En Passant - partie 2

Chapitre 9

5596 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:48

Hi everybody ! Chapter 9 online !

Je suis désolée je pensais poster hier soir, j’avais déjà écrit un bonne partie vendredi matin, mais je me suis chopée la crève… Donc j’étais claquée et je me suis couchée tôt ( -.- )’

Tites réponses à reviews (fanfic.net) :

Magalie : Tu peux poster des com’ là où tu le souhaites :3 De partout même ! Amie du soir bonsoir ! On se comprend entre lectrices couche-tard XD Merci pour ta review !! Et bonne nuit (je crois ?) à toi !

Claire : Je te répondrai dans tous les cas ;) Don’t worry ! Levi ne peut pas rester insensible face à notre Eren ! Im-po-ssible ! Sinon, tu disais… Pourquoi aie-je choisi le parfum fleur d’oranger et abricot… ? Si tu l’as remarqué, les deux personnages ont une odeur qui est assez puissante et facilement reconnaissable. C’était donc plus simple pour eux de reconnaître ce parfum ! Je suis peut-être partie un peu loin, mais j’imaginais bien Eren avec une odeur chaude, d’été genre :) d’où la fleur d’oranger (qui est une odeur forte) et l’abricot (je voulais mettre pêche, mais je trouvais que ça se mariait moins bien). Pour Levi c’est café, bien évidemment (ça reste une odeur puissante et facilement reconnaissable), et vanille (ça apporte une touche sucrée qui lui convient bien, en opposition avec le café). Et ça nous donne les couleurs plus froides avec le blanc de la vanille, et sombre avec l’image du grain de café. Haha, donc tu vois je me suis carrément tout imaginé ! Et j’écris beaucoup aussi, donc que ça ne t’empêche pas toi non plus de me reparler XD

MAc : Purée, je l’imaginais trop en mode dégoûté, voire apeuré par les algues luisantes qui frétillent quand Eren les aspirent XDD Levi nage pas non plus dans l’or… Mais ouais, il est a du fric ! Donc en fait si t’as un peu raison…

Potatoball : Pourquoi il l’amènerait au Zoo ? :3 Ce lieu n’est pas encore un endroit important pour Eren ! Si tu te souviens il y est allé une fois et il a flippé XD Pauvre bébé…

Bon, je vous ai pas fait traîner trop longtemps pour ce chapitre, Levi revient très vite :3

Mmh… Il me semble qu’il y a un peu plus de texte, mais lisez quand même ;) Je sais ce que c’est que de vouloir survoler les lignes… Mais il y un bon moment à ne pas louper :3

Eren avait dû se dépêcher de retourner à l’hôpital Rose. Il faillit se faire écraser par un taxi – et il les détesta encore plus – et tomber dans les escaliers de l’entrée. Sa jambe gauche le gênait un peu et le ralentissait pour courir, mais il parvenait tout de même à s’en sortir. Il se rua dans les vestiaires, enfila ses vêtements à la hâte sous le regard dubitatif de Jean – que le brun n’avait pas remarqué – puis clipsa ses deux petites barrettes violettes sur le sommet de son crâne.

« Tu m’as l’air d’un bel imbécile heureux, intervint le blond.

Eren sursauta et se tourna face à lui, une main sur le cœur. Il se remit ensuite lentement face au miroir.

- Putain Jean, tu m’as fait flipper.

- Tu fichais quoi ?

- Depuis quand ça t’intéresse ?

Le blond croisa les bras.

- Depuis que ton sourire de gosse se voit à cent kilomètres au lieu de dix.

Le brun rangea ses vêtements dans son casier en grommelant :

- Arrête de raconter de la merde.

Puis, ne pouvant plus supporter son regard inquisiteur il ajouta :

- J’ai juste vu un pote…

Un sourire carnassier fendit le visage de l’autre infirmier.

- Tiens donc… Qui est-ce ? Le nouveau chirurgien ?

Il fit volte-face :

- Que – Non !

Jean s’assit en soupirant sur une chaise, en levant théâtralement le bras pour regarder sa montre.

- On a exactement trois minutes devant nous. Je t’écoute.

- Rooh t’es lourd là, rouspéta-t-il.

- Je t’écoute, répéta l’autre en appuyant davantage ses mots.

Eren grommela un vague :

- Fichu Jeannot le lapin de mes deux.

Que le blond n’entendit heureusement pas. Il s’appuya contre le lavabo et détourna les yeux en faisant la moue.

- C’est un ami d’Erwin, le chirurgien.

Jean tapota ses doigts sur son bras avec impatience.

- Erwin ? Vous vous appelez déjà par vos prénoms ?

- Heu… Ouais…

- Bon, vas-y, dis-m’en plus sur cet ami.

- Mmh, eh bien il s’appelle Levi…

Il ne sut pas trop quoi dire d’autre, mais en voyant le blond commencer à perdre son sang-froid il s’empressa d’ajouter :

- Il… Il est avocat, pas très grand, les cheveux noirs.

- Avocat, hein ? T’as pas des goûts de chiotte, plaisanta l’infirmier. Il a quel âge du coup ?

Bordel, pourquoi ça les intéressaient tous autant ? C’était qu’un détail, l’âge, non… ?

- Trente-et-un, murmura-t-il.

Fait chier, il devait avoir l’air un peu coupable là.

- Mh. Ok. C’est tout ?

- Hein ?? Ben, oui, c’est tout.

Il pensait que la réaction de Jean aurait été plus excessive.

- Tu… Tu ne dis rien, par rapport à son âge ?

Ce fut au tour du blond de paraître surpris.

- Je vois pas pourquoi, il a pas quarante piges et il n’est pas père de famille non plus, pas vrai ?

- Beuh… Non. Pas que je sache, bredouilla-t-il.

Le plus vieux se redressa sur ses pieds.

- Alors tout va bien, conclut-il.

- Tout va bien, répéta Eren.

Jean se rapprocha de lui avec un sourire en coin et posa une main sur son épaule.

- Alors, vous en êtes où tous les deux ?

Le brun eut un mouvement de recul et répliqua en rougissant :

- Quoi ?! M-mais non, ce n’est pas du tout comme ça entre nous !

Prononcer le « nous » lui fit un drôle d’effet.

- Hein ?!! s’exclama le blond.

- B-ben ouais ! Non mais où mais où est-ce que tu vas chercher tout ça !

- Heh ?? On s’en fout de son âge alors !

- Tu tires des conclusions trop vite aussi !

- Mais c’est toi qui me fais croire des trucs, imbécile !

- La ferme !

Ils se turent, se dévisageant avec hargne. Eren, toujours un peu rouge, se décida à parler le premier et se dirigea vers la porte :

- Bon allez, on va être à la bourre.

Il allait partir, mais Jean eut le temps de lui glisser :

- T’as des vues sur lui hein !

- Ta gueule. » ragea-t-il en claquant la porte, les ricanements du blond résonnant encore dans le couloir.

.

.

Le lendemain, Eren était dans le bus, tapant un peu fort du pied. Il avait un léger retard, comme souvent, et il en eut pour une fois assez honte. Parvenu à l’arrêt il s’extirpa rapidement du véhicule, et tomba directement sur le noiraud. Il portait encore son manteau noir qui lui arrivait à mi-cuisse, et avait enroulé l’écharpe du brun autour de son cou. En vérité il la portait initialement à la main, mais il faisait froid, et d’autant plus dehors sans bouger, à subir les claques du vent.

« Dis minutes de retard, maugréa-t-il.

Le jeune se gratta la joue de l’index, une mine embêtée.

- Chuis désolé, je m’endormais dans mes chocapics…

- Tes… chocapics ?

Le noiraud avait hésité entre paraître choqué ou rire dans l’écharpe. Il avait finalement opté pour la première proposition, celle qui était la plus naturelle pour lui.

- C’est des céréales au cho –

- Je sais ce que sont des chocapics, gamin, le coupa-t-il.

- Ouais… Sans doute.

Il se tortilla, gêné. Levi le considéra avec lassitude, puis prit les devants, ne supportant plus de rester ainsi dans le froid mordant :

- Je me les pèle. Tu m’emmènes où microbe ?

Le brun se reprit, puis sourit et lui indiqua d’un signe de tête l’autre côté de la rue.

- Suis-moi. »

Ils marchèrent sans prononcer un mot de plus. Levi n’introduisit pas le sujet de l’écharpe. Il avait beaucoup trop froid, et il espérait la garder jusqu’au bout. Ils montèrent dans un bus qu’il ne connaissait pas, trouvèrent facilement de la place puis s’assirent à leur aise. Ils observèrent les rues défiler devant eux, de plus en plus désertes au fur et à mesure qu’ils s’éloignaient du centre. Au bout d’une trentaine de minutes ils n’avaient toujours pas pipé un mot, et les immeubles avaient été remplacés par des maisons de plus en plus éparses, encadrées de champs. Ils descendirent à l’avant-dernier arrêt. Levi, le grand citadin de base, fut un peu perdu en regardant aux alentours : aucune habitation visible à cinq cent mètres, uniquement des étendues de champs de terre. Il interrogea Eren des yeux.

Ce dernier avait le cœur qui battait la chamade. Non pas par ce qu’il était pressé de lui faire découvrir, mais parce qu’il se sentit soudainement stupide. Pourquoi l’avait-il emmené ici ? Ils n’étaient pas encore proches, ils ne se connaissaient pas suffisamment pour… ça. Le noiraud avait réussi à le sortir de son début de dépression, mais en étais-ce l’unique raison ? Il l’aimait bien, c’était indéniable, et l’avocat également sans doute, puisqu’il l’avait suivi jusqu’ici sans lui poser de questions. Et il ne semblait pas du genre à suivre n’importe qui comme ça, même ceux qu’il considérait comme ses amis !

Mais qu’est-ce qui pouvait bien l’attirer chez lui ? Qu’avait-il de si… Spécial ? Différent ? Outre sa beauté délicieuse à l’aspect presque mystique, il y avait tout d’abord sa franchise presque insultante ; il trouvait ça étrangement hilarant, et c’était plaisant de se sentir dans une bulle de confiance. Ensuite venait sa familiarité, qui, comment dire… Sa familiarité qui était assez approfondie. Cela pouvait mettre une certaine barrière avec le monde extérieur, mettre les personnes mal à l’aise et les éloigner. Eren à l’inverse se sentait immédiatement plus confortable, plus lui-même dans la discussion. Il n’avait ainsi pas besoin de s’embarrasser de politesses inutiles, dont il n’était pas très friand, et surtout pas très doué pour. Bien que sûrement davantage que Levi.

En bref il se sentait gêné d’avoir emmené l’avocat dans cet endroit très personnel, qui représentait beaucoup pour lui. Il lui montrait ainsi une facette importante de lui. Il se mettait à nu en quelque sorte, montrant au noiraud qu’il comptait pour lui, qu’il signifiait quelque chose. Et ça l’embarrassait. Il avait peur de l’effrayer, qu’il s’enfuit par la suite.

« Nous allons voir ma mère. » dit-il enfin.

L’avocat hocha la tête. Il avait un pressentiment comme quoi quelque chose clochait. Ils marchèrent une douzaine de minutes avant de parvenir devant une grille arrivant à la hauteur de leur taille. Eren la poussa avec délicatesse, comme s’il avait peur qu’elle ne se détache du mur. Elle émit un gond de protestation, et après avoir grincé à plusieurs reprises elle s’ouvrit complètement. Le brun s’avança dans l’allée. Levi fit quelques pas, puis s’arrêta au milieu du passage. Ils étaient dans un cimetière. Pas très grand, encadré de mur blancs ayant viré au gris avec le temps. C’est alors qu’il comprit, et il ne sut plus où se mettre. Il remarqua Eren quelques mètres plus loin, figé devant une tombe, et il l’y rejoignit.

Ses souvenirs étaient assez flous, mais il se souvenait que le gamin vouait une adoration sans bornes à sa mère. Il l’adorait. Littéralement.

« Maman, commença le jeune infirmier. Je te présente Levi.

Ce dernier se dandina un peu sur ses jambes, dérouté. Puis il remarqua les iris scintillants de vie d’Eren. Il était parvenu à surmonter la mort de sa mère, et il tenait tout de même à la présenter au noiraud. C’était assez ironique, étant donné le fait qu’ils s’étaient côtoyés plusieurs mois dix ans auparavant sans que le plus vieux n’ait jamais rencontré cette femme. Et alors qu’ils se voyaient pour la troisième fois depuis leur re rencontre, il faisait finalement sa connaissance. Un peu trop tard cependant. Alors, pour s’excuser en quelque sorte, mais surtout parce qu’il voyait que le brun tenait à le présenter à sa défunte mère, il le coupa avant qu’il ne continue de parler :

- Bonjour. Je suis ravi de vous rencontrer.

Le regard d’Eren s’illumina encore davantage. Encouragé par son visage éclairé, il continua :

- Votre gosse est resté toujours aussi stupide, ne vous inquiétez pas.

- Hé ! Je suis plus un gamin j’ai vingt ans ! s’exclama-t-il.

Le regard du noiraud glissa sur lui avec scepticisme.

- Ta réaction prouve le contraire… microbe.

Le brun émit un bruit de protestation et grommela dans sa barbe. Il s’accroupit ensuite, et pausa sa paume à plat sur la pierre tombale.

- Bref, maman, ne l’écoute pas il est un peu bizarre.

- Pardon ? s’offusqua le noiraud.

- Laisse-moi finireuh !

- Tss. Idiot.

Eren releva le menton et lui tira la langue, sous son œil surpris. Mais la légèreté du jeune lui faisait un bien fou.

- Bon, continua celui-ci. Je te présente donc Levi, je t’en ai déjà parlé jeudi dernier, tu sais, l’ami d’Erwin, le nouveau chirurgien. Eh bien aujourd’hui je l’ai emmené avec moi. Ne me demande pas pourquoi, je n’ai pas encore moi-même trouvé la réponse.

Il baissa les yeux.

- Mais voilà, je voulais que tu le rencontres.

Le regard de l’avocat s’adoucit. Le brun leva ses iris turquoise au ciel pour chercher ses mots.

- Hmm… Il est un peu vulgaire. Je me demande bien comment il fait pour faire son métier avec un tel langage. J’aimerai bien le voir à l’oeuvre une fo – Aïe ! Ça fait mal !

Levi lui avait mis une jolie pichenette dans l’oreille. De celles qui claquent bien. Le jeune sentit son oreille chauffer désagréablement. Il voulut lui accrocher une jambe pour le faire tomber, et bien que le noiraud réagisse de manière divinement rapide, il réussit de justesse. L’avocat tomba en arrière sur les fesses, stupéfait, pendant que le brun se relevait et le pointait du doigt en riant.

- Je ne suis pas du genre à me laisser faire !

- Tu – T’as quel âge bordel ?! ragea le plus vieux. Putain de gamin à la con.

- Mais c’est toi qui as commencé, bougonna Eren.

Il observa l’avocat à demi allongé sur le sol, les yeux grands ouverts, et les cheveux volant dans tous les sens. Se rendant compte de son geste, le jeune rougit violemment.

- Oh merde, j’suis vraiment désolé Levi ! Je réagis toujours au quart de tour et…

Il attrapa son poignet pour le relever. L’avocat accepta son aide, mais uniquement pour pouvoir faire tomber le brun face contre terre en plaçant sa main dans son dos et le poussant avec brutalité. Eren, qui s’était mis à rire pour une raison inconnue, ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passait et n’eut pas vraiment le temps de bien mettre ses bras devant son visage pour amortir sa chute.

- Qu’est-ce qui te fait marrer sale morveux ?!

Le jeune répondit, en hoquetant de surprise, ne comprenant pas vraiment pourquoi il était étalé sur le sol :

- T’as le cul plein de terre…

- Pardon ? fit Levi, interdit et soudainement calme à l’extrême.

- Ben oui, vu que tu es tombé sur les fesses.

Le brun se tourna et s’assit en tailleur en bougonnant, face au noiraud qui inspira lentement. Son. Smoking. Etait. Terreux. Il allait le tuer ce putain de morveux. Alors qu’il levait son pied pour l’aplatir sur le ventre du jeune, il s’arrêta dans son geste. Eren avait tourné son visage vers lui, du sang sur son index et son majeur. Une belle perle rouge dégoulina de sa narine droite, et se fraya dangereusement un chemin par-dessus ses lèvres, terminant sa course à la pointe de son menton. Etonné, l’infirmier rattrapa la goutte dans sa paume avant qu’elle n’atterrisse sur son pantalon. Puis il fusilla Levi du regard.

- T’aurais pu me pousser moins fort sale brute !

L’avocat, d’autant plus stupéfait, laissa son pied en suspens dans le vide, tandis que des souvenirs l’assaillaient…

.

Le mioche venait de lui étaler de la neige sur la jambe. Quel petit con pour un gamin de dix piges. Alors qu’il essayait de s’enfuir, le noiraud lui balança une boule dans le dos, une sur les fesses et une à l’arrière du genou. Eren se cacha derrière un arbre. Ayant une vue très dégagée du paysage, il ne pouvait faire qu’une seule chose : sortir de sa planque et tenter tant bien que mal de le canarder. Attaque suicide. Et ça, Levi le savait très bien. IL était donc préparé. Au moment où le petit brun sortit de sa cachette le plus vieux lui envoya une jolie boule de neige dans la tête, le faisait tomber à la renverse. Il avait accouru, ayant un peu peur d’en avoir trop fait pour un petit corps fragile comme celui du gamin. Il constata d’ailleurs que son nez saignait, et il s’empressa de le mettre sur ses épaules et de l’emmener à l’accueil du zoo pour le soigner.

« T’es une brute, lui avait dit Eren en boudant.

Puis, alors qu’il nettoyait sa plaie avec délicatesse, sous le regard pensif du brun, ce dernier ajouta au bout d’un moment :

- T’es gentil en fait. »

.

[Musique à mettre si vous le souhaitez :3 : Troye Sivan : Too Good]

Il s’en était souvenu de ça, le noiraud. Il avait une bonne mémoire, et il avait du mal à se l’avouer mais il avait eu peur pour le microbe. Et puis… Merde, il l’aimait bien quoi. Il se reprit et pausa son pied au sol.

- Une brute ? ricana-t-il. Tu parles toujours comme un sale gamin dis-moi.

- Pff. »

Levi s’accroupit et sortit un mouchoir en soie de sa poche intérieure. Il avait été donné avec le manteau, mais il ne l’avait jamais utilisé, ne trouvant pas ça toujours très hygiénique. Il commença par l’appliquer sur son menton, pour remonter le long de sa lèvre inférieure légèrement charnue. Ouais, le gamin n’était plus un gamin. Ses traits s’étaient affinés, et durcis par endroits. La bouche du brun s’entrouvrit pour faciliter le nettoyage, à moins que ça ne soit par un quelconque réflexe. Le noiraud stoppa son geste, et se pencha en avant, à peine, pour venir respirer l’odeur fraîche et sucrée du jeune. Il plongea son regard orageux et tourmenté dans ceux de jade embarrassés du brun, dont le souffle s’était subitement arrêté. Il inspira d’ailleurs l’air en hoquetant, les joues rougies, ne parvenant pas à se décrocher des iris acier qui le poignardaient, semblant lui envoyer un message.

L’avocat sentit un remoud au plus profond de ses entrailles remonter sinueusement le long de sa colonne vertébrale jusque dans sa moelle épinière, où la sensation se transforma en un courant électrique venant parcourir son bras tendu jusqu’au bout de ses doigts tenant le mouchoir, frôlant le visage d’Eren. Il se sentit alors apeuré par ces deux orbes turquoise qui le fixaient, mêlant des émotions beaucoup trop fortes pour qu’il ne puisse en supporter davantage. Il baissa les yeux sur les pommettes du brun, où s’attardaient encore de douces rondeurs enfantines. Après tout il n’avait que vingt ans. Un sentiment de culpabilité serra son estomac. Oui, il n’avait que vingt ans, il était encore dans la fleur de la jeunesse. Alors pourquoi traînait-il avec un gamin ?

« L-Levi ? murmura le jeune avec inquiétude, constatant sa mine torturée.

Le noiraud cligna des paupières et secoua la tête, reprenant son nettoyage du visage d’Eren, quoique de manière un peu plus rigide. Non, il ne pouvait pas lui avouer qu’il le connaissait déjà. Il avait trop peur de le perdre une nouvelle fois, qu’il lui en veuille de ne pas le lui avoir dit avant, ou qu’il ait toujours la rancune de son départ d’il y a dix ans. Il n’avait pas eu le choix pourtant, le noiraud, mais putain qu’est-ce qu’il l’avait regretté ! Un rire nerveux secoua le jeune :

- Tu peux être gentil quand tu veux, finalement. »

L’avocat eut un sourire en coin, mais pas pour la même raison. Les paroles du gosse de dix piges résonnaient dans sa tête.

« T’es gentil en fait. »

Approximativement les mêmes mots. On aurait dit que Dieu se fichait de lui, ou que le gamin le punissait pour l’avoir abandonné. C’était son châtiment, et il le supporterait avec joie si cela pouvait lui permettre de ne pas perdre le morveux. Il avait déjà été forcé de renoncer à lui une fois, ça n’arriverait pas deux.

Il devra donc lui cacher le fait qu’il l’avait connu. Ca ne pouvait pas être si dur que ça n’est-ce pas ? Mais ce fichu gosse le lui rappelait sans cesse par ses mots, son attitude. Il avait si peur, et il se sentait également coupable. Il tenta tant bien que mal de cacher son visage tourmenté, l’enfouissant dans l’écharpe, reprenant contenance autant qu’il le pouvait, se cachant sous un air indifférent. Des doigts vinrent rencontrer le dos de sa main, survolant sa peau d’une manière si légère qu’il eut l’impression d’avoir imaginé ce contact aussi imperceptible que les ailes d’un papillon.

« Levi, je… je crois que c’est propre maintenant, bégaya le brun, son cœur battant sourdement dans sa poitrine.

Depuis quand Eren avait-il autant de mal à supporter un tel contact ? Pourquoi était-il aussi embarrassé ? D’habitude c’était lui qui prenait les devants, que ce soit avec un homme ou une femme. En revanche il n’avait pas prévu que la proximité du noiraud le mettrait autant dans tous ses états.

- Excuse-moi, fit l’avocat en s’éloignant douloureusement. Pour le nez, gamin, crut-il bon d’ajouter.

- Ce-c’est rien. »

En vérité l’appeler « gamin », « microbe » ou quelque chose dans le genre lui permettait de placer une certaine frontière entre eux deux. L’infirmier était jeune, trop jeune. Et il ne s’était pas attendu à ce que les choses aillent si vite. Il ne s’était même pas attendu à ce qu’il y ait quelque chose tout court. Il n’était pas con, il savait bien ce que ses réactions face au brun signifiaient. Il s’était déjà épris de ce petit morveux. Il avait toujours eu une profonde affection pour ce gosse de dix ans qu’il avait rencontré, et il ne l’avait jamais oublié. Au contraire il y repensait même de temps en temps. Avant de le revoir de nouveau. Cette affection s’était transformée en une chose plus concrète, et frappait désormais à la porte de son cœur. Putain. Et ce sale gosse qui était tombé amoureux de lui dix ans auparavant. Il se remit debout.

« Si t’es resté un gosse stupide, peut-être. » qu’il avait dit en réponse à la déclaration d’Eren.

Et le gamin était resté le même. Il n’avait vraiment pas prévu ça. Fait chier. En plus il l’avait totalement pris au dépourvu en lui présentant la tombe de sa mère. Il s’était clairement ouvert à lui.

« Ce sera mon tour la prochaine fois, dit-il d’un ton un peu trop acide.

- De quoi ? demanda Eren qui s’était redressé et époussetait son jean.

- Une chose à laquelle je tiens, marmonna-t-il en se détournant et marchant vers la sortie.

Le brun lui jeta un coup d’œil curieux et enthousiaste avant de le suivre.

- C’est quooiii ?

- Tu verras, grinça le plus vieux, qui regrettait déjà son idée.

- Alllleezz, insista le jeune.

- Non.

- Steuplait, le supplia-t-il en faisant mine de pleurnicher.

- Non.

- Teuplait…

- NAN j’ai dit ! » s’écria-t-il, hors de ses gonds.

Il grimaça. Eren avait vraiment le chic pour l’emmerder. Il n’haussait jamais ainsi le ton d’habitude. L’infirmier du s’en être rendu compte car il s’éloigna d’un pas sur la droite et râla dans son coin comme un gamin. Mais il oublia bien vite leur micro dispute et repartit d’un bon pas en sifflotant. Il lui demanda quelques nouvelles d’Erd et Mike, s’ils s’étaient bien réveillés encore vivants. Auquel Levi répondit qu’il avait dû les sortir du sommeil à coups de pied au cul parce qu’ils ne voulaient pas bouger de son sol.

Ils conclurent de se donner rendez-vous jeudi prochain au petit matin, car ils auraient apparemment un peu de trajet à faire… Ils oublièrent finalement le but de leur rendez-vous initial : rendre l’écharpe au brun.

Des réactions pour ce grand pas pour l’humanité ? :3 J’espère que vous avez écouté/apprécié la musique que j’ai conseillé !

En fait je remarque clairement que je bascule carrément du point de vue de Levi quand ils sont tous les deux. Je pense que c’est parce que je trouve ses sentiments beaucoup plus touchants, puisqu’il connait Eren et tout le tralala. En plus c’est lui l’adulte, il se soucie davantage de l’âge et compagnie. :)

Allez à la prochaine, en attendant je vais soigner mon rhume ! (bien que je fasse soirée dehors tout à l’heure… Si je ne publie plus c’est que je suis morte). Je vous dis à demain (vraiment pas sûr) ou à lundi ou mardi.

Beuzouilles

Laisser un commentaire ?