L'Ode à la liberté [Livre I]

Chapitre 49 : Reconquête de Shiganshina - part II : Dévotion

5544 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/09/2020 14:30

Le corps du Cuirassé étendu sur le sol exhalait énormément de vapeur - couvrant les rues sur plusieurs kilomètres cube. La fumée empêchait de s’approcher trop près du Titan dégageant un surplus de chaleur.

— Putain, jura Æsma.

La demoiselle grelotta face à cette vision d’horreur. Les quatre soldats en question étaient mort. Quelqu’un les avait égorgés. Impossible que Reiner - à lui seul - ait pu venir à bout des soldats.

— Bertolt… murmurait Delroy. Séparons-nous en deux pour couvrir le périmètre et choper ce salaud.

Tous hochèrent de la tête. Jean et Conny, épées en main partir en direction de l’est, tandis que Delroy et Æsma contournèrent les cadavres et la dépouille du Cuirassé pour partir à l’ouest.

À peine s’éloignait-elle se son équipier, qu’elle ne distinguait plus sa silhouette. Quelques secondes d’égarement suffisaient pour perdre sa trace. Arrêtant d’avancer au hasard, l’exploratrice se perdit dans ses réflexions. Pourquoi le Cuirassé dégageait autant de vapeur ? Inhabituel. Après plusieurs mois de recherche, seul le Colossale avait la capacité de produire une quantité astronomique de fumée…

Des tintements vibraient de temps à autre dans l’air. À certains moments, elle crut percevoir une ombre se promener à travers les bâtiments, mais la brume brouillait sa vision.

Reculant de quelques pas pour rebrousser chemin, elle se heurta à quelqu’un. À en juger par son gabarit, ça ne pouvait être Delroy, l’individu en question était plus grand et plus mince. Pivotant pour lui faire face, Æsma reçu un magnifique coup direct de la part de l’homme. Tout ce que la demoiselle était capable de faire, était d'émettre un grognement.

Bertolt. L’empêchant d’alerter ses camarades, ce dernier lui offrant un crochet du droit, puis un back-fist, s’abaissant un peu pour envoyer son adversaire au sol avec un uppercut. Ce connard n’y allait pas de main morte. L’ennemi se ruant sur elle pour lui asséner d’autres frappes, Æsma mis ses bras en croix protégeant son visage.


Nom : Hoover

Prénom : Bertolt

Né(e) le : 30/12/834

Taille : 1m92

Poids : 81kg

Affiliation : Bataillon d’Exploration

• Anciennement de la 104ème Brigade Spéciale - Section Sud

• Équipe 11

Aptitudes et compétences : 

• Maîtrise le combat au corps-à-corps

• Maîtrise parfaite du MTD

• Très bon esprit d’équipe

Rang gradé : 3ème


Notes personnelle du Sergent-instructeur :

Excelle dans le maniement des armes e technique de combat

Manque cruellement de confiance en lui


Par réflexe, elle inclina son buste à gauche évitant le poing de Bertolt échouant brutalement sur le sol qui se fissura après coup. Devant absolument sortir de ce merdier, si elle ne voulait pas terminer comme cette dalle de pierre, elle devait rapidement trouver une contre-attaque.

Évitant une nouvelle attaque, le soldat Traum releva et plia machinalement la jambe pour donner un coup entre les jambes du garçon, s’extrayant de son joug.

À ce niveau-là, il n’excellait plus. Au même titre qu’un Ackerman, Il s’illustrait par ses actions aussi véloces que puissante.

La haine et la rancœur dessinées sur le visage de Bertolt disparu irrémédiablement. L’ennemi n’avait pas vu Delroy courir et déparer sur le sol lui permettant de prendre un peu d’élan pour le faucher. Malheureusement, ce n’était pas assez pour mettre à terre Bertolt, se volatilisant la seconde d’après. Une force insoupçonnable et quasi-surréaliste. Digne du Colossal.

Refrénant son envie de le poursuivre, Henchman aida sa camarade salement amochée. Se frottant le ventre pour apaiser la douleur, elle cracha un peu de sang. Tapotant à plusieurs reprise la poitrine de son ami, elle leva l’index en direction de leur ancien camarade qui revenait à la charge. 

Delroy contrecarra au tout dernier moment l’attaque de Bertolt, manquant tout de même de perdre l’équilibre. Le combat débuta entre les deux.

Simple spectatrice, Æsma encaissait les derniers dégâts, peinant à rester debout et s’agenouilla quelques instants pour reprendre son souffle. 

La chance ne semblait pas être de leur côté. Un autre individu fit son apparition. La gueule salement endommagée, il était possible de voir certains organes - dont le cerveau - se rétablir en toute célérité. Le guerrier boitait légèrement, se dirigeant vers les deux rivaux.

— Delroy, hurla Æsma - pour l’alerter de la présence de Reiner.

Le grand blond déjà derrière lui, entoura ses bras autour du corps du basané pour le soulever tout en haut, le projetant sans grande difficulté en arrière.

Ne pouvant rester les bras croisés, Æsma ramassa la lame tombée plus-tôt, et se précipita vers Reiner, qui se baissa aussitôt esquivant son attaque. Le guerrier tendit son bras et frappa derrière la nuque de la jeune fille. Tombée à la renverse, le possesseur du Cuirassé en profita pour maîtriser la jeune fille au sol.

— Bertolt ! Reiner ! Beugla Jean - arrivant de justesse.

Jaugeant la situation, l’officier dû accepter que les deux traîtres dominaient la partie. Conny ou lui n’étaient pas non plus de tailler à les affronter directement.

Lasse de se faire insulter par la blondinette, encore capable de brailler, Reiner claqua sa tête au sol pour la faire tête. Bertolt, lui en profita pour ramasser Delroy - dans les vapes - glissant une épée sous la gorge. Un faux pas, et s’en était fini d’eux. Le plus fâcheux, serait que le grand brun décide de se transformer.

Qu’est-ce que ferait Armin à ma place ? Dépêche-toi de trouver une solution Jean, s’interrogea-t-il. Négocier. Mais négocier quoi ? Une idée de génie éclaira la lanterne du jeune homme.

— Comment ça va les gars ? Commença-t-il - paniquant intérieurement. Ça fait longtemps hein. Je sais que nous nous revoyons dans des circonstances assez fâcheuses, mais on peut toujours s’arranger.

— Je ne pense pas que vous soyez en posture négociez quoi que ce soit Jean, rétorqua Hoover.

— Annie, affirma Kirschtein.

— Annie est morte, rétorque Braun.

— Quoi ? Mais non ! Intervint Springer - pas trop sûr de la démarche à suivre.

— Vous l’avez tué.

Conny et Jean échangèrent des regards, déroutés. La jeune Leonhart roupillait toujours dans sa prison dorée - à l'abri des regards. Peu de gens connaissait son emplacement d’ailleurs…

— Je peux, vous assurez qu’elle est saine et sauve, répliqua Jean.

— Pas d’après nos sources, cria Bertolt

— Vos sources ?

— Si vous croyez qu’on est resté là à vous attendre sagement… continua le grand brun. Les démons de cet île sont incroyablement molasse, tu ne trouves pas Reiner ?

— Je ne te le fais pas dire, répondit calment l’acolyte. Une fois de plus, vous n’avez même pas remarqué la présence de nos espions.

— Ymir ! Où est le boudin ?! S’empressa d’intervenir le crâne d’œuf - dans l’espoir de gagner du temps.

— On s’en fou. On a une mission à terminer dans ce trou à rat, répliqua le géant. 

— Ouais, ouais. Kidnapper Eren. D’où ma proposition : on vous rend Annie et on garde l'idiot suicidaire, s’impatienta Jean.

— Annie ? Annie ! Tu te fou de ma gueule, toi et tous les autres connards l’avez tué ! Ça vous a fait plaisir de la faire souffrir autant hein ! Bande de salauds. Une fois qu’on aura ramené Eren, on va purifier l’île de fond en comble, feula le plus grand des guerriers.

Un petit rire éclata au sein du groupe.

Malgré coups et blessures, Æsma n’était pas totalement sonné. Jetant un coup d’œil en direction de son tortionnaire, elle pouffa de nouveau.

— Je comprends mieux maintenant, murmura-t-elle faiblement.

— Qu’est-ce que racontes ?! marmonna le blond - attrapant la crinière de sa victime. T’es pas encore crevée ?

— Difficile d’éradiquer les cafards. Enfin… toussa la jeune fille un sourire provocateur. Je constate surtout que « votre source » vous a menti. Va savoir pourquoi.

— On se tait quand on ne sait rien. Il nous a rapporté des preuves, c’est amplement suffisant.

Alors que Jean se triturait les méninges, dépassées par les événements, Conny fronça les sourcils. Pourquoi diable le regardait- il comme ça ? Ce n’était pas le moment pour aller pisser. Le regard insistant, l’officier balaya furtivement les alentours. Il était déjà possible de voir plus clairement les bâtiments autour d’eux.

— Je me demande qu’elle preuve ont vous a fourni. Annie est belle et bien vivante, persista l’officier.

Autant parler dans le vide, se dit Jean - percevant les silhouettes virevolter en toute discrétion. Eren avait également retrouvé forme humaine.

Malheureusement, les traitres ne tombaient pas dans le piège, esquivant l’attaque surprise des explorateurs. Alors que Mikasa s’attaquait à Bertolt, Jean retint Armin.

— Laisse tomber, c’est peine perdue.


Aidée par Sasha pour s’éloigner de l’arène, Æsma était témoin de la force phénoménale de Bertolt face à la sœur d’Eren. Ce monstre cachait superbement bien son jeu… Oppressé, celui-ci pris la fuite, l’escouade d’Hanji à ses trousses - oubliant la présence de Reiner, ayant également en cavale.

Æsma et Delroy se joignaient à leur escouade respective.

La seconde d’après un éclair jaillit du ciel, laissant place au Titan Cuirassé. L’escouade tactique se mit aussitôt à le traquer, Eren se transformant aussitôt.

— ÉLOIGNONS NOUS ! Vociférait leur chef.

Continuant la course-poursuite, la blonde ne réalisa que tardivement qu’ils étaient tombés dans un piège, remarquant que Bertolt prenait de l’altitude.

Éblouis par la lumière provenant de son adversaire, elle n’eut le temps que de détacher les lances accrochés aux pistolets, sentant que quelque chose l’entraîna de force sur la droite, évitant les premières vagues de chaleur.

Emboutissant une vieille fenêtre se brisant sous son poids, elle sentit des morceaux de verre s’enfoncer dans sa peau. Dévalant les décombres d’une maison, heurtant gravas et débris à l’intérieur, la blondinette ressentait chaque petit choc.

Une chute longue et douloureuse. Son souffle vital s’altérait de manière progressive, la condamnant à fermer les paupières.


Une boule tantôt blanche, tantôt dans les tons chaud - où fusait des rayons lumineux - engendrait dès son premier souffle de la chaleur, produisant un gigantesque champignon de fumée hors norme. Une déflagration qui se déchaînait sur un large périmètre. Le Dieu de la Destruction ne lésinait pas sur son travail, et envoyait valdinguer des bâtiments autour de lui, allumant plusieurs feux sur son passage.

— Vous êtes vivant ?! Demanda Jean

— Je ne suis pas sûr, répondit le crâne d’œuf.

— Vaguement, dit Miss Patate.

Tous s’étaient accrochés au Titan d’Eren - à l’exception d’Armin et Mikasa n’ayant pas pu les rejoindre à temps et ont été obligé de se réfugier derrière un autre bâtiment un peu plus loin.

Le tableau dans son entièreté impressionnait Eren, mais voir sa ville se faire piétiner sans vergogne l’énervait davantage - or ce qui éveillait sa véritable rage, c’était de savoir que l’escouade d’Hanji n’avait pas survécu à l’explosion, signifiant la mort de sa blonde. Une fois de plus, il perdait un être cher dans sa ville natale et par les mains du même meurtrier.

À deux doigts de perdre l’équilibre et remarquant son désir de vengeance le survolter, l’officier Kirschtein tira les mèches de cheveux du Titan d’Eren - sur lequel il s’était harponné pour ne pas s’envoler comme une plume - lui ordonnant immédiatement de garder son calme. Un autre adversaire tout aussi redoutable les attendaient.

Quelle que soit leur décision, ils vengeraient leurs camarades morts au combat, mais pour cela, ils devaient se montrer plus astucieux. Comptant sur Armin pour élaborer une stratégie, le petit blond perdait instantanément les pédales dès qu’on lui donnait les rennes. Arlelt implora à Jean de prendre les devants.

Putain, si seulement Delroy était là, pesta Jean dans sa barbe. Le grand basané n’aurait eu aucun remord à le secouer pour qu’il retrouve ne serait-ce pas un brin de lucidité dans un moment pareil.

— C’est bien trop risqué de rejoindre le Major. On ne sait pas ce qu’il se passe de l’autre côté du mur et Bertolt n’hésitera pas à les incendier. On doit l’éloigner à tout prix de l’enceinte et s’occuper en même de Reiner, qui semble perdre patience, dit-il - en désignant le Cuirassé trépignant sur place. Obligé de se séparer en deux groupes pas le choix. Éliminer Reiner sera simple, il suffit que nous lui envoyions de nouvelles rafales, mais on ne connaît toujours pas le point faible du Colossal…

— On ne peut même pas s’ancrer à lui à cause de la vapeur, ajouta Sasha.

— C’est pour ça qu’on doit le découvrir et le plus rapidement possible, répondit froidement Jean - jetant un coup d’œil au cuirassé. Armin, tu fais chier.

— Désolé, répondit le concerné.

— Pas besoin de se lamenter, on va procéder de la manière suivante…


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Capable de contrôler les Titans à distance, s’amusant comme un gamin à balancer des cailloux, le titan Bestial se montrait tout aussi redoutable que les deux autres. Quand était-il du quatrième ? Erwin supposait qu’un humain se cachait à l’intérieur du quadrupède - or celui-ci, n’était plus dans son champ de vision.

Une effusion de sang se déposa subitement sur son charmant minois. Instinctivement, Livaï Ackerman se protégea des projectiles envoyés par l’ennemie. Le bougre visait bien. Une vraie hécatombe… Le caporal fulminait de se retrouver acculé de la sorte - comme du bétail. 

Une nouvelle explosion détona. Cette fois-ci, cela provenait du District. Le tonneau, marmonna Livaï en voyant le crâne rouge au loin.

La majorité des soldats - ou plutôt la bleusaille - était mort sur-le-champs. Rien d’étonnant… Se dépêchant de rejoindre le reste des survivants, il ramassa sur son passage le jeune Vörster prostré comme un agneau en plein milieu de la rue et le traîna avec lui derrière les derniers bâtiments encore intact.

Le Bestial chargeait de nouveau, frappant le clocher au passage qui s’écroula à côté d’eux. Se cacher dans les angles morts, c’était le dernier rempart pour survivre à ces attaques mortelles.

— L’estropié daigne enfin bouger son cul. Dis-moi que tu as un plan..., dit-il après qu’Erwin soit descendu les rejoindre.

Le commandant ne répondit pas de suite, attiré par le bruit provenant au sommet du mur.

— Il ne manquait plus que ça, maugréa le nabot - apercevant le corps inerte du Titan d’Eren.


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Marchant à l’aveugle dans l’obscurité la plus totale, Eren ne distinguait absolument rien autour de lui. Il errait littéralement dans le néant.

Toujours aller de l’avant - un credo qui lui paraissait momentanément naturel, malgré les innombrables obstacles qu’il aurait à franchir.

Au fur et à mesure, il commençait à voir discerner des petits poins lumineux, découvrant des petites lucioles tourbillonnantes dans le vide. À l’approche de celles-ci, elles débutèrent leur migration vers un chemin, illuminant faiblement la route, puis s’arrêtèrent quelques mètres plus loin. Le jeune Titan se joignit de nouveau à ces créatures volantes, qui poursuivaient - dès son arrivée - lentement la voie qu’elle avaient décidés d’emprunter. Unique source de lumière, il reprit sa marche, les suivant de prêt dans l’espoir qu’elle le guide - mais où ?

Passant du chaos, à un paysage désertique, l’explorateur foulait - pieds nus - une matière granulaire : douce, chaude et sèche. Il s’accroupit pour ramasser une poignée de cette substance, découvrant enfin ce qu’était le sable. Balayant la région inhabitée, il aperçut à quelques kilomètres un magnifique paranormal où débordait un immense lac, se déployant à l’infini sans percevoir l’horizon. Au milieu de ce ciel intensément azuré, un halo l'éblouis un bref instant, avant de se déverser dans l’eau, sans provoquer aucune éclaboussure.

Emplit de curiosité, il se dirigea vers cette pluie incandescente. À peine arrivait-il au bord de l’eau qu’il remarqua la présence d’un petit garçon, construisant un château dans le sable. L’enfant terminant de détruire le dernier rempart - fabriqué plus tôt - se releva pour faire face à Eren et le toiser de ses yeux émeraudes.

— Si tu penses que tu vas acquérir ta liberté aussi facilement, tu te fourres le doigt dans l’œil, lui lança le gamin.

Ce n’étaient pas tant ses mots, qui troubla le jeune Titan, mais bel et bien son physique - lui ressemblant trait pour trait au même âge. Estomaqué, il fallu de longues minutes pour comprendre à Eren, qu’il rêvait - enfin, il espérait. Peut-être était-il mort sur le coup, après s’être fait bazardé par le Titan Colossal…

Le mini Eren soupira et fit signe au jeune adulte de le suivre, si ce n’était un ordre - l’entraînant dans l’eau jusqu’à atteindre le point de chute.

Une étrange sensation s’empara d’Eren pris de vertige, passant brutalement d’un monde à l’autre. Un espace noir pourvu d’une flopée d’étoiles où des éclats de verre lévitaient autour de lui. Le cosmos transcendant l’espace-temps. Des images s’animaient dans chaque fragment Avançant au hasard vers l’un d’eux, effleurant celui-ci et se vit happer à l’intérieur.


Un vent de plénitude flânait dans cet air de jeux, où parents s’y promenaient avec leur bambins. Des enfants grimpaient sur la cage à poule, d’autres jouaient au chat et à la souris, pendant que d’autres se lançaient une balle.

Un couple d’individus attira son attention parmi la foule - d’autant plus quand le jeune Titan reconnu son père, mais ce n’était pas sa mère à ses côtés. S’approchant plus près, il reconnut Jane Traum, sous des traits bien plus jeune - tout comme son père. Ces deux-là semblaient avoir une discussion plutôt houleuse si on tendait bien l’oreille…

— Pourquoi tant d’acharnement, Grisha ? S’agaça la belladone.

— Je suis bien conscient des enjeux, mais j’ai absolument besoin de savoir où se cache les Reiss, insista le docteur.

— Et vous croyez que je le sais ? Et si je le savais, pourquoi vous donnerais-je des informations confidentielles sur un plateau d’argent ? Qu’auriez-vous à offrir en échange ?

— Alors dites-moi pourquoi vous n’avez toujours pas avertis qu’un homme capable de se transformer en Titan primordial se cache à l'intérieur des murs ?

Eren s’installa contre l’arbre derrière eux, attentif à la conversation, se demandant pourquoi ce souvenir surgissait aussi soudainement. Au moins, il serait peut-être, si oui ou non la mère mentait.

— Vous ne sembliez pas choquer lorsque vous avez découvert mon secret, enchérit son père.

Jane claqua la langue indiquant son mécontentement. Ne pouvant voir son visage, le garçon supposait tout de même qu’elle méditait sur la réponse à venir.

— C’est vrai, répondit froidement la dame. J’ai eu vent de certaines rumeurs concernant l’origine des Titans…

— Mais encore ?

— Je pense que vous en savez bien plus que moi, rétorqua la mère.

— Si je vous dis qu’au-delà des murs, il y a de la vie ?

Si madame Traum paraissait sceptique, Eren n’en croyait pas ses oreilles. Avait-il bien entendu ?!

— À voir votre tête, vous êtes bien plus au courant de ce qui se passe sur cette île que la majorité des habitants des murs.

— Malheureusement pour vous, je ne sais pas grand-chose. Si vous voulez vraiment tout savoir, au fil des générations les clans proches de la famille royale ont cessé de partagé leur secret de générations en générations. Malgré des recherches, la majorité est avérée infructueuse, la première division aime mettre des bâtons dans les roues.

— C’est ce que j’ai cru comprendre en ayant fait la rencontre des Ackerman…

— À ce rythme-là, cette lignée ne va pas tarder à s’éteindre.

— N’en soyez pas si sûr. Enfin, ce n’est pas le sujet de notre conversation. Si je ne peux pas négocier avec les Fritz, je ne donne pas cher de notre peau.

Pendant que le docteur Jäger continuait de déblatérer, quelqu’un d’autre sollicita l’attention d’Eren, mais il ne pouvait se détourner de la conversation - impatient de connaître la répondre de madame Traum qui jouait avec leurs nerfs.

— C’est que ce serait dommage de mourir dans d’atroces souffrances sans que les habitants de cette île ne sache la vérité. Toutefois, dans une partie d’échec, on ne pas déplacer les pions à sa guise. Je vais voir ce que je peux faire de mon côté, ceci dit, j’aimerais quelques choses en retour.

— Quoi donc ?

— Votre liquide céphalo-rachidien actuel et j’en voudrais une seconde, celui de l’hôte de l’Originel, comme vous aimez à l’appeler, la brune marqua une pause - contemplant le regard ahuri de son interlocuteur. Ne me regardez pas comme ça, c’est un échange de bon procédé. Je risque ma vie pour vous, c’est la moindre des choses.

— Pour quelqu’un qui prétend ne rien connaître, vous demandez quelque chose de bien précis. Pourquoi vouloir le liquide cérébro-spinal et non mon sang, demanda Grisha - méfiant.

— Oups. Il semblerait que j’ai parlé trop vite, ricana le soldat. Enfin, puisque vous avez été généreux aujourd’hui, je veux bien vous dévoiler une chose. Vous savez déjà que les Ackerman, Azumabito et Wätcher se sont alliés au Fritz. Il existe cinq autres clans. Deux d’entre eux sont Eldiens d’origine : Les Teyber et les Crowley. Les trois autres sont, alors que Jane continuait de parler - l’individu remarqué plus tôt semblait répéter mot pour mot les paroles de la mère d’Æsma : les Baumeister, Hohenheim et Rovdyr.

— La plupart de ces lignées se sont éteintes ! S’exclama le père d’Eren.

— Ça c’est ce que tout le monde pense, mais certains ont tout simplement changés d’identités comme les Fritz.

Le jeune Titan tâchait d’enregistrer ses noms de famille dans son crâne, en espérant qu’il n’était pas dans les limbes… Voyant que l’inconnu quittait les lieux, une force invisible poussa Eren à le suivre et ce dernier semblait voir sa présence. Étrange… Disparaissant dans les fourrés, il accéléra le pas, tentant d’attirer son attention, mais il se prit les pieds dans les racines et dévala la pente atterrissant sur le sable, se retrouvant de nouveau dans cet espace désertique où il pouvait à nouveau admirer le cosmos. Il était là !

Or, Eren ne réussit pas à se relever comme écraser par une pierre, puis senti son cœur défaillir - comme si on lui avait transpercé celui-ci. 


Ce n’était pas en plein cœur. La douleur se trouvait seulement à l’épaule, forçant au soldat Jäger de se réveiller de long rêve - bien qu’encore dans les vapes.

— On part voir la mer, entendait-il.

La voix d’Armin continuait à s’insinuer dans ses oreilles, lui contant leurs rêves et leurs espoirs. Toute sorte de visions défila dans la tête du jeune Titan. Historia, une guerre, Mikasa, des morts, Æsma… Le noir complet, lui faisant instamment oublier tout ce qu’il avait vu.

Se relevant enfin, Eren écouta attentivement son ami d’enfance lui dévoilant son plan pour venir à bout de Bertolt. L’idée ne lui plaisait guère. Le petit blond risquait le tout pour le tout.


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Ayant réussi à immobiliser le Cuirassé, et ne leur restant que trois lances, Jean s’était proposé de servir d’appât, pendant que Conny et Sasha lanceraient une lance-foudroyante dans chaque côté de la mâchoire une fois la gueule béante, Mikasa pourra balancer la dernière à l’intérieur du Titan de Reiner.


Tout ne se passait pas comme prévu. La mâchoire du Titan n’avait pas entièrement éclaté, et Sasha - rattrapée par Conny - avait perdu conscience. Par chance, une aide extérieure arriva permettant à Mikasa de donner le coup de grâce.

Hanji ! Un miracle qu’il ait survécu après s’être pris le souffle de plein fouet. Ceci dit, les adolescents notaient qu’il était le seul rescapé…


La jeune asiatique s’affairait à extraire le bout de bois planté dans l’épaule de Jean. Ne mesurant pas sa force, elle serra vigoureusement le bandage de Jean. La demoiselle s’excusa auprès de son camarade déjà dans un piteux état, qui gardait un œil sur Hanji interrogeant Reiner…

Les deux camarades se pétrifièrent lorsque le chef d’escouade de recherche s’apprêtait à tuer le traître sous leurs yeux - la lame sous la gorge, éraflant gracieusement la carotide.

— Non attendez ! S’écria Jean - levant sa main gauche en signe de protestation. Vous voulez le tuer ? Mais on pourrait s’emparer de son pouvoir…

À cette simple évocation, Hanji détourna son regard vers l’officier, méditant à la vitesse de la lumière sur ses paroles, revoyant Moblit le pousser dans le puit, avant qu’il ne se fasse littéralement désintégré par le souffle ardent du Colossal - découvrant à son réveil, le reste de sa dépouille carbonisé, ainsi que le reste de ses subordonnés méconnaissable. Cependant, deux d’entre eux manquaient à l’appel.

— Je ne pense pas qu’on soit dans les bonnes conditions, finit-il par répondre. On ignore tout de La situation des autres et on n'a pas le loisir d’aller voir ce qu’il en est, vu que nos adversaires ont sûrement des cartes encore insoupçonnées à jouer. Même le décapiter ne nous garantit rien du tout !

— Ça ne vous ressemble pas. Si on laisse l’inconnu nous paralyser, comment peut-on espérer venir à bout des Titans ?

— Jean... Mikasa déposa une main sur son épaule.

— Quand sera-t-on en mesure de percer les secrets de l’ennemi ? Il n’avait montré aucune faille jusqu’à là, mais l’idée de voir Reiner mourir sous ses yeux terrifiait l’officier plus qu’il ne voulait l’admettre.

— Mikasa, l’appela Hansi. As-tu encore du gaz ?

— À peine. Tout juste de quoi rejoindre Eren et Armin.

Elle mourrait d’envie de revoir les garçons, surtout après avoir été témoin - de très loin - de l’effondrement du Colossal - et elle ne se fit pas prier quand Hanji lui ordonna de faire un point sur la situation de ses deux amis d’enfance, avant de se ravitailler pour retrouver Livaï.

Sans perdre de temps, elle s’élança dans la direction où était censé se trouver Armin et Eren - or, lorsqu'elle s’approcha de la grande porte maintenant rebouché, elle ne vit qu’Eren dans les parages, en pleine discussion avec le caporal.

Atterrissent sur le toit, son cœur rata un battement avant de se briser en mille-morceaux et de s’évaporer. 

Il est encore vivant, s’exclamait son frère adoptif - implorant leur chef d’injecter immédiatement le sérum à Armin.

Sans plus attendre, Mikasa tira un fumigène pour alerter ses camarades. Tant pis pour Reiner, du moment qu’on ramenait Armin à la vie, c’est tout ce qui lui importait. Son impatience prit le dessus, remarquant que le caporal prenait tout son temps pour chercher cette putain de seringue. Dans quelques minutes, Armin donnerait son dernier souffle…

Et quoi de pire, quand un autre soldat apparut, échouant lamentablement sur les tuiles, portant sur son dos le cadavre du Major Erwin.

Automatiquement, Livaï ramena la boîte maudite contre lui, écoutant à peine les paroles du rouquin. Il récupéra son corps inanimé, et vérifia qu’il respirait encore. Tout ce qu’il voyait en ce moment même, c’est qu’il avait encore les moyens de sauver leur commandant d’une mort certaine.

— C’est à Erwin que nous ferons la piqûre, répliqua le taciturne.

Témoin du sacrifice d’Armin, Eren ne l’entendait pas de cette oreille et s’opposa fermement à la décision de son chef - chose inhabituelle venant du garçon, tant par respect, mais aussi par peur. Néanmoins, le voir retourner sa veste aussi facilement le mettait hors de lui.

— Je dois sauver celui qui libérera l’humanité, rétorqua le nabot.

Eren n’était pas le seul à contester cette décision, puisque sa sœur adoptive dédaigna une épée - prête à assassiner Livaï s’il venait à ne pas revenir sur sa décision. Peu importe qu'Erwin Smith est chef du Bataillon d’Exploration ou non, les sentiments personnels de chacun empiétait sur le rationnel.

Si elle ne s’attaqua pas de suite à lui, elle réagit au quart de tour quand ce dernier frappa sans vergogne Eren, lui mettant une lame sous la gorge, enserrant violemment sa main autour de son poignet dans l’espoir de lui faire lâcher la boîte. Malgré la fatigue, le caporal-chef résistait, arborant toujours son expression placide.

— Vous savez aussi bien que moi que l’humanité ne vaincra jamais les Titans sans Erwin !

— Il a raison, Mikasa. Calme-toi, arrête cette folie ! Intervint Frock - se ravisant immédiatement en croisant le regard foudroyant de l’Ackerman.

— C’est plutôt sans Armin qu’on est foutu, répliqua Eren légèrement sonné - rappelant à son chef tous les exploits de son ami depuis qu’il a intégré le Bataillon. Tout ça, c’est grâce à Armin ! Ce n’est ni le Major, ni moi qui sauverons l’humanité. C'EST ARMIN ! PAS VRAI MIKASA ?!

— donnez-moi ça ! Ordonna Mikasa en empoignant plus fermement le bras de Livaï.

— Il n’y a que le Major qui puisse sauver l’humanité, s’exclama de nouveau le rouquin.

— La ferme ! 

— Non, je ne me tairais pas ! Vous croyez être les seuls à avoir morflés. Savez-vous au moins ce qu’il s’est passé ? Le Bestial a pulvérisé les soldats à coups de pierres. Plus un seul survivant. On avait perdu tout espoir, sauf lui. Malgré la situation, il a trouvé un moyen de contrecarrer le Bestial et l’a appliqué. Tout le monde a fini déchiqueté, comme prévu. La dernière chose qu’ils ont dû éprouver était sûrement la terreur. Quand j’ai vu le Major respirer encore, j’ai pensé d’abord à l’achever. Mais... ça aurait été trop lâche. Il ne pouvait pas quitter cet enfer aussi facilement. C’est là que j’ai compris, que seul un démon pourra anéantir les Titans. Si j’ai survécu, c’est justement pour ramener ce démon à la vie. Alors écarte toi ! 

Frock se rua sur Mikasa, qui passa directement à l’offensive, mais Hanji l’interrompu. Le chef Zoe tint fermement la jeune asiatique contre-lui, continuant de se débattre. Il était hors de question de laisser Armin sur le banc de touche. Hanji resserra son étreinte, déclarant lui aussi qu’Erwin Smith était le dernier espoir de l’humanité. La jeune fille continuait à pleurer toutes les larmes de son corps. 

— Moi aussi, il y a des gens que j’aimerais ressusciter. Des centaines. Encore aujourd’hui, j’ai perdu des gens que j’aimais profondément. Tu sais qu’au fond de toi, ce jour fatidique vient pour chacun d’entre nous. C’est dur à accepter. C’est si douloureux qu’on en perd la tête. C’est un déchirement, un vrai supplice. Je comprends. Il faut pourtant continuer à aller de l’avant.



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