L'automne d'une vie

Chapitre 42 : XXXXII

758 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a plus de 3 ans

Aki. Tous les jours, je me lève. Tous les jours, je pense à toi. Et tous les jours, je me demande comment j’ai la force de tenir encore debout sans toi à mes côtés. Aki, chaque jour qui passe sans toi

Le brun lâcha brutalement son stylo, incapable d’écrire plus. Il commença à se masser les tempes et inspira un grand coup.

-Caporal Levi ?

Il sursauta en entendant la voix d’Armin qui l’interpellait.

-Heu, Hanji vous cherche…

-Ok.

Le blond s’en alla et Levi ne put s’empêcher de constater à quel point il ressemblait à la blonde.

***

Une chose douce comme une plume l'effleura. C'était froid.

Il neigeait.

Après tout, en janvier, c'était chose banale.

Le brun ne bougea pas, et se contenta de coincer les jasmins d’hiver, les perce-neiges et les ellébores qu’il avait réussi à cueillir dans la neige sous une pierre pour éviter qu’ils ne s’envolent.

Devant lui s’étendaient des milliers de pierres tombales, et sur celle sur laquelle il avait déposé son bouquet on pouvait lire « Aki Misaki, ange descendu sur terre, mère de deux jumeaux, aimée et chérie jusqu’à sa mort. ».

-Papa !

Un enfant sauta sur son dos, en riant. Le son parut si étranger à Levi qu’il faillit repousser son fils.

-Salut, Thomas…et Isabel, ajouta-t-il en voyant la jeune fille d’une dizaine d’années s’approcher, le sourire aux lèvres.

Leur mère était mort quand ils étaient jeunes, à peu près quatre ans, et ils n’en avaient que de vagues souvenirs. Souvent quand ils se voyaient, Thomas demandait à son père pourquoi lui n’avait pas de « maman » alors que tous ses camarades en avait. Pourquoi elle ne lui faisait pas de petits plats. Pourquoi elle ne l’embrassait pas. Pourquoi elle ne lui préparait pas son sac d’école.

Levi, trop rongé par son deuil, s’était trouvé forcé d’envoyer ses enfants chez Erwin, qui avait quitté le bataillon pour se consacrer à sa vie de famille -avec sa petite fille qui avait quelques années de moins que les jumeaux. Ainsi, les deux jeunes enfants, n’ayant que peu connu leur mère et ayant perdu ce qu’il leur restait de père très jeune, s’étaient intégrés à la famille comme s’ils avaient été adoptés. Quand le noiraud les voyait, il s’efforçait de jouer son rôle de père : leur offrir des cadeaux, leur cuisiner des petits plats, les border le soir… Mais au bout d’une journée à faire comme si tout allait bien, il se retrouvait si épuisé qu’il s’effondrait dans son lit.

Laissé seul, c’était une épave. Il oubliait régulièrement de s’alimenter. Il vivait sur le café.

En expédition, il était devenu si imprudent qu’on l’avait privé de sortir des murs. Sa vie ne lui semblait plus avoir aucune valeur sans Aki.

Il avait l’impression d’avoir une partie de lui ; sa partie préférée, de plus.

A chaque fois qu’il fermait les yeux, il voyait ses grands yeux lagon qui le fixait.

Et il entendait sa voix. Sa voix qui lui disait…

A…Aki Misaki…

Bonjour…Caporal.

Mais…Caporal…Vous allez geler… Vous n’avez qu’une chemise.

Je vous fais confiance.

Je vais faire de mon mieux…

Merci. Mreci, merci, merci…

Je me suis bien améliorée grâce à lui !

Vous pouvez me parler de vous ?

C’est une promesse ?

Caporal…

…vous voulez bien danser avec moi en premier ?

Vous pouvez vous rapprocher de moi ?

L-Levi !

Bonne nuit, Caporal.

Caporal, vous avez déjà…euh…eu quelqu’un ?

Vous êtes sûr que ça va ?

J’ai quelque chose pour vous, Caporal…

Seulement quand c’est avec vous, Caporal.

Au moins on est quittes pour la fois où je vous ai frappé…

Je veux…Que vous me parliez de votre passé.

Imaginez perdre votre travail à cause de moi ?

Vous n’avez pas besoin de demander, Caporal.

Tes désirs sont des ordres.

J’aime savoir ce qui te passe par la tête.

-Papa ?

Levi déglutit, et se tourna vers sa fille.

-Oui, chéri ?

-Maman, elle nous voit tu crois ?

-Je ne sais pas, admit-il en levant les yeux vers le ciel.

Il ramena ses jumeaux vers lui, les entourant de ses bras tendrement.

Aki, regarde-nous. Regarde ce que l’on a fait.

Merci…


Laisser un commentaire ?