Kingdom Hearts : Link By Destiny (PARTIE 1)
Chapitre 4 : Calme avant la tempête.
Je rentre des cours, mon casque sur les oreilles avec la musique à fond. Je pense que le trajet entre le lycée et la maison est sans doute le meilleur moment de la journée. Parce que je me sens enfin libre.
Je suis épuisé par les cours et par notre projet extra-scolaire, mais ça ne m’empêche pas de danser et chantonner sur le rythme de ma musique. Bien sûr, je le fais uniquement lorsqu’il n’y a personne.
Le meilleur moment, c’est quand j’arrive dans la ruelle menant chez moi. Tout un panel de maison se ressemblant toute dans un quartier quasiment désert. Au moins, ça a le mérite d’étre calme.
J’arrive devant chez moi, et pousse le petit portillon avant de sortir mes clés. Anna a toujours été très prudente, donc elle ferme systématiquement derrière elle, même si elle sait que j’arrive juste après elle.
- J’suis rentré !
Lorsque j’ouvre la porte, j’entend aussi le bruit du robinet dans la cuisine et suppose qu’Anna s’y trouve. Je ferme derrière moi, pose mon sac près des escaliers et me dirige vers la cuisine.
- Maman ?
Je découvre ma mère en train de faire la vaisselle, avec une pile d’assiettes et de couverts derrière elle. Vu comme la maison est propre, elle a surement du faire le ménage toute la journée.
- Maman !
- Ah, Lex ! Pardon, je ne t’ai pas entendu rentré. Ca s’est bien passé, les cours ?
- Oui, ça va. Comme d’habitude.
- Tu vas toujours chez Lucky ce soir ?
- Oui, j’vais partir d’ici quelques minutes.
- Attend un peu, je vais te déposer directement.
- N-Non, c’est pas la peine ! J’voulais faire un tour de vélo, de toute façon.
- Tu es sur ? Ca t’évitera de…
- T’inquiète pas, ca va aller. Tu dois étre épuisé, j’vais me débrouillé.
Anna me regarde une seconde, comme pour étre sur que je ne lui mens pas. Elle a toujours été très méfiante. Mais elle semble convaincu, puisqu’elle me sourit avant de se remettre à la tâche.
Anna a toujours été un peu impulsive. Ses cheveux bruns en bataille en témoigne. Je ne l’ai pratiquement jamais vu calme ou détendu. C’est comme si elle était constamment pressé par le temps.
- Tu porte encore ta tenue de travail ? Dis-je en remarquant sa veste et son badge.
- Oui, le magasin m’a appelé à la dernière minute pour que je fasse la fermeture.
- Tu as déjà travailler toute la journée, ils ne peuvent pas te laisser ta soirée ?
- Tu sais ce que c’est, les imprévus. Et je ne dis jamais non à des heures supplémentaires.
- Maman…
- Ca va, je suis en repos demain. Je peux bien faire quelques heures de plus.
Elle me sourit, essayant de me rassurer. Mais cette fois, c’est moi qui ne suit pas convaincu. Je vois bien qu’elle fait tout les efforts du monde pour subvenir à nos besoins. J’aimerai tellement pouvoir l’aider.
- Oh, au fait. Dit-elle en attrapant une note collé au frigo. Je n’aurai pas le temps de faire les courses ce soir, tu veux bien t’en occuper pour moi ?
- Hum… oui, d’accord. Mais j’aurai pas le temps de faire le trajet retour.
- C’est pas grave, tu reviendra avec demain. C’est juste quelques bricoles.
- Oui, pas de soucis. J’irai chercher ça.
- Merci, tu es un amour.
Elle dépose un baiser sur mon front, et je lui souris en retour. Au moins, si jamais elle apprend que je ne vais pas chez Lucky ce soir, la sentence sera plus atténuante.
Voyant les minutes passées, je ne tarde pas à monter les escaliers pour prendre mes affaires dans ma chambre. Je ne veux pas rentrer trop tard, et Lucky et Liang risquent de m’attendre.
- Sydnay, je suis de retour ! Dis-je en entrant dans ma chambre.
Ma chambre est un peu différente, maintenant. Fini le lit superposé, bonjour le lit simple près de la fenêtre. J’ai aussi décoré les murs et le plafond avec des guirlandes et des autocollants en forme d’étoile.
Je fus tout de suite accueilli par un petit hululement joyeux, provenant d’une cage près de mon bureau où se trouve une chouette à l’intérieur. Une petite chouette au corps blanc et aux plumes marrons-orangées.
- Comment tu va ma belle ? Dis-je en lui caressant doucement la tète. Je t’ai pas trop manquer ?
Sydnay me répond en mordillant gentiment mon doigts. C’est un signe d’affection chez elle. Elle est très gentille, et je la sors de temps en temps quand ma mère n’est pas là.
J’ai adopté Sydnay environ un an après la disparition de Daisy. En fait, c’est Anna qui me l’a offerte. Pour me réconforter. Et je dois avouer que ça a fonctionner. Je suis très attaché à Sydnay.
Quand je pleurai pour ma sœur, ou pour autre chose, elle venait près de moi et frottait sa tète contre mon bras pour me réconforter. Je ne sais toujours pas comment elle faisait pour sortir de sa cage !
- Maman t’a donner à manger ? Non ? Elle est très occupée, il ne faut pas lui en vouloir. Je vais te chercher ça.
La pauvre, j’ai oublié de la nourrir ce matin avant de partir. Disons que mon réveil a décidé de faire grève et que le bus a failli me passer sous le nez ! Mais c’est globalement de ma faute.
Je me dirige vers mon bureau et ouvre un tiroir, qui est en réalité un petit frigo, pour en sortir une boite remplit de souris congelées. Oui, je sais, c’est dégeu, mais je juge pas le plat préféré d’autrui !
- Oh, ça me dégoute toujours autant… tient, voilà ton casse-dalle !
Je dépose les souris dans sa cage, et c’est limite si Sydnay se jette immédiatement dessus. A chaque fois qu’elle déploie ses serres tranchantes et qu’elle déchiquette les souris, ça me terrifie !
Tandis qu’elle prend son déjeuner, j’en profite pour partir me changer avant de partir. J’ouvre mon armoire et attrape une salopette en jean noir avec un pull multicolore.
- Sois sage durant mon absence, d’accord ? Dis-je en caressant doucement Sydnay. Et n’en parle pas à maman !
Sydnay me répond d’un petit hululement compréhensif, avant de retourner à son repas. J’aimerai l’emmener avec moi, mais j’ai trop peur qu’elle se perde. Je ne supporterai pas qu’elle soit blessée ou pire.
Sans tarder, je sors de ma chambre et descend pour attraper un sac près de l’entrée, contenant un sac de couchage, des jeux et quelques livres histoire qu’on ne s’ennuie pas trop ce soir.
- Mince, où est-ce que je l’ai mise encore ? Fit ma mère en fouillant la maison de fond en comble.
- Tout va bien ? Je demande, haussant un sourcil.
- Je cherche ma portefeuille, pour les courses. Tu ne l’aurai pas vu, par hasard ?
- Tu as essayé dans ta voiture ? Des fois, tu la met dans la…
- La boite à gant, c’est ça. Dit-elle en se frappant le front, comme si c’était évident. Merci, Lex.
- T’embête pas, j’vais payer les courses pour une fois.
- Non, je ne veux pas que tu…
- Maman, ça va ! C’est pas grand-chose, je verrai même pas la différence.
- Lex, je… oh, comment j’ai pu mériter un fils comme toi ?
- (rire) Dans mon cas, ce serai plutôt l’inverse !
Anna me sourit, et dépose un baiser sur ma joue. Malgré tout l’amour qu’elle me donne et réciproquement, chaque fois qu’elle m’embrasse, je vois ma mère biologique. Et ça me fait mal.
- Sois prudent sur la route, d’accord ? Et tu rentre avant la nuit, surtout.
- T’inquiète pas, tout se passera bien. C’est pas la première fois que je vais dormir chez Lucky.
- Je sais, mais… appel moi dès que tu es arrivé.
- C’est promis. A demain, maman.
Elle me sourit en retour, mais alors que je lui tourne le dos, elle me prend soudain dans ses bras. Ca me touche qu’elle s’inquiète pour moi, mais parfois, je trouve qu’elle en fait un peu trop. Pourquoi elle réagit comme ça ?
Elle me relâche, et je lui souris avant de partir vers la porte d’entrée. Au moment d’ouvrir la porte, j’eu un temps d’hésitation. Est-ce que je devrais lui dire la vérité ? Je… non. Il faut que je le fasse.
Je sors et me dirige aussitot vers le garage, qui est déjà ouvert, pour prendre mon vélo posé près de la porte. Je mets rapidement mon sac dans le panier à l’arrière, avant de monter et me mettre en route.
A la seconde où je m’engage sur la route, je sens que je ne peux plus faire machine arrière. Que je suis obligé d’aller jusqu’au bout, quoi qu’il advienne.
Et c’est bien ce que je compte faire.