le ridicule tue moins que la mort
4 ans plus tôt
« Aujourd'hui je vous demande de vous dessinez en train de faire le métier de vos rêves. Ensuite vous en parlerez avec vos camarades » chantonnait la professeur de dessins.
Que voulais-je faire plus tard ? Je n'y avais jamais vraiment pensé, à cause du manque de place dans ma tête. La réponse me vint pourtant naturellement.
Quand la maitresse nous demanda de nous réunir, j'avais tout juste finit mon dessin.
Haruki commença : "Moi comme j'ai l'alice de force, je veux être dans la construction de bâtiments. Sur le dessin on me voir porter une grosse poutre en fer "
Ensuite une fille (quel était son nom déjà?) prit la parole « j'ai l'alice de voyance alors je serais voyante. Je pourrais aussi deviner quand les catastrophes arriveront avant qu'elles arrivent. Bien sûr si je deviens assez forte »
Chacun son tour, les élèves décrivaient leurs futurs métier, puis vint le tour de Malika : « je serais dans la police pour mettre les criminels en prison ». Grand silence
« À ton tour Sophie ! »
Je pris une grande inspiration et dit mon métier : « je veux être réalisatrice de film ! »
Stupeur générale.
« On pensait plutôt que tu serais psychologue, quel est le rapport avec ton alice ? »
« Aucun. Mais le métier dois me plaire, c'est le plus important, non ? »
Mais pour un Alice, les gouts passaient en dernier.
De nos jours
Je me levai en retard. Je n'avais pas vraiment choisis le bon jour pour faire ça : c'était le jour du changement d'année. On distribuait les diplômes (un passe pour sortir d'ici) ou l'attestation de passage. Sans ce papier, c'était le redoublement assuré !
Je m'habillais en vitesse puis partis en courant vers l'entrée de l'académie.
Je fus essoufflée au bout de 2 minutes : je devrai vraiment me remettre à la course ! (l'ai-je déjà pratiqué ? aucun souvenir…)
« Félicitation aux diplômés, mais ce n'est que le commencement d'une nouvelle vie et je …. »
Non ! La cérémonie avait déjà débuté ! J'accélérai malgré mon triple point de cotés.
« Nous remercions aussi tous les enseignants ainsi que les directeurs qui nous on accompagnaient tout au long de notre scolarité. » Tiens une élève faisait un discours.
Enfin j'arrivai (presque à la fin). Je ne repérais personne de ma connaissance ni le moindre distributeur de pass.
« Nous remercions aussi tous nos camarades qui nous ont apportés joie et espérance »
Ah ! Malika était là-bas. En voulant la rejoindre, je trébuchai sur un fil qui se détacha.
Mince ! Ne voyant pas où il était branché, je pris la décision de m'éloigner... Au cas où quelqu'un remarquerait quelque chose de bizarre…
Une énorme explosion se produisit : un appareil se retrouva en mille et un morceaux (on pourra écrire 1001 histoires pendant 1001 nuits aussi)
Étrangement, je sentis que tous les regards se tournaient vers moi.
En fait ce fil reliait une boite devant être constamment alimenté par une énergie spéciale que le fil apportait. En l'absence d'énergie, elle avait explosé. De plus cet appareil servait à ouvrir le portail :les diplômés devront rester quelques heures de plus dans l'académie.
Et moi, je me fis réprimander (un nouveau mot appris ce matin).
Finalement, après quelques manœuvres discrètes (ou pas) d'utilisation d'alice, j'obtins mon attestation.
Que d'évènement juste pour un bout de papier !
« Bienvenue en 2ème années ! A partir d'aujourd'hui, tous sera fait pour vous amener aux études que vous aurez choisis (c'est un prof de musique mais parle t'ils tous comme ça ?). Votre programme sera plus spécifique. Je vais donner à chacun de vous un emploi du temps défini en fonction de votre futur métier »
J'observais le mien après qu'il eut finit sa distribution. J'aurais des cours de cinéma avec un certain
J'avais hâte ! Pour une fois qu'un cours m'intéressait…
Mais si on n'étudiait que des films de samouraï japonais, je préférais encore retourner rêvasser dans ma chambre !
En ce moment, j'avais beaucoup de mal à me concentrer (encore plus que d'habitude). Je n'arrêtai pas de penser à ma perte de mémoire. Malika faisait comme si ça n'avait jamais eu lieu, Chris était repartit pour un bout de temps, j'avais l'impression d'être la seule à m'en souvenir. Je savais qu'il était trop tard pour que je change mais dans un monde parallèle, cette fille existait. Je me demandais comment étais ce monde-là, meilleur ou pire ?
Quelqu'un claqua des doigts juste devant moi. Qui ? Je ne le connaissais pas ou ne le reconnaissait pas mais si je l'avais déjà rencontré je suis sûre que je m'en serais souvenu :
Il avait des chaussures vertes fluo qui faisaient de la lumières, un pantalon rose avec des paillettes jaunes et une chemise bleue électriques avec des endroits raccommodés ( avec un jolie fil doré, pirouette, cacahouètes). Il portait aussi un immense chapeau éliminé.
Le portrait craché du chapelier fou !
« Alors on y va ? » me dit 'il d'une voix rocailleuse. Son cœur était mi- incère, mi mensonger. Que faire ? Appeler au secours ?
-qui êtes-vous ? Répondis-je, inquiète et excitée (une nouvelle mission pour Mistigri !)
-Mais je suis ton maitre, jeune padawan . Et me suivre tu dois.
-Vous êtes ? Vous n'êtes pas japonais pourtant...
-c'est vrai, je suis mexicain mais ça fait plus classe, non ? De toute façon je suis alcoolique donc je suis un citoyen du monde (Casablanca)
Je remarquai alors qu'il n'y avais plus personne dans ma classe. Regardant mon emploi du temps, je vis qu'effectivement, j'allais devoir passer toute la matinée avec cet homme.
Il me parla tout en marchant pour aller je ne sais ou (je m'attendais au pire)
« Le cinéma c'est pas facile, il faut avoir de l'imagination, de l'invention, de l'intrépidité, de l'intention. Les 4 « i » ! Si tu n'as pas ces caractéristiques, autant abandonner, tu ne pourras jamais sortir la tête de l'eau, petite mais c'est tellement amusant !
Il s'arrêta au milieu d'un couloir, se tourna vers moi, tira la langue et hurla « splendide ! » avant de repartir comme si de rien n'était.
A chaque fois que l'on rencontrait quelqu'un, il lui sautait presque dessus, prenait une voix d'espion russe et leur demandait d'embrasser sa bague pour qu'il devienne son parrain (drôle de mélange entre plusieurs films…)
Si c'était ça que je devais apprendre, je préférais m'abstenir.
Enfin nous entrâmes dans une salle. Celle-ci était immense :elle comportait 5 caméras, une estrade pour jouer (pas au bac à sable) ainsi qu'un espace avec tous un tas d'objets plus étrange les uns que les autres (dont un sorte d'aspirateur-chat, une chaise monstre ou encore un appareil photo caméléon)
« Nous voilà dans mon domaine. On va bien rigoler ! »
Tout d'abord il me montra comment se servir des caméras puis m'expliqua l'utilité de ses objets bizarres. Par exemple l'appareil photo caméléon pouvait passer inaperçu et donc on pouvait photographier sans que l'on voie l'appareil. On avait juste l'air idiot mais pour lui , ça ne changeait rien.
Mis à part le fait qu'il disait une réplique de film toute les minutes, c'était un bon professeur.
« pour la dernière heure, on va jouer sur la scène. Tiens le scenario, tu va faire la femme »
Je pris les répliques et me mis sur l'estrade.
(ShingShing pour les intimes) fit le narrateur
-nous nous trouvons dans une salle d'attente, la secrétaire est derrière son bureau et tous un tas de femmes sont là pour un entretien d'embauche. Je fais l'homme qui arrive : bonjour mademoiselle, je viens pour l'entretien, c'est bien ici ?
-Si c'est pour le poste de femme de ménage alors oui ! (le scenario indiquait que je ne devais pas regarder l'homme et que je devais devait rester plongé dans mes papiers)
-c'est bien ça.
-alors remplissez ce document, on va bientôt vous recevoir.
Je relevai la tête comme indiquait et croisait le regard de Shingshing. Le scenario expliquait que c'était le coup de foudre entre les deux personnages.
-merci, je serais très content d'avoir ce job !
-vraiment ? C'est rare que quelqu'un veuille devenir femme de ménage et soit satisfait d'un tel travail.
-si on critique tous, on ne s'en sort plus ! Je pense qu'il faut profiter de chaque instant de la vie, bon ou mauvais.
J'avais l'impression de connaitre cette histoire mais comment était-ce possible puisque qu'il l'avait créé ?
-je pense comme vous ! C'est rare que…
-je reprends mon rôle de narrateur : il doit remplir son formulaire mais ils ne cessent de se jeter des regards. Il a l'entretien mais n'est pas choisit. Quand il ressort il va voir la fille, là je fais l'homme : je n'aurais pas le travail mais peut-être votre numéro ?
Je ne pus dire la réplique. Je venais de comprendre pourquoi ce scenario me semblait familier !
-Petite ? Que se passe-t-il ? Ta tête est malade, il faut que je parle à ta main ?
-où avez-vous eu l'idée de cette histoire ?
-je l'ai inventé bien sur : les 4 « i » : invention...
-vous ne m'avez pas dit qu'elle était votre alice ?
Tout d'un coup je me rappelai le soupçon de perfidie en son cœur. Et ça me faisait peur.
Son sourire se fana et il fit une moue penaude.
-j'ai l'alice d'illusion, pratique pour faire une scène à moindre coup.
Je le regardai sans rien dire, j'attendais une explication qui ne tarda pas à venir :
-je me demandais si tu allais deviner .C'est ton père qui me l'a raconté. Nous étions très amis auparavant, je l'avais rencontré pendant un tournage ou il servait le café. Quand il est sorti de son entretien il a voulu tout me raconter dans les moindres détails : la voix de ta mère, ses manières, ce qu'elle pensait de la vie etc... Il disait avoir trouvé l'âme sœur. J'avoue que je ne l'avais jamais vu dans un tel état ; et pourtant ton père pouvait se mettre dans des états incroyables pour pas grand-chose ! Comme cette fois avec le bateau à moteur. Il en avait acheté un, malgré ses finances désastreuse, et il avait joué avec comme un petit garçon pendant plusieurs mois avant qu'il ne le casse.
Il fit une pose, un sourire nostalgique sur les lèvres. Je n'osai pas l'interrompre de peur qu'il ne s'arrête.
-bref, quand je t'ai vu ce matin, j'ai tout de suite pensé à lui ! Vous vous ressembler tellement ! Mais je n'étais pas sûr que tu sois sa fille. Il m'avait beaucoup parlé de toi, je t'avais même rencontré une fois quand tu étais petite mais un jour, subitement, il n'ai plus dit plus un mot sur toi. Je n'en sut jamais la raison mais je pensais que tu étais morte ou un truc du genre. Je n'aurais jamais cru que tu étais devenu une alice ! Malgré ta disparition, ton père n'a jamais cessé d'être heureux et je veux que tu le sache. Mais je suis triste que nos relations se soient effritées i ans.
Tout ça pour te dire que je voulais être sûr que tu étais bien la fille de Julien.
Je ne sus quoi dire. Préparer toute cette mise en scène juste pour savoir ça ? N'aurait 'il pas pu simplement me le demander ? Mais c'était un scénariste fou alors il ne devait pas connaitre le mot « simple »
Je lui répondis enfin après de longues minutes :
« Je comprends (ou pas) et je ne vous en veux pas. Aurons-nous d'autres séances ensemble ? »
Il me fit un grand sourire et commença à redevenir le cinglé fan de répliques.
« ohana » signifie famille, famille signifie que personne ne doit être abandonné, ni oublié.