Retour à l'océan
Comme punition pour l'accrochage qu'elle avait eu la veille avec Calypso, Mélodie fut privé de sortie et passa la journée à nettoyer et astiquer les calèches-coquilles royales de ses tantes ainsi qu'à nourrir et brosser les dauphins de traits.
Les calèches devaient être un minimum présentables pour le défilé du Jour du Poisson-Lune qui aurait lieu le lendemain. Et Mélodie s'était consacrée à la tâche toute la matinée et une bonne partie de l'après-midi, ne s'arrêtant que pour manger.
Cela représentait une corvée à retirer minutieusement chaque dépôt d'algues, de plancton et chaque micro-coquillages collés à la paroi de chaque calèche jusque dans les rainures qu'il fallait inspecter à la loupe. Ce n'était certes pas une partie de plaisir mais après son attitude de la veille, la jeune sirène estima que c'était justifié et ne rechigna pas à la tâche. Et au moins, elle avait seulement la journée pour rendre présentables les deux calèches (une pour quatre sirène au plus) et s'occuper des dauphins.
Pourtant, Mélodie aurait de loin préférer passer une journée d'enfer avec ses nouveaux camarades de jeu qu'à jouer les filles d'écurie. Mais en plus d'être de corvée, elle était consignée pendant trois jours et c'était bien cela qui l'a mettait le plus en rogne. Elle ne pouvait que maugréer et pester contre Calypso. Si seulement elle ne l'avait pas provoqué la veille...
Depuis le balcon, Ariel contemplait sa fille qui s'affairait dans les écuries royales avec du vague à l'âme. Elle ne ressentait aucun plaisir à lui infliger une punition de la sorte. Jusqu'à présent, elle avait tout fait pour éviter cela. Elle voulait à tout prix éviter d'être ce genre de mère. Mais jamais Mélodie ne s'était comporté de la sorte jusqu'à l'incident d'hier. Et de ce fait, elle ne pouvait fermer les yeux. C'était un comportement qu'elle ne pouvait tolérer. Et même si cela lui faisait de la peine, elle ferait mal son boulot de mère si elle ne faisait rien pour faire comprendre à sa fille combien elle désapprouvait son attitude et qu'il était impératif que cela ne devait pas se reproduire.
Mais même si Mélodie avait accepté sa tâche sans discuter, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir de la peine pour elle.
Elle pouvait toujours se consoler en se rappelant que ce n'était que temporaire. Et comme Mélodie avait reconnu sa faute et demandé d'elle même son éviction, Ariel avait jugé bon d'alléger sa peine d'une semaine à seulement trois jours de confinement.
Malgré ça, elle ne pouvait s'empêcher de penser que c'était trop pour sa fille. Et ça signifiait qu'elle ne pourrait assister au défilé.
— Ne te fais pas de mouron, petite sœur ! la rassura Alana, la plus jeune sœur de la fratrie après Ariel. Je sais que t'aimes pas ça, mais c'est important pour son éducation. D'ailleurs, ça nous impressionne toutes, connaissant ton vécu. Même père est impressionné.
— Justement, répondit Ariel maussade. Chaque fois que père me punissait, je lui en voulais pendant des jours. Et t'as vu où ça a finit par nous mener.
— Mais c'est du passé, tout ça ! lui rétorqua Alana. Mêle s'il faut bien reconnaître que tu ne lui rendais pas la tâche facile. Mais si ça peut te rassurer, père n'aimait pas non plus te punir ni te réprimander. Quand tu t'es enfuie de la maison pour être avec ton prince, il nous a expliqué ce qui s'était passé et... Il n'en était pas du tout fier, crois moi. Il avait tellement honte que non seulement il avait envoyé tout le royaume à ta recherche mais il ne dormait plus et ne se nourrissait à peine durant trois jours.
Ariel fut stupéfaite. Elle n'en savait rien de ce qu'avait dû ressentir son père suite à leur dispute qui l'avait conduite à marchander avec Ursula. Maintenant, elle se sentit comme un monstre d'avoir profiter de son séjour sur la terre ferme parmi les humains pendant que le Roi Triton se rongeait les sangs jusqu'à mobiliser tout le royaume pour se lancer à sa recherche en vain. De mieux en mieux !
— Ce que je veux dire ce que s'il est vrai que père était particulièrement sévère avec toi, c'était surtout parce qu'il tenait vraiment à toi, s'empressa d'expliquer Alana en tentant de se rattraper. Et pour ne rien te cacher, cela nous rendaient jalouses. Nous, il ne nous grondait jamais.
— Tu plaisantes ? rétorqua Ariel. Il nous rappelait à l'ordre chaque fois qu'on se chamaillait entre sœurs.
— Oui, enfin, en dehors de nos chamailleries, je voulais dire...
— C'est vrai... C'est parce que vous êtes toutes sages comme des images. Vous étiez les filles parfaites. Obéissantes, bien élevées, respectueuses... Père voulait que je sois plus comme vous...
— Ne dit pas ça ! lui rétorqua sa sœur. Il t'aime tel que tu es. Il nous aime toutes. C'est juste que... dans ton cas... il lui fallait du temps pour accepter l'idée que... Tu n'as pas à être là fille parfaite que tu penses qu'il voulait que tu sois, voilà tout ! Sage, obéissante et cætera. Après tout, personne n'est parfait. Pas même tes aînées.
— J'ai bien conscience je ne suis pas parfaite et que je ne le serais jamais, confessa Ariel en reportant son attention sur sa fille travaillant dans les écuries. Peut-être que c'est aussi le cas pour Mélodie. Mais je ne l'échangerai pour rien au monde.
— Alors qu'est-ce qui te tracasse tant, petite sœur ?
— C'est que... si je deviens trop sévère et commence à la punir ou la gronder pour chaque chose qu'elle fait de travers, j'ai peur qu'elle en vienne à me détester, à me renier... Ou à faire une bêtise pour laquelle je ne me pardonnerais jamais.
— Allons, ça va ! Tu as encore de la marge...
— Je ne veux pas la perdre elle aussi ! lâcha Ariel au bord des larmes. Elle est tout ce qui me reste de...
Alana s'empressa de serrer sa cadette dans ses bras et la réconforter, la laissant pleurer sur son épaule.
— Ça n'arrivera pas, petite sœur ! lui murmura-t-elle. T'es sœurs et moi y veillerons. Je t'en fais la promesse. ... C'est bien à ça que servent les sœurs, non ?
Cette accolade avait suffit à remonter le moral d'Ariel et à se sentir soulagée.
Les deux sœurs furent interrompu dans leur accolade par l'arrivée du messager hippocampe, gêné d'intervenir dans un moment aussi intime.
— P-pardonnez moi, vos altesses mais... Il y a des enfants à la porte principale qui souhaitent voir la princesse Mélodie.
— Que lui veulent-ils ? demanda Ariel intriguée.
— Ils disent vouloir prendre de leur nouvelles, répondit l'hippocampe.
— Mmh... Je vais aller les voir, dit la sirène en se rendant à coup de nageoires à la porte principale.
Peu de temps après, Mélodie avait enfin fini de polir les calèches et de nourrir les dauphins. Elle ne pouvait pas faire mieux et de toute façon, elle était éreintée et en avait encore les mains et les bras endoloris.
Alana vint la soulager de sa tâche :
— Tu as bien travaillé, mon enfant. Tu as bien mérité un peu de repos.
— J'espère que ça suffira, lui confessa Mélodie. Je ne peux pas les rendre plus propres.
— Allons, c'est très bien comme ça, la rassura sa tante. Même ta maman est contente de toi.
— C'est vrai, tantine ?
— Oh que oui ! D'ailleurs, il y a une surprise qui t'attend dans tes appartements !
Elle ajouta un clin d'œil à l'intention de sa nièce.
Mélodie ne se le fit pas dire deux fois et nagea vers les appartements qu'elle partageait avec sa mère, intriguée. Quelle genre de surprise pouvait bien l'attendre. Étant punie, elle doutait que ce fut une récompense.
Elle fut à peine arrivé à la porte de la chambre qu'elle entendit les aboiements de Max et sa mère en train de le gronder :
— Max, ça suffit ! Laisse ce poisson-globe tranquille ! Allez, couché, panier !
Les aboiements firent place aux gémissements du vieux chien. Mélodie demeura interloqué. Que diable faisait un poisson globe dans sa chambre ? Elle passa le rideau d'algues faisant office de porte pour en avoir le cœur net pendant que sa mère reprenait d'un ton plus calme :
— Il faut l'excuser, mes enfants. Il a toujours été très joueur et taquin. Mais il ne fait pas de mal à une crevette et il est même très affectueux... Oh, mais regardez qui voilà !
— Salut, Mélo !!!
Mélodie était stupéfaite. Dans sa chambre se tenait Morgane ainsi qu'Isabella s'étant réfugiée dans les cheveux de la sirène basanée et Pouf qui dans les mains d'Ariel se débattait pour se dégonfler. À la mine apeurée de l'hippocampe et du poisson globe, ils avaient dû prendre peur devant Max qui avait dû tenter de jouer avec le poisson-globe, le prenant ainsi pour un ballon, et qui à présent s'était couché dans son panier fait de coraux, la mine abattu.
Mélodie fut à la fois heureuse et surprise de revoir ses amis après l'incident de la veille.
— Qu'est ce... Qu'est ce que vous... ? demanda Mélodie prise au dépourvue.
— Nous sommes venues prendre de tes nouvelles, bien sûr ! lui répondit Morgane. On se faisait du souci pour toi depuis... Ce qui s'est passé la veille.
— C'est là que ta maman nous a gentiment conduit à ta chambre ! ajouta Pouf qui, toujours dans les mains d'Ariel, se débattait encore pour se dégonfler.
— J'ai trouvé que leur intention était touchante, se justifia Ariel. Je me voyais mal leur refuser.
— On se serait quand même passé de l'autre bête a poil long, rouspéta Isabella qui sortit lentement de la chevelure de Morgane. Il a fait gonflé Pouf de peur. Qu'est ce que c'est au juste ? Une sorte de phoque ?
— Sur terre, on appelle ça un chien, chérie, lui répondit Ariel.
— Ça vit donc sur terre ce... Cette chose ? demanda la jeune hippocampe de plus en plus intriguée.
— Il faut croire, lui répondit Morgane qui elle commençait à s'habituer à la présence de Max.
— Normalement... Il n'a pas de nageoires, expliqua timidement Mélodie. Il marche sur quatre pattes... Sur terre.
— Bien, je vous laisse entre jeunes, maintenant ! dit Ariel relâchant Pouf qui avait fini de se dégonfler sur le point de quitter la chambre. Soyez bien sages, d'accord ?
— Oui, princesse Ariel ! répondirent Morgane, Isabella et Pouf à l'unisson.
— Attends, maman ! dit Mélodie interceptant sa mère, toujours perplexe. Je... Je ne comprends pas.
— Quoi donc, mon cœur ? lui demanda sa mère.
— C'est que... Je croyais être punie...
— Je t'ai certes privé de sortie, mais pas de visite, lui répondit Ariel avec un clin d'œil complice. Du moment que vous ne faites pas de bêtises et que tu n'en profites pas pour quitter le château en douce. On est d'accord ?
Pour toute réponse, Mélodie opina de la tête et sa mère quitta la chambre à coup de nageoires.
— Alors c'est vrai ? demanda Morgane soucieuse. Tu as été punie ?
— En quelque sortes, lui répondit Mélodie gênée.
— Elle est quand même... Spéciale, ta mère, fit remarquer Isabella. Chez nous, quand est puni, on est privé de tous, de sortie, de visite et même de dessert.
— Moi je l'aime bien, intervint Pouf. Elle a l'air tellement gentille...
L'espace d'un instant, Mélodie crut voir le poisson-globe rougir.
— Et... T'es privée de sortie pour combien de temps ? osa demander Morgane.
— Pour trois jours, répondit Mélodie.
— Oh, ben tu t'en sors pas si mal ! commenta Isabella.
— Pour trois jours ? s'écria Pouf. Mais ça veut dire... Que tu ne pourras pas assister au défilé du Poisson Lune ?
— Ben, c'est dommage oui mais... Je crois que je survivrai, répondit Mélodie. Au pire, j'assisterai à la fête depuis la tour. Ou j'attendrais l'an prochain. Et puis d'après mes tantes, cela consiste surtout à défiler et saluer la foule. Je ne vois pas trop l'intérêt.
— C'est qu'il y a aussi des jeux, des spectacles et la foire, lui expliqua Morgane.
— Mmh... Je n'ai jamais été à l'aise dans la foule, confessa Mélodie. Et pour être franche... Ce n'est pas tout à fait ce que j'attendais de cette vie sous la mer.
— Ah bon ? Tu t'attendais à quoi, alors ? demanda Pouf innocemment.
— À explorer les fonds marins, les plaines, les monts, les canyons sous marins, à vivre des aventures comme ma mère avant qu'elle n'épouse mon père, répondit Mélodie. Elle m'a dit en avoir vécu des centaines à mon arrivée ici et même qu'elle m'a promis de m'emmener voir ses anciennes explorations quand elle aura du temps libre. Mais je crains que ce ne soit pas possible pour le moment. Elle est tellement occupée... Et s'il n'y avait pas eu cette garce de... Au fait, comment ça se passe au club ?
— Pas super bien, lui confessa Isabella. Depuis ton départ, Calypso en profite pour faire un peu sa loi, et cela donne du fil à retordre au pauvre monsieur Polochon.
Décidément, elle n'en avait pas fini d'en entendre parler. Mais cette Calypso ne perdait rien pour attendre !
— Bon, et si je vous fais visiter la chambre ? proposa Mélodie afin de changer de sujet. Vous voulez voir mes jouets ? De la surface ?
— J'en suis partante ! s'exclama Morgane excitée.
— Il n'y a rien de dangereux, j'espère ! demanda le poisson globe.
— Pas de panique, Pouf ! le rassura Mélodie. Rien de dangereux... À part la rapière de maman mais on n'est pas censé jouer avec de tout façon.
— La quoi ???
— L'épée... Le truc pointu accroché au mur, là !
— On dirait le rostre d'un espadon ! commenta Isabella.
— Et à quoi ça sert ? demanda Morgane impressionnée.
— À se battre, répondit Mélodie. Et on peut même se tuer avec. C'est pour ça qu'on ne doit pas jouer avec.
— C'est affreusement barbare ! s'indigna Isabella. Qu'est ce que ta mère peut bien faire avec un truc pareil ?
— Papa s'en servait pour défendre ses bateaux pirates, leur expliqua Mélodie. Et cela arrivait souvent, de ce qu'il m'a raconté.
— Des "quoi" ???
— Des pirates. Des brigands sur des bateaux qui attaquent, pillent et parfois coulent d'autres bateaux.
— C'est bien ce que je dis, c'est affreusement barbare, la surface ! s'indigna derechef la jeune hippocampe.
— Bref, papa en a fait cadeau à maman et l'a même appris à se battre avec, reprit Mélodie. Elle a gardé cette rapière qu'on est venu s'installer ici. Elle dit que ça pourrait servir et puis ça lui fait un souvenir de papa.
— Et... Elle sait se battre avec ce machin ? demanda Morgane.
— Ça j'en sais rien, répondit Mélodie en haussant les épaules. Je ne l'ai encore jamais vu s'en servir en dehors de la salle d'entraînement. Sinon, vous voulez pas plutôt voir mes jouets ?
Sous la surveillance du vieux Max, les quatre enfants fouillèrent le vieux coffre à jouets de Mélodie qui avaient servir de malle de voyage.
Leur attention se posa ne boîte à musique sur laquelle figurait une ballerine se tenant en parfait équilibre sur une jambe.
— Je n'arriverais jamais à comprendre comment les humains peuvent tenir sur des membres aussi frêles ! commenta Isabella intriguée par la danseuse.
— Et ça, c'est quoi ? demanda Pouf en sortant un vieil ours en peluche. C'est tout doux !
— C'est mon ours en peluche, répondit Mélodie. Petite, je dormais avec. Pour me rassurer.
— Et... c'est censé representer quoi ? demanda le poisson globe.
— Un ours. Un animal qu'on ne trouve que sur la terre ferme. C'est comme un chien... Comme Max, là, mais beaucoup plus gros et pas aussi gentil, avec de grosses griffes, de grandes dents... Et qui raffole de petits poissons d'eau douce.
— Mais comment un animal aussi terrifiant peut te rassurer pour que tu formes avec ? demanda Pouf apeuré.
— Parce que celui-ci est inoffensif. Et tout doux. Et moelleux. Et trop mignon.
— Maintenant que tu le dis... c'est vrai qu'il n'a pas l'air méchant, admit le poisson globe. Mais quand même, ça a l'air terrifiant, la surface.
— Oh, pas tant que ça, je t'assure ! le rassura Mélodie. En fait, ce n'est pas plus terrifiant que sous l'océan. Le seul truc effrayant c'est les enfants de mon âge...
— Hé ! Je viens de trouver un zirgouflex ! s'écria Morgane en brandissant une fourchette.
— Ah, ça c'est à maman ! commenta Mélodie. Comment tu dis ?
— C'est comme ça que l'a appelé monsieur Polochon, expliqua Morgane. Je lui partagé souvent mes trouvailles pour qu'il m'explique ce que c'est. Une fois, j'en ai trouvé similaire, je le lui ai montré et il m'a dit que les humains s'en servait pour se peigner les cheveux. À ce propos, Mélo, toi qui a vécu à la surface, peux tu dire que c'est vrai ?
— Euh... Pas exactement ! On s'en sert plus pour piquer dans la nourriture. Parce que ce n'est pas très bien vu de manger avec nos doigts, d'où je viens.
— De plus en plus bizarre, ce monde ! commenta Isabella.
— Mais c'est vrai que celle... Celui-là, maman en faisait souvent cette usage. Dans sa chambre. Quand je lui demande pourquoi, elle me dit que c'est une vieille manie.
Mélodie émit un petit rictus. Fouiller dans toutes ces vieilleries lui rappelait tant de souvenirs de son ancienne vie à la surface. Des souvenirs tantôt heureux et tantôt tristes. De quand son père était vivant. Et sa mère plus décontractée.
Un immense sentiment de nostalgie l'envahissait soudain.
Elle s'était installée à Atlantica depuis moins d'une semaine et pourtant, cette époque remontait à si loin pour elle. Elle en oublia presque à quoi ressemblait son ancienne chambre. Ou son ancienne demeure. Et s'il avait également oublié tout le reste ? Les visages de Grimsby, de Carlotta ou d'autres domestiques si gentils ?
Et son défunt père ? Et s'il en venait à l'oublier elle aussi ? Son visage, sa gentillesse, sa force, sa bravoure ? Comment pouvait-elle se le permettre ?
— Mélo, regarde ce que j'ai trouvé ! s'écria Isabella arrachant Mélodie de ses pensées.
Du bout de sa queue, elle tenait le médaillon magique sur lequel était inscrit de la jeune sirène.
— Ah oui ! Mon médaillon ! Maman dit que c'est un cadeau de naissance de mon grand-père ! Figurez-vous que c'est cette babiole qui nous a incité à vivre sous l'océan ?
— Ah bon ???
— Oui, regardez ! J'enlève le petit loquet, là, je l'ouvre et...
En ouvrant le médaillon, Mélodie s'attendait à montrer à ses amis la bulle dans laquelle figurait le château royal d'Atlantica, cette image qui avait tant éveillé son envie de vivre sous la mer.
Ce que la bulle contenue dans le médaillon montra à la place, elle ne s'y attendait pas du tout.