THE CURE

Bonjour à tous !

Bien que je sautille d’impatience à l’idée d’approcher enfin le moment que je veux le plus publier, je vous avoue que ce chapitre 8, je m’y suis attaché lors de sa dernière lecture. Et j’ai très très envie de dessiner dessus mais c’est une autre histoire hehehe ^^’

Brebref, chapitre fun !

Bonne lecture à tous !

Narrateur : Even

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Elrena n’est pas encore morte. Elle est officiellement la victime qui a le plus longtemps survécu... 6 jours, 6 jours qu’elle est malade. Et on ne m’a toujours pas annoncée sa mort.

De toute manière, tout le monde sait qu’elle veut que je sois là pour ses derniers instants. Il est hors de question que je la laisse seule... Enfin. Elle est toujours en vie. Quelle force... Mais je m’en doutais.

Après tout, elle a le cœur fort. Elle n’est pas devenue un stupide reflet... Elle est devenue Larxene... Elle est forcément plus forte que les autres des Jardins, sa volonté est littéralement si forte qu’elle a pu garder une apparence quasi identique à sa forme humaine.

Je suis vraiment soulagé qu’elle soit encore en vie, et qu’il me reste encore du temps pour essayer de trouver un remède... Elle doit se battre, je sais qu’elle se bat... Oh ma Elrena, tu es si forte...

Cependant... Je ne sais pas à quoi elle ressemble... A quel point son beau visage est détruit... A seulement trois jours elle était plus semblable à une ombre d’elle-même qu’à elle-même... A quel point ses joues sont-elles creusées ? Qu’est-il advenu de l’éclat dans ses yeux ?

Elle doit tousser si souvent... Peut être même qu’elle ne se lève plus... Je me bats pour trouver un remède mais... Peut être que c’est inutile depuis le départ car elle mourra avant...

Et demain de toute manière... Quoi qu’il arrive cela sera la fin.

Je n’ai pas dormi de la nuit. Et le pire... C’est que j’ai essayé. Ou plus exactement mon corps a essayé. Mais dès que je fermais les yeux, je voyais Elrena, en sang, dans mon lit, dans mes bras, morte, alors que je la serrais contre moi. J’appelais son nom mais elle ne répondait pas. Je la secouais un peu et elle ne bougeais pas.

Son corps était si froid...

Je ne veux pas qu’elle soit aussi froide...

Alors j’ai définitivement abandonné le fait de dormir, et à la place je me penche sur le remède.  

Je continu alors à travailler. Encore. C’est si long... Chacun de mes membres me font mal... J’ai l’impression que mes yeux vont sortir de mes orbites, même...

Je baisse la tête, et attrape mon microscope. Continuons à chercher... J’ai déjà avalé un truc pour avoir moins de migraines, ça devrait suffire. Ça doit suffire. Pas le choix.

Je regarde autour de moi. Il ne reste plus que des produits qui ont... Décalés le virus... Qui l’ont poussé... C’est littéralement tout ce que j’ai. Des produits qui, une fois injectés, poussent le virus légèrement sur la droite ou la gauche.

Peut-être que si je pousse assez loin ce virus il va partir... Pfff c’est pathétique de penser ainsi...

Si le virus le pouvait il se moquerait de moi...

Mais puisque c’est tout ce que j’ai... J’essaie de les combiner. Voir si un mix marcherait... Mais je ne peux pas non plus tout mélanger... Certains ont des réactions violentes avec d’autres, certains s’annulent... Je suis encore un scientifique malgré mon état, je sais ce que je dois éviter.

Alors j’essaie... Il ne me reste plus que ça, essayer. Est-ce qu’il me reste de l’espoir de trouver malgré les essais... ? Oui... Oui, il m’en reste, il doit absolument m’en rester.

Je ne peux pas abandonner Elrena.

Je regarde le sang dans le microscope, mais sans le vouloir, je fais glisser un peu mes doigts, ouvrant trop la lumière. Cela m’éblouit. Mes yeux me font atrocement mal alors que je recule, et les cache dans mes mains.

Je me demande à quoi je ressemble, moi aussi... Je dois être semblable à un monstre... Je sens mes yeux qui me font mal... Ma gorge... Mon crâne... Je sens mes cheveux hirsutes... Je dois... Vraiment ressembler à un monstre... Ienzo me l’as dit hier... Je le crois... Je ne veux pas me voir...

J’ai presque peur de me voir... De toute façon je n’ai pas le temps... Je dois absolument... Trouver...

-Tu es si faible.

J’écarquille les yeux en poussant un cri de surprise. Je me lève brusquement, renversant la chaise par terre, et hurle :

-VEXEN ?!

Je l’entends ricaner dans mon oreille et susurrer :

-Bonjour, Even. Comment vas-tu depuis la dernière fois ?

Je tremble. J’entends sa voix, je sais qu’il est là mais... Il... N’apparait pas... Je regarde de partout, dans chaque coin, chaque angle, je soulève même des piles de dossiers comme s’il pouvait se cacher dessous...

-Vexen ou es-tu, ou es-tu ! Montre-toi espèce de sale monstre ! Montre-toi lâche ! Montre-toi !

-Alors, ça avance ?

Je grogne en unique réponse, en reposant divers papiers.

-Je m’en doutais.

J’inspire, expire, et me calme. Cela ne sert à rien de le combattre... Vexen est aussi têtu que moi... Je m’assois et retourne alors à mon inspection.

-Laisse moi être la voix que tu refoules au fond de toi mais que tu ne peux t’empêcher d’entendre.

-Et si je ne veux pas l’entendre ? Je rétorque. Peut être que cette voix devrait disparaitre.

-Dommage. Je veux rester. C’est si plaisant de t’entendre te lamenter.

J’entends son ricanement sinistre... Mon ricanement sinistre, à mon oreille. Je le sens si proche que sa présence m’écrase. J’essaie de me concentrer, mais ce n’est vraiment pas chose aisée...

-Tu me fais perdre mon temps... Je souffle. Disparais c’est un ordre...

-Tu n’as plus de temps. Demain, demain, il sera trop tard ! Enfin, c’est si elle ne périt pas cette nuit de la maladie. Peut être même qu’elle est déjà morte mais qu’on te force à trouver un remède plus vite en te berçant d’illusions...

Je frissonne et grogne un peu, en serrant les poings.

-La ferme... Je dois me concentrer...

-Six jours et tu n’as pas avancer d’un millimètre... Même pas un virus a été détruit... Hahaha, quel misérable, vraiment. Même Ienzo aurait trouvé.

-Je ne doute pas d’Ienzo... J’affirme

-Mais de toi si. Il aurait peut-être fallu le laisser chercher lui et pas toi, au vu de ton incompétence. Peut être que lui aurait pu vous sauver... Mais avec toi comme ultime espoir, je ne me fais pas trop d’idées.

Je serre les poings bien plus fort. Je tremble.

-Je sais que tu n’es pas réel...

-Mais mes mots le sont pourtant. La preuve, qu’est ce que tu as le cœur serré mon pauvre ami. On dirait qu’il va s’écraser en toi, se compresser, et finir en minuscule tissu ensanglanté. Tout fin.

Je ne réponds plus, c’est inutile... C’est inutile et pourtant j’aimerais le faire disparaitre, disparaitre... Et je n’ai même plus assez de force pour invoquer de la glace... Il ne me reste... Plus rien. A part une volonté qui m’empêche de m’effondrer sur le sol...

-Vas-tu trouver avant qu’Elrena ne se noie dans son sang, ça je me le demande. Tu as vu des gens mourir de cette maladie... C’est tragique comme mort. Tellement de souffrance... Elle a moins souffert lors de ses deux précédentes morts... Ou 3 ? 4 ? Enfin, celle-ci sera la dernière. Définitive.

Je ne réponds rien, je ne dois rien répondre, ce n’est que de la basse provocation. Si je réponds une fois, il aura le feu vert pour continuer...

... Mais j’ai tellement envie de lui faire ravaler ses paroles...

-Larxene aurait survécu, après tout ce n’est qu’une simili, mourir est-ce que nous faisons pour revivre... Ce n’est qu’une étape plus ou moins douloureuse.

-Pourquoi est-ce que tu ne meurs pas alors... Je tente

-Mais Elrena ? Non, quel dommage... Si elle meurt de cette façon c’est pas comme si elle allait pouvoir revenir.

Le mélange de produit que j’ai fait ne fonctionne pas. Je dois en essayer un autre. J’attrape deux tubes à essais.

-Cette crise est sans précédent... Je me demande, est ce qu’elle sera inscrite dans les archives et les livres d’histoires ? Oh, mieux, est ce que cela va détruire entièrement les Jardins, si bien que cela ne sera plus qu’un souvenir et une légende ?

Ces deux tubes ont normalement eu le même effet sur le virus. Peut être que j’aurais plus de chance... Cela devrait multiplier l’effet d’éloignement...

-Et cela sera de ta faute, car tu n’auras pas trouvé. D’abord ton épouse, puis ton royaume. Peut être que tu perdras la tête avant, aussi. Ou la vie.

Je regarde un troisième liquide et n’hésite pas avant de le mélanger aux deux précédents. Tripler l’effet n’est pas une si mauvaise idée...

-Even.

Je tremble. Il commence à être lassé que je l’ignore.

-Even, cesse de m’ignorer c’est agaçant. Tu sais que je suis là, alors répond moi.

Il insiste, et rend sa présence encore plus écrasante. Il s’immisce si bien dans son esprit qu’une maigre réponse s’échappe de mes lèvres.

-Tais toi...  

Je peux le sentir sourire d’ici...

-Ah, je savais bien que cela te touchait au fond de toi. C’est inutile de me cacher des choses, faible humain, je suis toi comme tu es moi.

Je me mets à pleurer, infectant mon mélange. Je serre les poings, en posant mon tube, bouché, un peu plus loin.

-Je ne veux pas la perdre... Je murmure

-Et tu es en train de le faire malgré toi.

-Je ne peux pas la perdre...

-Ca, il va falloir que tu vives avec. Une vie sans Elrena mais bourrée de regrets et de remords. Quel dommage.

Chacun de ses murmures est aussi infâme que du poison...

-Elle mourra, et toi tu n’auras rien pu faire. Repense à ton mariage... Ca parait loin pas vrai ? Bientôt tu n’y repenseras qu’en mal.

-Non... Non... NON !!!

Je me lève brusquement.

-JE VAIS TROUVER JE LE SAIS C’EST CLAIR ?! JE VAIS TROUVER !!! Elrena... En danger... Ma Elrena... MA ELRENA... Je vais... Je vais...

-Even ?

Je respire de plus en plus difficilement, je sens mon rythme cardiaque s’emballer, je n’arrive plus à respirer je n’arrive plus à respirer... Et pourtant j’arrive à parler...

-Je dois trouver... Et si personne ne me dérange je SAIS QUE JE VAIS TROUVER... Si seulement... Personne... Ne venait... Me voir... Pour... M’insulter et me rappeler ce que je dois faire ou je ne sais quelle autre sottise...

-Even ?!

-Laissez-moi tranquille et toi sort de ma tête sort de ma tête sort-

-EVEN !!!

Je sens soudainement quelque chose attraper mes épaules et me secouer brusquement. Je secoue la tête, et écarquille les yeux, en soufflant :

-Ansem ?

Ansem, mon frère, mon roi, est en train de me maintenir par les épaules. Il a l’air si inquiet... Mais je serre les poings, je respire toujours aussi difficilement, je suis dans une sorte de transe, je ne me contrôle plus...

-Even, tu avais dit à Ienzo que tu réfléchirais... Tu avais dit à Elrena que tu te reposerais... Et pourtant, regarde dans quel état tu-

-La ferme. Je coupe

-Comment ?!

-LA FERME !!!

Je le pousse violemment contre un mur. Surpris, Ansem se laisse complétement faire. Il grince des dents, et moi je hurle :

-LA FERME LA FERME LA FERME VOUS ME FAITES PERDRE MON TEMPS !!!

Ansem redresse lentement la tête.

-Even... Mon frère... Je t’en prie...

Je ne l’écoute pas je n’arrive pas à l’écouter.

-A cause de vous à cause de vous tous je perds du temps et ma Elrena, ma pauvre Elrena, elle va... Je n’ai rien pour l’aider... LAISSEZ MOI !!!

Je le secoue encore contre le mur, ce qui le fait gémir et grimacer. Je crois que ça le frappe dans le dos... Mais je n’arrive pas à réfléchir.  

-Even, arrête...

-Alors DEGAGE !!!

-Oh non, cela serait trop facile. Hors de question de partir sans challenge.

-VA T’EN !!! DEGAGE !!! VA T’EN !!!

Je donne un coup brusque dans le mur par l’intermédiaire d’Ansem. Il pousse presque un cri de douleur cette fois. Mais je n’arrive pas à m’arrêter...

-LAISSE MOI TRAVAILLER !!!

-Even...

-Tu n’arrives à rien, tu n’es qu’un mauvais chercheur !

-FOUT MOI LA PAIX !!!

Ansem baisse la tête, respirant plus fortement.

-Even, je t’en supplie, mon frère... Ce n’est pas toi je le sais... Quelque chose te manipule... Répond moi...

-Tu es absolument pathétique, tu perds ton temps !

-JE PERDS MON TEMPS !!!

Je jette Ansem sur le côté. Il ne tombe pas au sol, mais titube un peu.

-Even est ce que tu m’entends ?

-Laisse... Moi... En paix...

-Elle mourra noyée dans son sang, car tu n’as rien. 6 jours que tu n’as rien... Crois pas aux miracles. Ce n’est pas 24 misérables heures qui vont t’apporter plus d’avancées...

-La ferme...

-Even... Even je suis là c’est moi...

-La ferme la ferme la ferme... Taisez vous sortez de ma tête sortez de là...

-Tu ne trouveras rien.

-Laissez-moi laissez-moi laissez-moi...

-VEXEN LAISSE LE TRANQUILLE !!! Hurle Ansem

Je me fige immédiatement et lève la tête. La sombre voix de Vexen semble avoir disparue.

-C-Comment- Je souffle

-C’est bon... Tu m’entends ?

Faire disparaitre Vexen... Pourtant je n’ai jamais dit à qui que ce soit ce que je voyais... Ces cauchemars... Cette voix...

Non... Non je l’ai dit à quelqu’un... Petit à petit, mes esprits me reviennent et ma respiration retrouve un rythme normal. Je ferme les yeux un instant et prend ma tête dans ma main.

J’ai si mal de partout... Mais au moins Vexen a disparu, il a bel et bien disparu... Cela me rassure tellement... Et il n’y a qu’une seule personne qui était au courant de ce fantôme qui me hante...

Je relève de nouveau la tête et murmure :

-Ansem...

-Loué soit Kingdom Hearts tu es revenu à la raison... Soupire le roi

Ansem s’approche de moi. Un peu de sang s’échappe de sa bouche, mais il me sourit tout de même. En voyant ce sang, je recule et tremble un peu.

-Tu m’as fait peur, mon frère... Tu as complètement disparu pour laisser place à cet alter ego effrayant...

-Ansem je... Je souffle

-Déjà hier tu as fait peur à Ienzo... Aujourd’hui tu me violentes contre un mur... Even, tu ne vas pas bien...

-Non, je ne vais pas bien non. Je rétorque

Je détourne immédiatement la tête, en grognant.

-Regarde dans quel état tu viens de te mettre... Even... Il souffle, avec toute la tendresse du monde dans sa voix

-IL NE ME RESTE... Que... 24 heures...

Ansem soupire profondément, et vient me serrer contre lui. Je le serre aussitôt en retour, et baisse la tête.

-Je veux pas imaginer une vie sans elle... Je ne peux pas vivre sans elle...

-Even...

-Je dois trouver quoi qu’il m’en coute. Je m’en fiche de m’effondrer à la fin si elle peut sourire à nouveau... Si elle peut vivre...

Je le repousse, bien plus doucement, gardant la tête baissée.

-Alors laisse moi travailler, il me reste plus beaucoup de temps.

-...

Il place une main sur mon épaule dans un geste qui se veut réconfortant.

-Even... je ne te reconnais plus...

Je dégage gentiment sa main.

-Car je ne suis plus moi-même quand la femme que j’aime est en danger de mort.

Je retourne derrière mon bureau, tournant le dos au roi.

-Laisse-moi travailler, maintenant. Et va te soigner... Tu es trop important pour saigner comme ça. Je suis désolé pour ça...

-...

Ansem soupire profondément, et se dirige vers la porte de la pièce.

-J’accepte tes excuses mais...

-Mais quoi. Je coupe

Le roi baisse le regard, je le sens d’ici.

-Mais Even... S’il te plait n’oublie pas que... Tu comptes beaucoup pour nous aussi...

-Je ne l’oublie pas. Je réplique

-Et que Elrena- Commence Ansem

-Ne parle pas d’Elrena. Je vais la sauver, point final.

Ansem quitte alors la pièce, silencieux, et me laisse seul avec mes mélanges, encore. Mais je m’en fiche. Je dois... Je dois le faire.

Ni Vexen ni Ansem ni personne n’a à me dire quoi faire. Je vais sauver Elrena, c’est tout. C’est comme ça. D’ailleurs Vexen est parti... Il a bien dû s’en rendre compte. Même Ansem a réussi à le chasser et il me traite de faible.

Il me reste 24 heures... C’est... assez pour trouver un remède à partir de rien... Il reste un espoir. Je dois m’y accrocher.

J’ai mal, absolument partout... La fatigue me ronge, et j’ai l’impression que mes poumons vont s’échapper de mes oreilles...

Mais je trouverais... Il me reste 24 foutues heures, je trouverais, je trouverais !

Maintenant... Maintenant que ce soit Vexen, Ansem, Ienzo...

Foutez-moi la paix.

Et laissez-moi travailler.