En Passant - partie 2

Chapitre 8

5457 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 15:31

Chapitre 8 bonjoouuurr ! Aaah ! Purée pour ce chapitre j’ai vraiment eu du mal à le commencer ! Bizarre… Je crois que c’est parce que Levi n’apparaît pas tout de suite… X3

Pour me faire une idée sur les vêtements qu’ils peuvent bien porter quand je les décris – même rapidement – je regarde parfois sur internet des trucs qui iraient bien… et en cherchant l’écharpe bordeaux d’Eren je tombe sur une qui s’appelle… : Levi’s ****** (suite de chiffres)… Si c’est pas un signe ça ! Bref, du coup inutile de préciser que j’ai choisi cette écharpe comme référence ! XD

/ ! \ Vous pensiez que Levi allait être un gros dur résistant à l’alcool ? Ha.Ha.Ha. Il l’est, mais il reste humain avant tout :3 Bon ok Eren a quand même perdu, c’est la suite qui paraissait la plus logique mais bon… J’imaginais trop Levi en mode un peu bourré et sexy, vous savez lorsqu’il préparait les verres de Jägermeister *-* Notre Eren n’a pas manqué de le remarquer, et l’inverse est valable aussi… :3 Y avait un peu plus de blocs de lecture dans ce chapitre 7, j’espère que ça ne vous a pas trop dérangé… Ça fait pas de mal parfois un peu de bon vieux texte brut ;)

Go pour la suite ! Nous revoici dans la tête d’Eren maintenant.

Tites réponses à reviews (fanfic.net) :

baba-chan : T’inquiète pas moi aussi je me suis bien marrée en les imaginant XD Merde, Levi quoi ! Aaahlala purée… Ils sont trop cons… Enfin, c’est moi qui aie écrit donc je vais me la fermer en fait ( °_° )

MAc : Evidemment que Levi lui a pas dit :3 Je trouvais que le fait qu’il lui avoue lorsqu’ils avaient bu aurait été… Trop facile. Eh oui déjà la moitié, si ce n’est moins ! Mais ne t’inquiète pas, le meilleur reste à venir ! J’ai encore des choses à dévoiler :D

Claire : Ça me fait plaisir que tu aies apprécié la première partie « En Passant », car ce n’est pas forcément du goût de tout le monde avec un petit Eren de dix ans… ;) J’ai vraiment aimé écrire ces trois chapitres ! Ouais !! Et une fan de plus ! XD Tiens, je te fais une petite beuzouille moi aussi pour ton message ( ‘ 3 ’ ) A très bientôt !

Allez je me tais. Bonne lecture à toutes et à tous ! J’attends vos avis avec impatience !!

La vie avait étrangement repris son cours, comme si rien ne s’était passé. Comme si la soirée de Levi n’avait jamais eu lieu, il y a quatre semaines de cela. En effet, le brun n’avait reçu aucune nouvelle depuis. S’il avait eu son numéro il l’aurait contacté pour le secouer un peu, lui dire que… Que quoi ? En fait il n’en avait aucune idée. L’avocat avait beau être de dix ans son aînée – maintenant onze – il espérait qu’il n’était pas du genre des adultes qui appelaient leurs amis deux ou trois fois par an. Attendez… Amis ? L’étaient-ils réellement ? Il en doutait. En fait il en était même certain : ils ne l’étaient pas. En faisant ce constat il gonfla ses joues et s’accouda sur le rebord de la fenêtre. Pourquoi tout était donc si compliqué ?

« Excusez-moi jeune homme… J’aurai besoin de votre aide, intervint une voix peu sûre d’elle, légèrement tremblotante et rauque.

Il se raidit, puis se retourna avec rapidité vers son patient, un vieil homme barbu au sourire doux qui s’était assis sur le rebord du lit. Il avait besoin de ses béquilles, mais elles étaient hors de sa portée.

- Oh ! Excusez-moi, j’étais dans mes pensées ! Je suis vraiment désolé !

Il se dépêcha de lui venir en aide, mais au moment où il allait saisir les béquilles, une main ferme se posa dessus avant lui. Il releva les yeux sur un Jean qui le fixait avec exaspération.

- Eren…, commença-t-il en soupirant. Depuis quand tu pars rêvasser devant une fenêtre pendant le boulot ? On n’a pas que ça à faire.

- Haha… Ouais je sais, je vais faire attention.

- Tu rumineras sur ton problème chez toi, en attendant concentre-toi.

Le brun se tendit.

- Qu’est-ce qui se passe blondinet, tu te la joues sérieux maintenant ? Laisse-moi te signaler que ça ne te va absolument pas.

Jean ne put bien évidemment pas s’empêcher de répondre à la provocation, et il répliqua tout en saisissant les béquilles et les lui agitant sous le nez :

- En attendant c’est pas moi qui aie besoin d’être rappelé à l’ordre ! Et compte pas sur moi pour faire le travail à ta place !

- Excusez-moi…, fit le vieux monsieur avec douceur, qui voulait vraiment se lever.

Eren se rapprocha dangereusement de lui, les jambes écartées.

- Alors rends-moi ces béquilles, Jeannot !

- Messieurs…, tenta une nouvelle fois le patient avec un sourire.

- Plaît-il, Eren, Monsieur prénom mixte ?

- T’es vraiment qu’un gosse.

- Quoi ?! Et c’est qui qui me donne des surnoms débiles ?

- Oh les p’tits merdeux ! s’exclama subitement le vieil homme d’une voix rauque.

Ils se tournèrent vers lui et le dévisagèrent avec incrédulité. Le patient soupira, puis réafficha un sourire digne d’un grand-père prenant son rôle très à cœur. Wow, flippant.

- J’aimerai me lever. Si cela ne vous dérange pas de me passer mes béquilles avant qu’elles ne soient cassées…

Jean laissa tomber ses yeux sur ses mains, qui agrippaient fermement les béquilles en question.

- Va donc les lui apporter au lieu de faire une tête d’abruti fini, fit le brun.

Le blond s’exécuta, et se rapprocha prudemment du patient, comme s’il craignait de se prendre un coup. Eren était lui aussi un peu surpris, mais sans plus. L’hôpital Rose avait souvent le chic pour se coltiner les personnes dotées de personnalités assez… Déstabilisantes. Cela pouvait parfois être autant drôle qu’effrayant. Avant de sortir de la pièce, Jean vint lui dire d’un ton bas :

- Et que je te reprenne plus à délaisser les patients !

- Oui, chef, ironisa-t-il.

Le blond jeta un coup d’œil au vieil homme, qui les fixait d’un air tranquille, puis il décida d’abandonner sa dispute contre le brun et tourna les talons. Ce dernier le regarda s’éloigner d’un air triomphant.

- Pouvez-vous m’aider à me relever maintenant ? demanda le patient d’une voix mielleuse.

Le jeune infirmier se figea, puis lui fit face.

- Bien sûr, bien sûr. » s’empressa-t-il de dire nerveusement.

.

.

Le lendemain à treize heures, le mercredi seize mars, Eren prit sa pause et se dirigea vers la boulangerie qui était trois ou quatre rue plus loin. Il y en avait une autre plus proche, juste à côté de la sortie de l’hôpital, mais il avait ses petites manies. Et les sandwichs y étaient bien moins bons ! Il regarda son téléphone et constata qu’il avait reçu deux messages, le premier étant :

De : Armin, à 12h48 : « Coucou, je venais aux nouvelles… Comment vas-tu depuis la dernière fois ? J’étais pas mal débordé en ce moment, mais là j’ai un peu de temps libre pour vendredi soir. Tu es dispo ?»

Il réfléchit. Il commençait à huit heures trente le samedi matin, mais d’un autre côté il n’avait pas vu son meilleur ami depuis maintenant quatre semaines, et il aurait bien voulu avoir quelques détails croustillants sur sa nouvelle relation avec Erwin. S’ils en avaient débuté une bien entendu. Les deux blonds étaient débordés de travail, sans doute même davantage Armin, et ils auraient par conséquent du mal à se voir. Mais, puisqu’ils étaient dans le même cas, ça serait sûrement plus facile à vivre non ? Il tapa une brève réponse :

« Bien sûr que je suis dispo ! Tu me contactes quant à tes disponibilités »

Il allait ranger son portable avant de se souvenir qu’il avait reçu un second message. Il l’ouvrit et s’immobilisa.

De : Numéro Inconnu, à 11h04 : « Es-tu dispo ce midi ? Levi. »

Il cligna plusieurs fois des paupières, avant de réagir au quart de –

« TUUT TUUUUUT !!!!

- Hiiii !! »

Après avoir crié comme une fillette, il partit en courant du passage piéton sur lequel il s’était arrêté… En plein milieu. Et dont le feu était passé au vert pour les voitures. Le conducteur qui l’avait klaxonné, un taxi, lui tira bien la gueule et lui dit quelque chose – profitant qu’il n’ait pas de client – que le brun n’entendit pas, mais dont il savait que la courtoisie n’était pas au rendez-vous. Il lui fit un sourire d’excuse, puis se tourna et tira la tronche. Il n’avait jamais aimé les chauffeurs. En fait rien que de voir un taxi, ça le repoussait.

Il se rappela ensuite son message, et se rua sur son portable. Il n’hésita pas une seule seconde et téléphona au numéro qui était affiché en haut du sms. Au bout de cinq sonneries toujours pas de réponse. Il était sûrement trop tard. Après tout le message avait été envoyé il y a de cela deux bonnes heures, et l’avocat avait déjà dû manger. Cependant, juste avant qu’il ne tombe sur la boîte vocale, quelqu’un décrocha :

« Levi Ackerman à l’appareil.

La voix était extrêmement claire, grave et autoritaire. Aucun doute, il s’agissait bien du noiraud.

- L-Levi ? C’est Eren.

Comme il ne disait rien il s’empressa de continuer :

- Je suis désolé de ne pas avoir pu te répondre, je n’utilise pas mon portable lorsque je travaille… Tu es toujours disponible pour manger un morceau ?

- Qui a parlé de manger ensemble ?

Merde. Il voulait donc seulement lui parler ? En réalité il jouait simplement à le mettre dans l’embarras, ce qui fonctionna.

- Ben, je sais pas, heu… Le midi on mange normalement non ?

Levi intervint avant qu’il ne puisse débuter un monologue stupide :

- J’allais manger là. Tu disposes de combien de temps ?

Le brun jeta un coup d’œil à sa montre.

- Une heure et vingt-et-une minutes très exactement.

-

- Je – Vraiment désolé. Ça ne va sans doute pas être possible je suppose.

Il entendit un soupir des plus profonds.

- Mon cabinet ne se situe pas très loin de l’hôpital Rose. Prends le bus C vingt-deux sur la grande place, direction Shinganshina pour quatre arrêts. Je t’y rejoins.

- Heu, mais tu – »

Mais rien du tout. Il avait déjà raccroché. Il fixa son portable pendant cinq secondes, puis se précipita sur la place juste en face. Fort heureusement il y avait fréquemment des C vingt-deux, et il en eut un au bout de trois minutes à peine. Il avait un peu plus d’une heure dix devant lui, sans oublier qu’il devait ensuite faire le chemin en sens inverse, puis se changer. Le bus était rapide, et il fut à l’arrêt prévu en même pas sept minutes. Il descendit, et chercha des yeux l’avocat sans parvenir à le trouver. Il se retourna de plusieurs côtés, jusqu’à buter dans une épaule.

« Oh, pard –

Il se tue lorsqu’il tomba sur une chevelure noire soyeuse et des yeux gris orage.

- Ah ! Levi ! s’exclama-t-il, tout sourire, oubliant ainsi de s’excuser.

L’avocat était enveloppé dans un manteau de cachemire noir qui paraissait particulièrement confortable, et cher aussi. Eren, quant à lui, portait une veste en cuir marron assez épaisse, ainsi que son écharpe en laine bordeaux, celle que lui avait offerte sa mère quand il avait neuf ans. Elle était donc assez vieille cette écharpe, mais il en avait toujours pris le plus grand soin, et elle était heureusement suffisamment longue pour qu’il continue de la mettre, pour son plus grand bonheur.

- Salut gamin, lui répondit l’adulte.

Le brun frotta ses mains et souffla dessus, puis demanda avec un sourire lumineux :

- Alors, où va-t-on ?

- Suis-moi, fit l’autre en se retournant avec un sourire en coin.

Ils marchèrent jusqu’à un petit restaurant rapide, qu’Eren reconnut.

- Tu es végétarien ?

Levi s’arrêta, considéra l’intérieur du resto et le monde présent, puis il tourna la tête vers le visage pour une fois inexpressif du jeune, et reprit sa marche, le brun sur les talons.

- Jamais de la vie, dit-il.

- Je te comprends. Moi je pourrai jamais me passer de la viande ! rit-il.

Le noiraud expira par le nez avec amusement.

- Ouais, moi non plus, murmura-t-il.

- Hein ? Tu as dit quelque chose ? » dit le jeune infirmier assez fort.

L’avocat sursauta et se raidit. Eren n’avait vraiment… aucune classe… En réalité notre brun était assez stressé ; il perdait facilement contenance face à Levi, aujourd’hui. La dernière fois ça avait été différent grâce à l’alcool. C’était toujours plus simple. Mais là, le fait de l’avoir sous les yeux et de faire avec lui une sortie des plus basiques le déconcertait. Ils s’étaient bien entendus quand ils étaient saoulent, ils avaient même carrément passé toute la nuit ensemble. Et ils avaient fait les cons. Ô combien ils avaient fait les cons.

A vrai dire aucun des deux ne savait vraiment de quoi parler. Alors ils se contentaient de marcher côte à côte, Eren légèrement en retrait. Levi ne savait même pas où il allait. Son endroit habituel était ce restaurant végétarien, alors pourquoi n’y étaient-ils pas entrés ? Il se frappa le front intérieurement. Il faisait vraiment n’importe quoi lorsque le jeune brun était dans les parages. Il lui changeait ses habitudes, le microbe.

« Là ! s’écria justement celui-ci.

Le noiraud sursauta une fois de plus. Il aurait bien voulu mettre un coup de pied sur le joli p’tit cul de cet idiot de gosse, là tout de suite. Il s’apprêta d’ailleurs à le faire quand il remarqua son visage. Ses yeux brillaient de mille étoiles, léchant la vitrine du restaurant avec envie.

- De la bouffe japonaise ? fit Levi, consterné.

Le brun se mit face à lui, une moue suppliante affreusement craquante sur les lèvres.

- Je t’en prie…

- D-d’accord, souffla-t-il, un peu perdu.

Merde. Ça lui avait échappé.

- Génial ! » s’écria le jeune infirmier en levant les bras.

Puis il le tira par la manche, le faisant passer devant lui et entrer dans le restaurant. Une minute plus tard ils étaient à une table, manteaux retirés. Eren scrutait chaque plat passant devant eux sur le petit tapis roulant, qui circulait à travers toute la pièce. Levi pouvait presque le voir se lécher les babines. Bon, au moins sa faim détournait son attention de lui.

Le noiraud n’avait jamais aimé la cuisine japonaise. Tout ce poisson crut qui brillait sous les lumières artificielles, c’était déjà trop pour lui. En fin de compte il ne pouvait pas vraiment dire qu’il n’appréciait pas cette nourriture puisqu’il avait toujours catégoriquement refusé d’y toucher. Et voilà qu’il était là, dans ce petit restaurant japonais, avec un gosse qui… venait de placer devant lui un plat étrangement vert. L’avocat inspira lentement par le nez et passa son index dans son col comme pour avoir davantage d’espace pour respirer.

« Qu-qu’est-ce que c’est ? le questionna-t-il en avalant sa salive ?

Le beau brun releva les yeux sur lui.

- Oh, ça ? C’est une salade d’algues.

Il hocha une fois la tête, lentement, et le jeune commença à manger. Il aspirait les filaments gélatineux avec un petit bruit pas très ragoûtant. Le bout de l’algue qui n’était pas encore dans sa bouche pendait mollement, et s’agitait de droite à gauche lorsqu’il commençait à l’avaler. Le noiraud déglutit. Eren se sentit observer, et deux petits points rosés apparurent sur ses joues.

- Tu ne prends rien ? fit-il avec gêne.

- Je ne sais pas quoi choisir, dit-il finalement au bout de quelques secondes.

- Mais tu connais un peu, non ? Tu n’es pas obligé de pr –

Il se tut lorsqu’il remarqua que l’avocat avait fait mine de s’être plongé dans la carte du restaurant.

- Non…, chuchota le brun. Impossible.

- Tss. Quoi ? demanda l’autre abruptement.

Le jeune posa doucement ses baguettes sur la table, puis mit ses deux coudes sur le bois, croisa ses doigts sous son menton et se pencha vers lui.

- Tu n’as jamais mangé japonais.

Ce n’était pas une question, il énonçait simplement un fait.

- Et alors ? grommela Levi d’un ton cassant.

Eren prit son bol d’algues et le mit au milieu de la table.

- Goûte, lui dit-il.

- C’est un ordre ? grinça le noiraud.

- Goûte juste, insista-t-il. De quoi tu as peur ?

- Tu t’y crois un peu trop microbe. Fais attention.

Sur ces mots, il chercha quelque chose sur la table, sous le regard intrigué du brun.

- Qu’est-ce qu’il y a ?

- Putain, y a pas de couverts ici ?

Eren mit son poing devant sa bouche pour cacher son sourire. Il comprit rapidement la situation de son compagnon de table. Il brandit ses baguettes :

- Si il y en a.

- Tu peux ranger tes deux brindilles, c’est pas pratique ces putains de machins.

Ils étaient assis sur une table de quatre places. Le brun se leva alors et vint s’installer à côté de l’avocat, puis il prit les baguettes qui était à côté de son verre et les lui mit en mains, sous son regard abasourdi.

- Que – Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu fous ? bégaya-t-il, et il se détesta pour ça.

- Je t’apprends bien sûr !

Il allait répliquer mais le brun le devança et lui prit la main :

- Alors, il faut que tu mettes ton index comme ça, et que tu… »

Levi ne l’écoutait plus, mais il le regarda et le laissa manipuler ses doigts à sa guise. Ils ne savaient tous les deux pas vraiment ce qu’ils faisaient. Car, en fin de compte, ils ne se connaissaient pas réellement. Pourtant ils agissaient comme s’ils se côtoyaient depuis longtemps, qu’ils étaient habitués à se voir.

Ils ne racontaient rien sur eux, n’exposaient pas leur vie privée, ne s’étendaient pas sur leur vie professionnelle.

C’était trop tôt pour aller au restaurant ensemble, ils devraient d’abord se découvrir au fil des soirées qu’ils passeraient avec leurs amis, approfondir un peu leur amitié naissante… Amitié. En était-ce ? Ils avaient tous deux commencé à tisser un lien étrange, qui n’était pas vraiment de l’amitié, mais pas rien non plus. Et ce lien était si fragile, encore si transparent, qu’il pouvait s’évaporer à tout instant. Peut-être que leur « relation » un peu différente était due au fait qu’ils se connaissaient déjà – non, ce n’est pas exacte. Qu’ils s’étaient connus plutôt. Et qu’Eren le savait inconsciemment. En tout cas ils ne se l’expliquaient pas, et avaient beau se questionner ils n’obtenaient pas de réponse claire.

Au bout de cinq minutes l’avocat avait appris à tenir des baguettes. Le brun lui fit ensuite tester un nombre incalculable de plats, et bien qu’ils n’aient habituellement pas très faim le midi, ils furent bizarrement affamés cette fois-ci. Et Levi fut agréablement surpris par la nourriture, bien qu’il ait eu un peu de mal au début avec la salade d’algues. Au moins la plupart des plats étaient bons pour la santé, et ça c’était vraiment un point très positif. Ils se dépêchèrent tout de même car le jeune infirmier n’avait pas beaucoup de temps. Quand ils eurent terminé, l’estomac bien tendu, Levi exigea de régler toute la note, disant ironiquement qu’il le remerciait pour avoir appris que ces « deux brindilles à la con qui servaient de couvert n’étaient pas si inutiles que ça ». Ça avait été pour le remercier, en effet, qu’il avait tout payé, mais exactement pour cette raison. Pas uniquement. Il avait passé un moment très agréable. Différent. Excitant. Il avait été sorti de son ennui perpétuel par une rafale. Et il le remerciait pour tout cela.

Lorsque le prix avait été affiché, le brun avait manqué de s’étouffer. Merde, il avait gaffé. Ça allait coûter les yeux de la tête au noiraud. Ce dernier ne fit cependant aucune remarque, et il tendit sa carte de crédit sans dire un mot, l’air totalement indifférent face à la note. Ils sortirent ensuite, et le vent glacé leur gifla le visage. L’avocat fut pris d’un irrépressible frisson, qu’Eren ne manqua pas de remarquer. Alors que le noiraud commençait à marcher, un tissu s’enroula autour de son cou. Il se tourna vers Eren, surpris, avant de comprendre qu’il s’agissait de son écharpe. Il voulut la retirer, mais le brun le stoppa.

« J’ai vu que tu avais froid. Moi c’est bon, j’ai le corps chaud.

Levi le fixa, puis il secoua la tête et réitéra son geste pour retirer l’écharpe.

- Mon cabinet est à même pas cinq minutes à pied.

Une main se posa sur son poignet, l’arrêtant dans son mouvement, puis elle se retira aussi vite qu’elle était venue.

- C’est bon, prends-la. Il ne faudrait que tu attrapes un rhume. Et puis…

Il baissa les yeux :

- … C’était un cadeau de ma mère, alors j’aimerai la récupérer assez rapidement.

Il rougit légèrement.

- C’était donc ça, chuchota Levi pour lui-même, et ce si bas que le brun ne l’entendit pas.

Le gamin voulait le revoir. Etre sûr de le revoir. Mais il craignait aussi pour la santé du noiraud, n’en doutez pas !

- Je vois, fit ce dernier un peu plus fort. Alors, quand serais-tu –

- Demain, le coupa Eren. Tu es dispo à quel moment ?

Ça avait été rapide. L’avocat eut un sourire en coin.

- J’aurai surtout du travail le matin… Disons en début d’après-midi ? A quatorze heures ?

- Nickel. On se rejoint au même endroit.

Il hésita à rajouter quelque chose, mais se retint. Ils reprirent leur marche direction l’arrêt de bus. Levi ne tarda pas à prendre la parole, car une question le taraudait depuis déjà un moment :

- Pourquoi boites-tu ?

Le brun fut pris par la surprise.

- Que-Comment… ?

- Je l’avais remarqué lors de la soirée, mais je n’en étais pas certain. Cependant je l’ai nettement vu aujourd’hui.

Eren avait tout de suite cerné ce côté observateur chez Levi, mais il ne pensait pas que sa claudication se voyait autant. Il avait continué de courir, et ce en dépit des conseils on-ne-peut-plus censés de Mikasa. Il était parvenu à le cacher à ses collègues, mais le noiraud, la personne qu’il connaissait le moins, l’avait remarqué.

- Je…

- C’est bon si tu ne veux pas en parler.

Ils étaient parvenus à la hauteur de l’arrêt de bus. Levi continua :

- Tu m’en parleras… Quand tu seras prêt.

Il rougit un peu à ces mots, mais ses joues étaient déjà colorées à cause du vent glacial, et le brun ne le remarqua donc pas. Cependant il l’observait les yeux ronds. Les mots de l’avocat le firent se sentir plus léger. D’une part cela signifiait donc qu’il voulait qu’ils se revoient, d’autre part qu’il espérait qu’ils soient plus proches, suffisamment pour se faire des confidences, et enfin… Il n’était finalement pas si brute que ça… L’infirmier força son esprit à se calmer, avant qu’il ne parte trop loin.

- Demain…, débuta-t-il. Demain j’aurai quelque chose à te montrer.

Le noiraud ouvrit la bouche pour répondre, mais la referma et cacha son sourire dans l’écharpe du brun.

- Bon, et bien… Je dois y aller.

- A demain gamin. »

Le jeune agita la main, un sourire franc plaqué sur les lèvres, puis il s’éloigna. Levi fit mine de tourner les talons, mais à la place de ça il resta planté sur le trottoir et le regarda partir. Une nouvelle bourrasque de vent se fit sentir, et il se décida à retourner à son cabinet. Il partit d’un pas vif et enfouit son nez dans l’écharpe, affrontant les rafales gelées. La laine était douce, et elle sentait bon. Elle sentait Eren. Abricot et fleur d’oranger. Pour une fois l’avocat était pressé d’être le lendemain. Pressé que le brun le surprenne une nouvelle fois. Ou peut-être bien simplement pressé de le revoir, lui et ses fichus yeux océan. Il enfouit son visage un peu plus dans l’écharpe et se hâta de rentrer.

On se revoit demain (jeudi) ou vendredi !

Qu’avez-vous pensé de ce chapitre ? :) J’attends vos commentaires :3

Beuzouilles

Laisser un commentaire ?