolue. J'ai juste besoin de connaître le chemin le plus court.

— Ben... Le plus court serait évidemment de suivre ses gorges là bas, indiqua le poisson en désignant de sa nageoire un immense et sombre canyon qui s'étendait à perte de vue. Mais l'inconvénient...

— Merci, monsieur Polochon ! l'interrompit Mélodie qui reprit aussitôt sa nage. C'est tout ce dont j'ai besoin de savoir... Ne dites rien à ma mère surtout.

Elle n'avait pas pris le temps d'écouter les protestations de Polochon qu'elle s'était déjà enfoncée dans le sombre canyon au fond duquel sommeillait tout un champ de volcans sous-marins dont la présence réchauffait l'eau.

— Attends moi, Mélo ! l'interpella Morgane qui s'était empressée de la rejoindre. Je viens avec toi !

— Mais... Et ta famille ? lui demanda Mélodie perplexe.

— Si tu savais le nombre de fois où j'ai dû m'absenter sans que personne ne le remarque.

— Mais tu vas manquer le défilé !

— J'y assiste tous les ans ! Et il y en aura une autre l'année prochaine ! Ce ne sera pas une grande perte... Comparée à cette occasion de partir à l'aventure avec ma nouvelle meilleure amie.

En fin de compte, Mélodie fut plus qu'aux anges d'avoir Morgane à ses côtés durant son périple. Le voyage ne pouvait qu'en être plus amusant et distrayant.

Les deux jeunes sirènes durent accélérer la nage quand elles entendirent au loin Polochon protester et leur demander de revenir.

Face au caractère récalcitrant des deux jeunes sirènes qui s'enfonçaient plus loin dans le canyon, le poisson n'eut d'autres choix que de les suivre pour leur avertir du danger qui y rôdait.

"Si Sébastien me voyait en ce moment..." maugréa-t-il en s'enfonçant à son tour dans le canyon. "Cette petite bien la fille de sa mère, décidément !"


Mélodie et Morgane passèrent une bonne partie du trajet à batifoler à travers les gorges, mais durent redoubler de vigilance au fur et à mesure qu'elles s'y aventuraient.

Outre les volcans sous-marins qui étaient toujours en activité et qui rendaient l'eau brûlante, le canyon grouillait de poissons aux mines peu sympathiques, voire de gangsters, notamment des murènes, et surtout de méduses violettes qui étaient toujours de plus en plus nombreuses et obstruaient l'accès à la surface aux jeunes sirènes.

Elles s'arrêtèrent ébahies à la vue de ce qui semblait être là carcasse fossilisée d'un dragon des mers assez gros pour engloutir une baleine en une seule bouchée.

— Qu'est ce donc que cette chose ? osa demander Mélodie.

— J'ai peur de savoir ! répondit Morgane pensive. Mon père m'a parlé de cette endroit. Ce devait être... L'antre d'Ursula.

— Ursula... Tu parles de la sorcière des mers ? Celle-là même qui...

— Qui a escroqué ta mère ainsi que mes parents, précisément. De ce que papa m'a raconté, c'est dans cette carcasse qu'elle résidait après que le Roi Triton l'ait exilé. Et c'est là qu'elle attirait des âmes en perdition et profitait de leur détresse pour les embobiner, les faire signer des pactes pour après les changer en polypes. Papa a d'ailleurs ajouté qu'elle s'en était fait tout un jardin.

— Ça devait être... Monstrueux !

— En tout cas, cet endroit a bien l'air abandonné... Dis, Mélo, puisqu'on est là, ça te dirait qu'on y fasse une petite visite ? Il y a peut-être des trésors laissés par cette sorcière.

Mélodie hésita. Elle était partie pour revoir le château de son père et s'était promise de rentrer avant la tombée de la nuit, avant que sa mère se rendît compte de son absence. Mais d'un autre côté, l'idée de visiter l'ancienne demeure de la sorcière qui avait dupé avec brio sa mère ainsi que son père et son grand-père pour prendre le pouvoir lui fut excitant et attrayant tout à la fois.

Peut-être pouvait-elle remettre à plus tard son excursion pour son ancienne maison. Après tout, il n'y avait pas d'urgence. Et au moins, elle pourrait rentrer au palais de Triton plus rapidement. Mais sur le moment, revoir une dernière fois le château de son père lui parut plus important et prioritaire que de visiter l'ancienne demeure d'une sorcière déchue.

— Les filles, cachez vous !

C'était Polochon, caché derrière un rocher, qui arracha Mélodie de ses pensées avant qu'elle n'eut le temps de prendre une décision.

Morgane protesta :

— Monsieur Polochon, on veut juste visiter...

— Vite !!! insista le poisson nerveux. Avant qu'ils ne vous voient !

— Qui ça, "ils" ? demanda Mélodie.

Pour toute réponse, Morgane fut soudain prise de panique et poussa son amie derrière le rocher et lui fit signe de se taire.

À l'abri derrière le rocher, les deux jeunes sirènes et le poisson jaune virent alors passer deux créatures vêtues d'armure et armés de lancés semblable à des harpons et qui semblaient être en pleine patrouille.

Ces individus ressemblaient morphologiquement aux sirènes mais hormis l'aileron de requin qui leur poussaient dans le dos, ils n'avaient d'humanoïde que le torse et les bras. Le reste, à savoir le visage et surtout la queue de poisson tenaient davantage du requin. Ils avaient tout deux l'air balèze et pas des plus sympathique. Même leur regard était celui d'un requin en quête d'un poisson à gober.

Mélodie, Morgane et Polochon observèrent silencieusement ces sinistres individus passer, attendant qu'ils se furent éloigné et hors de portée d'oreilles pour reprendre leur souffle.

— Serait-ce... Les "hommes-requins" ? osa demander Mélodie en prenant soin de parler à voix basse.

— Les hommes-requins de l'empire Requinia, confirma Morgane tout en parlant également à voix basse.

— Des ennemis héréditaire d'Atlantica ! ajouta Polochon. Perfides, sournois et cruels.

— Mais je ne comprends pas ce qu'ils font ici ! dit Morgane perplexe. On n'est pourtant loin de Sharkania.

— C'est ce que j'ai essaie de vous dire à l'instant ! la réprimanda Polochon. Depuis la disparition d'Ursula, les hommes-requins ont étendu leur empire jusque dans ce canyon et s'en servent d'avant-poste.

— Mais... Comment pouvais-je le savoir ? se défendit Morgane. On ne nous dit jamais rien dans ce pays ! On nous interdit juste d'aller là sans nous expliquer pourquoi...

— Ça devait être un secret d'État... Que je viens à l'instant de divulguer, confessa Polochon. Au moins, maintenant, tu sais pourquoi c'est interdit.

— Les gars... Tout bien réfléchi... Ce n'est peut-être pas une si bonne idée, cette excursion, dit Mélodie de plus en plus mal à l'aise. Et si on rentrait ?

— C'est bien ce que j'allais proposer ! approuva Polochon. Tâchons de ne pas nous faire remarquer...

— AÏE !!!


Une douleur lancinante frappa Mélodie à l'épaule, si forte que son cri de douleur n'en fut que plus perçante et fit sursauter Morgane et Polochon. Ce fut comme si elle s'y était pris une violente décharge électrique qui faisait place à une insupportable sensation de brûlure et de démangeaisons, comme si elle avait touché la flamme d'une bougie et une feuille d'ortie à la fois.

Un mouvement de la tête lui fit vite comprendre qu'elle venait d'être touchée par une tentacule d'une des méduses violettes, qui étrangement était sortie de nulle part. Comme si la méduse était apparu subitement dans son dos, expressément pour la piquer.

Morgane et Polochon se chargeront de chasser la méduse à coup de nageoires avant de s'attarder sur la blessure de Mélodie.

— Ça va, Mélo ? demanda Morgane innocemment.

— Ça fait un mal de chien ! lui rétorqua Mélodie en se tenant l'épaule qui lui faisait souffrir le martyre.

— Fais voir... Mmh... C'est bien rouge... Monsieur Polochon, vous pensez que c'est grave.

— Je ne suis pas un expert en piqûre de méduse, malheureusement. Mais on ne dirait pas que c'est mortel, autrement elle nous ferait un malaise.

— En tout cas ça fait atrocement mal !

— Il faudra quand même consulter un expert en rentrant ! reprit Polochon. En attendant, j'espère que ces gros plein de soupe d'homme-requins ne nous aient pas entendu...

— Tiens ! Je me disais bien avoir entendu un cri de douleur dans le coin ! se fit entendre une voix grave et moqueuse.

Les deux jeunes sirènes ainsi que le poisson jaune se trouvèrent alors nez à nez avec trois hommes-requins, dont les deux qu'ils avaient vu passer tout à l'heure. Le troisième, qui venait un instant de les interpeller et les scrutait avec un sourire carnassier, semblait être leur chef.

Ils étaient tous les trois cernés.

— Commandant Shabada ! s'exclama Polochon en feignant l'innocence mais trahissant son malaise. Cela fait un bail !...

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