Kingdom Hearts : Link By Destiny (PARTIE 1)

Chapitre 3 : Six ans plus tard.

3209 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 3 mois

Chapitre 3 : Six ans plus tard.


Point de vue de Lex. 


Six ans. Six ans que j’ai perdu ma sœur. Le souvenir de ces créatures, de ma sœur disparaissant dans mes bras et de la personne qui m’a sauvé sont restés gravé dans ma mémoire. 

Cet évènement me hante tous les jours. Principalement parce que… je n’ai pas bien compris ce qui s’est passé. Je me pose tellement de questions, dont je n’aurai probablement jamais la réponse. 

Quel était ces créatures ? Pourquoi étaient-elles là ? Pourquoi ma sœur a soudain disparu dans mes bras ? Qui était la personne qui m’a sauvé ? Pourquoi son arme semblait si spécial ? 

Je n’arrête pas d’y penser. C’est presque devenu une obsession. J’essaye de me rappeler de chaque détail. Et pour ne pas oublier, je dessine souvent ce qui s’est passé ce soir-là. 

En ce moment, par exemple, je dessine dans mon carnet la personne qui m’a sauvé. Sa cape, son arme. Je dessine plus pour le plaisir aujourd’hui. Mais je ne dessine pratiquement que ça. 

- Monsieur Cordelia. 

Je sursaute lorsque je vis une silhouette s’approcher soudain de moi, prenant mon carnet de mes mains. Je relève la tête, découvrant mon professeur d’histoire, M. Anderson, me faire face. 

- Au lieu de dessiner dans votre carnet, vous pourriez prêter un peu plus attention au cours. 

- P-Pardon, monsieur. 

Je regarde autour de moi, croisant le regard des élèves de ma classe. Certains ne réagissent pas, d’autres s’empêchent de rire. Je baisse la tête, honteux. J’ai l’habitude, maintenant. 

- Je vais vous donner une chance de vous rattraper. Pourriez-vous nous dire quelle était la principale raison de la chute de l'Empire romain ? 

- Euh… la corruption et les invasions barbares. Je réponds après une brève hésitation.

- Exact. Pour ton bien, je garderai ton carnet jusqu’à la fin du cours. Tu viendras le chercher avant de sortir. 

Bien que réticent, je hoche poliment de la tête avant que mon professeur ne me tourne le dos, posant mon carnet sur son bureau avant de reprendre son cours comme si de rien n’était. 

Je pousse un soupir, avant de m’affaler sur ma table. Ça m’arrive de plus en plus souvent de rêvasser en cours. J’aimerai pouvoir penser à autre chose, mais… c’est plus fort que moi. 

J’écoute donc le cours, essayant de me rattraper, avant que quelque chose ne vienne frapper ma joue. Je découvre une boule de papier sur ma table, et tourne aussitot la tête. 

A coté de moi se trouve Lucky, mon ami d’enfance. Il n’a pas beaucoup changé depuis que je le connais. Il a toujours les cheveux bleus, et je me demande encore si c’est une teinture ou sa vrai couleur de cheveux. 

Ce dernier me fit signe pour que je déplie le morceau de papier et lise ce qu’il a écrit dessus. Je pousse un soupir, avant de m’exécuter. Je ne veux pas me prendre une deuxième réflexion. 

- « Pour ce soir, ça tient toujours ? » 

Je souris, avant de prendre un stylo et lui répondre. Je lui donne le papier, qu’il déroule rapidement avant de pouffer de rire. Le prof lève brièvement les yeux, avant de reprendre son cours. 

- « Oui, à condition que ton vélo roule toujours… »

- « Mon père l’a réparé, c’est bon. On se rejoint pour quelle heure ? »

- « JSP, 19h ? Je dois d’abord convaincre ma mère »

- « Elle acceptera jamais. Fugue. »

- « T’es pas bien, tu veux ma mort ?! »

- « Tu veux rater l’occasion et attendre l’année prochaine ou étre privé de sortie toute ta vie ? »

- « C’est sûr que dit comme ça… ok, je vais voir »

- « Cool. RDV dans la salle informatique ? »

- « Toujours »

J’entends notre professeur se racler la gorge, et lève la tête pour le voir nous lancer un regard d’avertissement. Je lui lance un sourire désolé, avant de faire signe à Lucky d’arrêter d’écrire. 

Lucky est quelqu’un qui s’attire facilement des ennuis. Je l’ai aidé contre trois garçons lors de mon premier jour au collège. J’étais terrorisé, mais j’étais incapable de le laisser sans défense. 

Bien qu’il ait tendance à provoquer tout le monde sans le vouloir, Lucky est très gentil. On rigole bien ensemble. On aime les mêmes séries, les mêmes films, les mêmes jeux-vidéos. Forcément, ça rapproche. 

- Bien, le cours est terminé. Annonça notre professeur après la cloche. Je veux que vous lisiez le livre sur la mythologie grecque pour la semaine prochaine. Profitez du week-end pour avancer autant que possible.

On poussa tous un soupir d’exaspération collectif, en particulier moi et Lucky étant donné que nous avons prévu de partir au festival. Mais connaissant notre professeur, c’était à prévoir. 

Je range rapidement mes affaires, attendant que les autres élèves sortent de la classe avant d’aller voir mon professeur. Je vois du coin de l’œil Lucky m’attendre près de la porte. 

- Lex, tu es un garçon brillant. Tu n’as eu aucune note en dessous de la moyenne dans toutes les matières. Tu es curieux, je sais que tu iras loin. Mais ce n’est pas en dessinant pendant tes cours que tu avanceras. 

- Je-Je suis désolé, monsieur. Ça ne se reproduira pas. 

- C’est ce que tu me dis chaque fois que je te surprend à dessiner. Je me doute que c’est une passion qui te tient à cœur. Mais tu dois apprendre à sortir de tes rêves et t’intéresser au monde réel. 

- Oui, monsieur. 

- Bien. Je me suis permis de feuilleter brièvement ton carnet, et je dois avouer que tu dessines très bien. Tu as du talent. Tu as déjà penser à rejoindre le club de dessin du collège ? 

- Oui, mais je n’aime pas dessiner quelque chose que l’on m’impose. Je veux que l’inspiration me vienne. Et… je n’aime pas les gens du club de dessin. 

- Je comprends. Pour ton avenir, tu pourrais envisager d’intégrer une école de dessin. Tu apprendras de nouvelles techniques, et tu pourrais étre reconnu par certaines personnes. Qu’est-ce que tu en penses ? 

- Ce serai bien, oui. Merci, monsieur. 

- Je t’en prie, je suis ton professeur principal. Je suis là pour ça. 

- Je peux récupérer mon carnet, maintenant ? 

Mon professeur me regarda une seconde, avant de hocher la tète. Il prit mon carnet et me le rendit, et je m’empresse de le remettre dans mon sac. 

- Oh, Lex ? 

- Oui ? 

- Je peux me tromper, mais… j’ai cru remarqué que tu évitais tout contact avec les autres élèves. Est-ce qu’ils t’ont fait quelque chose ? Tu peux tout me dire. 

- Je… non monsieur, ils ne m’ont rien fait. C’est juste que j’ai du mal à me rapprocher des autres, c’est tout.

- Je vois. Je sais que tu n’as pas eu la vie facile ces derniers temps. As-tu as essayer d’en parler avec ta mère ? 

- Euh… non, monsieur. Je n’ai pas envie de parler de ça avec elle. 

- Tu t’entend bien avec ta mère ? Je sais qu’elle est ta mère adoptive, mais… 

- Non, je m’entend très bien avec elle ! Plus qu’avec ma mère biologique, en tout cas. 

- Lex, calme toi. J’essaie simplement de t’aider. 

- Je n’ai pas besoin qu’on m’aide. Au revoir, monsieur.  

Mon professeur me regarde, et hoche la tête à contrecœur. Je sors rapidement de la salle, rejoignant Lucky, avant qu’on ne se dirige vers le couloir où se trouve les casiers.  

- Franchement, t’as pas été cool avec lui. Il veut t’aider, c’est tout. 

- Lucky, on peut parler d’autre chose ? 

- D’accord. Tu dessinais quoi dans ton carnet ? 

- (soupir)… 

- J’suis sérieux ! Tu va vraiment finir par t’attirer des ennuis !

- C’est mon problème, pas le tien. 

Lucky me regarde, comme s’il voulait insister, avant de baisser la tête. Depuis que Daisy a disparu, j’ai pris la fâcheuse tendance de rejeter l’aide de tout le monde. Tout le monde, sauf ma mère. Anna. 

Quand Daisy est morte, ma mère m’a confié aux services sociaux en prétextant que je serai plus en sécurité sans elle. Sauf que moi, je venais de perdre ma sœur. Et voir ma mère m’abandonner a été un traumatisme de plus. 

Contrairement à elle, Anna a su m’aider et me donner tout l’amour du monde, comme si j’étais son propre fils. Je ne la remercierai jamais assez d’avoir pris autant soin de moi ces six dernières années. 

Je pousse un soupir, avant qu’on arrive dans un couloir bondé d’élèves de tout âge. Notre collège est relié à un lycée par une passerelle, ce qui fait de notre établissement un des plus grand de la région.

Dès qu’on traverse la foule, je m’accroche fermement au bras de Lucky. Je déteste les foules, et je fais facilement une crise de panique quand j’en traverse une. Lucky m’aide à me détendre. 

- Et nous y voilà ! Dit Lucky. Tu peux me lâcher le bras, maintenant. 

- Oh, pardon. 

- Faut vraiment que tu apprennes à contrôler ta peur de la foule. 

- C’est une phobie, j’y peux rien. C’est comme si je te demandai d’arrêter d’avoir peur des aiguilles. 

- Ah, arrête, j’ai déjà des frissons dans les bras !  

Je lui souris, avant de m’approcher de mon casier. Pour une fois, il n’y a personne appuyer dessus. Je l’ouvre pour poser mes livres, avant de me figer quelques secondes. 

Sur la porte intérieur de mon casier se trouve deux affiches de recherche. Une sur ma sœur, l’autre sur Nora. Elles sont vieilles, maintenant. Mais je continu de les garder. Je garde espoir qu’un jour, je les retrouve. 

- Tu dessinais quoi, cette fois ? 

- Lucky… 

- Aller, j’suis curieux !

- (soupir) Toujours la même chose. 

- Le mec avec la grosse clé et les bestioles bizarres ? 

- C’est ça. 

- Tu voudrais pas dessiner autre chose ? Un soleil ? Un arc-en-ciel ? Une licorne ? N’importe quoi !

- J’essaye, mais… à chaque fois, je le transforme en ce que j’ai vu ce soir-là. Ça veut pas sortir de ma tête. 

- J’pense qu’Anna avait raison. Il faut que tu vois un psychologue. 

- Pour passer pour un fou ? Non merci !

- Ma mère en a vu un, quand elle était jeune. Et ça l’a vachement aidé ! Il faut juste… apprendre… à s’ouvrir… mais tu vas t’ouvrir non de non ?!

Je vois Lucky s’acharner sur la porte de son casier pour qu’il s’ouvre, le secouant dans tous les sens. Je m’apprête à venir l’aider, avant de voir une silhouette s’approcher et taper dans le casier pour l’ouvrir. 

- Ils sont capricieux. Il faut juste leur donner une petite tape et ils obéissent. 

- Oh, merci Liang… 

Liang fait aussi toujours partie de ma vie. J’ai de la chance d’avoir des amis comme lui et Lucky, qui ont su me soutenir et rester avec moi dans les moments difficiles. Je ne me séparerai d’eux pour rien au monde. 

Aujourd’hui, Liang est âgé de 17 ans. Il n’est plus au collège depuis longtemps, mais il nous rejoint toujours une fois par semaine pour qu’on se retrouve dans la salle informatique. 

Liang est aussi deux fois plus grand que nous, maintenant. A chaque fois qu’il vient, tout le monde le regarde comme s’il venait d’une autre planète. Ca nous rassure de l’avoir avec nous, pour nous défendre. 

- Parait que tu t’es fait remarquer en cours d’histoire. Me dit Liang. Tu dessinais encore, je parie. 

- Hein ? Mais comment t’es au courant de ça, toi ?! 

- Je l’étais pas. Mais merci de me l’avoir confirmé. 

- Je déteste quand tu fais ça… 

- J’allais dire la même chose. Tu dois te concentrer sur tes études. Je sais que tu aimes beaucoup dessiner, et je respect ta passion. Mais tu dois faire la différence entre cours et passe-temps. 

- (soupir) Oui, je sais. M. Anderson m’a déjà passé un savon. 

- Lui, tu ne l’écoutera pas. Mais moi oui. Alors je te le dit. 

- D’accord, je ferai attention. Désolé. 

- Ca va, t’en fais pas. A part ça, c’est toujours bon pour ce soir ? 

- Bah, faut juste que je fasse croire à mes parents que je dors chez toi et ça devrait étre bon. 

- Quoi, tu leur en a toujours pas parler ? 

- J’étais occupé avec l’exposé de ce matin, m’en veux pas !

- T’as intérêt à assurer. Et toi, Lex ? 

- Hein ? Oh, oui, bien sûr. J’ai dit à Anna que je dormais chez Lucky. 

Liang hoche la tête, tandis que mon cœur bat la chamade dans ma poitrine. Je déteste mentir à Anna. Si je ne l’avais pas fait, je sais qu’elle aurai refuser que j’y aille. Mais je ne peux pas manquer cette occasion. 

- Bon, question du jour. Fit Lucky, sortant un livre de son sac tandis que l’on se remet en route. Que dit un raisin blanc à un raisin noir ? 

- Quoi, il reste encore des blagues que tu n’as pas citer ? Lança Liang. 

- C’est l’avant dernière ! Faudra que je m’en trouve un nouveau. 

- Parait que l’auteur en a sorti un nouveau, le mois dernier. Dis-je. 

- Non, c’est pas vrai ?! Il faut que je le trouve ! Mais bref. Réponse ? 

- Euh… met de la crème solaire ? Proposa Liang. 

- Oh, jolie ! Ca aurai pu étre ça, mais non. 

- Hmm… désolé, je passe pour cette fois. Dis-je.

- Il lui dit « Respire, ducon ! »

- Je préfère la mienne. Dit Liang. 

- Moi aussi. Faudrait qu’on écrive un livre de blague !

Je souris, appréciant ces petits moments avec mes amis. Durant ces moments, j’oublie le soir où ma vie a complétement basculer. Je retrouve la joie de vivre, et ça me fait vraiment du bien. 

On traverse quelques couloirs, jusqu’à entrer dans la salle informatique, une petite salle avec une grande table d’un coté et plusieurs ordinateurs de l’autre. De temps à autre, cette salle nous sert aussi de QG. 

- Bon, vu que Lex n’a pas pu s’empêcher d’encore se faire remarquer, on a qu’une heure pour continuer notre projet. Donc, aujourd’hui, ça va être speed !

- Ca va, je le fais pas exprès d’abord… Je souffle. 

- Essaye de venir sans ton carnet, demain. Me dit Liang avec un sourire narquois. Ce sera déjà un début. 

Je lui jette un regard noir, haussant les épaules comme si son conseil était plus difficile à appliquer qu’à écouter. Mais il a raison. Il faut vraiment que je me force à me séparer de ce carnet. 

Lucky ne perdit pas de temps et s’approcha du tableau pour y noter notre programme. Liang se dirigea vers un ordinateur pour s’y installer, et je ne tarde pas à faire de même après avoir pris mes affaires. 

- Bon, récapitulons. Dit Lucky, posant un stylo sur son oreille. Notre jeu doit durer cinq heures minimum. Il peut fonctionner sur n’importe quel plateforme et contenir au moins trois musiques. 

- Tu nous fait le pitch à chaque fois, Lucky. Dit Liang. Ça fait un an qu’on avance dessus, déjà. 

- J’aime bien me résumé la situation ! Bref, tu me déconcentre. Notre jeu doit étre prêt pour l’année prochaine, pour le concours du meilleur jeu vidéo indépendant de la région. 

- Vu comment on avance, je doute qu’on l’ai terminé à temps. Dis-je. Notre jeu est beaucoup trop complexe ! A ce rythme, les joueurs pourront le finir en trente heures minimum. 

- Justement, c’est pour ça qu’il sortira du lot ! On doit absolument se démarquer des autres. 

- Tu m’a demandé de créer une musique pour chaque personnage, chaque ennemi et chaque lieu du jeu. Dit Liang d’un air fatigué. C’est beaucoup trop. Jamais j’aurai terminé à temps.

- C’est pas compliqué de créer une musique. Dit Lucky en haussant les épaules, avant de réfléchir. Si ? 

- Si on veut que les joueurs apprécient les musiques, si, c’est compliqué. 

- Bon, hum… Lex, les dessins, ça avance ? Continua Lucky, se tournant vers moi. Ou t’es toujours sur le mec bizarre avec la grosse clé ?

- (soupir) C’est… compliqué aussi. J’ai fait quelques croquis, mais je suis pas convaincu. 

- Donc on a encore du pain sur la planche. Lex, tu parcours des dessins d’artistes pour trouver l’inspiration. Liang, tu avances sur les musiques. Et moi, je continu de développer le gameplay. 

Liang et moi poussons un soupir, avant de nous mettre au travail. On commence toujours chacun de notre côté, mais après dix minutes, on discute de tout et de rien tout en travaillant. C’est comme ça qu’on fonctionne !

Peu importe qu’on soit stressé pour le concours. Ce que j’aime, c’est passé du temps avec mes amis. 


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