L'Exécuteur
Oouups ! Mais c'est que j'ai du retard sur ce site !! Pardoooonnn ! Voilà 3 chapitres d'un coup pour vous ;) !
Soyez cools et lâchez-moi un com' !
Retour au présent.
L'Exécuteur était au-dessus de Titania, le vent fouettant avec acharnement son long manteau contre le haut de ses jambes. Il se créa une surface aérienne environ quatre mètres plus bas, et s'élança vers elle, amortissant sa chute en une roulade. Il réitéra ensuite l'opération jusqu'à parvenir sur le toit d'un immeuble deux rues plus loin. Pas exactement sur la surface à vrai dire. Ses pieds nus flottaient à deux petits centimètres du béton, voire peut-être même moins. C'était ça, son pouvoir, être capable de se déplacer sur des surfaces invisibles, dans l'air, créées par son esprit. Ce don ne marchait cependant pas à travers la matière, et c'était la raison pour laquelle le brun ne pouvait porter de chaussures.
Le vide, le vent, étaient devenues son environnement, et il s'y déplaçait avec grâce et agilité, mêlées à des mouvements durs et brutaux.
Il commençait à se faire tard, mais pas excessivement. Minuit tout au plus. Par conséquent il restait encore quelques lunaires marchant dans les rues, bien que très peu. L'infirmier n'avait cependant pas prévu de reprendre son métier nocturne pour tout de suite, puisque son boulot officiel à l'hôpital débutait assez tôt le lendemain matin. Encore une autre journée où il serait claqué. Il fallait vraiment qu'il dorme plus. Tout ce manque de sommeil le mettait à bout de nerf, et il devenait de plus en plus irascible.
« Avenue hein… » murmura-t-il.
Il émit un claquement de langue désapprobateur. C'était loin. Pour quelle raison ce type aurait-il emmené son ami à l'autre bout de la zone sécurisée ? Ils avaient forcément pris une voiture, et le brun se doutait qu'ils ne devaient pas être seuls à l'intérieur du véhicule. Eren connaissait le plan de la zone sécurisée sur le bout des doigts. Il avait travaillé avec acharnement et sans relâche, mémorisant chaque coin de rue et chaque nom d'impasse. Par conséquent, il connaissait le chemin le plus court pour rejoindre l'avenue. Et les ravisseurs de Jean également, sans doute. Enfin il espérait. Premier point positif : les nombreuses rues ridiculement petites qui allaient freiner leur progression. Pas la sienne en tout cas. Il craqua ses phalanges, tapota ses mains sur ses genoux puis s'élança en avant.
Quinze minutes plus tard il les avait repérés. Parce qu'un van noir dans des rues vides de voitures ça ne passe pas très inaperçu, et encore moins avec un chauffeur baraqué et tatoué à l'air alerte. Le brun les dépassa, descendit sur le sol – les pieds flottant quelques millimètres au-dessus du goudron – et attendit. Quand il entendit la voiture approcher, il s'avança tranquillement sur le milieu de la route. La voiture fit une embardée afin de l'éviter. Réaction instinctive. L'Exécuteur sortit ensuite son Chisa katana d'un geste lent et confiant, puis s'approcha du van.
Les portières avant s'ouvrirent et claquèrent avec colère, puis la grande à l'arrière. Bientôt, trois gros bras se trouvèrent face à lui.
« Qu'est-ce que tu fous connard ? » lança celui qu'il reconnut comme étant le chauffeur.
Le brun ne répondit pas. Il était l'Exécuteur silencieux, qui faisait tomber la sentence. Personne ne connaissait sa véritable identité, absolument personne, et ne pas parler lui permettait de se protéger. D'une part cela cachait sa voix, et d'un autre côté cela évitait le dialogue. Car c'était la première erreur à ne pas faire quand vous deviez tuer : parler, entamer une conversation. Il devait être un symbole de crainte pour les criminels, tel une coque vide dénuée de sentiments humains.
Il eut le temps de l'apercevoir sortir une arme automatique de sa ceinture, mais avant qu'il ne puisse la diriger dans sa direction il fondit sur lui, la pointe de son katana en avant. L'Exécuteur était penché, rasant le sol. Il se mit face à l'un des deux autres gros bras, bouchant la vue au chauffeur et l'empêchant ainsi de tirer. L'homme, à un trois mètres de lui, avait lancé son poing vers son visage, mais le brun enroula son bras autour du sien et fracassa la garde de son katana contre ses côtes. Un craquement sourd résonna. Plié de douleur, le gros bras s'écrasa sur le sol en grognant. Passant ensuite au chauffeur, Eren bondit dans sa direction, mais l'arme à feu était maintenant pointée sur lui. Il n'eut d'autre choix que de lui sectionner l'avant-bras. Aucune pitié pour les ordures. Le sang gicla, et le pistolet tomba à terre en cliquetant. Le chauffeur considéra un instant sa blessure, ne semblant pas encore réaliser ce qui venait de se passer, puis il se mit à hurler.
« Et merde, grinça le brun.
Plus moyen de passer inaperçu, maintenant. La Police Spéciale n'allait pas tarder à répliquer.
- Putain de salopard de merde ! Je vais te planter sale con ! » s'écria le dernier encore debout, qui avait sorti un long couteau à grosses dents.
Il se jeta sur Eren, mais ce dernier passa dans son dos d'un mouvement souple, le faisant tomber d'un coup de coude entre les omoplates. Il soupira. Ils n'étaient vraiment pas très dégourdis. Mais alors qu'il allait se diriger vers le van, il remarqua du coin de l'œil le chauffeur gémissant pointer son arme sur lui, l'index enfoncé sur la gâchette. D'un autre côté le second se redressait déjà, couteau à la main. Le brun n'eut d'autre choix que de se cacher une fois de plus derrière lui, et en prenant appui sur son pied droit, il lui fonça dedans, le faisant reculer jusqu'au chauffeur qui tenait le pistolet. Ce dernier, prit de peur, n'hésita pas une seule seconde à tirer sur son compatriote. Le type s'affaissa sur Eren, le dos criblé de balle, et notre protagoniste fut forcé afin de se protéger de l'embrocher au niveau de l'abdomen, pouvant ainsi et ensuite enfoncer sa lame dans le corps du chauffeur juste derrière, le tuant sur le coup. Celui qui tenait le couteau tomba à genoux. Le blanc de ses yeux était jaune et injecté de sang. Il fixa l'Exécuteur avec un mélangé de peur et de haine.
« Sale monstre, prononça-t-il dans un gargouillis.
Puis il lui cracha au visage et s'effondra. Sans la moindre expression sous son masque, le brun essuya la salive du revers de la main.
- C'est ton pote qui te tire quatre fois dessus et c'est que moi qui prend, s'exaspéra-t-il. Où va le monde…
Il tourna les talons et ouvrit les portes du van en grand. Quatre corps se trouvaient là, assommés et bâillonnés. Il repéra rapidement Jean, qui était le premier à côté de la porte. Ses traits étaient très pâles, et étrangement il ne semblait pas vraiment endormi, contrairement aux trois autres. Eren prit rapidement conscience de ce qui venait de se dérouler pour ces quatre victimes. Elles avaient été droguées. Mais pas par quelque chose de mortel, juste puissant. Sauf que… le blond avait toujours été intolérant à tous ces genres de machins. Il avait une fois tenté une drogue douce il y a de cela quatre ou cinq ans, pour finir à l'hôpital une heure après. Mais tout de même, pour être dans cet état il avait dû en ingurgiter pas mal.
- C'est pas vrai, marmonna le brun.
Il extirpa son ami du véhicule, l'allongea sur le sol et entreprit de défaire ses liens.
- Eh Jean ! Réveille-toi putain !
Merde, le blond semblait vraiment, vraiment mal. Ça n'allait pas du tout. Pas du tout du tout. Il lui mit une baffe pour le réveiller, sans succès. Son ami commença à trembler légèrement. Le mettant en position latérale de sécurité, l'infirmier se redressa et se dirigea à grand pas vers le troisième homme, celui qui était encore vivant. Il le redressa à genoux par le col sans ménagement, et le gifla.
- Qu'est-ce que tu comptais faire avec eux ?
Il attendit deux secondes, puis le gifla une seconde fois, lui ouvrant la lèvre inférieure.
- Je réitère ma question : qu'est-ce que tu comptais faire avec eux, enculé ?!
- V-va te faire foutre, connard.
Le brun le jeta sur le sol, puis se mit au-dessus de lui et envoya valser son poing sur sa tempe à trois reprises.
- Je t'ai remis tes putains d'idées en place ou faut que je recommence ?
- Je dirai rien ! cracha l'autre. Je t'emmerde !
A côté Eren put entendre Jean se mettre à tousser violemment, puis il commença à convulser. Bordel, ils avaient pas lésiné sur la dose ces enfoirés. Ça avaient bien dû les éclater. Le brun vit rouge. Ça avait été la première fois qu'on s'en prenait à l'un de ses amis de la sorte, et même si les agresseurs n'avaient pas voulu en arriver là avec le blond… L'Exécuteur vit rouge, et il se mit à frapper le type déjà bien sonné en-dessous de lui, le sachant inutile. Il abattit ses poings avec férocité sur son visage, encore et encore, faisant gicler de fines gouttelettes de sang. Le goudron fut petit à petit éclabousser de pourpre. Peut-être que ces gars ne savaient pas que Jean était intolérant aux drogues, cependant…
- Le résultat reste le même ! rugit Eren.
Il se souvint. Il se souvint quand il avait dû emporter le blond aux urgences, les larmes au bord des yeux, et le corps de son ami en piteux état pendant dans ses bras. Il avait eu la peur de sa vie, il avait été totalement pris au dépourvu. Il cessa de frapper le type en-dessous de lui, devenu inconscient, et avec la face en sang. Essoufflé, il empoigna son katana et l'enfonça dans sa poitrine. Ce mec avait entendu sa voix, et il savait donc que Jean et lui se connaissaient. Il retourna ensuite auprès de son ami et se laissa tomber à ses côtés. Son corps flottant toujours quelques millimètres au-dessus du sol bien entendu. Il posa sa main sur le bras du blond et le secoua un peu.
- Eh Jean. Jean ! Reste avec moi vieux, ok ?
Pas de réponse évidemment. Il le souleva et le transvasa sur son épaule en grognant.
- Tu pèses ton poids saligaud. »
Les sirènes se rapprochaient dangereusement, il était temps de partir, et vite. Le brun s'avança dans la ruelle la plus proche, puis se figea. Il y avait quelqu'un, juste là. Une ombre qui avait glissé sur le toit et avait ensuite disparu. Et merde… Il lâcha Jean sur le sol, puis s'élança contre le mur qui formait l'impasse, grimpant à l'aide de prises d'air créées sous ses pieds par son don. Parvenu en haut du bâtiment, il s'immobilisa et tourna la tête de tous les côtés, puis il sortit son katana en un léger crissement métallique. Il avait repéré l'inconnu. Et ce dernier l'avait sans aucun doute relié à Jean. Les sirènes de la Police Spéciale étaient vraiment trop proches, il fallait qu'il fasse vite. Se sachant sûrement repéré, l'intrus n'eut d'autre choix que de fuir, prenant les jambes à son coup. Dans un instant de panique, Eren fondit sur lui avec une vitesse extraordinaire et l'envoya bouler sur le toit d'un coup de pied dans les côtes. L'autre jura, puis sortit une arme automatique de sa veste et la pointa sur le brun. L'infirmier se projeta dans les airs en arrière, dos face au sol, et d'un large mouvement de bras entailla profondément le torse de l'homme. Aucune personne n'avait le droit de rester en vie après avoir découvert quelque chose sur l'Exécuteur. Absolument aucune. Cependant, et alors que l'intrus se vidait rapidement de son sang, Eren faillit tomber à la renverse. Il le reconnaissait.
« Ce costume…, murmura-t-il. Tu es le type de… tu es un vigile de Titania ?
Oui, il en était certain, il s'agissait bien de l'un des deux vigiles qui était venu s'occuper du corps tout à l'heure. Le plus grand, celui avec les cheveux brun. En revanche celui-ci ne put lui répondre. Un voile blanc recouvra ses yeux et il mourut, les dents serrées. Putain, putain, putain. Quel était le lien avec les mecs à qui il venait de mettre une dérouillée et Titania ? Y en avait-il seulement un ? Ce type agissait-il pour son propre compte où était-il lié à une quelconque organisation ? En tout cas Eren en était à peu près sûr : il l'avait suivi, observé.
- Merde ! cria-t-il en donnant un coup de pied dans le corps inerte.
Une veine vint palpiter sur son front, sous son masque. D'abord il règlerait son compte aux Sans-Têtes de l'Avenue , et ensuite il s'occuperait du cas de Titania. Simplement dans le sens où il mènerait sa petite enquête. Et pour le faire bien, il n'y avait qu'une seule possibilité : les infiltrer de l'intérieur, et ça il ne pouvait le faire derrière son costume d'Exécuteur. Cela serait donc sous une fausse identité. Ou bien son identité réelle. Celle d'Eren Jaeger, le jeune infirmier on ne peut plus normal. Il plissa les yeux, puis leva la tête vers les nuages. Un visage se dessina dans son esprit. Un visage pâle aux traits fin, aux yeux gris et à la chevelure noire.
- Levi… » murmura-t-il.
Puis il eut un sourire en coin. Heureusement qu'il avait accompagné Jean et fait la rencontre du patron de la boîte. Ce type était vachement bien tombé.
Eren se secoua ensuite et alla récupérer son ami. Il le déposa près de Titania. La rue était sans arrêt arpentée, et sous l'œil attentif des vigiles. Il fit rouler le corps du blond sur le trottoir, puis escalada le mur de la ruelle dans laquelle il se trouvait avec souplesse, pour enfin parvenir au-dessus des bâtiments et partir en courant. Il connaissait la Police Spéciale. Il savait que ça n'était pas de mauvais bougres, mais elle était souvent composée de simplets qui laissaient priorité à la scène de crime et à l'enquête plutôt qu'aux éventuels blessés. Etrangement. Tant qu'ils n'étaient pas au bord de la mort pas besoin de se presser…
Jean allait survivre, c'était même certain, mais il allait lui falloir du temps pour récupérer.
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« Bien ! s'exclama le brun quand il fut de nouveau dans ses vêtements de civil. Après-demain début de l'opération Titania ! Et ce week-end… Je m'occupe de ces couillons de Sans-Têtes en entier. »