La caverne des espoirs brisés
Chapitre 15 : A bord du Brume Amère
3492 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a environ 1 mois
[Suite du journal du Druide Almechior
Quand j’y repense, je suis presque certain que Raghar cherche lui aussi à remonter cette piste. Il a dû flairer la trace magique. Après tout, son père était un mage surdoué. Il a bien pu hériter d’une part de la sensibilité de Raegorn aux flux de magie. Si c’est effectivement le cas, il faut que je me dépêche d’arriver avant lui. Il est de plus en plus sombre et violent, en même temps qu’il semble continuer à gagner en force physique, comme s’il captait une énergie radiante. S’il parvenait à mettre la main sur une potentielle source de puissance magique, qui sait ce qu’il adviendra ?
Mais les nuits sont courtes, et le chemin est long.]
*******
Le Brume Amère voguait mollement, dans la timide brise de ce matin-là. Ils avaient levé l’ancre la veille et les côtes n’étaient plus en vue. Profitant du calme, Braegor observait Gildarion, perché sur son poste de pilotage, qui pointait régulièrement sa longue vue en arrière. L’Elfe avait troqué ses sobres habits de voyage pour revêtir sa tenue de capitaine. Il s’agissait d’une armure dont les plaques étaient nombreuses et peu larges, subtilement articulées, de sorte qu’elle n’entravait pas plus les mouvements qu’une côte de maille, tout en offrant une parfaite protection. Chaque recoin du métal précieux était ciselé avec grâce, mais la patine qui en ternissait l’éclat argenté rappelait qu’elle était portée depuis des siècles. Une cape de velours légère, oscillant entre le mauve et le pourpre et brodée d’or, complétait cette tenue.
Le Parangon et l’Abbesse avaient été autorisés à circuler librement sur le bateau par Gildarion, qui se montrait en tout point fort aimable et accueillant. Aussi Braegor se décida à rejoindre le capitaine pour s’enquérir de ce qui le préoccupait. Il le trouva manifestement anxieux, ce qui, étant donné les capacités de l’Elfe à faire bonne figure, ne laissait rien présager de bon. Lorsque le Frère de la Marche l’interrogea sur ce qu’il y avait à observer derrière le navire, Gildarion lui répondit avec sincérité :
« Mon cher Braegor, les devoirs de l’hospitalité m’inciteraient à ne pas vous fournir de sujet de crainte. Je devrais vous rassurer sur la suite de notre voyage, vous promettre qu’il sera paisible, et que mon équipage est tout entier au service de votre protection. Néanmoins, je sens en vous une grande franchise et un grand courage, qui forcent mon respect et me réclament de dévoiler la vérité nue. » Il marqua une pause et rangea sa longue-vue. « Voyez-vous, le pilote qui nous guida pour sortir de l’estuaire hier soir me posa beaucoup de questions, assez peu subtilement car c’était un homme sans finesse, ce qui le trahit. Il cherchait à l’évidence à deviner notre destination, tout au moins notre direction, outrepassant notoirement les besoins de son intervention. Au surplus, son bateau nous suivit quelque temps après qu’il quittât notre barre, au lieu de s’en retourner directement au port.
– Un pilote... ? » Visiblement, Braegor ne comprenait pas bien de qui parlait Gildarion. Et pour cause, il avait passé la soirée à visiter l’intérieur du bateau sans se soucier de ce qui se passait sur le pont, son enthousiasme grandissant à mesure qu’il oubliait le monde au dehors et qu’il lui semblait se perdre dans un château féerique. Le garde-manger et les cuisines, en particulier, avaient largement contribué à son admiration pour les Elfes.
Le capitaine lui apporta donc quelques explications au sujet des pilotes : « Vous savez sans doute que les abords des côtes regorgent de dangers : bans de sables, récifs ou courants imprévisibles. Leur connaissance est essentielle pour permettre à d’imposants vaisseaux comme le nôtre d’accéder aux eaux portuaires. C’est pourquoi il existe des pilotes dans chaque port. Ce sont de fins connaisseurs du lieu qui mettent à profit leur expérience pour guider les navires à leur arrivée comme à leur départ.
– Peut-être que le pilote était simplement curieux, supposa Braegor. Il ne doit pas croiser si souvent un tel navire... Je ne crois pas que les Elfes fréquentent régulièrement cette partie de la Mer Naissante.
– Vous avez raison sur ce point, que mon peuple ne côtoie guère les Royaumes Successeurs, et que lorsqu’il échange avec l’Hégémonie de Basiléa il se rend plus naturellement à la Corne Dorée. Mais ce pilote-ci me laissa un sombre pressentiment et je demeure convaincu qu’il n’était pas animé d’une saine curiosité, mais d’une intention sournoise. C’est cette raison qui m’enjoint à surveiller nos arrières. Je redoute je ne sais quels poursuivants, et ce qui me trouble plus encore, c’est que je ne peux aucunement me figurer quel motif on aurait de nous poursuivre...
– Hum... si je puis me permettre, avec un vaisseau aussi bien conçut que le Brume Amère et avec un capitaine et un équipage aussi expérimentés, ne sommes-nous pas à l’abri d’être rattrapés par qui que ce soit ? Le vent est certes faible aujourd’hui, mais cela affecterait tout autant quiconque se lancerait à nos trousses, ne pensez-vous pas ?
– Pas tous, hélas. Il est des navires qui se jouent du vent. C’est pour mon peuple une terrible hérésie, que de naviguer en s’affranchissant des éléments. Mais que pouvions nous attendre de Nains cherchant à s’aventurer sur les mers ? Ils souillent les océans de leurs machines fumantes et grinçantes. Leurs amas de tôle sans âme flottent disgracieusement et insultent la beauté des flots. »
Gildarion devenait de plus en plus véhément en parlant des Nains, et Braegor préféra mettre poliment un terme à la conversation. Il ne voulait pas offenser son hôte, mais il supportait mal les discours dénigrant les Nains. Il avait beaucoup de respect pour ce peuple, pour son courage, sa détermination et sa droiture. Les Nains avaient bien sûr leurs défauts, mais au regard des souffrances qu’ils avaient enduré et de leur contribution à la lutte contre les forces maléfiques, ils méritaient selon Braegor la plus haute estime. Hélas, on ne comptait plus les moqueurs, les jaloux peut-être, pour critiquer – en leur absence – ces êtres de taille modeste et dont le caractère bien marqué se prêtait aisément à la raillerie, il fallait le reconnaître.
Un peu plus tard, Braegor rejoignit Etchmiéazna et lui fit part des craintes de Gildarion. « Qu’en pensez-vous, Abbesse ? Il semblait vraiment inquiet, mais j’ai du mal à voir une quelconque logique entre un pilote basiléen indiscret et des navires de guerre nains nous attaquant.
– Malheureusement Braegor, tu ne sais pas tout. Tu as bien fait de me parler des doutes de notre capitaine. » Elle s’était mise à le tutoyer sans y penser, naturellement, mais elle n’aurait su dire pour quelle raison elle avait effectué ce basculement. « Vois-tu, j’ai moi-même des soupçons depuis notre départ du campement de la Confrérie. Wilhelm me déteste, et pourtant il a accepté que je te recrute sans difficulté. Et Wilhelm s’entend fort bien avec un certain Haut Paladin, Agamus, qui me déteste tout pareillement. Que nous fassions équipe pour une mission pour laquelle je n’avais pas l’aval du haut commandement basiléen était digne de suspicion. Je pense que Wilhelm a prévenu Agamus de notre départ et que celui-ci nous a fait suivre. À Basiléa, il n’est pas nécessaire d’avoir des preuves pour exécuter quelqu’un. La suspicion suffit à faire le coupable. Mais il faut un minimum de finesse. Agamus n’enverra jamais des troupes basiléennes contre nous avec si peu d’éléments à charge. Cependant, il est tout à fait en mesure d’engager des mercenaires pour effectuer cette besogne. L’Hégémonie abrite plusieurs Clans des Nains Libres. Ceux-ci sont en quelque sorte redevables de la protection des basiléens, et des Nains ne rechigneront jamais à recevoir une belle somme d’or... »
Encore une qui doutait de l’honneur des Nains ! Irrité, Braegor répliqua sèchement : « Et puisque que nous sommes supposés faire équipe avec les Elfes de Gildarion, pourquoi ne pas partager ces précieuses informations avec notre capitaine ?
– Tu as raison Braegor, je vais lui parler. Toutefois, ajouta-t-elle avec autorité, il n’est pas indispensable pour le moment qu’il soit au courant de tes liens de parenté avec Raghar. »
Etchmiéazna avait peut-être perçut le ton de reproche du Parangon, mais elle ne se douta pas qu’elle l’avait offensé en parlant négativement des Nains. Elle n’éprouvait pas à proprement parler de mépris pour les autres races. Elle estimait simplement que leur rapport à la divinité était d’une nature inférieure à celle qu’entretenaient les humains avec leurs Dieux. Eux seuls, peut être en raison de leur courte vie, avaient une véritable ferveur religieuse, eux seuls connaissaient l’état d’adoration, de transcendance que procure la vraie foi. C'était pourquoi, à ses yeux, les Hommes, ou plutôt les Basiléens, méritaient d’être les premiers dans le cœur des Lumineux. Elle tirait une certaine fierté de ce raisonnement, en même temps qu’il l’amenait à négliger le sort des autres peuples.
« Beau soleil aujourd’hui, n’est-ce pas ? » Etchmiéazna croyait ainsi amorcer la conversation en douceur.
« Le Soleil est vivant dans le ciel. Car au fond de lui, le soleil est doux », répondit Gildarion.
Les vers, sibyllins, étaient certainement tirés d’un de ces poèmes lyriques dont les Elfes se délectaient. Fallait-il en déduire que les Elfes considéraient toujours le soleil comme la manifestation du Brave Kyrion, combattant dans le ciel sa moitié maléfique ? Etchmiéazna, qui avait étudié quelques poèmes elfiques au cours de sa formation, se gardait bien de tirer la moindre conclusion. Elle avait fini par comprendre, une fois affranchie des opinions de ses précepteurs, que toute tentative d’interprétation était entièrement hasardeuse. Dans tous les royaumes humains, les érudits se partageaient au sujet de la poésie elfique. Certains l’estimaient être le sommet du raffinement, un horizon indépassable. D’autres y voyaient un miroir grossissant des excès et défauts de l’âme elfe : prétentieuse, autocentrée, complexe à en devenir hermétique... Dans leur écrasante majorité toutefois, ils se rejoignaient sur un point sans oser l’avouer : l’art des Elfes échappait à leur entendement, et ils ne basaient leurs jugements que sur des idées préconçues.
« Je dois vous avouer quelque chose, reprit Etchmiéazna.
– Et bien, pourquoi ne pas poursuivre cette discussion à ma table, ce soir ? Puisque le destin nous réunit par deux fois, peut-être serait-il bon de faire plus ample connaissance, et dans un cadre plus agréable que précédemment ?
– Ne soyez pas idiot, Gildarion. Ce n’est pas le destin qui nous a réuni cette fois-ci, c’est vous qui êtes venu me chercher. J’ai besoin de vous parler maintenant d’un sujet de la plus grande importance. De deux sujets, à vrai dire. »
Si la réponse de l’Abbesse était aussi bourrue, c’était pour deux raisons. D’abord parce que sa foi n’excluait pas une ferme rationalité. Ses croyances n’avaient rien de naïf. Les Lumineux existaient et protégeaient Basiléa, les guerriers Elohi en étaient une preuve concrète. Pour autant, ils n’étaient pas tout puissants, et les Hommes se devaient d’assumer leur rôle en ce monde. Ensuite, et cela était plus délicat à avouer, elle voulait conserver une certaine distance affective avec Gildarion. Lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois sur le champ de bataille, puis de retour au camp de base une fois la victoire acquise, il y eut quelque chose qui circula entre eux. Une émotion que la basiléenne occulta rapidement. Mais qu’en était-il pour cet Elfe solitaire et romantique ? Gardait-il la nostalgie de ce sentiment fulgurant qui les avait surpris à un moment où rien ne les y avait préparé ?
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[Raghar a décidé de ne plus chercher à tirer sur les épaves de navires nains qui abritent les Vermines. Il a orienté les futurs trébuchets vers la forêt, vers la Harde. Il nous dit que ce sont les hommes-bêtes qui sont nos ennemis, que nous n’avons rien à craindre des rats.
Le pire, c’est que les autres suivent ses ordres. Bientôt nos machines de guerre cibleront nos anciens alliés. Et cette fois, je parie qu’elles fonctionneront sans problème...]
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Quelques jours passèrent. Quelques jours seulement, mais qui suffirent pour que Braegor oubliât tout de son ancienne vie et qu’il lui semblât avoir toujours vécu sur ce navire. Le Brume Amère était devenu son monde, un monde où tout était à découvrir, où tout était source de ravissement, où le temps s’écoulait différemment. Il pouvait traverser le bateau de part en part en quelques minutes, et pourtant il s’y sentait plus libre que lorsqu’il vivait sur la terre ferme avec ses plaines qui lui offraient des jours de chevauchées sans retenue dans toutes les directions. Le Parangon passait son temps à observer les Elfes en action, autant à la manœuvre que dans les tâches du quotidien ou leurs loisirs. Il les questionnait sur tout et écoutait avidement leurs explications. Il ne comprenait que peu de choses, et n’en retenait encore moins, mais il était fasciné par la quantité de savoirs, la complexité des techniques et la sophistication des instruments mobilisées par les Elfes pour la navigation. Il se laissait charmer par leur musique, bien qu’il pressentait à quel point la subtilité de celle-ci échappait à son entendement. En un mot comme en cent, Braegor était heureux, comme jamais il ne l’avait été. Il en oubliait même de courtiser Etchmiéazna.
Un soir, il se retrouva à dîner en compagnie de l’Abbesse, de Gildarion et des officiers. On apporta en même temps que le fromage un ensemble de cinq couteaux par convive. Chaque couvert était légèrement différent des autres, et on expliqua à Braegor lequel s’employait avec quel fromage. Le Parangon, muet, observa les couteaux sous toutes leurs coutures, admirant l’excellence de leur confection. Il les essaya et constata la simplicité de leur emploi, la fluidité qu’ils conféraient à leur usage, la congruence totale entre leurs spécificités et leur destination. Alors il laissa échapper un sanglot, et Gildarion, qui scrutait le Parangon depuis un moment, s’inquiéta : « Mon cher Braegor, je suis désolé si nos coutumes vous causent quelque désagrément que ce soit... J’imagine à quel point elles peuvent différer des vôtres, preux gardien de la terrible Faille. » Il craignait que le Frère de la Marche soufrât du décalage entre le luxe de ce repas et la dureté de la vie aux abords des Abysses, mais il ne savait pas comment le formuler sans risquer de mettre encore plus à mal à l’aise son invité.
« En vérité, capitaine Gildarion, ce sont des larmes des joies que je n’ai pu retenir. J’ai vu des tables de rois prétentieux qui y étalaient des richesses incommensurables pour affirmer leur pouvoir. Mais ces spectacles clinquants étaient tout à l’exagération, sans aucune finesse. C’était la richesse pour la richesse, sans l’amour du beau et du bon. Ici, et je parle de ce navire tout entier, c’est tout à fait différent. Je ne me doutais pas que la vie pouvait être si agréable, qu’elle pouvait avoir une telle profondeur, une telle intensité... Un couvert pour un fromage ! Il y a là une recherche de perfection du geste si poussée qu’elle en prend une dimension spirituelle... » Il souriait maintenant et tournait vers ses hôtes un visage radieux et reconnaissant. « Jusqu’à ce que j’embarque sur le Brume Amère, je me battais en pensant que je permettais à d’autres de vivre, de survivre. J’ignorais qu’il y avait des choses si sublimes et si précieuses à défendre, qu’il y avait des lieux où la vie avait tant de valeur. Je vous remercie, chers Elfes. Je vous remercie, au nom de mes Frères, de donner un si grand sens à notre combat. »
Le lendemain et le surlendemain s’écoulèrent paisiblement. Le vent n’avait toujours pas forci. Mais Gildarion semblait moins inquiet, il ne surveillait plus que très occasionnellement les arrières du navire. Aucun poursuivant n’ayant pointé sa silhouette à l’horizon, il se considérait hors de danger. Aussi le capitaine passait désormais le plus clair de son temps seul, à la proue du navire, les yeux baissées vers l’étrave. Cette habitude n’avait pas échappé à Etchmiéazna, qui décida de l’aborder. Elle s’avança donc tout à l’avant du navire, se cramponnant au bastingage pour ne pas tomber car le pont devenait étroit à cet endroit et une légère houle remuait le bateau. L’Elfe ne l’entendit pas approcher, ou bien il ne le laissa pas paraître, toujours plongé dans ses observations ou ses pensées. Lorsqu’elle se retrouva juste derrière lui, presque à le toucher, elle lui demanda doucement : « Gildarion, j’ai remarqué que vous passez beaucoup de temps ici. Je me demandais ce que vous y observez, et dans quel but. Est-ce là l’un des secrets des marins elfes, qui les rendent si supérieurs aux navigateurs des autres races ? »
Il ne se retourna pas, ni ne releva la tête. Lentement, il lui répondit : « Ce que je fais ici n’a rien à voir avec la navigation. Je regarde l’écume que forme l’étrave en s’enfonçant dans les vagues. Voyez-vous, cela projette de part et d’autre de la coque un mélange de gouttelettes et de mousse blanche. »
Etchmiéazna se pencha et vit ce dont parlait Gildarion. Un mélange de gouttelettes et de mousse blanche était en effet une façon claire et directe de décrire la chose. « Je vois bel et bien, mais je ne comprends pas encore.
– J’ai traversé la Mer Naissante de part en part, du nord au sud et d’est en ouest. J’ai franchi à plusieurs reprises la frontière que forment les îles du Mur Brisé pour parcourir la Mer Sans Fin. J’ai vu plus de paysages différents que plusieurs générations d’Hommes réunies. Et pourtant, jamais je n’ai observé de spectacle plus agréable et fascinant que cette écume. Toujours changeant, toujours semblable, au rythme envoûtant des flots je vois se former une myriade de statues, de cascades de glace, de grottes merveilleuses. Albâtre, cristal ou nuage, ces créations éphémères et sans cesse renouvelées me semblent de la texture même de l’imaginaire. » Il marqua une pause, avant de reprendre : « Mais si vous voulez savoir ce qui produit un tel écart entre marins elfes et humains, je peux tout de même vous répondre. Les Hommes, en toute chose, cherchent la maîtrise, le contrôle. Ils désirent plier les éléments à leur volonté, ils luttent contre. À l’inverse, nous nous sentons partie intégrante du monde qui nous entoure. Nous fusionnons avec les éléments. Ils nous portent, car nous nous laissons emporter par eux. »
Il n’ajouta rien de plus, et Etchmiéazna n’osa rien répondre. Elle ne voulait pas briser le silence qui venait de retomber. Le silence... N’était-il pas lui aussi un de ces éléments que les Hommes s’obstinaient à affronter, tandis que les Elfes composaient avec ?
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Remerciements:
Je tiens à remercier ma fille qui m'a autorisé à intégrer dans mon récit son poème :
Le Soleil est vivant dans le ciel. Car au fond de lui, le soleil est doux