Le destin des Ackerman - Tome 1
Chapitre 28 : Chapitre 27 - Prises de conscience
6658 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 10/05/2020 19:01
Toute l'escouade Hanji est en rang, au repos, face à leur chef qui les dévisage avec un grand sourire.
— Bon, c'est une bonne chose de faite. Cet après-midi il n'y aura pas d'entraînement. Profitez de cette journée ensoleillée. Dit-elle en faisant un clin d’œil.
— Oui Capitaine ! Répondent les soldats de cette équipe qui comprennent qu'ils peuvent maintenant aller se restaurer.
Thomas regarde Moblit s'éloigner avec les deux nouvelles recrues, certainement pour leur donner des conseils et directives supplémentaires. Julian Peters — qui a tout de même été sélectionné puisque le premier choix de Hanji n'était plus transférable à cause d'une grave blessure à l'entraînement — s'est révélé être à la hauteur de son dossier puisqu'il est talentueux et prometteur en plus d'être attentif et respectueux. Bernd Witsel, le second nouveau, est plus vieux mais aussi plus discret et timide. Tout aussi remarquable pendant les entraînements, il manque par contre cruellement d'esprit d'équipe.
Judith et Julia s'approchent de Thomas.
— Alors, comment j'étais aujourd'hui ? Demande la première qui, du coup, ne lui donne pas cette petite tape sur l'épaule comme d'habitude.
Le jeune homme décide de prendre sur lui pour essayer de ne pas les inquiéter plus. C'est vrai que la veille il ne s'était pas encore remis de son agression mais il veut garder ça secret.
— J'dis la vérité ou j'te mens ? Taquine-t-il en souriant de façon forcée.
Judith fait semblant d'être offusquée.
— Oh ! T'es devenu un vrai connard ou c'est moi ? Demande-t-elle en se tournant vers Julia qui rit légèrement, sa bouche cachée derrière sa main.
Le sourire du jeune homme s'élargit.
— Nan vraiment j'en sais rien, j'peux pas trop juger... Répond-il.
— Pourquoi ça ? Interroge le soldat Stern qui hausse un sourcil.
— Il dit être le pire de l'escouade. Intervient Julia après avoir soupiré en entendant les mots de son camarade.
— Pffff... C'est juste pour se faire mousser ça, il veut qu'on lui dise « Mais non mon grand c'est faux, t'es super balèze, blablabla... ». J'aimerai bien être nulle comme toi... Avoue-t-elle en affichant une petite moue.
— N'importe quoi, tu sais comment j'étais naze en arrivant ici, j'pense pas m'être tant amélioré que ça, tu m'as sûrement déjà dépassé. Dit-il sérieusement.
Judith le dévisage, jette un coup d’œil à Julia qui a l'air désespérée en entendant ça puis revient à son ami.
— Nan vraiment, ça te va pas cette fausse modestie. Julia à l'aide !
La blonde à la coiffure soignée les regarde alternativement, pas certaine de saisir son rôle dans cette histoire, comme à chaque fois qu'ils se titillent d'ailleurs. Elle penche légèrement la tête sur le côté.
Thomas décide de changer de sujet.
— Au fait, j'ai terminé le bouquin que tu m'as prêté. Dit-il en regardant Julia.
— J'ai compris, je vais me faire foutre ! Se vexe Judith.
— Vous n'allez pas recommencer... Déplore la blonde qui a encore du mal à comprendre quand sa nouvelle camarade est vraiment vexée ou non.
— Nan mais regarde son air vicieux, ne rentre pas dans son jeu !
— Mais non il ne voulait juste pas...
— Ouais d'accord, en fait tu vas le défendre quoi qu'il arrive hein ? Putain... Coupe-t-elle.
Mademoiselle Smith baisse la tête. Thomas roule des yeux en fixant le soldat Stern qui comprend alors être allée un peu loin. Elle prend la blonde par le cou et l'emmène en direction du réfectoire.
— Je déconne ma belle, sans toi il ne serait pas grand-chose hein. Ce serait un inculte, déjà.
Thomas soupire avec un petit sourire aux lèvres.
— Je crois que je regrette que tu sois dans cette escouade. Dit-il pour la taquiner.
— Han ! Dis pas ça, je vais vraiment avoir mal à mon petit cœur de pauvre jeune fille perdue dans un groupe d'inconnus.
Thomas glousse.
— Ton petit quoi ? Haha !
Ils arrivent au bâtiment dédié à la prise des repas, quelques minutes plus tard. L'escouade tactique est déjà installée. Les regards de Thomas et Mikasa se croisent et ils échangent un petit sourire complice lorsqu'il s'assoit. Judith s'installe à ses côtés, Julia en face de lui.
— Comment tu as trouvé ce livre alors, en sachant maintenant qu'il y a beaucoup de choses fausses pour cacher la vérité ? Demande Julia.
— C'est un peu bizarre de se dire qu'ils savaient tout ça en écrivant ces bouquins... Mais ce qui me chiffonne c'est pourquoi le premier roi des murs n'a eu que des imposteurs à sa suite.
— C'était sûrement pour protéger son héritage. Il a dû choisir une famille de serviteurs parmi les plus loyales et leur a donné son nom avant de renommer la sienne « Reiss ».
— Mouais, y'a un truc qui cloche... Commente Thomas.
— Oui... Dans l'idée qu'entre ces murs il y a les seuls humains qui ont survécu à l'attaque des titans, c'est étrange d'avoir voulu cacher un tel pouvoir, comme s'il souhaitait que l'humanité s'éteigne. Répond Julia.
— Dans ce cas pourquoi avoir autorisé la création du bataillon d'exploration ?
— Jusqu'à très récemment le bataillon n'a jamais connu la victoire et n'a jamais appris grand-chose sur la nature de nos prédateurs. Nous étions considérés comme des suicidaires inconscients qui aiment sacrifier des vies pour rien. C'est quand nous avons commencé à entrevoir la vérité qu'ils ont agi. Explique-t-elle.
— C'est vrai...
— Mais l'opinion commence déjà à changer. Le bataillon a gagné beaucoup de soutien, surtout à Trost après le coup d'état et la réparation de la porte. Fait remarquer Judith qui les écoutait malgré le fait que ce sujet est un peu barbant pour elle, la tête soutenue par son bras accoudé au bord de la table.
— Oui et si nous parvenons à reprendre le mur Maria notre corps d'armée aura beaucoup de prestige. Ajoute la blonde qui se lève. Excusez-moi, je viens de voir Moblit, j'ai quelque chose d'urgent à lui demander.
Judith parcourt la salle à la recherche de leur lieutenant et le remarque rapidement. Son regard tombe ensuite par hasard sur l'escouade du Caporal Livaï puis sur Mikasa qui regarde en sa direction enfin... Celle de Thomas. La jeune femme a remarqué pendant l'entraînement de la veille qu'elle ne l'a pas quitté des yeux. Elle a entendu les rumeurs bien sûr mais étant donné la distance entre ces deux là elle n'y croit pas une seconde.
Elle se penche vers Thomas.
— Hé beau gosse, quand est-ce que tu vas conclure ? Demande-t-elle avec un petit sourire malicieux.
Thomas est surpris par la question et la regarde avec de grands yeux, imaginant qu'elle parle de Julia.
— Hein ?
— Il y a une brune là-bas qui te dévore du regard. Tu devrais faire gaffe de ne pas te retrouver seul avec elle, tu vas te faire coincer dans un coin et...
— Qui ça ?
— A trois heures.
Thomas comprend alors qu'elle doit parler de Mikasa puisqu'elle est attablée à leur hauteur dans la rangée suivante. Il sourit.
— Peut-être que je ne cherche que ça... Lance-t-il pour lui couper l'herbe sous le pied.
— Oulaaaaaa ! Apparemment j'ai pas encore tout compris sur le fonctionnement des escouades. S'amuse-t-elle.
Ils se marrent en chœur et ça fait du bien à Thomas qui n'a pas trop le moral en ce moment.
— Bon j'te laisse, je vais finir de manger sur le chemin, j'ai un truc à faire pour le capitaine.
— Ouais, ça marche.
Judith se lève et sort rapidement du réfectoire. Thomas termine rapidement son repas puis se lève pour aller ranger tout ce qu'il a utilisé. Une fois que c'est fait il se dirige vers l'escouade tactique et s'arrête à la hauteur de Mikasa et Armin.
— Vous allez faire quoi de votre aprem' les gars ? Demande le soldat Ralle.
— Dormir. Répond Sasha avec des yeux rêveurs.
Armin tapote ce gros livre que Thomas lui a ramené de la capitale, faisant donc comprendre qu'il en profitera pour lire. Chacun va donc parler de son programme pour cet après-midi de détente qui est bienvenue même si les entraînements sont moins longs et rudes en ce moment. Thomas profite que la conversation soit engagée et animée — mais aussi que l'attention de chacun ne soit pas dirigée vers lui — pour glisser un petit bout de papier plié dans la poche de la veste de Mikasa, discrètement, qu'il tapote ensuite pour signifier à la jeune femme qu'il y a laissé quelque chose.
— Bon ben on se croise sûrement tout à l'heure, bon appétit. Lance le soldat Ralle avant de tourner les talons.
Quand il est enfin sorti, Mikasa plonge sa main dans cette fameuse poche et déplie le message avant de le lire sous la table pour éviter d'attirer l'attention.
« Je dois aller voir le Major, on se retrouve dans 1 heure pour passer l'après-midi ensemble »
La jeune femme ne peut pas s'empêcher de sourire en rangeant ça là où elle l'a trouvé, impatiente qu'ils se retrouvent.
Environ une heure plus tard, Mikasa marche tranquillement en direction des dortoirs et prend soin de vérifier que Sasha ne la suit pas, même s'il est un peu tard pour se faire discrète.
Lorsqu'elle arrive devant la porte de la chambre où devrait se trouver son amant, la jeune femme prend une profonde inspiration avant de frapper. Si elle est nerveuse ce n'est parce qu'elle va se retrouver seule avec lui ni parce qu'il y a de grandes chances que quelque chose se passe — parce que c'est son désir. Non, elle aimerait initier la chose mais ne sait pas vraiment comment s'y prendre sans avoir de pulsion aussi violente que la fois précédente.
Le temps que l'on vienne lui ouvrir elle réfléchit aux différentes possibilités. La première serait de lui sauter dessus de la même façon mais la jeune femme préfère oublier son comportement de l'autre jour... Le seconde solution serait de le taquiner pour qu'ils chahutent ensuite, puisqu'à chaque fois ça a dégénéré mais elle est consciente de ses lacunes quand il est question de faire de l'humour ou jouer. Enfin, elle pourrait juste attendre qu'il s'en occupe mais si jamais il n'en a pas envie et que rien ne se passe ?
Son esprit divague encore une fois et elle se perd en pensées. Pour elle qui ne se pose jamais de question quand elle doit protéger sa famille ou les forcer à faire quelque chose pour leur santé jusqu'à les materner, c'est différent dans ce contexte. Mikasa a peur de trop en demander, de trop en faire, de déplaire... Bref, elle jauge une nouvelle fois les possibilités.
La porte s'ouvre enfin et ça la tire brusquement du fil de ses pensées.
Quand son regard croise celui de Thomas elle remarque ses yeux rougis.
— Salut. Dit-il sans grande conviction en ouvrant la porte en grand pour la laisser passer.
Elle entre, se retourne et l'observe pendant qu'il referme la porte. En vérité ce détail a suffi à réveiller son inquiétude. Lorsqu'elle l'a vu juste avant l'entraînement, la veille, il était amical avec Judith mais a ensuite fait de nombreuses erreurs grossières. Quelque chose n'allait pas. Ce matin pourtant il avait l'air de s'être repris en main. Il était encore en deçà de son niveau mais avait l'air moins préoccupé. Maintenant ses yeux montrent qu'il a pleuré. Est-ce à cause de sa sœur, de son père, d'autre chose ? La brune décide alors de chasser toutes ces questions et s'approche de lui pour l'embrasser. Il se laisse faire mais sa réponse lui semble être moins passionnée que d'habitude.
Mikasa se détache quelque peu de son conjoint et le dévisage pendant une seconde.
— Thomas..?
— Mh ?
Elle se perd dans le bleu de ses yeux comme si elle pouvait trouver la raison de son malêtre au fond de ceux-ci. Après un petit instant à contempler son regard, elle brise une nouvelle fois le silence.
— Quelque chose ne va pas..?
Il a un bref mouvement de recul, il se met sur la défensive.
— Nan, tout va bien. C'est juste un petit coup de fatigue, je dors mal en ce moment, c'est tout. Dit-il.
Elle hésite mais ne détecte pas de mensonge dans ses paroles. Ou alors il ment très bien ?
Le jeune homme se dirige vers son lit au bord duquel il s'assoit et ça rassure Mikasa qui imagine qu'il préfère penser à autre chose. Elle le suit et se pose près de lui, nerveuse parce qu'elle recommence à se demander comment initier la chose.
Pendant qu'elle se torture pour trouver le plan d'attaque parfait Thomas se laisse tomber en arrière. Elle se tourne pour le regarder par-dessus son épaule avant de l'imiter puis de se coller à lui. Son regard tombe sur ses lèvres puis son cou et s'arrête sur le premier bouton de la chemise blanche d'uniforme qu'il porte.
Le bout de ses doigts commence à la démanger parce qu'elle veut le toucher, elle veut sentir sa peau et se presser contre lui. A ce moment là il fait tomber sa tête de côté pour croiser son regard et, surprise qu'il la prenne en pleine réflexion alors qu'elle fixait son décolleté — en se mordant la lèvre inférieure, elle sursaute et rougit subitement.
Paniquée, chamboulée par cette envie qui la ronge de l'intérieur, elle plaque soudainement ses lèvres contre celles du jeune homme.
Cette fois il se montre plus envieux. Elle continue d'assaillir ses lèvres, se délecte de leur goût, se laisse emporter par son désir et fait monter l'une de ses mains jusqu'à la chemise pour commencer à la déboutonner.
En répondant à son baiser, Thomas se saisit de sa main qu'il retire délicatement pour la poser dans le creux de son cou. Mikasa s'en étonne mais ne s'en fait pas pour autant. Elle sait comme il est plein de malice, c'est peut-être un autre stratagème pour la rendre dingue ou un nouveau jeu dont elle ne connait pas encore les règles.
Elle s'échappe du contact suave de leurs bouches puis se recule juste assez pour le fixer droit dans les yeux. La jeune femme lance un regard qui luit de cette envie pressante qu'elle ne saurait pas exprimer autrement. Thomas le lit et sent que ça lui fait beaucoup trop d'effet. Une vague de chaleur s'empare de lui et embrase son corps d'un désir qui, en vérité, ne s'éteint jamais vraiment en sa présence.
Il mesure alors comme un simple regard peut le soumettre, peut tout lui faire oublier pour s'abandonner corps et âme.
La main de Mikasa retourne à ce bouton qu'elle fait céder rapidement entre son pouce et son index puis fait glisser sa main à l'intérieur du vêtement pour caresser la surface de son torse déjà brûlant.
Le jeune homme tremble tout entier sous l'effet des doigts de sa partenaire, il pousse un profond soupir de contentement qui fait sourire la brune et l'invite à faire plus. Alors elle tire doucement la chemise pour la faire sortir de son pantalon puis s'emploie à défaire les derniers petits obstacles qui empêchent la chemise de s'ouvrir en grand.
Continuant de l'embrasser, son doigté ne perd pas en précision pour autant maintenant qu'elle est plus à l'aise dans l'exercice et apprend vite. Quand le dernier bouton cède, elle place sa main à la base du cou de son amant puis la fait descendre lentement avant de se loger sur son flanc. Emportée dans le moment, elle s'appuie sur cet endroit où s'est posée sa main pour se repositionner dans l'idée de venir le chevaucher sans arrêter d'étreindre ses lèvres, mais il pousse soudainement un gémissement de douleur.
Mikasa se redresse précipitamment pour examiner le corps du jeune homme, surprise qu'il ait encore des douleurs à ce niveau là, à moins que dans l'action elle ait oublié que ses côtes sont encore un peu fragiles...
Mais il se lève d'un bond et se dépêche de refermer sa chemise.
— Thomas..? Appelle-t-elle, pas certaine de comprendre.
Elle sent une goutte de sueur froide couler le long de ses vertèbres parce qu'elle a peur d'avoir gâché le moment en lui faisant mal. Pourtant, quand il se tourne pour l'observer elle voit ce même air apeuré qu'il a eu quand Judith l'avait touché.
La jeune Ackerman n'est pas née de la dernière pluie, il n'a jamais été gêné à ce qu'elle voit ses blessures et elle se bagarre depuis assez longtemps pour reconnaître ce comportement, pour l'avoir vu chez Armin notamment : cacher les traces de coups à cause de la honte.
Mikasa se lève à son tour et le rejoint. Thomas comprend qu'elle veut des explications à la façon dont elle le regarde et il est soudainement intimidé.
— Laisse-moi voir. Ordonne-t-elle.
— C'est rien, j'ai surréagi mais je...
Elle fronce et il s'arrête de parler de lui-même. Il soupire et écarte les deux pans de sa chemise.
La brune découvre plusieurs traces de coups qui lui ont été portés très récemment à en juger par leur couleur et la rougeur des tissus tout autour. Elle serre les dents et un air menaçant apparaît sur son visage.
— Qui ? Demande-t-elle sèchement.
Thomas ne sait pas quoi dire, paniqué. En revenant par ici il a croisé Kyle et ses amis, ils lui ont infligé le même traitement que la dernière fois mais y sont allés plus fort, agrémenté d'insultes toutes plus rabaissantes les une que les autres. Il finit par secouer la tête en signe de négation.
— Je...
— Thomas. Prononce-t-elle avec autorité pour réitérer sa demande, avec un calme apparent aussi soudain que déroutant.
Mikasa comprend donc d'où vient son changement de comportement et surtout pourquoi il est beaucoup moins concentré et efficace à l'entraînement. Tout s'explique.
— Non, je... Je gère. Dit-il.
— Oui, ça se voit. Enchaîne-t-elle avec un ton plus accusateur qu'elle ne le voulait mais elle ne supporte pas que l'on touche aux personnes à qui elle tient.
Il se penche en avant jusqu’à ce que son front heurte lentement l'épaule de la jeune femme. Elle soupire et décide d'enfouir sa rage pour le moment pour enfin l'enlacer et frotter son dos.
— ...Je suis un incapable. Souffle-t-il après quelques secondes de silence pesant.
Elle fronce et a un coup de sang. Mikasa le lâche et se recule d'un pas pour le fixer droit dans les yeux. Thomas a l'impression de voir ce même air qu'elle lui a lancé par deux fois avant de le frapper. Et effectivement, elle en a très envie. Après tout ce qu'il a accompli, après ses progrès et après tout ce qu'elle a appris à connaître de lui elle sait qu'il est tout sauf un incapable, ça la fait sortir de ses gonds qu'il dise ce genre de choses. C'est la première fois qu'elle l'entend se dénigrer de la sorte.
— Ne pense pas ça.
Il secoue encore la tête pour exprimer son refus.
— Je ne suis qu'un faible... Je n'ai pas ma place dans l'élite, je ne suis même pas capable de remplir les missions qu'on me donne. Par ma faute des soldats de la garnison sont morts...
— Ne...
— Si, Mikasa... Coupe-t-il. Je n'avais pas à engager le combat contre ces trois titans. Si j'avais fait ce qu'on me demandait, j'aurai continué à les éloigner et jamais aucun titan n'aurait jeté de pierres sur vous... J'ai leur sang sur les mains...
Elle serre ses poings. Où est ce Thomas sûr de lui ? Où est ce jeune homme qui n'a peur de rien et est capable de tout risquer, même pour un simple seau d'eau ? Où est ce soldat qu'elle apprécie pour sa fougue et sa malice qui lui ont si souvent profité ?
Mikasa saisit le visage de Thomas entre ses mains pour le forcer à la regarder droit dans les yeux.
— Tu n'es pas un faible.
— Si, Kyle Grandt a raison, s'il y avait une justice dans ce monde son frère serait encore vivant et moi non.
Tout s'éclaire tout à coup dans l'esprit de la jeune femme. Ce n'est pas compliqué de faire le lien : Kyle doit faire partie de la famille de l'un des soldats de l'escouade d'intervention qui a trouvé la mort pendant la seconde bataille de Trost et s'en prend à Thomas pour lui faire payer cette perte.
— Mais merde Thomas, comment tu peux gober ce qu'un bleu te dit. Pourquoi tu ne... Elle soupire pour prendre un ton plus doux. Tu t'es jeté au milieu d'une horde de titans pour me permettre de sauver Eren, tu t'es battu contre la division centrale à trois contre un, tu n'as pas hésité une seule seconde à engager le combat contre plusieurs titans de quinze mètres pour ensuite venir me sauver. Mais un con qui t'insulte c'est trop pour toi ?
Ses mots sont durs pour Thomas qui les subit, tellement ça tombe sous le sens. C'est certain que ce Kyle n'est rien en comparaison de toutes ces fois où il s'est confronté à bien plus fort que lui sans reculer mais... La raison qui explique pourquoi ça le touche autant et pourquoi il est si impuissant face à ça est claire...
— Je refuse que tu croies ces conneries. Ajoute-t-elle.
— ...Mais il a raison. En plus, si je n'étais pas faible tu n'aurais pas besoin de me sauver si souvent. Fait remarquer le jeune homme.
— Tu veux vraiment qu'on fasse les comptes ? Tu m'as aidé et sauvé aussi, tu me trouves faible du coup ? S'énerve-t-elle.
Thomas ouvre la bouche pour répondre mais aucun son n'en sort avant de la refermer une seconde plus tard parce que ces deux questions ont suffit à lui faire comprendre comme son discours est stupide.
Mikasa caresse les joues du soldat Ralle.
— C'est pour ça qu'on ne se bat pas seul... Et j'ai besoin de toi pour me battre.
Il ouvre de grands yeux surpris tellement son discours lui semble à la fois être un mensonge et en même temps une révélation incroyable qui pourrait le mener à défier le monde entier, seulement armé de son équipement tridimensionnel et de son courage.
Les souvenirs de la bataille de Trost lui reviennent et il se rappelle que lors du dernier assaut ils ont trouvé une complémentarité indéniable sur le champ de bataille.
De son côté, Mikasa pense à ce dont elle s'est souvenu au contact de ce jeune homme : il faut se battre pour survivre mais aussi pour réaliser ses rêves. Elle s'est déjà fait la réflexion mais, alors qu'elle voulait devenir pour lui ce qu'Eren est pour elle, la jeune femme s'est rendu compte que l'inverse s'est produit. Le jeune Jäger a su lui insuffler la force de se battre pour sa vie et celle des gens à qui elle tient, il lui a montré comment vivre sa vie de combattante et comment défier le monde à la force de sa détermination, mais monsieur Ralle lui a rappelé son objectif premier : retrouver un quotidien paisible et fonder une famille.
Rien ne la détournera de sa mission première mais, depuis qu'elle a eu si peur de perdre ce jeune homme qui lui a montré qu'il faut d'avancer avec un rêve en tête — pour ne pas seulement se laisser porter par les désirs et ambitions des autres, sa façon de voir certaines choses est différente. L'a-t-il seulement fait en connaissance de cause, de façon intentionnelle ? Peut-être pas, mais ça ne change rien.
Il finit par acquiescer quand les mots de Keiji lui reviennent, puis ceux de Nifa, de Livaï, les remerciements de Eren... Et enfin les mots que Mikasa vient de prononcer, qui résonnent dans son crâne. Il s'en veut d'être aussi idiot. Il se rend compte qu'être faible ce n'est pas faire des erreurs ou perdre, être faible c'est se laisser abattre et subir les conséquences sans essayer de se relever.
Défier ce Kyle, se rebeller contre sa violence et ses mots injustifiés, serait le meilleur moyen d'enfin tourner cette page, d'enfin laisser mourir ce petit garçon apeuré et hanté par les mots de celui qui l'a élevé. Ce doit être un combat qui cristallisera sa lutte contre tous les obstacles que la vie a placé sur son chemin, une bataille à livrer contre lui-même pour enfin devenir cette personne forte qu'il a toujours voulu être en admirant ses héros, dont fait partie la personne face à lui.
— D'accord, je me battrai. Dit-il.
Mikasa acquiesce, heureuse qu'il ait entendu raison.
[ Le lendemain midi - District de Karanes ]
La pluie s'abat lourdement sur la ville. Peu de gens sont dehors à cause de ce déluge, c'est pourquoi Thomas est seul dans les rues sinon quelques passants qui courent pour aller d'une ruelle à l'autre ou rentrer dans un bâtiment.
Le cimetière ne devrait plus être très loin. Le jeune homme est vraiment nerveux parce qu'il ne sait absolument pas à quoi s'attendre, il ne sait pas ce que va lui révéler celui qui prétend être son véritable père, celui qui l'a conçu.
Dans quelles circonstances sa mère et lui ont eu une aventure ? Était-ce voulu ? Est-ce qu'il ne serait pas l'engeance d'une relation non désirée ? Il y a tant de questions et c'est si facile d'extrapoler, d'arriver à des conclusions toutes plus fumeuses et horribles les unes que les autres, qu'il préfère essayer de vider son esprit.
Il en attend tout de même beaucoup de cette entrevue. Il commence à croire dur comme fer que certaines révélations pourraient l'aider dans sa vie de tous les jours ou lui donner une vision différente sur certains aspects de sa personnalité.
Le voilà au lieu du rendez-vous. Un homme grand et ayant une carrure imposante vêtu d'un long manteau noir est de dos, face au cimetière. Le jeune homme s'en approche.
— Bonjour Thomas. Entend-il.
— Bonjour monsieur Müller.
— Je suis heureux que tu aies accepté mon invitation.
L'homme se tourne vers son fils et l'observe un moment.
— Je suis là, je vous écoute. S'impatiente le jeune homme qui garde son air méfiant.
Erik soupire puis sourit l'instant suivant.
— Je ne m'attends pas à ce que tu m'appelles papa ni que tu me portes dans ton cœur mais prenons au moins la peine de nous mettre au chaud pour discuter, mh ? Propose l'officier des brigades spéciales qui, à l'instar de Thomas, ne porte aucun vêtement officiel. Il y a une auberge à deux pas, je m'y rend souvent et ils font un très bon café.
Le jeune homme acquiesce mais quelque chose le rend nerveux, ça n'échappe pas à son interlocuteur.
Comme il l'avait promis, une centaine de mètres suffisent pour rejoindre l'établissement éclairé par des lampes à huile et dans lequel règne une ambiance légère et plutôt festive. Un groupe de trois musiciens joue de la musique dans un coin et deux serveurs s'occupent d'amener les commandes.
— Assied-toi quelque part, j'arrive.
Le jeune homme prend place à une petit table dans le coin le moins fréquenté et attend patiemment. Erik est au comptoir et son comportement est très amical avec le propriétaire des lieux. Il le rejoint une minute plus tard.
— Les cafés arrivent... Il s'installe et prend une pose décontractée. Bien, tu as sûrement des questions à me poser. Qui je suis, est-ce que je suis vraiment celui que je prétends, bref. En tout cas, je pense que tu es disposé à m'entendre et à croire ce que je vais te raconter, parce que je sais qu'au fond de toi tu t'es toujours senti comme une pièce rapportée dans ta famille.
— Comment pourriez-vous le savoir ?
— Parce que je n'ai pas connu mes parents et ai été plus ou moins dans le même cas que toi. Et puis... Je connais bien ton histoire et... Teresa. Je pense que nous pouvons nous qualifier d'amis d'enfance. Je devais avoir ton âge quand je l'ai rencontrée. Quand j'ai fini mes classes et ait choisi les brigades, j'ai été affecté à Stohess. Teresa était infirmière à l'hôpital central du district.
Thomas reste attentif mais pour l'instant l'histoire lui semble crédible.
— Quand j'étais jeune j'avais tendance à souvent me blesser alors je passais pas mal de temps dans cet hôpital à me faire recoudre. C'est comme ça que j'ai rencontré ta mère, puis que nous sommes devenus amis. Je ne vais pas te le cacher, je suis tombé très amoureux d'elle à cette époque mais elle n'a jamais pu me considérer autrement qu'en ami.
Le jeune homme est surpris, il s'attendait à une histoire moins banale et moins censée.
— Plusieurs années plus tard elle a décidé de s'installer à Karanes puisque ce district manquait de personnel médical. Plus tard, lorsqu'elle m'a confié avoir rencontré un homme qui n'était qu'un simple ouvrier. J'étais persuadé que ce n'était qu'une aventure sans lendemain, elle ne pouvait pas aimer quelqu'un d'autre que moi. Et puis j'ai reçu le faire-part de son mariage. J'ai donc... Merci. S'interrompt-il pour remercier le serveur qui dépose les deux cafés sur la table.
— Merci. Dit aussi Thomas qui tire la coupelle jusqu'à lui.
— ...Donc j'ai pris sur moi et j'ai arrêté d'espérer, je suis resté son ami mais j'ai cessé d'être son confident. J'étais profondément dégoûté et j'étais convaincu qu'un jour elle finirait par tomber dans mes bras après s'être rendu compte que je suis le seul et l'unique. Je ne l'imaginais pas faire sa vie et avoir des enfants avec quelqu'un d'autre que moi. J'ai toujours très mal supporté ne pas avoir ce que je veux.
Erik touille son café puis porte la tasse à ses lèvres pour en prendre une petite lampée. Thomas regarde par dessus son épaule, ce que remarque son interlocuteur.
— Ne sois pas si stressé Thomas, je sais très bien que tu as accepté uniquement parce que ton bataillon te l'a demandé. Je ne compte pas m'enfuir ni te prendre en otage, je me rendrai bien gentiment. Alors s'il te plaît profite de ce café bien chaud et laisse-moi terminer, avant de faire signe à tes petits camarades pour qu'ils me tombent dessus.
Thomas sent tout son corps être parcouru d'un frisson désagréable, comment sait-il ? Il acquiesce alors, intimidé.
— Bien. Donc après son mariage nous nous sommes forcément éloignés, d'autant plus lorsque j'ai pris du galon dans les brigades, j'étais moins disponible. La frustration de mon échec à me faire aimer de Teresa était si profonde et invivable que je n'ai jamais réussi à me lier à une autre femme, alors je me suis tourné vers les hommes.
Encore une surprise et le jeune homme ne sait pas comment réagir à cette déclaration. Il prend une position différente sur sa chaise et boit une gorgée de son café, mal à l'aise.
— Et puis un soir, il y a seize ans, en rentrant chez moi, j'ai trouvé Teresa assise sur les marches devant ma porte. J'ai vite compris que quelque chose n'allait pas et son visage portait encore les traces de ses pleurs. Elle m'a raconté qu'après avoir eu son premier enfant elle a dû faire face à une longue dépression, qu'elle avait l'impression de tout rater en tant que mère. Puis Marcus a eu son accident. Elle était perdue, elle avait besoin de son ami qu'elle avait perdu de vue, elle avait besoin de réconfort.
Thomas aimerait se boucher les oreilles puisqu'il croit comprendre quelle est la suite.
— Elle s'est offerte à moi et je n'ai pas pu avoir la présence d'esprit de la repousser. Je fantasmais sur elle depuis des années, elle était la seule femme que je voyais dans ce monde. Ce fut la plus belle nuit de ma vie. Nous avons continué de nous voir plus ou moins régulièrement et j'avais l'impression de renaître, d'avoir une seconde chance, de pouvoir recommencer ma vie à partir de ce moment où je l'avais rencontrée. Mais un jour elle a subitement tout arrêté. Je n'ai plus eu de nouvelles. C'était encore pire qu'avant, elle m'avait fait goûter à ce que j'avais espéré le plus ardemment pendant des années pour me le retirer aussi vite que c'était venu...
Il boit une gorgée de café, Thomas reste accroché à ses lèvres, impatient de connaître le fin mot de l'histoire.
— J'ai mené mon enquête, j'ai affecté des hommes à sa surveillance, j'étais vraiment fou, j'aurai sûrement déchaîné des titans sur Karanes si ça pouvait me donner une chance de la récupérer... Et puis j'ai appris qu'elle était enceinte. Alors, quelques jours après cette révélation je suis allé la voir, je l'ai abordée à la sortie du marché pour être sûr qu'elle soit seule. Elle m'avoua que cet enfant était de moi et qu'elle ne se le pardonnerait jamais.
Thomas comprend d'autant plus le comportement de sa mère pendant son enfance.
— Quand tu es venu au monde j'ai envoyé plusieurs fois de l'argent pour l'aider à prendre soin de toi mais à chaque fois elle me le renvoyait en me disant que je n'avais pas à m’immiscer dans les affaires de sa famille. J'étais père, j'avais un enfant, mais je ne pouvais pas le voir grandir, je ne pouvais pas lui apprendre des choses, le regarder dormir... J'étais affreusement malheureux. Je voulais faire partie de ta vie. Je ressentais ça comme une profonde injustice, j'en voulais au monde entier.
Malgré ce qu'il raconte, son expression est neutre et il ne remue pas non plus la cuillère dans son café de façon nerveuse ou énervée, le contraste est déstabilisant.
— Et puis les années ont passées... Tu t'es enrôlé et quand je l'ai appris j'ai vu ma chance. J'ai engagé une fille de ton bataillon d'entraînement pour qu'elle se rapproche de toi et en apprenne le plus possible. J'étais tout excité à l'idée d'apprendre qui tu es. Si tu as de l'humour, du succès avec les filles, si tu étais promis à un bel avenir dans l'armée... Je te voyais déjà finir premier de ta promotion et rejoindre les brigades, pour moi ça ne pouvait pas se passer autrement.
Thomas comprend alors qui était vraiment Lise et pourquoi elle a toujours été si prompte à être près de lui. Son affection faisait-elle partie intégrante de sa mission, était-ce un mensonge ? Il baisse la tête et se réfugie dans la surface tranquille et chaude du liquide noir qui repose dans la tasse qui lui fait face, en comprenant la déception que son père biologique a dû avoir.
— Je ne te le cache pas, j'ai été très déçu en voyant les résultats de ta première évaluation. Puis ma taupe m'a raconté ce qu'elle avait appris sur toi et ton enfance... J'étais fou de rage. Je savais que je ne pourrai pas t'encourager ni te donner confiance pour que tu sois à ta véritable place alors j'ai chargé cette jeune femme de falsifier certains documents. J'ai aussi joué de mes relations pour m'assurer que tu aies toujours les notes minimales lors des évaluations.
Thomas tombe de haut, de très haut. Jusqu'à très récemment c'était la seule satisfaction de sa vie, le seul accomplissement dont il tirait de la fierté : avoir persévéré pour devenir soldat malgré toutes ses difficultés et sa médiocrité. Même ça on le lui enlève.
— Alors c'est vous qui... C'est parce que vous avez eu pitié de moi que je suis devenu soldat... Son visage se décompose. Je pensais que j'avais réussi grâce à ma détermination... Conclut tristement Thomas, dépité et découragé.
— J'ai fait ça pour toi Thomas, je voulais que tu réussisses, moi je sais ce que tu vaux, tu le montres depuis que tu es dans le bataillon et c'est la preuve que j'ai eu raison de le faire. Je suis très fier de toi. Tu sais dans notre famille nous avons des prédispositions, un talent inné. Je ne pouvais pas permettre que tu gâches ta vie en devenant un ouvrier comme celui qui t'a élevé, simplement parce qu'il t'a craché sa haine au visage pendant des années. Je voulais te protéger et te soutenir comme un père doit le faire.
Thomas ne sait pas quoi dire ni même quoi penser. Son esprit a sombré dans un abîme si profond que plus aucune pensée ne peut s'en échapper.
Être soldat était pour lui l'accomplissement d'un acharnement voué à prouver qu'il n'est pas aussi faible et incapable que Marcus le disait, qu'il pouvait être utile à l'humanité. La colère gronde en lui mais un autre sentiment plus complexe aussi parce que, malgré ça, il est aussi reconnaissant envers cet inconnu pour avoir fait ça, pour avoir veillé sur lui en bravant les interdits et la loi. Il ne s'y est pas pris au mieux mais l'intention était là. Sans cette tricherie il ne verrait pas d'admiration dans les yeux des nouvelles recrues, il ne verrait pas de la reconnaissance dans le regard de Eren, il n'aurait même pas pu être avec Mikasa.
— Je... Hasarde-t-il, toujours aussi abasourdi.
— Moi, je croirai toujours en toi. Même si tout le monde te traite de raté, même si tous pensent que tu ne mérites pas ta place, moi je leur prouverai qu'ils se trompent et je brûlerai toutes les preuves s'il le faut avant de leur rappeler ce que tu as fait et de quoi tu es capable. Parce que je sais qui tu es, au fond. Mon fils ne peut pas être un incapable. C'est en toi et ça ne demande qu'à se révéler.
Ces mots font profondément souffrir le jeune homme qui serre les dents autant qu'il le peut, ses doigts se crispent sur le bord de la table. Finalement il se retrouve à se poser plus de questions qu'il n'en avait auparavant. Ses pensées n'ont plus d'ordre, plus rien n'est clair dans son esprit.
Il finit par se lever.
— Merci pour le café monsieur Müller. Et... Merci pour votre temps.
Pour la première fois, Erik laisse transparaître une émotion sur son visage. Il regarde tristement son fils fuir la réalité mais il s'y attendait, tant d'informations d'un coup font mal et sont difficiles à digérer.
— Merci à toi. Répond l'officier des brigades spéciales.
Quelques secondes s'écoulent et cinq soldats se dirigent vers monsieur Müller pour se saisir de ses mains et les attacher.
— Monsieur Erik Müller, au nom de notre Reine Historia Reiss, vous êtes en état d'arrestation.
Avant de se faire emmener, le prisonnier sourit à son fils.