Kingdom Hearts III : La quête des Cœurs perdus

Bonjour à tous ! Après un épisode très spécial, retrouvons un chapitre plus standard qui reprendra là où nous nous étions arrêtés avec Roxas…

Roxas : Dans un rêve ?

…Je vous laisse, j'ai un Simili à recadrer.

Et rendez-vous très vite pour la suite !

Une attaque de Sans-cœur, des songes irréels… Tel est à présent le quotidien de Roxas, se faisant passer pour Sora. Tout cela a-t-il un sens ?

Roxas : Attention spoilers :

NON !

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 Dingo rejoignit avec Donald et Philoctète le terrain du colisée où se trouvait déjà Roxas, empruntant toujours le corps de Sora depuis cette mystérieuse soirée à la Tour Mystérieuse.

Cela faisait plusieurs jours qu'ils étaient revenus du Jardin Radieux après l'attaque du Sans-cœur araignée, et si l'on omettait l'humeur toujours compliquée de l'adolescent, cela se passait plutôt bien. En dehors des séances de musculation matinales, bien évidemment.

…Enfin, presque.

L'ambiance des "missions" (comme disait maintenant Phil) auparavant joyeuses et pleines de souvenirs avec Sora, étaient à présent lourdes et un peu tendues. Contrairement à leur ami Porteur, le Simili se battait comme s'il était tout seul. Bon, pas au point de faire comme si lui ou Donald n'existaient pas, mais il avait tendance à rester de son côté et à partir sans prévenir. Heureusement, il restait toujours là où les deux amis pouvaient le voir, sans doute pour éviter un nouvel incident impliquant des mygales ténébreuses géantes…

Mais pour l'heure, ils allaient faire leurs exercices de combat.

- Bon, entraînement spécial aujourd'hui les jeunes ! C'est bien de s'affronter entre athlètes, mais le problème c'est qu'on peut pas achever son adversaire ! Alors changement de programme : au lieu de vous taper dessus, vous allez m'exterminer des mannequins ! s'exclama Phil en désignant des cibles bien rangées au fond du terrain.

Le groupe leva un sourcil d'incompréhension, mais obtempéra. Donald insista pour passer en premier, et aucun des deux autres ne protesta en voyant qu'il était de plus mauvaise humeur que d'habitude. Pendant que le canard détruisait son pauvre mannequin, Dingo tourna un instant son attention vers Roxas assis plus à l'écart, et le vit plongé dans un petit cahier rouge. Ça n'était pas la première fois qu'il sortait cet objet. L'adolescent semblait le consulter dès qu'il avait un moment à lui, et le rangeait dès que quelqu'un arrivait. Vu ses réactions, le chevalier en avait déduit que c'était un journal intime et n'avait donc pas posé de question pour ne pas l'embêter.

Mais il avait bien remarqué qu'il le sortait de plus en plus souvent, comme si quelque chose là-dedans le préoccupait…

Un craquement attira le regard du chien sur le terrain, où Donald venait d'achever son "adversaire" d'un grand coup de bâton. Tandis que Phil félicitait le magicien pour sa performance, le capitaine reporta son attention sur Roxas, qui n'avait étrangement rien entendu. Il avait l'air si concentré sur ce cahier… Sans attendre, le chevalier prit la place de son camarade sur le terrain et essaya de faire durer son exercice pour laisser du temps au jeune homme ; mais un coup de bouclier finit par briser le poteau. Alors qu'il rangeait sa cible cassée, Phil commenta rapidement son combat avant de lancer au jeune homme :

- Sora ! C'est ton tour, graine de champion !

L'appel fit sursauter l'adolescent, qui cacha en vitesse son cahier dans une poche ; la même dans laquelle Sora abritait son porte-bonheur, put remarquer Dingo. Ce dernier installa une cible et rejoignit les gradins, faisant au passage un geste d'encouragement au garçon alors qu'il prenait place. Pendant un instant, Roxas fixa le mannequin comme s'il ne savait pas trop quoi faire.

- Allez graine de champion, démontes-moi cette cible ! s'écria l'entraîneur devant sa lenteur.

- Vas-y, montres-nous ce que tu sais faire ! renchérit joyeusement le chevalier alors que le magicien resta muet, bras croisés.

Alors que le jeune homme se positionnait enfin, Souvenir Perdu levée sur le côté, et tournait lentement autour du mannequin d'un regard froidement concentré, Phil se tourna vers les deux autres :

- Dites donc, vous trouvez pas que notre graine de champion est bizarre en ce moment ?

Dingo sursauta quelque peu, inquiet que le satyre ait découvert Roxas, mais se reprit :

- Comment ça ?

- Eh, me dites pas que vous avez rien vu ! Y'a trois mois il se plaignait chaque fois que je changeais l'entraînement, et là il pipe pas un mot quand il fait ses tours de terrain ! Z'êtes sûr qu'on nous a pas refilé un autre Sora pendant qu'on regardait pas ?

- Il est comme ça depuis que le temple lui est tombé sur la figure, répliqua du tac au tac Donald bougon, coupant l'herbe sous le pied du capitaine.

- …Ah, effectivement… Mais c'est un dur à cuire ce p'tit ! Attendez quelques temps et il sera aussi fringant qu'avant ! déclara l'entraîneur convaincu.

Juste à cet instant, un bruit de lame retentit dans son dos, attirant leur attention sur "Sora". Ils le virent alors figé, Clé en arrière comme s'il avait attaqué ; mais sa cible était intacte.

Puis, très lentement, le haut du mannequin tomba par terre, tranché net en deux.

Tous clignèrent des yeux, stupéfaits, alors que le garçon reprenait une posture plus naturelle. Puis le satyre s'écria épaté :

- Et ben voilà, qu'est-ce que je vous disais ? Joli coup, graine de champion ! fit-il en allant examiner les restes de la cible.

Le jeune homme se retourna à peine, semblant fixer le bout de bois qu'il venait de couper l'air vaguement peiné. Donald et Dingo, eux, restaient figés autant de stupeur que de crainte ; ils étaient sûrs que tout s'était déroulé en à peine une seconde. En une seconde, Roxas avait tranché net un mannequin à peine moins large que lui.

Les deux camarades s'échangèrent un regard inquiet : ils ignoraient l'étendue des capacités de Roxas, mais ce qu'ils venaient de voir leur confirmait qu'il était sans aucun doute plus puissant que Sora, en tout cas dans son état actuel.

Alors qu'ils se remettaient doucement de leur émotion, Phil leur ordonna de ranger l'arène pendant qu'il faisait quelque chose. Il accepta la demande du garçon de s'entraîner encore un peu le temps qu'il revienne à condition de garder le terrain impeccable, sous peine d'avoir quelques tours de piste supplémentaires le lendemain matin.

Une fois le satyre parti et le stade débarrassé de ses mannequins, Roxas alla frapper quelques poteaux de son côté tandis que Donald tirait son ami à l'écart :

- Dis Dingo, tu crois ce que je crois ?

- Qu'est-ce que tu crois ?

Le canard jeta un œil vers le garçon toujours sur ses cibles, avant de glisser au chien :

- Que Roxas est peut-être celui qui a empêché Sora de progresser ces derniers mois.

- Pourquoi tu penses une chose pareille ? s'écria indigné le chevalier. Tu crois qu'il l'aurait fait exprès, après tout c-

- Non, non, j'ai pas dit ça ! J'essaye juste de comprendre pourquoi il est tout d'un coup aussi puissant alors que trois jours avant il pouvait pas se défendre contre un Sans-cœur géant !

- Donald, ça fait au moins une semaine qu'on est ici, et Roxas s'était fait prendre par surprise ! Si ça avait été toi tu crois vraiment que t'aurais fait mieux ?

- Je sais ! Je me demandais juste, avec Sora qui avait retrouvé des pouvoirs juste avant qu'il arrive, si c'était pas lié parce que… Je sais pas, parce que quand Sora a sombré dans le Royaume du Sommeil ça aurait réveillé Roxas qui involontairement aurait récupéré certains de ses pouvoirs et que c'est pour ça que… Arrête de me regarder comme ça, j'essaye juste de comprendre ! fit le magicien en remarquant l'air consterné de son compagnon.

- Et moi je me demande si t'essayes pas de reporter la faute sur Roxas, répondit le capitaine en croisant les bras. Si tu tiens tant à reprocher à quelqu'un le manque de progrès de Sora, va plutôt t'en prendre à Xehanort ! C'est à cause de lui qu'il s'est retrouvé dans cet état !

- Mais je sais ! Tu crois que j'avais pas envie de lui cramer sa tête d'œuf quand on est partis sauver Sora pendant ce fichu Examen ? explosa Donald.

- Et moi tu crois que j'avais pas envie de lui balancer mon bouclier quand il a failli le posséder ?

Le magicien allait lui répondre quand une sensation inouïe les prit tout les deux au même moment. Une sensation puissante, phénoménale, comme si une part d'eux leur était soudain arrachée, et en même temps comme s'ils venaient de renouer avec quelqu'un qu'ils n'avaient pas vu depuis bien longtemps. Une sensation étrange, et pourtant bien familière…

Réalisant ce qu'il se passait, les deux camarades tournèrent aussitôt leurs regards vers Sor-non, Roxas, et écarquillèrent les yeux devant ce qu'ils virent.

Une Lumière intense entourait le garçon, masquant doucement sa silhouette, alors qu'il flottait délicatement les bras ouverts et paumes vers le ciel, en transe. Son visage était paisible, ses yeux clos et ses lèvres entrouvertes comme s'il respirait pour la première fois. Ses habits d'ordinaire noirs semblaient briller d'une lueur immaculée, et auprès de lui virevoltait d-

Et aussi vite qu'elle était venue, la sensation de Fusion disparut en un instant.

Donald et Dingo clignèrent des yeux, et la Lumière et tout ce qui entourait Roxas s'envola dans le néant ; mais il resta là, flottant au dessus du sol et yeux grands ouverts. Il lévita encore pendant quelques secondes ; puis avec une délicatesse et une souplesse majestueuse, le garçon retrouva la terre ferme, figé mais rayonnant d'une aura invisible.

Les deux amis mirent quelques instant à réaliser, alors qu'ils avaient tout deux la sensation de retrouver cette partie d'eux qu'on leur avait volée quelques instants auparavant ; mais avec aussi cette étrange et amère impression d'avoir été coupé d'un lien formidable. Reprenant leurs esprits, ils s'échangèrent un regard avant de fixer Roxas qui n'avait toujours pas bougé. Soudain mus par une impulsion subite, les deux amis rejoignirent l'adolescent, et regardèrent immédiatement son visage, inquiets. Et ce qu'il virent leur fit écarquiller les yeux.

Il souriait.

Ses yeux et sa bouche étaient toujours grands ouverts dans une expression de stupeur totale, mais les plissures aux coins des yeux et aux commissures des lèvres ne trompaient pas. Il sourirait.

Roxas souriait.

Donald et Dingo avaient souvent pu voir de la joie ou un sourire éclairer le visage de Sora, mais celui dont ils étaient témoins était totalement différent. C'était une expression surprise, étonnée, mais emplie d'une joie pure. C'était un sourire qui illuminait ces brillants yeux couleur de ciel d'une façon qu'ils n'avaient encore jamais vu auparavant.

Pour la première fois depuis son retour, Roxas avait l'air heureux.

Tandis que le jeune garçon reprenait doucement ses esprits sans perdre son sourire, les deux compagnons échangèrent un regard soulagé, puis reportèrent leur attention sur l'adolescent qui remarqua enfin leur présence :

- Qu… Qu'est-ce que c'était ? fit-il d'une voix vibrante de bonheur. C'était tellement… bon…

- Roxas, je crois que tu as réussi à utiliser la Fusion ! lui répondit doucement Dingo pour ne pas troubler son bonheur.

- C'est super ! renchérit Donald, un peu vite au goût de son camarade. Si t'arrive à faire ça, c'est qu'elles ne sont pas perdues !

Roxas sembla soudain perdu, et fixa les deux combattants d'un air confus mais qui gardait ce sourire rayonnant. Le magicien ajouta alors :

- Sora avait ce pouvoir avant l'Examen, et il était très fort avec ! Je suis sûr que tu les maîtrisera très vite tout comme lui !

- En tout cas, tu as fait la même tête que lui quand tu l'as utilisée !

D'un seul coup, les yeux de Roxas s'écarquillèrent et toute son expression se figea dans une stupeur effroyable. Puis, à l'effroi des deux camarades, son visage retrouva lentement l'habituelle froideur du Simili, tandis qu'il murmurait dans un souffle :

- Donc ça le fera revenir, c'est ça ?

- N-Non, Roxas c'est pas c-

Mais déjà le garçon tournait les talons pour ranger les mannequins sans un mot, la lueur qui éclairait son visage s'étant éteinte comme la dernière flamme d'une bougie. Le capitaine leva une main vers lui, avant de baisser les yeux, furieux envers lui-même. Il n'eut pas vraiment plus le temps de s'auto-flageller que Philoctète revint et se planta devant le jeune homme :

- Bon ! Écoute-moi bien p'tit ! Quand t'es venu t'entraîner y'a quelques mois, t'arrivais même pas à casser vingt pots en deux minutes ! Alors maintenant, je veux voir si t'en es toujours au niveau "zéro" ou si t'as enfin repris le niveau "héros" ! Donc deux mots : dégomme-moi ces pots ! conclut-il en dévoilant d'un geste théâtral toute une rangée d'urnes prêtes à être brisées.

L'adolescent fixa les pots, puis acquiesça sans un mot et se mit en position. Tandis qu'ils s'asseyaient dans les gradins, le chevalier se tordit les mains, encore bouleversé par ce qu'il venait de se passer, tandis que le magicien posait la tête sur le poing en bougonnant, visiblement plus agacé qu'inquiet.

Roxas s'élança d'un bond sur les urnes ; d'un large coup de Clé, il envoya la première rangée sur la seconde, les éclatant au passage, puis se rua sur un gros pot. Alors qu'il s'acharnait dessus, Phil casa en douce trois autres lots de cibles ; l'adolescent ouvrit des yeux ronds en découvrant les amphores apparues comme par magie, mais resta muet et continua l'exercice. Tandis qu'il se concentrait sur eux, le satyre rajouta encore deux récipients géants dans un coin du terrain.

Le chien se rappela que l'entraîneur avait fait la même chose lorsqu'ils étaient revenus ici, avant de s'arrêter en voyant le temps que mettait l'Élu à casser ne serait-ce qu'une seule cible. Dingo remarqua bien que ce petit manège ne plaisait guère à Roxas qui, bien que meilleur que Sora, n'en était pas moins agacé de la quantité infinie d'amphores ; et lui aussi trouvait ça injuste.

Juste quand il avait cette pensée, une sensation puissante le saisit, moins intense et mystique qu'auparavant ; au même instant le corps de Roxas scintilla de mille feux, projetant des éclats de Lumière. Une seconde Clé apparut dans sa main, et la lueur s'estompa alors que ses habits d'ordinaire noirs étaient devenus d'un familier rouge chatoyant.

Comme s'il avait été le seul à ne rien remarquer, l'adolescent fonça sur les amphores en les brisant comme si de rien n'était. Abattant ses Keyblades en créant deux failles de Lumière, il fit s'envoler d'autres urnes avant de tournoyer armes brandies dans les airs, envoyant les cibles sur d'autres poteries qui se cassèrent tandis qu'il éclata un dernier pot géant d'une volée de frappes aériennes.

Roxas atterrit souplement, Keyblades au flanc, et inspecta rapidement le terrain jonché de débris. Son regard couleur de ciel croisa alors ceux des trois spectateurs, et comme s'il réalisait ce qu'il s'était passé, sa main lâcha Tendre Promesse qui disparut en une myriade d'étincelles tout comme sa Vaillance.

Dingo sentit alors sa force lui revenir, et alors que lui et Donald restaient stupéfaits, Philoctète s'écria en rejoignant le jeune homme :

- Pas mal, p'tit ! Je sais pas ce que t'as fait, mais pas mal ! complimenta le satyre alors que l'adolescent laissait disparaître Souvenir Perdu.

- …Une Fusion. C'était une Fusion, murmura-t-il doucement, peut-être pour lui-même, fixant d'un air vide ses mains tremblantes.

Alors que l'entraîneur continuait de le féliciter, le chevalier tourna le regard vers son ami qui le fixait l'air tout aussi perdu.

C'était la première fois depuis des mois qu'ils voyaient Sora, ou plutôt Roxas, user de la Fusion. La première fois qu'ils pouvaient lui prêter leurs forces durant un combat. La première fois qu'ils savaient si l’Élu avait ou non définitivement perdu ce pouvoir qu'il aimait tant.

La première fois que, depuis bien longtemps, ils se sentaient à nouveau comme au bon vieux temps où ils parcouraient ensemble les mondes.

Alors qu'ils ne savaient qu'en penser, Phil décida qu'il était temps de passer aux duels et appela le duo. Encore sous le choc, ils rejoignirent le terrain, Dingo tentant au passage d'attirer l'attention de Roxas ; mais ce dernier ne le regarda même pas, yeux dans le vide et l'esprit visiblement ailleurs.

Inquiétés par la tournure des choses, les deux amis s'exercèrent sans grand enthousiasme, jusqu'à ce que Phil peu ravi de leur performance ne les "encourage" à s'entraîner plus sérieusement sous peine d'aller faire quelques tours de piste. Tandis que le chien restait préoccupé par l'état de Roxas, assis à fixer le vide d'un air absent, le canard sembla reprendre du poil de la bête et incanta nombre de sorts, manquant de foudroyer son camarade. Préférant alors en finir au plus vite, le chevalier para les quelques nouvelles salves et donna un coup, faible mais bien placé, qui envoya son compagnon à terre. Donald décida que ça lui suffisait et jeta l'éponge, échangeant sa place contre celle de Roxas dans les gradins. Toujours muet, l'adolescent s'avança et invoqua à nouveau Souvenir Perdu, sous le regard inquiet du capitaine.

Le Porteur s'élança alors d'un bond sur Dingo, sa Keyblade entrant durement en contact avec le bouclier. Campant sur ses jambes sans le repousser, le capitaine sortit sa tête de derrière son couvert pour regarder le jeune homme dans les yeux :

- Roxas, ça va ? Est-ce que tu vas bien ?

Entièrement concentré sur le combat, le garçon écarquilla le regard, stupéfait, mais reprit contenance et força sur sa Clé :

- Pourquoi tu demandes maintenant ? siffla-t-il comme agacé.

- Parce que la Fusion épuisait Sora au début, répliqua Dingo sans flancher. Je veux être sûr que ça te fasses pas de mal à toi aussi.

- Au lieu de demander comment je vais, concentres-toi sur le combat ! répliqua sèchement le Simili en grinçant des dents.

Sans prévenir, il augmenta brusquement la pression, déstabilisant le chevalier, avant de frapper violemment. Réagissant à temps, Dingo repoussa l'assaut et recula, bouclier levé mais suffisamment bas pour ne pas être menaçant. Voyant l'adolescent se remettre en position offensive, il comprit qu'il ne pourrait pas lui parler maintenant et décida de se concentrer sur leur duel, espérant pouvoir remettre cette conversation à plus tard.

Le garçon s'élança de nouveau, mais le chevalier se décala au dernier moment, le laissant s'emporter dans son élan. Roxas pu garder son équilibre, mais n'apprécia guère la manœuvre. Dingo lui fit un regard désolé mais ferme ; s'il tenait à se défouler, il ne le laisserait pas l'utiliser comme un vulgaire punching-ball.

Comme s'il n'avait pas compris la leçon, le jeune homme continua ses frappes furieuses, tout en gardant le contrôle de ses gestes pour ne pas se vautrer tandis que le capitaine continuait d'esquiver. La vitesse du plus jeune finit cependant par l'emporter et un violent coup percuta le bouclier, repoussant le chevalier. Il n'en fut cependant pas affecté et para efficacement deux autres assauts tout aussi puissants. Roxas sembla agacé que ses coups n'ébranlent pas son adversaire, et partit sur une volée de frappes rapides et répétées, comme s'il cherchait à tout prix à percer la défense du capitaine.

Mais c'était justement sa spécialité ; il était résistant, et bien que pas invincible, vouloir entamer sa défense de front n'était pas du tout la plus rapide façon de le battre. Si Roxas tenait à le mettre à terre, alors il s'y prenait très mal et risquait plus de s'épuiser que de réussir.

Alors que le chien préparait une contre-attaque pour faire comprendre au garçon que sa tactique était plus coûteuse que bénéfique, il sentit soudain un coup beaucoup plus puissant que les autres atteindre son bouclier, le repoussant sur quelques mètres. Juste au même moment, une lueur étincelante jaillit de derrière son arme, et une sorte de courant électrique parcourut Dingo tout entier. Quand la lumière disparut, le chevalier osa jeter un coup d’œil derrière sa protection pour comprendre ce qu'il s'était passé.

Il eut tout juste le temps de voir arriver une orbe flamboyante avant de parer le Brasier qui lui fonçait dans la figure.

Les flammes percutèrent son bouclier sans le toucher. Encore surpris par la rapidité de l'action, le capitaine sortit à nouveau la tête, mais s'aperçut que Roxas avait tout bonnement disparu. Un bruit sur le côté attira l'attention du chien, lui laissant juste le temps de parer les trois Glaciers qui suivirent, chacun d'eux tiré d'un endroit différent du précédent. Tournant sur lui-même pour repousser les sorts, complètement pris au dépourvu, Dingo entendit un familier bruit électrique et sauta de justesse hors d'atteinte d'une Foudre, mais se prit l'onde de choc qui suivit et fut un instant sonné, sans être électrocuté.

Cela laissa cependant une ouverture à l'adolescent qui la saisit sans hésitation ; Dingo eut juste le temps d'apercevoir une volée de projectiles lumineux avant de se réfugier derrière son bouclier, les encaissant avec quelques difficultés. Une deuxième puis troisième salves frappèrent, mais il tint bon. C'est alors que quelque chose de glissant apparut par magie sous son pied, le faisant déraper et se vautrer au sol, à découvert. Le chevalier vit alors se ruer sur lui une forme bien familière, et se figea de stupeur à la vue de la silhouette vêtue de flammes bleues.

Roxas pointa alors sa Keyblade noire droit sur lui, déterminé, le panneton scintillant en vue du coup final.

Et plus rien ne bougea.

Dingo fixa, à la fois stupéfait et pétrifié, le jeune adolescent aux yeux de ciel et à la mâchoire crispée qui n'avait pas bougé.

Et puis, comme s'il réalisait ce qu'il aurait pu faire, ce visage si serré se relâcha, son regard s'écarquilla lentement, et la lueur au bout de Souvenir Perdu qui s'abaissa mourut en même temps que la Sagesse.

Comme si sa peur avait disparue en même temps que la menace, le chevalier se redressa, encore sous le choc de l'affrontement et de la révélation. Alors qu'il hésitait entre se relever et demander à Roxas s'il allait bien, le garçon laissa disparaître son arme et fixa à nouveau ses mains tremblantes, cette fois-ci comme s'il ne se demandait pas ce qu'il était arrivé, mais ce qui aurait pu arriver. Avant qu'ils n'aient pu faire autre chose, cependant, un éclat de voix bien trop familier les sortit de leurs pensées :

- Mais ça va pas la tête ? C'était quoi ça ? s'égosilla Donald qui se ruait vers eux en s'agitant en tous sens.

- Qu'est-ce qui t'a pris, Sora ? renchérit Philoctète en les rejoignant. C'est un duel d'entraînement, pas un tournoi des Enfers ! C'est bien que tu nous fasses un beau combat, mais faut pas t'emballer comme ça, p'tit !

L'adolescent les ignora, visiblement beaucoup trop concentré sur le fait de calmer ses membres. Alors que le magicien avait déjà sorti son bâton pour soigner son camarade et semblait sur le point d'en user sur la tête du Simili, le capitaine le calma d'un geste.

- …Je vais au dortoir, dit brusquement Roxas d'un ton sec.

Les deux amis s'arrêtèrent net pour fixer le garçon, lequel avait déjà tourné les talons sans même leur accorder un regard.

Devant la tournure des évènements, le satyre décida que ça faisait assez d'entraînement pour aujourd'hui et laissa exceptionnellement tout le monde tranquille jusqu'au soir. Lorsque Donald et Dingo se rendirent eux-même au dortoir pour voir l'adolescent, celui-ci sembla à peine remarquer leur présence et répondit à toutes leurs questions d'un unique : "Je n'ai rien à vous dire", à leur agacement et inquiétude.

Pendant les deux jours qui suivirent, Roxas fut aussi discret que lors de son retour à la Tour Mystérieuse ; il ne parlait que pour répondre de façon très concise, s'entraînait sérieusement mais refusait tout combat avec autre chose qu'un mannequin et disparaissait dès la fin des leçons pour ne réapparaître qu'aux repas ou couvre-feu. Bien sûr, ce n'était pas très différent de son humeur habituelle ; mais cela inquiétait les deux amis de l’Élu. Leur petite conversation avec Phil prouvait qu'il se doutait que quelque chose était anormal dans le comportement de "Sora", et connaissant les autres amis du garçon, ça ne mettrait pas longtemps avant qu'il n'aient aussi des soupçons, si ce n'était pas déjà fait.

Il fallait en parler à Roxas, avant que quelqu'un de beaucoup plus dangereux ne découvre le pot aux roses.

Les deux camarades décidèrent donc d'aborder le sujet lors de leur mission du jour. C'était le moment parfait pour ça : car ils seraient tout les trois seuls et sans surveillance rapprochée. S'ils faisaient en sorte de ne pas être entendus par des oreilles indiscrètes, ils ne risquaient rien.

Alors qu'ils se dirigeaient tout deux vers la cour d'entrée pour rejoindre Pégase et Hercule qui les emmenaient toujours à leur destination du jour, il entendirent des éclats de voix familiers :

- Deux mots, p'tit : NON. Retard ou pas, tu quitteras pas ce colisée sans Hercule !

- Mais t'as pas dit qu'il en aurait pour toute la journée ? On doit l'attendre bêtement et aller éliminer des Sans-cœurs en pleine nuit, peut-être ?

- Oh ça, sûrement pas !

- Alors on peut y aller sans lui, non ? C'est pas si loin, quand même !

- NON, point final !

Les deux amis arrivèrent enfin sur les lieux de la scène entre Phil et Sor-enfin Roxas, alors que le plus jeune continuait d'arguer face au satyre faisant la sourde oreille. Remarquant l'absence de leurs accompagnateurs habituels, il comprirent que la dispute portait sur la mission de terrain, qui visiblement était compromise sans leur présence. Et cela embêtait aussi le duo qui risquait de devoir reporter leur importante discussion avec l'adolescent. Alors qu'ils allaient négocier avec Phil, une voix sensuelle s'éleva derrière eux :

- Allez Phil, tu peux bien les laisser se battre sans Super-mâle !

Le groupe se retourna à l'arrivée de Mégara, la bien-aimée d'Hercule.

- Ils se débrouillaient très bien tout seuls avant, pourquoi pas ne pas les laisser démolir quelques Sans-cœurs comme des grands ?

- C'est moi leur entraîneur, c'est moi qui décide s'ils peuvent aller se bagarrer avec ces bestioles sans surveillance ! déclara Phil en croisant fièrement les bras.

La jeune femme perdit doucement son sourire charmeur, prenant une mine sérieuse et concernée :

- Eh, on sait tous que l'accident au temple n'a pas ébranlé que la salle des cieux, fit-elle en lançant un regard qui en disait long vers l'adolescent. Mais ça pourra pas se reconstruire s'ils ne se débrouillent jamais seuls, tu sais.

Comprenant l'allusion, le satyre détourna la tête, mais finit par se gratter le crâne d'un air hésitant. Comme pour finir de le convaincre, la thébaine ajouta :

- Et puis, il ne sont pas obligés de faire toute l'ascension de l'Olympe aujourd'hui, n'est-ce pas les apprentis héros ? fit-elle avec un clin d’œil aux intéressés.

- Héros tout court ! s'écria Donald, agacé de l'appellation.

Ignorant cette remarque, Phil réfléchit un instant, tapa du sabot par terre, puis finit par se tourner vers les trois camarades en pointant un index autoritaire :

- Bon ! Écoutez, je vous laisse partir tout seuls cette fois-ci. MAIS ! Je veux vous voir rentrés ici avant le coucher du soleil ET vous n'allez pas vous aventurer au dessus du colisée, capiche ?

Rassurés de voir que leur entraînement et leur discussion secrète allaient finalement avoir lieu, les deux amis de Sora acquiescèrent vivement, tandis que le jeune homme se contenta d'un "Capiche aussi". Alors qu'ils franchissaient les portes du colisée, Phil leur lança une dernière invective :

- Ah, et deux mots : INTERDICTION D'ÊTRE IMPRUDENT !

Quelques minutes plus tard, les trois compagnons se retrouvèrent face à un embranchement. Pointant du doigt le chemin de gauche, Donald s'y dirigea aussitôt :

- C'est par là !

Son ami allait le suivre quand il remarqua que Roxas allait dans la direction opposée.

- Euh, Roxas…?

Le garçon l'ignora royalement et continua de s'aventurer sur le chemin de droite, s'attirant les foudres du canard :

- Mais qu'est-ce que tu fabriques encore ? Il faut aller par là ! dit-il en pointant sa route.

- Allez-y si vous voulez vous balader, moi je cherche du Sans-cœur pour m'entraîner, déclara le jeune homme en leur jetant à peine un regard.

- Mais arrête de tout faire tout seul ! On doit s'entraîner ensembles a dit Phil ! répliqua le magicien.

- Vous savez très bien que c'est Sora qui a perdu des pouvoirs, pas vous ! fit sèchement l'adolescent. Alors pas la peine de vous entraîner quand vous en avez pas besoin !

Et sans plus les attendre, Roxas s'engagea sur son chemin, suivant une montée. Donald frémit de colère devant cette insolence, puis laissa tout s'échapper sous forme de caquètements incompréhensibles en gesticulant avant de s'arrêter pour croiser les bras, furieux. Dingo songea à le calmer, mais, voyant déjà leur protégé disparaître derrière des reliefs voisins, préféra se dépêcher de le rejoindre avant de le perdre. Le canard resta là un petit moment à bouder, avant de s'apercevoir qu'ils étaient déjà partis et de les rattraper d'une traite.

Le duo se rendit vite compte que le sentier les menait clairement vers les hauteurs, mais l'adolescent semblait s'en ficher, ou même, le savait et l'avait délibérément choisi pour ça : à la remarque agacée du magicien qui rappela qu'ils n'étaient pas censés monter, le garçon répliqua sèchement qu'ils avaient qu'à pas le suivre s'ils étaient pas contents. Bouillant de colère contenue, Donald avait dû se contenter de marcher en silence, alors que le jeune homme continuait droit devant, comme se rendant à un endroit précis.

Et très vite, les deux amis comprirent où il voulait aller ; car après quelques minutes de marche, le chemin déjà familier déboucha sur une ouverture dans les gorges où trônait la statue imposante d'un homme en toge entouré par des torches géantes.

Ils étaient retournés au temple du père d'Hercule. Là où tout avait commencé.

Tandis que Roxas s'avançait doucement vers le trône de pierre, comme captivé par la lueur des flammes qui dansaient à son sommet, Donald croisa les bras en tapant impatiemment du pied :

- Bon, tu voulais revenir ici, très bien, maintenant qu'est-ce que tu veux encore ?

Le garçon ne répondit pas, absorbé par la statue alors qu'il posait distraitement la main sur la fresque adjacente.

- Hé ! C'est pas parce qu'on doit pas se séparer que tu peux faire tout ce que tu veux comme ça ! Alors si t'es juste venu ici pour admirer la vue, tu regardes ce que tu veux et on s'en va ! s'énerva le canard, plumes hérissées.

Le jeune homme serra le poing face à cette remarque, mais n'eut pas plus le temps de répondre qu'un bruit inquiétant alerta les deux compagnons d'arme qui se retournèrent aussitôt.

Derrière eux, le troupeau de gladiateurs Sans-cœurs était réapparu, comme à chaque fois qu'ils venaient sur ces lieux maudits.

Alors que le duo invoquaient immédiatement leurs armes, Roxas qui était resté à sa place contempla la troupe d'ennemis devant eux, eut l'air satisfait et s'avança lentement en appelant Souvenir Perdu. Son calme inhabituel étonna les deux amis, quand ils l'entendirent soudain murmurer en prenant une pose offensive :

- C'est exactement eux que je cherchais.

Et sur ces mots, les créatures sonnèrent la charge de leurs trompettes dorées.

Le groupe roula hors de portée, Donald et Dingo d'un côté, Roxas de l'autre. Voyant que la masse bifurquait vers le garçon, le duo s'empressa d'attirer son attention en attaquant, mais cela ne fit que disperser les monstres. Quelques-uns percutèrent le groupe qui valsa dans les airs excepté le capitaine qui para l'assaut, créant ainsi une ouverture pour les trois alliés qui éliminèrent quelques Sans-cœurs ; mais beaucoup d'entre eux étaient toujours là. La troupe se réunit encore pour charger, et les combattants évitèrent l'attaque ; mais comme s'ils avaient comprit leur tactique, les créatures bifurquèrent à la toute dernière seconde et heurtèrent le groupe en pleine esquive, le faisant joyeusement rouler dans l'herbe.

Dingo se remit le premier et examina rapidement ses compagnons ; Donald avait comme d'habitude été bien sonné par le choc, et Roxas paraissait désorienté, mais juste égratigné. Le capitaine put nettement voir son regard passer de l'étourdissement à une fureur qu'il darda sur les Sans-cœurs. Le canard se releva, l'air bien agacé par les monstres, tandis que ces derniers sonnaient la charge ; le chien serra fort son bouclier pour parer, ne pouvant s'empêcher de sentir une certaine frustration monter en lui.

Mais juste à cet instant, une puissante sensation familière et mystique s'empara de lui alors qu'une Lumière intense scintilla juste à proximité. Il eut à peine le temps de tourner la tête vers Roxas avant que la lueur ne s'éteigne tandis que l'adolescent s'élançait toutes Keyblades dehors, auréolé de jaune.

Le garçon esquiva la charge du troupeau d'un salto avant et trancha l'air de sa Clé noire, sa seconde lame virevoltant libre au bout de sa main en éliminant les monstres. Alors qu'ils se remettaient de l'assaut, le jeune homme fit s'abattre une pluie de Foudre et extermina la majorité d'entre eux. Les rescapés se réunirent pour charger le combattant toujours dans les airs, mais d'un gracieux salto ce dernier tira une magnifique salve de Glace qui gela toute la troupe sur place. Le Simili tournoya alors, une Keyblade au flanc et l'autre tourbillonnant télépathiquement au dessus de la tête, attirant ainsi dans son vortex tout les gladiateurs obscurs. Et, d'un geste leste, il expulsa les Sans-cœurs contre les murs de la gorge, les faisant disparaître en une nuée de cœurs qui disparurent dans le ciel.

Roxas se posa enfin au sol, et en un éclair ses vêtements retrouvèrent leur teinte noire originelle en même temps que les deux amis de Sora sentirent leur force leur revenir. Quelques secondes passèrent silencieusement, tandis qu'ils assimilaient peu à peu tout ce qu'il venait de se produire.

Les Sans-cœurs qui gardaient les lieux étaient enfin vaincus. Roxas les avait éliminés presque à lui tout seul.

Et il avait utilisé la Fusion Maîtrise.

C'était beaucoup trop en deux jours.

- M-M-MAIS ÇA VA PAS OU QUOI ? explosa soudainement Donald en gesticulant, faisant sursauter Dingo.

Le jeune homme qui était de nouveau passé dans la contemplation de ses mains le regarda mollement, avant d'ajouter un simple "Quoi ?".

- Comment ça quoi ? Tu te rends compte de ce que tu as fait ? s'écria le canard, à peine plus calme.

- …Je nous ai enfin débarrassé de ces Gladiataures qui nous cassaient les pieds ?

- Exa… Comment ça, gladiat-oh peu importe, c'est pas de ça que je parle ! T'as utilisé une Fusion, tu te rends compte ?

- …Et ? siffla le Simili en fronçant les sourcils.

- Comment ça "Et ?" ! C'est très grave, ça !

- …Je croyais que t'avais dit que c'était "super" que je puisse les utiliser, alors qu'est-ce qui va pas ? Tu veux pas que je les utilise maintenant parce que c'est pas Sora qui les as récupérées ?

Le sous-entendu médusa les deux amis, mais le magicien ne se laissa pas faire :

- Ça n'a rien à voir ! Faire des Fusions à tort et à travers c'est dangereux pour nous tous ! C'est notre force que t'emprunte quand tu l'utilises, tu peux pas la prendre comme ça comme si c'était gratuit ! répliqua Donald en pointant un doigt colérique sur l'adolescent.

- Alors t'aurais préféré que je laisse ces Sans-cœurs nous démonter, c'est ça ?

- Ne change pas de sujet ! C'est très important que tu comprennes que…

- Que quand je peux utiliser un ancien pouvoir de Sora, je le fasse pas parce qu'il faut laisser notre cher petit Élu préféré retrouver ses forces avant, hein ?

Le ton hypocrite du Simili figea d'horreur les deux amis. Donald trembla de fureur, avant de se jeter sur l'adolescent qui semblait l'attendre de pied ferme :

- STOP ! Ça suffit !

S'interposant entre eux, Dingo repoussa les deux querelleurs pour les tenir à distance ; à peine eut-il touché le garçon qu'il recula, comme détestant son contact. Le chevalier fixa tout à tour le jeune homme et le magicien, leur intimant du regard de se calmer.

- Ça suffit. On rentre, ordonna le capitaine d'un ton sans appel.

Roxas lui jeta un regard blessé, dévisagea encore le canard la mâchoire crispée, puis tourna les talons d'un soupir dédaigneux et prit le chemin du retour.

Les deux amis échangèrent alors un regard avant de fixer à nouveau l'adolescent qui s'éloignait, ayant le terrible sentiment que tout cela n'allait faire qu'empirer.

Ils eurent à moitié raison.

À partir de ce jour-là, Roxas garda soigneusement ses distances et ne leur adressa la parole qu'en extrême nécessité. Et usait de temps à autre des Fusions lors des missions, toujours de manière extrêmement courte. À peine avaient-ils le temps de se retourner lorsqu'ils sentaient leur force absorbée par le lien entre eux et Sora qu'il retrouvait sa forme normale en un éclair rouge, bleu, ou jaune selon la situation. Même si au grand dam de Donald, c'était majoritairement du bleu.

Cependant, le garçon se montra vite très performant, si l'on exceptait tout ce qui concernait l'entraînement matinal. Il parvint à maîtriser les sorts d'Aimant et de Reflet en quelques jours, à effectuer d'anciennes techniques de combat complexes à la quasi-perfection et les Sans-cœurs ne faisaient pas le poids face à ses Explosion ou Spirale ascensionnelle.

Philoctète et Hercule étaient ravis de ces progrès et encourageaient vivement le jeune homme. Et miraculeusement, ce dernier semblait même avoir amélioré sa couverture de "Sora" ; certes, il avait toujours l'air maussade et distant, mais le justifiait par le besoin d'être tranquille après l'incident du temple. Et ça avait visiblement suffit pour convaincre les habitants du colisée.

Mais s'il était cordial avec les habitants de l'Olympe, il ne l'était guère lors de ses rares interactions avec Donald et Dingo. Au mieux il les ignorait quand ils lui adressaient la parole, au pire il lançait une réplique désagréable ou tellement froide qu'on aurait cru être frappé par un Glacier Z. Cela mettait souvent le canard en colère, mais il n'avait pas le temps de répondre que l'adolescent était déjà parti la seconde d'après. Parfois, le chevalier le voyait curieusement tousser en se couvrant la bouche du poing, souvent après une remarque de Phil sur les capacités du magicien à finir essoufflé après un demi-tour de piste ou encore lorsque le satyre avait des soucis avec son matériel. Le chien trouva ce manège assez étrange, jusqu'au jour où il le vit avoir une inquiétante quinte de toux en même temps que Donald pouffait de rire devant une maladresse d'Hercule qui avait renversé tout le contenu d'un coffre mal fermé en le soulevant.

Et puis un soir, alors qu'ils étaient dans le Gummi pour tenir les Gardiens au courant et s'assurer que le vaisseau fonctionnait bien, une scène étrange se passa.

Alors que Donald revenait de la cabine de pilotage et que Dingo finissait de ranger la cuisine tandis que Roxas au bar lisait distraitement un livre sur le pilotage, leurs trois estomacs se mirent à grogner de concert. Machinalement, chacun tendit la main vers une assiette sur laquelle restait un unique biscuit, et ce qu'il devait arriver arriva.

Le canard s'arrêta net en sentant deux autres mains posées sur le gâteau tant convoité, et braqua son regard sur les deux intrus :

- J'étais là le premier, déclara-t-il aussi vite.

- Donald, on peut le partager tu sais, répliqua gentiment le chien sans pour autant lâcher le précieux en-cas.

- Ou tu peux ouvrir une autre boîte comme ça tout le monde en a aussi ! s'agaça le magicien en refermant sa poigne sur le biscuit.

- Mais on en a plus, justement.

- Comment ça ?

- Tu sais bien qu'on a plus refait les stocks depuis qu'on loge au colisée, fit le chevalier. C'était la dernière boîte que Sor… qu'on avait avant de partir.

Le mage frémit à la mention de leur ami, et s'apprêtait à répondre que c'était à Dingo de s'en occuper quand tout deux remarquèrent un détail étrange.

Roxas n'avait pas parlé.

Tournant aussitôt la tête vers l'adolescent, il le virent dévisager intensément l'assiette d'un air totalement choqué. Intrigués, les deux camarades regardèrent dans la même direction, et comprirent.

Il fixait leurs mains. Celle de Donald en dessous de celle de Dingo en dessous de celle de Sora. Exactement comme quand ils…

La main de Sora se retira alors rapidement, à l'effroi des deux autres. Ils essayèrent de retenir le jeune garçon, mais il s'esquiva aussi vite :

- J'ai quelque chose à faire ailleurs, fit-il sèchement en descendant de son tabouret.

- Rox-Attends !

Mais il ignora froidement leurs appels et quitta le vaisseau sans un mot. Les deux amis restèrent là un moment, figés, avant que Donald ne repose le biscuit dans l'assiette :

- Tu peux le prendre, j'ai plus faim.

Dingo le regarda disparaître dans leur chambre, avant de tourner les yeux vers là où le garçon était parti, puis vers le gâteau esseulé sur la table, et soupira tristement.

Quelques temps plus tard, une deuxième scène inquiétante eut lieu après l'entraînement.

Alors qu'ils se préparaient pour la mission de terrain, Phil débarqua dans leur dortoir sans crier gare :

- Eh, graine de ch… il est pas là ?

- Qu'est-ce qu'il y a Phil ? Demanda Dingo.

- Vous avez pas vu Sora ? Je l'ai cherché partout et il est nulle part, fit le satyre en regardant sous les lits comme si l'adolescent s'y serait caché.

- Comment ça il est nulle part ? s'écria Donald. Où il est passé ?

- C'est bien ce que je me demande, vous l'avez pas vu ?

- Pas depuis qu'on a fini nos combats, répondit le capitaine. Il est parti de son côté quand on est allés se préparer, il a dit qu'il avait un truc à faire.

Inquiétés par cette mystérieuse disparition, ils décidèrent de refaire le tour du colisée pour être bien sûr que le garçon n'était pas tout simplement caché quelque part. Alors qu'ils venaient de fouiller le terrain, le réfectoire et les cuisines, ils croisèrent Hercule dans les couloirs :

- Eh, champion ! T'aurais pas vu passer Sora par hasard ?

- Sora ? Oui, il y a quelques minutes, pourquoi ?

- Où il est ? s'écria le magicien en sautant presque sur le héros.

- Eh bien… Je ne suis pas sûr, mais je l'ai vu se diriger vers la piscine, réfléchit l'olympien. Il avait l'air très occupé et n'a pas répondu quand je l'ai salué.

Les deux amis de Sora se fixèrent l'un l'autre, perplexes, puis sans attendre se rendirent tous à ladite salle. Ils remarquèrent aussitôt les chaussures et la veste de Sora, abandonnées près d'un banc de pierre. Mais lui n'était nulle part. Un curieux bruit retentissait dans toute la pièce. Ils tournèrent leur attention vers le grand bassin à la surface calme.

Et virent au fond de l'eau une petite forme immobile aux cheveux bruns.

Les deux amis de Sora restèrent pétrifiés devant cette vision d'horreur, mais Hercule réagit immédiatement et plongea. Retrouvant leurs esprits, les deux camarades se précipitèrent au bord pour récupérer le jeune garçon alors que le héros le ramenait déjà vers la surface, priant pour qu'il ne soit pas déjà trop tard.

Par bonheur, l'adolescent inspira et toussa dès qu'il émergea de l'eau, et Hercule le hissa avec lui sur le rebord. Le garçon recracha un peu d'eau, à quatre pattes sur le sol froid, tandis que tout le monde s'agitait autour de lui :

- Sora, ça va ? Tu vas bien ?

- Comment t'as fait pour te retrouver au fond ?

- Mais qu'est-ce qui t'es arrivé, p'tit ?

- Est-ce que t'es blessé ? Tu n'as rien ?

Le jeune homme reprit enfin son souffle, avant de relever un regard étourdi et hagard vers ses quatre sauveurs :

- Ne nous refait plus jamais une frayeur pareille, p'tit !

- Est-ce que ça va ? fit Hercule en posant sa main sur l'épaule du garçon.

L'adolescent cligna des yeux comme s'il réalisait soudain la situation, repoussa le bras du héros et se redressa en bredouillant :

- J-Je… rien, ça va, je m'en remettrais, fit-il en se relevant.

- Eh, vas-y doucement p'tit, t'as quand même bu la tasse ! s'écria le satyre en essayant de ménager son élève.

- Ça va, fichez-moi la paix ! répliqua sèchement l'adolescent en se dégageant des bras qui voulaient le soutenir.

Et sans plus attendre il quitta la pièce en emportant au passage ses vêtements. Phil et Hercule regardèrent le garçon disparaître dans les couloirs, avant que le satyre ne se gratte le menton :

- Mais qu'est-ce qu'il a, notre graine de champion ?

- Il a peut-être eu une crampe pendant qu'il nageait et a paniqué, proposa le héros en essorant sa cape. Il doit encore être sous le choc.

- Je sais, mais ça m'explique pas d'où il a eu l'idée d'aller faire trempette juste après l'entraînement !

Les deux amis de Sora quant à eux s'échangèrent un regard, puis fixèrent l'endroit où Roxas avait disparu, inquiets.

Un peu plus tard, Dingo retourna dans leur dortoir et vit aussitôt Roxas assis sur son lit, comme contemplant ses mains. Le chevalier réalisa qu'il était toujours trempé, comme s'il n'avait même pas pensé à se changer après son "bain". L'adolescent n'avait pas encore remarqué sa présence ; ne voulant pas le surprendre, le capitaine toqua doucement. Le garçon sursauta comme pris la main dans le sac et cacha immédiatement un mystérieux objet sous son oreiller, se retournant vers l'arrivant pour retrouver son air inexpressif en comprenant qui c'était. Le chevalier s'avança doucement vers lui :

- Ça va Roxas ? Tu t'es pas blessé tout à l'heure ?

- …Normal, souffla le jeune homme impassible.

- Si jamais t'as besoin d-

- Je vais très bien, répliqua sèchement le garçon en se retournant vers le mur.

Sa réponse attrista le capitaine qui décida néanmoins de s'approcher. Il leva gentiment une main vers lui, mais se retint en se rappelant comment Roxas n'appréciait pas qu'on le touche. S'avançant à ses côtés, il le vit tourner la tête de l'autre côté, comme refusant tout contact visuel. Un moment passa en silence, seulement interrompu par les quelques perles d'eau qui gouttaient doucement des cheveux étrangement assombris du garçon.

- …Tu devrais te sécher ou au moins changer de vêtements, dit doucement le chevalier en penchant la tête pour chercher les yeux du jeune homme.

- Pour quoi faire ? Je vais bien finir par sécher tout seul, répliqua l'adolescent en tournant un regard froncé vers lui.

- Tu vas attraper froid, répondit d'un ton inquiet le chien.

Ils se fixèrent un instant, puis le Simili rabaissa la tête en soupirant doucement :

- Et alors…

Cette réaction choqua Dingo, mais il ne répondit rien ; et, se tournant vers un meuble jonché de linge, prit l'un d'entre eux et l'approcha gentiment du jeune garçon. À peine eut-il effleuré ses cheveux qu'il recula en un sursaut, comme s'il avait été agressé :

- Qu'est-ce que tu fais ? rugit-il en levant un bras en défense.

- Rien, je voulais juste te donner une serviette, c'est tout, répondit doucement le capitaine en tendant ladite serviette. Sèche-toi au moins les cheveux, tu es trempé…

- J'ai pas besoin d… Oh, laisse tomber ! souffla l'adolescent en se dirigeant vers la sortie, prenant au passage le linge des mains du chien.

Ce dernier le regarda partir en claquant presque la porte, de plus en plus inquiet.

Ce n'était pas normal.

Dingo réunit Donald et Jiminy pour parler de la situation Roxas. Tous avaient bien remarqué le comportement du jeune homme dans les dernières semaines, mais chacun le prenait différemment ; le canard semblait avoir une petite animosité réciproque envers l'adolescent, le criquet n'était pas sûr qu'intervenir soit la meilleure solution pour l'aider, et le chien s'inquiétait profondément.

D'un côté, c'était très encourageant que Roxas puisse utiliser les Fusions et progresse si vite ; de l'autre, le voir aussi distant et coupé des autres était préoccupant. Et ce n'était pas juste parce qu'il pouvait griller sa couverture ; le laisser ainsi seul ne respectait en rien la demande de Sora. Leur ami leur avait confié Roxas, pour qu'il puisse vivre comme un adolescent normal, mais ce qu'il se passait était tout l'inverse. Et si quelque chose arrivait, ils devaient pouvoir compter les uns sur les autres, et les réactions du jeune homme étaient plus "s'isoler et ne dépendre que de soi-même".

Or ils devaient lui montrer qu'il pouvait se reposer sur eux, qu'il n'était pas tout seul. Mais ils ne savaient pas trop ce qui allait le lui prouver.

C'est alors qu'ils surent quoi faire.

- J'ai déjà dit à Ienzo que j'avais aucune idée du mot de passe, marmonna Roxas en fixant le firmament, mollement accoudé sur son siège.

- Mais on t'as dit qu'on venait pas pour ça, on y va pour voir s'ils ont pas un peu avancé ! répliqua Donald en serrant les manettes, concentré sur leur route.

- Ils nous l'aurait pas déjà dit si c'était le cas ? lâcha le garçon sans les regarder.

- C'est peut-être quelque chose qu'ils n'estiment pas important mais qui l'est pour toi, avança doucement Jiminy Cricket, debout sur son accoudoir. Qui sait, nous pourrions trouver un élément qui réveillera des souvenirs du soir où tu es revenu !

Le Simili lui jeta un regard noir, et le chroniqueur sentit qu'il n'avait peut-être pas donné la meilleur raison. Rejoignant en quelques bonds les mains tendues de Dingo, ce dernier le posa sur son épaule en ajoutant :

- Si ça nous permet de contacter Sora, ça nous permettra peut-être de trouver un moyen de te ramener pour de bon… pas juste comme ça.

Roxas frémit à cette pensée, mais secoua mentalement la tête : vu ce que ça avait donné la dernière fois, ça l'étonnerait que son être d'origine sache quoi faire pour qu'il puisse se balader avec son propre corps. Laissant son regard se perdre dans l'infini, le garçon replongea dans ses pensées, lesquelles divaguèrent rapidement vers son entraînement au Colisée et les étranges songes qu'il avait fait quelques semaines auparavant… Le Simili avait eut beau fouiller dans sa mémoire, et le peu qu'il avait de Sora, rien ne lui disait quoi que ce soit pour expliquer ces rêves. Peut-être que ce n'était simplement que-

Un freinage un peu sec le réveilla, alors qu'il remarqua le Jardin Radieux enfin en vue. L'adolescent fixa d'un œil noir le canard aux manettes, comprenant que ce n'était pas qu'en combat que le volatile ne faisait guère attention aux autres, ou à lui en général ; à plus d'une reprise lors de leurs missions, il avait sentit un coup de Foudre ou de Brasier passer à ça de lui pour détruire un Sans-cœur tout près. Et en plus le magicien semblait préférer dépenser sa magie à canarder tout ce qui bouge sans en garder une once pour des sorts de soutien. Il n'en était pas sûr, mais Roxas se demandait si cette incapacité à soigner quand il le fallait n'était pas déjà arrivée à Sora bien avant toute cette histoire…

Donald posa enfin (et en douceur, étonnamment) le vaisseau Gummi dans le hangar. Ce choix de place intrigua le garçon ; n'était-ils pas censés se rendre à l'ordinateur central ? Connaissant la manie du canard à vouloir en finir vite, c'était étrange… Le groupe se rendit rapidement à la maison de Merlin, pour y trouver un trio familier :

- Oh, bonjour très chers ! fit une petite dame en vert à la robe et au chapeau d'allure médiévale.

- Bonjour mesdames ! salua poliment le chevalier alors que les trois Bonnes Fées s'approchèrent d'eux.

- Que nous vaut cette visite ? s'enquit Flora, la fée en rouge.

- Euh… On venait pour voir comment avançait le décodage du Code d'Ansem, fit Donald qui avait soudain l'air de ne plus savoir ce qu'ils étaient venus faire ici. Mais au fait, comment vont Kairi et Lea ?

Roxas eut un regard stupéfait à cette question sortie de nulle part : depuis quand les deux nouveaux Porteurs avaient un rapport avec le décodage de ces données de malheur ?

- Oh, nos chers élèves sont de sortie aujourd'hui, répondit Pimprenelle, la fée bleue. Notre petite Princesse est restée avec Aerith pour la journée, et quand à Lea il me semble l'avoir vu partir il y a peu vers la forteresse.

- Oui, confirma la fée verte Pâquerette, Cid l'avait appelé pour qu'il élimine quelques Sans-cœurs non loin de l'ordinateur central.

- Eh ben c'est parfait ! Tu n'as qu'à partir devant ! s'écria tout d'un coup Dingo, étonnamment joyeux en poussant Roxas vers la porte.

L'adolescent se dégagea d'un geste, surpris par ce comportement bizarre :

- Hein ? Mais vous venez pas ?

- Eu-Ah oui ! On a oublié de faire quelque chose avec Léon, on sera pas long ! répliqua le magicien en essayant lui aussi de pousser le Simili dehors.

- Mais p…

- Prend de l'avance, on te rejoindra ! Renchérit le chevalier en imitant son camarade.

- Mais qu'est-ce qu…!

Le garçon n'eut pas plus l'occasion de protester qu'il se retrouva dehors avec la porte refermée derrière lui. Restant figé quelques secondes, il finit par soupirer et prit la direction du laboratoire secret. Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien mijoter, à vouloir qu'il parte tout seul et à le ficher comme ça dehors ?

Longeant les fortifications, le Simili laissa son regard errer dans la plaine bleue entourant la ville, remarquant ici et là une Ombre ou un Androïde patrouiller dans les gorges rocheuses. Mis à part ça, tout était calme, silencieux… excepté à un endroit.

Au loin, dans un large vallon, des éclats lumineux et des échos lointains témoignaient d'un conflit en cours. Cet étrange phénomène attira l'attention du jeune homme, qui s'approcha alors du balcon pour y voir de plus près. S'appuyant à la rambarde de pierre, il perçut deux silhouettes noires indistinctes s'agiter, visiblement en plein combat. Des flammes rouges et bleues brûlèrent autour d'eux, comme une étrange danse macabre. Se penchant encore plus, l'adolescent plissa les yeux pour tenter de voir ce qu'il se passait… avant de les écarquiller en comprenant qui étaient là-bas. Ceux qui s'affrontaient dans les gorges… c'étaient Axel.

Et Saïx.

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Lea et Saïx sont en train de s'affronter dans le grand vallon, sous les yeux de Roxas. Qui en sortira vainqueur ?