L'Ode à la liberté [Livre I]

Chapitre 45 : Interlude - Connexion

2248 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 17/08/2021 16:52

Des soldats capitulaient sous le joug de l'ennemi - plus fort que jamais. Une épuisante bataille qui faisait rage et s'éternisait depuis quelques heures maintenant.

Sa camarade tombée au combat dans de sombres circonstances, il tenta de la sortir de ce guêpier. Pensant également faire partie des rescapés, après avoir fui l'arène, le militaire reçu une baille de plein fouet. Ce n'était pas son adversaire qui le prit à revers, mais bel et bien une de ses consœurs - happant sans vergogne toute son énergie.

Autour de lui, certains de ses compères galvanisés par sa hargne, encouragèrent la traîtresse.

Pourquoi ?

Lorsque sa collègue eut terminé sa basse besogne, l'officier s'écroula à terre, atterrer par sa félonie - apercevant au loin, l'un de ses alliés navré pour lui.

Submerger par un flot d'émotion, amplifier par l'alcool, il ne put retenir ses larmes.

— Espèce de monstre !

Le monstre en question ne cherchait même pas à se moquer de lui comme précédemment - se souciant plutôt des conséquences. Qui sème le vent, récolte la tempête, pensait la jeune femme, ne sachant qui allait frapper et qui allait subir.

Incident sur incident, les événements prenaient une tournure des plus fâcheuses. Cependant, tentant de ne pas se laisser obscurcir par ses sentiments, surtout après avoir ingéré une quantité astronomique d'alcool, l'explorateur pesait le pour et le contre des choix à venir. Devait-il s'en prendre à connard qui pleurait comme un bébé ou encore à Æsma qui l'avait volontairement blessé ?

Se mordant la lèvre inférieure, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Après s'être comporté bon nombre de fois comme un connard, rien de tout ça ne serait arrivé.

Delroy récupéra sa co-équipière rond comme pas deux.

— Viens ici espèce d'ivrogne, tu as assez fait de dégât comme ça. C'est l'heure de rentrer maintenant, lui annonça son ami. 


Eren ne bougeait toujours pas d'un iota, méditant toujours sur ses actions.

Les deux membres de l'escouade de recherche avait déjà quitter les lieux.

Subitement un éclair de lucidité le frappa - abandonnant lâchement Armin qui s'évertuait à réconforter Mikasa, tandis que Sasha devait s'occuper de Conny végétant toujours sur la table.

Dévalant les escaliers comme un dératé, le jeune Titan parvint à rattraper les deux soldats, au carrefour plus loin - semblant se prendre la tête. Et merde, souffla Eren.

— Arrête ça tout de suite, et reviens ici. Delroy ne criait pas - de peur de réveiller les gens qui dormaient paisiblement - puis aperçut le brun le rejoindre. Tu tombes bien toi, aide moi à l'attraper.

Pointant du doigt son amie qui tentait de les semer, Æsma s'arrêta au coin de la rue, guettant à droite et à gauche.

— Mais qu'est-ce qu'elle fou ?

Se retournant face aux garçons qui marchaient d'un pas rapide dans sa direction, Æsma leva fièrement ses deux majeurs, avant de les semer.

— Putain ! On a pas le temps de jouer au chat et à la souris. Pesta Delroy - débutant sa course. Eren continues de la suivre, je vais contourner par la droite.

Le brun s'exécuta et emprunta le même chemin que Æsma, accélérant la cadence. Longeant la rue, quasiment dans son entièreté, il tomba nez à nez sur le grand basané. 

— Où est Æsma ? Demanda le premier

— Je ne sais pas, répondit le second - se grattant la tête. Je pensais la bloquer vers la boutique de prêt-à-porter.

Eren secoua la tête.

— Négatif 

— Ha putain, souffla Delroy - visiblement agacé. Y'en a pas un pour rattraper l'autre.

— Je ne crois pas que ça soit le bon moment pour un sermon. Le plus important est de retrouver Æsma, avant qu'il puisse lui arriver quelque chose. On va devoir aviser, objecta Eren. 

— Dis donc Eren que se passe-t-il ?

— hmm ?

— T'as pas cillé tout à l'heure. Ça m'étonne beaucoup venant de toi.

Ne mouftant mots, le soldat Jäger grimaça, grognant juste - en guise de réponse. Déviant son regard sur la droite, il discerna une faille dans la rue, tout prêt du marchand de légume. Il donna une petite tape sur l'épaule de son collègue, lui montrant les petits escaliers menant probablement à une autre rue. 

Les garçons grimpèrent les marches, donnant accès à une ruelle menant vers...le parc, - découvrant une personne complètement saoule, dans la fontaine au centre du square. Échangeant un regard, entre soulagement et amusement, il se rapprochèrent de la blonde pataugeant dans l'eau, baragouinant des mots incompréhensible.

Tel un poisson rouge dans son bocal, elle se stoppa net en voyant ses collègues arrivés, leur offrant son plus beau sourire - le plus cruche qui lui permettait d'avoir.

— T'es complètement allumée... s'énerva son co-équipier. Sors de là et rentrons.

— Non, répondit la blonde.

— Æsma... s'impatienta le grand brun.

— Non, dit-elle.

— Je te jure, si tu ne viens pas tout de suite, je vais...

— Eren ! Coupa-t-elle

Le jeune Titan, silencieux jusqu'à présent, observait sa camarade - confus.

— Mais dis quelque chose ! S'énerva-t-elle.

— Eren dit la même chose que moi. Arrête tes caprices et reviens ici, ordonna Delroy.

— Non !

Sentant que la situation allait encore dégénéré, Eren réagit enfin souhaitant éviter une nouvelle catastrophe. Il prit à partie le soldat Henchman, lui parlant à voix basse :

— Laisse moi lui parler.

— Mauvaise idée.

— Tu as vu dans l'état quel est ?

— Justement.

— S'il te plaît fais moi confiance.

Delroy planta ses yeux dans ceux d'Eren, le sondant. Après une longue et mûre réflexion, il jeta un coup d'œil rapide à la blonde.

— Ok, lâcha-t-il. Seulement, pour cette fois-ci. Et t'as pas intérêt à te rater. Si jamais ça dérape, je ne suis pas loin. Je vous surveille tous les deux.

— Oui chef !

— Bien, murmura Delroy, s'éloignant d'eux pour s'asseoir sur le banc - non loin des buissons.

Perdu dans la contemplation, Eren se décida à rejoindre Æsma assise sur le rebord, barbotant ses jambes dans l'eau. L'exploratrice le fixa un instant, décrétant qu'elle ne voulait pas lui parler - avec option boudage.

Visiblement, l'alcool faisait de sacré ravage... Permettant au soldat Jäger découvrir de nombreuses facettes - aussi intense que saugrenue - suscitant énormément d'émotions chez lui.

— Je suis désolé.

Ne parvenant pas à obtenir son attention, il attrapa sa main pour y glisser la sienne. Parvenant cette fois-ci à l'avoir, il ne manqua pas à faire rougir sa camarade plus qu'elle ne l'était déjà - entremêlant comme la dernière fois, ses doigts avec siens.

— Abruti.

— Je sais, on me le dit souvent. Eren marqua une pause, se remémorant la soirée - piqué par la jalousie qui le consumait. Je ne sais jamais quelle conduite adopter avec toi.

— À part te comporter en odieux connard ? 

— Et toi, ça t'amuse de jouer la fille facile sous mes yeux ?! Touchant un point sensible, le brun ne lâcha pas la main qui tentait de s'enfuir. Écoute-moi, s'il te plaît. Je ne m'attendais pas à ce que tu fasse le premier pas à la bibliothèque et tout ce que tu as su faire, c'est de prendre tes jambes à ton cou. 

— Et toi, t'es une p'tain d'girouette, rétorqua la blonde - perdant peu à peu le contrôle de ses émotions. Tout c'que t'sais faire c'est d'me brailler dessus, m'envoyer chier et me p'ter des crises ! 

S'efforçant de ne pas exploser de colère, il inspira profondément, cachant sa jalousie dans un coin reculer - très reculer à l'intérieur de son cœur.

— Æsma. Tu ne me facilites pas la tâche non plus. Tu sais que tu me plais, plus que n'importe qui, avoua-t-il - dans un faible murmure.

— Hein ?

— Je pensais attendre le bon moment, mais c'est jamais le bon moment... 

— Eren...

— Ouais, j'avoue, je ne supporte pas de te voir avec d'autres gars, encore moins que tu en embrasses un autre, devant moi.

Un blanc s'installa entre les deux adolescents. Le garçon semblait en proie au doute, les yeux rivés dans le ciel noir - la fille, tête baissée, mesurait les paroles de son ami.

Eren soupira et relâcha la main de sa camarade.

— Tu es trop saoule de toute façon. Il se fait tard et on ferait mieux de rentrer, sinon Delroy... Jäger se tut un instant. Laisse tomber, viens.

Ne cherchant pas à savoir, où était parti leur camarade - encore moins depuis combien de temps - le brun aida la demoiselle en état d'ébriété à sortir de la fontaine. Constatant qu'elle était incapable de réfléchir, encore moins apte à marcher correctement, il transporta l'ivrogne sur son dos, agrippant fermement ses jambes afin de s'assurer qu'elle ne tombe pas.

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Le Diable compta les pièces vaillamment récoltées, fière d'avoir accompli son travail. Les calculs terminés, il donna la récompenses au gagnant de la soirée.

— Sérieusement Hitch. T'as quel âge ? Lui demanda le brigadier Feulner - quand le vainqueur quitta les lieux.

— Oh détend toi un peu, je n'ai fait que donner un petit coup de pouce au destin, drépondit-elle - dissimulant un sourire machiavélique.

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Arrivant à bon port, Eren ouvrit la porte, entrant dans une chambre en bordel. Heureusement pour elle que le caporal ne se promenait jamais dans le dortoir des filles... Traversant un tas de sous-vêtements gisant au sol - le garçon déposa Æsma à terre, la forçant à se poser sur son lit, prenant le temps de retirer les bottes de la demoiselle. Il remarqua un des fossiles trouvé dans la bibliothèque, orner sa table de chevet. Se trouvaient également une bougie et un flacon contenant des bonbons violets.

Sa tâche terminée, il conseilla à la demoiselle de retirer son pantalon encore trempé, si elle ne voulait pas tomber malade. Après ces dernières paroles, il se releva. Æsma aussi. Voyant qu'elle s'apprêtait à se déshabiller devant, il lui tourna directement le dos. 

— Æsma, tu pouvais le faire une fois seule, dit-il - s'apprêtant à quitter les lieux.

— Eren ?

— Oui ?

— Ça t'a rendu jaloux tout à l'heure ?

Le jeune Titan ne bougea pas, gardant le silence.

— Eren... C'est toi que je voulais embrasser.

Cessant de respirer, il entendait des craquements résonner dans la chambre. Son cœur tambourina comme un forcené contre sa cage thoracique. Le voilà complètement paralysé, ne percevant que le silence de la pièce. Des bras s'enroulaient autour de sa taille.

Se dégageant doucement de son étreinte, le jeune homme se retourna pour faire face à la jolie blonde. Son cœur rata un battement quand il réalisa qu'elle ne portait qu'un simple haut et sa culotte - loin d'être la culotte de bain, vu cette après-midi. La demoiselle en profita pour se coller à lui, plaquant son nez contre son torse.

Avec prudence, Eren partagea son étreinte, câlinant les cheveux de sa camarade.

— Tu sens bon, lui dit-elle.

Æsma se retira, le regardant droit dans les yeux - l'air fébrile.

Instinctivement, Eren se saisit de son visage - l'embrassant cette fois-ci en bonne et due forme. Après avoir échangé un tendre baisé, Æsma revint à la charge. Sentant sa langue venir, la sienne entra aussitôt en contact avec. Ses mains en profitèrent pour se balader sur le long de son dos - coulissant sur les hanches pour finir sur le bas de ses reins. 

Reprenant leur souffle, l'exploratrice entraîna avec elle le jeune éphèbe dans son lit, lui retirant sa chemise, avant de reprendre leur baiser langoureux.

Son corps s'embrasait, goûtant au plaisir sucré que lui offrait ce corps charnu.

Dénotant un arôme d'éthanol, Eren arrêta sa camarade dans sa lancée.

— Non Æsma.

— Quoi ? Paniqua la demoiselle.

— Pas comme ça !

— Mais...

Faisant taire la blondinette en effleurant ses lèvres du bout de ses doigts, il dériva sa main sur sa joue, rabattant quelques mèches de ses cheveux pour admirer son charmant, petit minois. Déposant un baiser sur son front, Æsma poussa un petit gémissement quand il embrassa le creux de son cou.

— C'est encore trop tôt.

— Mais...

— Et tu es toujours bourré.

— Et alors ?

— Æsma. Crois-moi, j'en ai grave envie. J'ai très envie de toi. Mais si je dois le faire, je veux que tu sois pleinement consciente, dit-il. Enfouissant son visage dans son cou pour humer son odeur, poursuivant les caresses, il lui murmura, Tu sens bon aussi.


Résistant à toute tentation, Eren réussit enfin à convaincre la jeune femme à aller se coucher, lui prêtant main forte pour enfiler son pyjama. Il accepta seulement de s'allonger auprès d'elle le temps qu'elle s'endorme - la forçant à garder le silence, en la cajolant.

Définitivement chez Morphée, il se retira discrètement, quittant les lieux à pas de loup. Tant pis si elle était déçue, il aspirait à ce que ce précieux moment soit inoubliable.


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